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Les "carrières" des personnes dépendantes au fil du temps 



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Je souhaiterais aborder avec celles et ceux qui vivent leur fragilité face aux produits, leur manière de "gérer", une forme de "carrière de l'addiction" .

Sevrage, abstinence, sévère ré-abus, sevrage, abstinence, violente consommation... en boucle. En douce.

J'ai quitté les opiacés en 2000.

J'ai plongé dans les benzos à  fond des années plus tard.

Je me suis soignée.Re-abstinence pendant longtemps.

Boum : alcool.

Stop -> abstinence durant plusieurs années.

Puis "hello freebase" !

Puis "Tchao freebase" depuis quelques mois.

What's next ?

Cela commence à  être douloureux...

Mon trouble est imperceptible : je bosse, j'étudie... je ne suis pas médiquée.

Je ne glorifie pas l'abstinence comme un but en soi. Je suppose que mes rechutes disent simplement que je n'ai pas trouvé mon but à  moi...

Et vous ?

Je serais heureuse de vous lire...

A bientôt je l'espère !

Catégorie : Témoignages - 18 avril 2015 à  01:50



Commentaires
#1 Posté par : turlubudu 18 avril 2015 à  07:08
Salut Zazou !

J'aime ce blog et sa notion de "carrière dans l'addiction" ! J'ai comme une envie de participé en cette période "sociale" pour moi, par contre j'arrive pas à  résumé sa en condensé comme toi, j'ai un besoin d'expression là  cette nuit qui m'aura prit bien une heure à  tout rédigé, quand il faut que sa sorte faut que sa sorte après tout! Mais surtout, avant que j'arrive à  un point de gérer une addiction quelconque, il m'a fallut du temps, beaucoup de temps, ce récit que j'ai écris ici ce soir je ne pense pas le ré-écrire ailleurs tant par sont contenu intime que par sa syntaxe.

Dis, j'ai quelques question à  te posé avant, tu fumes également tabac/canna où bien les opi/coco/alcool sont les seuls substances? ainsi que ton âge approximatif? quand tu parles de te soigné c'est quel type de soin? Tu me laisses perplexe sur le "who's next" comme si tu t'attendais à  ce qu'il y en ai un nouveau qui va prendre le relai et sur la question de la douleur je pense tout à  fait comprendre ce que t'entends par la... tu pourras me dire si je me trompe après lecture de mon expérience mais je pense être sur la même longueur d'onde que toi.

Pour ma part à  13 ans découverte de la cigarette pour goûté après tout, direct addict, le lendemain un paquet de marlboro en quelques heures, à  l'heure actuel je fume toujours du tabac. Sa fait déja plusieurs années que je développe une addiction pour le jeux vidéo, pas longtemps après première fois aux urgences psychiatrique en court séjour, je pète un câble, j'apprend vite à  faire main basse pour ressortir au plus vite de cette zone d'atteinte aux droits humain. Benzos et prozac m'était déja prescrit depuis un petit moment par période.

Contact rompu avec la famille, peu d'amis car j'arrive pas à  allé vers les autres, je vis dans mon monde. Depuis l'école primaire la violence fait parti de mes réactions à  l'autorité où aux provocations.

Quelques mois après premier joint, et sa restera occasionnel jusqu'à  mes 15, puis de plus en plus régulier après. Ensuite je vais en internat suite à  un décrochage scolaire avec l'optique d'une seconde chance, j'ai tenu 1 mois avant de me mettre à  acheté de la beuh régulièrement, rebelotte comme la clope cette fois-ci je développe une addiction très forte, de mois en mois j'arrive jusqu'à  une grosse dizaine de joins quotidiens et ce jusqu'à  mes 21 ans.

Peu après mes 16 ans j'expérimente le speed et s'en suit l'ecstasy pour la première fois en solitaire durant un festival, l'orgasme de ma vie, j'arrive néanmoins à  contrôlé tant bien que mal cette consommation jusqu'à  mes 18 ans, âge durant lequel je commence à  sortir de plus en plus souvent en solitaire et découvre ainsi le lsd et les champis, s'en suivra divers expériences comme le 2cb. J'arrive plus ou moins à  me retenir de faire usage de certaines drogues comme la qui me paraissait "sale" à  l'époque.

Avant mes 17 balais je revais en urgences psy, j'en ressors de la avec la conscience en moi que je vais mal en traînant des envies suicidaires et des automutilations depuis l'enfance, je me sens une merde, je suis un échec en plus d'être indigne de la vie, de ma famille. Je me rends également compte d'un plaisir trop fort envers le sexe, je me sens comme une bête, un pervers, bref sa finira en centre anti poison après une énième tentative.

J'irais en hp de court séjour pour la dernière fois suite à  cet évènement. Un psychiatre me parle de schizophrénie, un autre me parle de bipolarité, bref rien dont j'avais besoin de savoir en plus, moi qui ne sait déja pas qui je suis. Le diagnostic final sera "borderline au plus haut degrés", au moins j'avais beau enchaîner les échecs depuis des années, j'étais heureux de remplir une case au maximum...

Pas longtemps après avoir eu la vingtaine je vis un choc sentimental qui me fait plongé dans une polyconsommation excessive à  coup de xanax et de bédo quotidiens, ainsi qu'usage de mdma et lsd à  raison de 2/3 parfois 4 fois par mois, avec la prime neuroleptique ordonné par un psychiatre m'ayant vu 10min en tout parmis la dizaine d'autres que j'ai pu voir depuis enfant. J'ai toujours en moi ce sentiment d'être étranger au monde, de ne pas avoir ma place, c'est qu'après un séjour de plusieurs jours loin de chez moi en urgence suite à  un problème neurologique "grave" que je réalise que mon destin est entre mes mains; C'était aussi la première fois que j'étais sevré pendant une durée aussi longue (3 semaines) de tout produit depuis que j'avais 16 ans, une fois revenu chez moi je décide de me faire aidé volontairement.

Découverte alors de la psychothérapie analytique, des le début sa me plaît, il y à  un réel échange humain contrairement au psychiatrique. Petit à  petit ma consommation en tout genre à  diminué en decrescendo avec parfois des périodes de rechute excessive, que ce soit sexuel ou substance. Toujours en parallèle à  la découverte que j'ai effectué sur ma personnalité.

À l'heure ou j'écris ces lignes je vais sur mes 24 ans et la drogue qui est présente à  mon quotidien reste le tabac, j'ai repris également une activité sportive, je travaille sur divers projets perso car année sabbatique, je travaille aussi comme volontaire pour différentes causes qui me touchent via des associations, et j'attend de pouvoir passé les concours de mon nouveau projet professionnel qui est un rêve d'enfant.

Je consomme encore divers produits mais uniquement à  l'occasion dans certaines circonstances et je sais dire non si je n'en ai pas envie, bien que j'ai des tentations parfois j'ai pris garde à  me coupé du fait d'avoir le produit disponible car j'ai beau mieux me maîtrisé qu'avant sa ne suffit pas, des que j'ai un coup de blues ou autre l'envie revient, donc plus de dealer dans mon téléphone. Exception pour le bédo à  raison d'1g que je vais m'offrir en récompense, toujours à  l'occasion et uniquement en solo. L'alcool j'évite aussi maintenant, j'en consommé surtout qu'en social et festif mais j'en consommé trop quand même, je préfère prendre mes distances avec également.

Toute ces addictions m'on fait vivre dans un paradis artificiel, enfin, plutôt un enfer artificiel, étant esclave et victime de ma propre souffrance. C'est pas le produit en lui même qui à  était le plus favorable à  cette "psychose" mais ma façon de le consommé dans l'excès total, j'aimais me sentir quelqu'un de différent en perdant le peu de contrôle que j'avais sur ma propre personne.

Pour reprendre tes dires Zazou, mes rechûtes les plus dur ont toujours eu un lien avec une période de trouble toujours plus intense que j'avais en moi, et à  chaque fois sa me rendait encore plus mal de me dire sa; Finalement maintenant je me dis que si je consomme un produit c'est pour m'offrir un plaisir dans un contexte différent que mon quotidien, plus enclin à  passé un moment peu anodin quoi. Les drogues nous procurent toutes un plaisir différent et personnel sur le point de vue psychologique à  travers les drogues alors que niveau physique elles agissent de la même façon pour quasi tout le monde.

Si j'avais dû me fixé un but étant gosse, j'me dis que sa aurait du être celui de savoir qui j'étais réellement et ainsi faire mes choix en fonction de moi, et uniquement de moi. J'ai aucun regret sur tout ce que j'ai vécus parce que je me sens heureux maintenant, et puis si on commence à  parlé du passé avec des "si" alors je finirais maître du monde, c'est si facile après tout.

Ce récit d'expériences m'est propre, chaque individu possède un chemin et un but différent dans sa vie, j'en suis convaincu, et peu importe le temps qu'il faut pour y parvenir, le principal c'est justement d'y arrivé, le tout est de ne pas jugé et plutôt encouragé cette personne à  poursuivre dans la bonne direction.

Désolé pour le pavé, et merci pour ceux qui auront eu le courage de lire, parfois sa fait du bien de parlé de soit.

 
#2 Posté par : freekiss 18 avril 2015 à  13:59
Tres bien ecrit et tres long.
Je vois que tu prend encore de temps en temps par "plaisir", ce que je comprend.
J'ai un parcours chaotique,
abandonné a la naisssance, mon pere alcolique et violent(poignard), pere adoptif mort,viol,etcd donc je pense que comme toi j'ai commencé tot a prendre( les exta a l'epoque) et que tout est monter en grade. J'en ai 40 et je ne parviens tjs pas a m'en sortir, comme toi le parcours, joint,puis on change et on passe a alcool puis on change, bref on dois tous essaier. Moi, je sais que je vais bientot mourir de toute facon mais je laisse une fille de 6 ans que j'ai vu 200 jours en tout.
Bref ceci n'est qu'une toute petite partie de ma vie et j'espere que  tu vois un peu ce que je vis,
je t'ai  ecris cela car d'apres le titre tu as l'air de demander un peu notre parcours(si j'ai bien compris)
Sinon, j'en suis désolé.

Bien a toi,
freekiss

 
#3 Posté par : clairette 19 avril 2015 à  11:39
Hello!
Interessant comme topic...
Première clope à  14 ans, premier joint le m^me été. Puis, venant d'une famille bourgeoise conservatrice (ils m'ont renié depuis lol) archi sévère, rien pendant 2 ans. A
A 16 ans, premiers benzo: xanax. Usage détourné assez rapidement, je le sniffe et les mange comme des bonbons.
2008: première trace d'héroine. Suivie d'une multitude d'autres. TSO un an après (subutex) mais beaucoup d'extras....
2009: détection de ma bipolarité. On me met sous thymorégulateurs. On l'impute aux prods, m^me si j'ai depuis fort longtemps un gros mal être. Je reste sceptique.
2013: grossesse. Je me sèvre de l'héroine et réduit les benzo
2014: naissance de ma princesse, grosse crise conjugale, je découvre la Cocaine en fix.
2015: OD. Hospitalisation.J'arrête la C et baisse considérablement les benzo (plus qu'un valium au coucher)
Je quitte la méthadone, bonjour le subutex.
Je commence à  me sentir sereine, mais ça reste très fragile....
Voilà  pour moi.
(je passe le champi à  15 ans et le LSD, deux prises, vers 20 ans. J'ai aimé mais pas accroché)
Bon week end,
Clairette

 
#4 Posté par : Laura Zerty 19 avril 2015 à  21:05
17 ans premiers joints et premières soirées à  tiser. Je développe un rituel qui est d'écouter de la musique défoncé, soit en revenant de soirée, soit dans le noir dans mon lit.

19 ans j'ai fais le tour des effets lambdas du mélange alcool/cannabis donc pour aller voir ailleurs je découvre le DxM, gros potentiel musical et introspectif, je kiffe pendant 6 mois jusqu'à  en abuser. J'essaye la codéine et d'autres médocs du type AX ou AD (en tisant pour le fun) mais les opiacés c'est pas mon délire, trop posés comme effets.

Là  je passe aux psychés, ok j’oublie le DxM et le zbeul du plateau 2, place à  la lucidité, je découvre un nouveau panel d'effet parfait pour réfléchir à  tout ce qui travaillait mon esprit à  l'époque, en gros Moi.
Comme avec le DxM j'abuse très vite des trips et je fume tous les jours en faisant parfois deux session d'introspection musicale par jour, je commence à  me demander si je ne suis pas plus dépendant de cette manière d'écouter de la sik plutôt que du fait de consommer de la drogue.

20 ans j'arrête l'abus des psychés pour découvrir les stimulants, j'en abuserai aussi pendant l'année même si j'étais plus préoccupé par ma conso quotidienne de joint. En voulant ne plus fumer la semaine je découvre véritablement le manque, je pète des câbles le jeudi après 4 jours de sobriété. Je suis débile et entêté, je veux réussir à  passer une semaine sobre mais j'en viens à  me retrouver plier de douleurs dans mon lit à  suer et trembler, ou chier en spray quand j'arrivais à  évacuer mon stress.
L'une des pires années de ma vie, retour à  la dépression et aux idées noires, je fais de la merde pendant les grandes vacances en passant un mois de juillet défoncé quasiment tous les jours/soirs, au final je me tranche le jambier extérieur à  mi hauteur du tibia en sautant d'un toit, s'en suit un mois de récupération à  vivre dans une réalité pseudo parallèle, à  espérer que mon muscle va se ressouder mais j'enchaine avec des complications du genre insuffisance rénale et infection...bad trip.

A la rentrée je poursuis ma phase d'arrêt du cannabis et des prods parce que je sais que sinon je vais repartir en couille, je tiens à  peine quelques jours niveau weed et un bon mois niveau prod. Premier trip au psyché de cette nouvelle année scolaire je sens un truc qui se perd en moi, la suite c'est la descente aux enfers.

21 ans je me remet à  couler des douilles mais en mode vénère, je termine l'année scolaire en foirant mon BTS et en coulant une dizaine de douille par jour en plus de proder un jour sur deux (je prends de tout, je me fais des mélanges de traces avec différents stims et disso, du style MPA/MDPV/MxE, le genre de truc qui me fait terminer en position f œtal dans mon lit en fin de journée parce que mon corps ne suit plus mes excès). Je suis en mode Terminator, mais de ma personne.

22 ans je coule une douille par semaine en moyenne, je fais des pauses prods pour ne pas consommer de MxE tous les week end, j'ai arrêté à  côté tout ce qui est stims, empathos et psychés, mais je me met des races à  l'alcool tous les week end pour compenser.

23 ans je ne coule plus qu'une douille par mois à  peu près, des fois je craque et j'en enchaine plusieurs, d'autres fois le bang me dégoute et je le vis bien mieux parce que je retrouve ma personne et ma vie, la vraie, pas les paradis perdus ou mon enfer.

24 ans j'ai pratiquement arrêté les douilles, je me fais juste des extras de temps à  autres mais je ne pense plus à  couler tous les jours, j'abuse de la MxE de temps à  autres mais depuis cet hiver j'ai freiné parce que j'ai retrouvé des états dépressifs.

Là  je calme le jeu pour ne pas rechuter même si j'en ai envie, j'attends la rentrée prochaine pour savoir quoi faire de ma vie, c'est pas tous les jours facile de me gérer mais je me force à  sortir quitte à  boire pour rigoler et déconner, c'est toujours mieux que de broyer du noir seul tout à  m'en foutre plein le zen.

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