Ma petite vie 



Bonjour à tous !

Ca fait plus ou moins 5 ans que je suis plutôt "dépressif" (envies de suicide très fréquentes) et plus ou moins angoissé depuis ma naissance (plus ou moins)... Quand j'étais petit (de 9 à 14 ans), j'ai vécu chez ma mère qui, après le divorce de mes parents, m'a forcé à venir avec elle jusqu'à Saint-Raphaël (sans mon père), une petite ville dans le sud de la France (j'habitais à Nancy avant tout ça). Je n'étais pas DU TOUT d'accord avec cette décision (un peu normal j'ai envie de dire). Du coup, j'ai du me réintégrer dans une école, ce qui, étant anxieux, n'est pas un jeu d'enfant. Bref, je passe les détails. Mon père habitant loin je ne pouvais donc pas le voir en garde alternée. Du coup, je le voyais pendant les vacances scolaires. Et à chaque fois que je revenais de ces vacances j'étais si déprimé à l'idée de vouloir voir ma mère. Et il m'est arrivé de faire des demandes à ma mère (et à mon père) pour retourner à Nancy. Ce qui se soldait à chaque fois par un refus catégorique de ma mère (ce qui se comprend aussi). Mais, le soucis était qu'elle se mettait souvent à pleurer et à dire que je me comportais en monstre avec elle et que mon père me montait le cerveau. Du coup à chaque fois, elle me faisait la gueule pendant trois jours après ça et moi je culpabilisais. Ca se reproduisait souvent. Ensuite ma mère me disait que j'étais un menteur très régulièrement (quand je n'avais pas fait une tâche au quotidien). Je ne bronchais pas. Tout ça se reproduisait tous les 2 mois (quand je rentrais des vacances chez mon père). Et au bout d'un moment, tout ça m'a intimement convaincu que tout ce qu'elle disait était vrai et que je devais donc me retenir de penser que je préférais la vie à Nancy. Mon angoisse est montée. Quand je suis rentré au collège les incidents de ce genre arrivaient moins souvent car j'étais convaincu que mon père me manipulait. Je me souviens des fois où elle me disait que je n'avais pas de coeur (parce que je ne lui avais pas dit bonjour un matin je crois ou alors je ne lui avais pas demandé comment elle allait), que je ne me comportais pas comme un humain (parce que j'avais joué trop longtemps à la console je crois) ou d'autres choses comme ça. Elle me disait ce genre de chose régulièrement. J'ai donc fini par l'intégrer : je suis un monstre inhumain sans coeur et immature. Je me jugeais donc comme tel. Bref, j'étais une merde. Ca a continué comme ça sauf que ça devenait de plus en plus récurant. Tout ça, jusqu'à ce que je commence à ressentir des envies fréquentes de suicide. Il faut aussi savoir qu'elle était dépressive depuis ses 20 ans (elle en avait 50 quand j'étais petit) et sous anti-dépresseurs (venlafaxine et autre). Ca a continué et j'ai commencé à toujours interpréter les paroles des autres comme si ils me voulaient du mal, comme si y'avait toujours un sous-entendu de moquerie. Puis après j'ai commencé à interpréter ça, mais sans qu'ils ne prononcent aucun mot (bref, un début de parano). Mon angoisse a doublé, puis triplé... J'en ai parlé à ma mère et elle m'a acheté de l'homéopathie. 0 effet. Un jour, en fouillant dans la pharmacie de ma mère, je tombe sur des anxios il me semble. Et là j'en prends quelques uns et... rien. Je me souviens plus du nom de la prod, ça se trouve c'était pas des anxios je sais plus... Un peu plus tard, chez un pote, je fouille la pharmacie et là, bromazepam. Bon, bah j'en ai pris beaucoup trop. J'ai passé trois jours (voire plus) dans le gaz. Et j'ai aimé ça sad.
Après ça, tout a commencé à partir en couilles. J'ai ensuite, avec des potes, découvert les opiacés. Et j'ai entamé une conso de trama. J'ai toujours adoré ça. Malgré cet attrait pour les opis, je ne suis jamais devenu dépendant (du moins physiquement). Même après plusieurs années de conso. Et voilà, aujourd'hui, je suis juste, une grosse merde. J'arrive pas à vivre correctement. Toutes mes relations sociales partent en couilles. J'ai toujours mon souci de mini parano et d'angoisse. Et voilà. C'est tout. Voilà, ça fait du bien de s'exprimer. Merci à ceux qui m'ont lu et surtout,
Prenez soin de vous wink
drogue-peace

Catégorie : Tranche de vie - 04 juin 2019 à  18:48



Commentaires
#1 Posté par : Lilas24 06 juin 2019 à  16:15
Une grosse merde, certainement pas !

Relis toi, tu verras que tous les indices sont là pour comprendre l'origine de ton anxiété et de ta déprime. Il te reste à y faire face, à accepter, digérer, dépasser et ne pas poursuivre le conditionnement mis en place par ta mère, sans doute involontairement car elle était mal en point sur le plan psychologique.

Mon histoire n'est pas la même que la tienne mais pour moi c'est mon père qui a été à l'origine de l'anxiété démesurée qui a bouffé une partie de ma vie. Je le savais mais je n'étais pas capable d'affronter ces souvenirs et de les dépasser.

Je suis devenue dépendante à la codéine parce que je suis réceptive aux opiacés et que j'avais remarqué qu'elle m'apaisait et me permettait de dormir la nuit. J'ai mis des années à comprendre que la nuit me terrorisais car toutes les plus grosses angoisses, mes troubles alimentaires, mon insomnie, ma petit voix intérieure me dénigrant, c'était surtout la nuit.

Aujourd'hui, j'ai dépassé tout cela, j'ai fait un sevrage, je n'ai plus la moindre envie d'opiacés et je suis soignée pour un trouble anxieux généralisé. L'efficacité de l'antidépresseur m'a permis d'affronter les peurs les plus terribles, les comprendre et puis digérer et passer à autre chose.

J'ai fini par retrouver cette petite fille qui voyait son père boire le soir, s'énerver, exprimer son désespoir, me prendre à témoin, puis prendre ses clés de voiture et disparaitre dans la nuit. Je la revois cette fillette cachée sous ses draps à pleurer pendant des heures parce qu'elle ne savait pas s'il allait se suicider, avoir un accident, se battre, être agressé, disparaitre ou bien revenir. Ces nuits éveillées à pleurer et ces années à écouter le désespoir de mon père alors que je n'étais qu'une enfant m'ont conditionnées et enfermées dans un processus anxieux.

J'ai fini par le haïr puis quand il est mort à me détester de l'avoir haïe. Maintenant je sais que c'était un homme merveilleux car il m'aimait d'un amour inconditionnel, mais qu'il était aussi un homme sombre car il n'a pas fait soigner ses troubles psychologiques et psychiatriques et que j'étais au milieu du chemin, avec ma mère tentant de me protéger avec un bouclier plein de trous, tellement les crises de désespoir de mon père étaient profondes.

J'ai fait la paix avec mon passé. Ca ne veut pas dire que je ne suis plus anxieuse, mais que mon anxiété est gérable.

Je n'ai aucun doute qu'un jour tu vas toi aussi trouver le chemin qui te permettras de dépasser ces expériences néfastes d'enfant et d'adolescent. Je peux t'assurer que ça ne passera pas par la consommation de drogue ou d'opiacés car ça n'est qu'un moyen de fuir.

En attendant, il ne faut pas te dénigrer car cela ne correspond par à la réalité. C'est une déformation de ta dépression et de ton anxiété, comme un miroir dans une fête foraine qui te montre sous des traits grotesques.

 
#2 Posté par : janis 06 juin 2019 à  18:26
Je ne vais réécrire ce que t a si bien dit Lila, mais tu as l origine de ton mal être, la relation avec ta maman. En tant que parent on fait ce qu on peut avec nos propres failles et c est compliqué.

Voilà tu n es pas une merde mais tu as besoin de digérer ton enfance. Prends soin de toi, accepte que tu mérites de vivre.
Demande toi ce qui te rends heureux, ce que tu aimes et construits toi loin de l image que t a renvoyé ta maman de toi même.

Bisous
Janis

Remonter

Pied de page des forums