Blogs » hyrda » 

Les analyses de drogues bientôt à Montréal? 



j'imagine que  ça fonctionne  depuis longtemps comme ça en Europe


/forum/uploads/images/1557/1637418-profils-consommation-drogue-tres-variab.jpg
Les profils de consommation de drogue sont très variables selon les événements festifs qui ont lieu à Montréal ou ailleurs au Québec (ÎleSoniq, Piknic Électronik, Osheaga, Bal en blanc, Festival Éclipse de Maniwaki, etc.).
Je profite de l'arrivée (timide) du printemps pour vous parler d'un dossier qui traîne de la patte depuis fort longtemps au Québec : les analyses de drogues. Après des années de piétinement, ces tests pourraient être offerts prochainement à Montréal. On pourrait même les voir apparaître dès cet été.

Même si certains dirigeants d'événements festifs n'aiment pas trop aborder ce sujet, on ne doit pas craindre d'affirmer et de reconnaître qu'il se consomme beaucoup de drogues lors de ces rassemblements. Dans certains cas, on parle de cochonneries qui peuvent causer beaucoup de torts.

En quoi consistent ces fameux tests, vous demandez-vous ? C'est simple, tu te rends à un événement avec une drogue dont tu n'es pas sûr de la qualité. Grâce à une technologie sophistiquée, des spécialistes réunis sous une petite tente peuvent te dire en quelques minutes ce que contient la substance achetée. Cela peut éviter au consommateur un malaise physique ou psychologique, un coma ou, dans certains cas, une surdose mortelle.

Depuis une vingtaine d'années, le Groupe de recherche et d'intervention psychosociale (GRIP) milite afin d'obtenir le droit d'offrir des analyses de drogues (drug checking) dans des lieux festifs. Le processus est long et laborieux. Mais bonne nouvelle ! Les choses vont bon train et ces tests pourraient faire leur apparition au cours des prochains mois.



Le GRIP, qui dispose des fonds pour opérer, a fait parvenir une demande d'exemption à Santé Canada afin de pouvoir obtenir le droit de manipuler ces drogues illégales et faire ces analyses dans des lieux publics.

La chose m'a été confirmée par Jean-Sébastien Fallu, professeur agrégé à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal et fondateur du GRIP.

Des groupes communautaires québécois ont également fait une demande similaire à Santé Canada. De son côté, l'Institut universitaire sur les dépendances est en train de mener une étude de faisabilité afin de cerner les divers besoins. Les conclusions devraient être connues en 2020.

Le but est d'offrir ces tests dans trois sphères : les groupes communautaires qui oeuvrent auprès des toxicomanes, les minorités sexuelles et les événements festifs.

Il est grand temps que l'on franchisse cette étape. Nous accusons un retard considérable sur l'Europe et l'Australie. En 2013, mes collègues Katia Gagnon et David Boily s'étaient rendus à la Street Parade de Zurich pour voir comment ces tests étaient faits. Dans un reportage vidéo, on y voyait des spectateurs venir faire analyser leur drogue.

À Vancouver, où la crise des opioïdes a fait des ravages, Santé Canada finance un programme de détection des drogues au centre d'injection supervisée Insite.

L'expérience de Vancouver a permis de voir que, lorsque des consommateurs découvrent que leur drogue contient une substance dangereuse comme le fentanyl, ils étaient plus susceptibles de réduire leur dose ou de modifier leur comportement.

Le Canada traîne de la patte. Mais la crise des opioïdes de 2014 et les morts qu'elle a causées ont démontré l'importance de ces tests. « Chez nous, malheureusement, on se bute à des problèmes d'acceptabilité sociale et à une réticence des autorités publiques », m'a dit Jean-Sébastien Fallu.

Au Québec, le triste épisode du fentanyl a également fait avancer les choses. On permet maintenant la distribution de bandelettes capables de détecter la présence de cette substance dans une drogue. Cette technique ne peut toutefois mesurer la dose.

Le GRIP veut maintenant aller plus loin et offrir des analyses de drogues aux consommateurs qui le désirent. « Il existe des technologies portables qui permettent d'analyser rapidement les produits, m'a expliqué Jean-Sébastien Fallu. On peut tester certaines drogues à travers un sachet de plastique grâce à un rayon infrarouge. »

Santé Canada a lancé en octobre 2018 un concours (je sais que le mot peut paraître bizarre dans le contexte) afin de faire évoluer les technologies de détection et d'analyse des drogues. Les participants avaient jusqu'en février pour présenter leur technologie. Le grand gagnant sera connu à l'automne 2020.

Pour arriver à faire ces analyses dans les grands événements, il faudra bien évidemment la collaboration de ceux qui les organisent. « Certains sont ouverts à cela, d'autres moins », m'a dit Jean-Sébastien Fallu.

Selon les événements qui ont lieu à Montréal et ailleurs au Québec (ÎleSoniq, Piknic Électronik, Osheaga, Bal en blanc, Festival Éclipse de Maniwaki, etc.), les profils de consommation sont très variables.

« On voit de tout, m'a confié Jean-Sébastien Fallu. Ça va du cannabis au speed, en passant par les hallucinogènes comme le LSD, les champignons magiques et le 2C-B. Sinon, on retrouve de l'ecstasy, du MDA, du GHB, du protoxyde d'azote et de la kétamine. »

Certains organisateurs ferment les yeux sur ce problème. Accepter que l'on vienne faire de la prévention ou, éventuellement, des tests sur le site de leur événement attirerait l'attention sur cet aspect. Cela pourrait nuire à l'image de leur événement.

Je sais que certains se disent que la meilleure façon de ne pas avoir de problème avec la drogue, c'est de ne pas en prendre. C'est vrai. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Si on veut convaincre quelqu'un d'abandonner la consommation de drogue, mieux vaut le faire quand il est encore vivant. Ça va nettement mieux.

 
source www.lapresse.ca

Catégorie : Actualités - 07 mai 2019 à  11:03



Commentaires
#1 Posté par : Morning Glory 08 mai 2019 à  22:26
C'est beau. Mais en effet, zetes un peu en retard... pour une fois big_smile
Quid des réactifs colorimétriques?

 
#2 Posté par : prescripteur 08 mai 2019 à  22:45
J'avais fait la reponse ci dessous qui a disparu. je la remets Amicalement

Ce message etait un commentaire dans le blog de hyrda

   

j'imagine que  ça fonctionne  depuis longtemps comme ça en Europe

Non, à l'exception notable de la Suisse qui a une politique intelligente (mais encore perfectible) c'est encore quasi inconnu en France (je parle des tests avant consommation). Mais ça commence à changer et il y a des projets.
Le problème en France est que les tests type Marquis sont interdits aux associations depuis 2005 , alors qu'ils se sont nettement améliorés depuis. Mais rien n'empêche un consommateur d'en acheter et de les utiliser pour soi même. Toutefois c'est encore très peu répandu.

Donc, comme au Canada, semble t il, ce sont des moyens portables de type chromatographie en couche mince, qui sont utilisés et qui demandent plus de main d'oeuvre professionnelle et un investissement non négligeable. De plus elle n'a  que des resultats qualitatifs et non quantitatifs (pureté) et n'est (chez nous du moins) pas applicable à certains produits de type RC.

Mais il me parait important de developper tous ces moyens de prevention avant consommation et surtout en les combinant entre eux pour leur donner une cohérence. L'abord "hygieniste" de certains médecins les conduit à penser (ce qui est inacceptable)  que les usagers sont totalement irresponsables et donc qu'on doit tout décider pour eux (puisqu'ils sont irresponsables) , alors qu'ils sont souvent à la pointe de l'information (comme le montre PA).
Une collaboration intelligente entre professionnels entre usagers est donc à developper, notamment sur le drug checking !!

Le drug checking "après" (a posteriori) est aussi utile car il permet de savoir ce qui circule et il semble qu'il dissuade les dealers vraiment pourraves de trop manipuler leur produit.

Amicalement


 
#3 Posté par : hyrda 09 mai 2019 à  00:10

prescripteur a écrit

J'avais fait la reponse ci dessous qui a disparu. je la remets Amicalement

Ce message etait un commentaire dans le blog de hyrda

   

j'imagine que  ça fonctionne  depuis longtemps comme ça en Europe

Non, à l'exception notable de la Suisse qui a une politique intelligente (mais encore perfectible) c'est encore quasi inconnu en France (je parle des tests avant consommation). Mais ça commence à changer et il y a des projets.
Le problème en France est que les tests type Marquis sont interdits aux associations depuis 2005 , alors qu'ils se sont nettement améliorés depuis. Mais rien n'empêche un consommateur d'en acheter et de les utiliser pour soi même. Toutefois c'est encore très peu répandu.

Donc, comme au Canada, semble t il, ce sont des moyens portables de type chromatographie en couche mince, qui sont utilisés et qui demandent plus de main d'oeuvre professionnelle et un investissement non négligeable. De plus elle n'a  que des resultats qualitatifs et non quantitatifs (pureté) et n'est (chez nous du moins) pas applicable à certains produits de type RC.



Mais il me parait important de developper tous ces moyens de prevention avant consommation et surtout en les combinant entre eux pour leur donner une cohérence. L'abord "hygieniste" de certains médecins les conduit à penser (ce qui est inacceptable)  que les usagers sont totalement irresponsables et donc qu'on doit tout décider pour eux (puisqu'ils sont irresponsables) , alors qu'ils sont souvent à la pointe de l'information (comme le montre PA).
Une collaboration intelligente entre professionnels entre usagers est donc à developper, notamment sur le drug checking !!

Le drug checking "après" (a posteriori) est aussi utile car il permet de savoir ce qui circule et il semble qu'il dissuade les dealers vraiment pourraves de trop manipuler leur produit.

Amicalement

c«,est vrai c«'est bizarre car j'avais vu votre commentaire !!!
Hyrda


 
#4 Posté par : hyrda 09 mai 2019 à  00:14

Morning Glory a écrit

C'est beau. Mais en effet, zetes un peu en retard... pour une fois big_smile
Quid des réactifs colorimétriques?

allo Morning glory je suis même allez voir sur google qu'est ce que voulais dire colorimétriques mais quid qu'est ce que ça veut dire ?
merci Hyrda


 
#5 Posté par : Morning Glory 09 mai 2019 à  00:48
Si ça se trouve je l'ai mal orthographié xD En gros ils disent qu'ils effectuent un concours pour trouver un moyen fiable et portable d'identifier des substances, pourquoi  n'utilisent-ils pas de tests colorimétriques?

 
#6 Posté par : prescripteur 09 mai 2019 à  07:37
Pour Hyrda, MG parle de ce type de test

https://dancesafe.org/product/mdma-testing-kit/

que j'appelle type Marquis dans mon commentaire.
Amicalement

 
#7 Posté par : hyrda 09 mai 2019 à  14:35
salut Morning Glory et Prescripteur  merci
de la précision 
Hyrda

 
#8 Posté par : Rick 09 mai 2019 à  17:32
Bonne nouvelle, il faut que ça continue!
Je suis surpris que le canada ne soit pas plus en avance sur ce sujet.

 
#9 Posté par : hyrda 10 mai 2019 à  13:38

Rick a écrit

Bonne nouvelle, il faut que ça continue!
Je suis surpris que le canada ne soit pas plus en avance sur ce sujet.

salut Rick je t'avoue moi aussi!!!
a plus Hyrda


Remonter

Pied de page des forums