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Mauvais jours... 



Bonjour à  tous,

Alors Voila un blog Parce que besoin urgent d'écrire. Dans à  peu près 2 semaines ça fera 5 mois sans subutex, j'ai pris sur moi, relativisé, j'ai même repris un peu de coke (produit auquel j'ai jamais vraiment accroché enfin pas comme la came) sans avoir envie d'en  reprendre ensuite. J'ai eu cette impression par force de patience dans ce sevrage d'être devenue une "maÎtre zen" dans l'acceptation de mes émotions qu'elles fussent bonnes ou mauvaises. Mais voilà  depuis 1/2 semaines c'est dur. Bizarrement l'envie de prendre de la coke tourne en boucle dans ma tête, et je pense avoir bien analysé le truc en me disant que mon cerveau tourne en boucle sur un produit parce que j'ai juste envie de produits mais que je continue de "diaboliser" les opiacés me disant "t'en a chier, tu sais que ça peu durer longtemps cette envie, évite ab-so-lu-ment tout ce qui touche de près ou de loin les opiacés", alors pour palier à  cette "diabolisation" mon cerveau s'octroie le droit de tourner en boucle sur un autre produit. Mais l'envie irrépressible est là , les pensées suicidaires exacerbés (heureusement que j'ai mes 2 chiennes et mes 2 chats dont je me sens pas le droit d'abandonner et qui me "tiennent" dans la raison et pas dans ces sentiments passagers).

Et puis là  j'en ai marre, je savais que j'allais passer par des stades aléatoires: bien-pas bien... une fois le côté psychologique partiellement dompté. J'avais lu sur le wiki le syndrome de PAWNS, enfin... survolé plutôt.
Puis aujourd'hui je m'y replonge, je relis tout, consciencieusement. Et là  j'ai été comme prise entre 2 feux, entre soulagement de lire sur papier mes états actuels, de savoir que j'étais pas la seule à  avoir ressentie ça (je le savais mais de le lire noir sur blanc ça fait du bien) puis le deuxième feu: j'ai versé ma larme. Juste une. Je crois que de m'effondrer un bon coup et m'autoriser l'espace d'une bonne pleurnicherie de m'apitoyer sur mon sort me ferais pas de mal. Mais j'y arrive pas. Et je me retrouve aussi dans un passage du wiki qui dit qu'à  un moment les personnes  en sevrage se font surprendre par un craving énorme des mois après sans comprendre et que finalement ça pourrait être expliqué par le fait qu'on s'accroche tellement dès le début que quand on lâche enfin la pression et bien on se laisse surprendre. (Je généralise le texte mais j'ai tellement lu ce soir que je n'ai pas la force de précision).

Enfin, tout ça pour dire que je suis dans une mauvaise période là  et que la "maÎtre zen" des émotions s'estompe pour laisser place à  un vide et un manque énorme. J'ai cru avoir fait le deuil de la came, en soi je crois que je peux même continuer à  le croire et pourquoi pas même  le faire. Mais le deuil des produits, de ces paradis qu'on nomme artificiels, je ne suis pas sûre, même pas sûre d'en avoir eu envie. Alors j'ai écris parce que je sais que ça va passer, j'imagine (j'espère) que j'arriverai toujours à  m'amuser avec de la coke speed etc sans que ça tourne en boucle dans ma tête, comme ça pouvait l'être avant. J'espère pouvoir prendre un LSD de dingue à  87 ans dans un champ devant un décors de fou en me disant "ah ah ma ptite ça te rappelle des choses hein" et un Big smile aux lèvres ridées par une vie heureuse et pleine d'aventures passées. Je suis sûre que ça pourra être possible et je me raccroche à  cette idée d'un futur heureux agrémenté parfois (et pas souvent) de quelques "à  côtés" juste pour le plaisir. Mais pour l'instant tout est sombre et même si ma patience n'a pas encore atteint ses limites j'ai cette peur que ça ne devrait plus tarder. Et j'ai cette peur aussi car je ne me connais plus. Je ne connais plus mes limites, j'ai conscience de ma volonté mais pas de main mise sur mes futures réactions. Voilà  un long écrit décousu et pas complet, comme mon état du moment. J'espère déjà  pouvoir retrouver assez de gniak pour retrouver un taf et donc un équilibre parce que je suis consciente que tourner en rond dans ma fatigue ne m'aide pas à  me sortir de là .
Enfin bon. Bref. Voila.
Demain sera surement un autre jour, un autre état... Je vais encore patienter un petit peu... À tous les coups demain je repèterai  la forme et après demain reviendrai compléter ce blog dans le même état.

Catégorie : Sevrage - 15 mai 2015 à  00:48



Commentaires
#1 Posté par : domeline 15 mai 2015 à  01:40
Bravo pour ce blog. Je te suis ! J'ai été réveillée en sursaut parce que encore endormie canapé donc je t ai lue dans unetat sur mi comateux.  Mais bravo et courage pour tes craving.  A bientôt (demain sûrement) bizz

 
#2 Posté par : Phoenix74 15 mai 2015 à  02:17
Merci domeline! Je suis également le tien :) moi c'est insomnie ce soir.... Ton petit message fait super plaisir. Oui à  demain et je te souhaite de te rendormir paisiblement. Byee

 
#3 Posté par : Mith 15 mai 2015 à  08:18
J'ai pris beaucoup de plaisir à  lire ce post Phoenix, c'est magnifiquement écrit et je m'y retrouve largement.

Les montagnes russes des sentiments et des pulsions... Quatre mois après avoir décroché la metha je suis en plein dedans aussi. J'ai vécu toute ma vie d'adulte et la fin de mes années lycée sous opiacés, alors certes je me réveille à  la vie, mais j'ai pas l'impression d’être la même personne parfois, comme si je faisais une deuxième crise d'adolescence, que ma personnalité était en train de se reconstruire.

Il y a des trucs si forts qui s'eveillent parfois que ça me fait presque peur, même si moi aussi j’étais prévenu d'avance, mais j'imaginais pas l'intensité de mes émotions maintenant que le filtre apaisant des opiacés (et des benzos) a disparu. Et certaines choses enterrées depuis des années refont surface, notamment un coté psychotique et paranoïaque plus qu'exacerbé qui était d'ailleurs probablement responsable de ma plongée dans la dope. A l’époque c'était ça ou la corde, ou la taule... Et maintenant va falloir traiter les "vieux dossiers".

Et pareil, après les 3 mois d'apathie de la decro, je m’assaisonne plus que sérieusement à  la coke, aux cathinones et aux amphets, ce qui aide surement pas coté pétage de plombs... C'est marrant j'ai jamais été à  la fois aussi plein de rage et aussi "Zen" à  la fois (drôle de mélange, hein?), mais j'en arrive à  me dire que c'est peut être plus du détachement que de la "zenitude".

Faire le deuil des produits est pas prévu dans mon programme, même des opiacés (mais pour lesquels j'ai pas vraiment d'appetance en ce moment, contrairement aux stimulants), c'est la dépendance au quotidien que je voulais quitter, et je me rends compte que si je fais pas attention je vais remettre le pied à  l’étrier mais avec un autre cheval... Et si je me souviens bien de mes cours de psycho, beaucoup se retrouvent dans ce cas, prenant des stimulants pour compenser le syndrome amotivationnel post-sevrage.

Essaie de te forcer à  te bouger, trouve toi une occupation qui évites à  ton cerveau de tourner en boucle, la je rentre de deux semaines de rando (loin de la tentation, et des tensions de la ville) ça m'a fait un bien fou. Par contre j'suis rentré depuis 3 jours, retour direct à  la case stimulants sans toucher les 20000 euros, du coup je repars cet aprem ou demain suivant la meteo, j'ai peur de savoir comment ça va finir sinon.

Alors courage, je suis sur que tout le monde peut trouver son équilibre, avec ou sans les produit, et à  lire ton dernier paragraphe, je crois que toi aussi.

 
#4 Posté par : Phoenix74 15 mai 2015 à  14:41
Alors déjà  merci. D'avoir répondu et surtout si justement. S'en est même difficile de répondre à  ton commentaire. Parce qu'à  chaque paragraphe y'avait un petit "tilt" et  une petite réorganisation de mes propres idées/sentiments au travers de tes mots.
"Montagne russe des sentiments et des pulsions" tout à  fait ça, "réveil à  la vie; pas l'impression d'être la même personne; 2ème crise d'adolescence; personnalité en train de se reconstruire" en fait je pourrais relever autant de phrases que tu en a mis dans chaque paragraphe pour simplement dire "tout à  fait ça" à  chaque fois. J'acquiesce globalement je crois que ça sera plus rapide d'employer le "globalement" au lieu d'acquiescer tout simplement en repensant chacune de tes phrases. Ça donne du souffle de te lire, tu me dis te retrouver dans mes écrits et bien toi pour le coup tu as simplifié mes pensées en quelques mots bien construits.
Je vais m'attarder sur ton dernier paragraphe où tu explique ta rando, que tu te bouges. J'ai tergiversé là  dessus, je me suis dis qu'hier j'avais écris que ça me ferais du bien de pleurnicher un bon coup pour m'apitoyer sur mon sort mais au final je le fais déjà  en ne me bougeant pas. Et puis tu as raison, j'habite en campagne, j'ai mes filles qui demandent qu'à  gambader dans ce nouvel environnement et moi je m'apitoie sur mon sort sans même tenter de profiter de ce qui m'entoure. Je vais me botter les fesses. Je vais me bouger un peu et ensuite j'aviserai. Si toi tu le fais avec ton parcours pourquoi je ne pourrai pas? Des fois quelques mots suffisent à  te secouer. Et puis j'ai déjà  repris la guitare qui me fait le plein de bonheur avec 3 notes minables (je suis pas douée mais qu'est ce que ça fait du bien) alors je me dis qu'en marchant/profitant de l'air ambiant j'arriverai même peut être à  reprendre aussi mes lectures en attente et ouvrir enfin les dizaines de livres que j'ai pu acheter ces derniers mois sans ouvrir la simple page de garde. Bref du bonheur en pagaille à  porté de main, ne tiens plus qu'à  moi de m'activer sans détours.
Voilà  je sais pas trop comment finir cette réponse de manière construite sans dire une énième fois merci à  ton intervention qui m'as sacrément fait du bien (bah je viens de la faire la en fait big_smile)
Alors je finirais de cette manière en HS (ou pas) tes écrits sont fantastiques, malgré le compliment je me sens une novice des mots quand je lis ton blog ou tes réponses. Bref tu as un talent incontestable pour l'art de la plume et du dessin. Voilà  finalement finir sur un compliment c'est pas mal non plus.

 
#5 Posté par : domeline 15 mai 2015 à  15:59
Ola je viens de relire à  tête reposée ( t as vu suis restée nette aujourd'hui)  et une chose m à  encore interpellée, c'est ton incapacité à  pleurer ou à  exprimer tes sentiments négatifs...encore une chose en commun!
Tiens bon face à  la came.  Ne craque pas et sache que je suis la si besoin... Par contre je te comprends trop quand tu dis vouloir t autoriser un extra coke ou lsd de temps en temps sans t accrocher...J'ai aussi envie d y croire...  En attendant,  gros bisous

 
#6 Posté par : Phoenix74 15 mai 2015 à  16:37
Merci domeline :)

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