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La solitude du toxicomane 



À l'instar du roi Midas qui voyait tout ce qu'il touche se transformer en or, le toxicomane voit tout ce qu'il touche se consumer, à commencer par son entourage.
Le toxicomane est familier de la solitude et de l'abandon.
C'est son entourage qui le lache en premier. « Si ils t'ont abandonné c'est que ce n'étais pas de vrais amis » lui rétorque -t-on régulièrement, pourtant ils l'ont quand même abandonné, comme ça, comme un chien au bord d'une autoroute.
À son grand désarroi il aura tout de même eu tout le temps d'apercevoir le dégoût et le jugement dans les yeux de ses amis, le lourd poids du silence, un silence qui blesse plus que cent mots. Il y a ceux qui se taisent dans un silence assourdissant, et au contraire ceux qui lui cracherons leurs reproches au visage, croyant bon de lui faire la morale à chaque fois que possible, chacun y va de son commentaire, de sa petite moraline, se targuant de faire ça pour son bien.
Il se passe un phénomène où son échec leur permet de projeter sur lui leur pire peur et de rassurer leur égo en lui délivrant la bonne parole.
Chacun lâchant son petit commentaire, rajoutant à chaque fois une couche sur un tas de reproche déjà grand, si bien qu'il ne finit plus par n'entendre que cela.
Parmis les réactions de l'entourage très peu l'aide réellement. Les gens s'entêtent à n'être uniquement que dans le reproche, et le reproche n'est pas bon thérapeute.

Quand à la famille elle sera la dernière à lâcher, mais une fois qu'elle aura lâché elle sera la dernière à reconnaître que des changements positifs ont eu lieu.

Le drogué est marqué du sceaux de l'exclusion sociale, comme la marque maudite de Guts dans Berserk qui lui attire sans cesse des démons.
Tout le monde fini par être au courant, petit à petit le poison de la rumeur fait son chemin, les ragots circulent de manière sournoise et insidieuse dans son dos, et partout où il passe il ne voit plus que des dos tournés. On dit souvent qu'il n'y a rien de plus méchant que des enfants, les adultes peuvent l'être tout autant.
Le dépendant comprends très vite qu'il vaut mieux se taire, s'il ne veut pas voir sa vie sociale réduit à l'état de néant il se doit de garder tout ça pour lui.

Catégorie : Tranche de vie - 12 décembre 2020 à  00:57



Commentaires
#1 Posté par : Morning Glory 12 décembre 2020 à  01:46
Perso je me suis jamais faite gauler, le but c'est que ce soit à vie...

C'est au contraire ma solitude qui me pousse à consommer principalement (et ma dépression métoutélié), elle est admise comme un facteur de risque majeur dans le dévelloppement d'addictions.
Mais alors du coup quand tout le monde te rejète, ça fait un sacré cercle vicieux ><

La chasse aux UDs est une chasse aux sorcières, littéralement. Enormément de similitudes dans la diabolisation, la peur, l'irrationnalité sourde et aveugle, les jugements moraux etc... Juste aujourd'hui on a de la chance, la société s'est assez civilisée pour pas nous brûler^^"


Edit: c'est toi sur ton avatar?^^

 
#2 Posté par : Junon 12 décembre 2020 à  02:24

Morning Glory a écrit

Edit: c'est toi sur ton avatar?^^

Nop c'est le personnage de Jane dans la série Breaking Bad (que je te conseille fortement si tu ne l'a pas vu)


 
#3 Posté par : Morning Glory 12 décembre 2020 à  12:52
Avi j'ai vu ^_^ Mais y a genre longtemps.

Elle finit pas bien la pauvre x__x'

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