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Mon entrée dans le monde de la drogue 



Elle est très récente pour ce qui est de la "vraie" drogue.

J'ai 30 ans passés, j'ai fumé mon premier joint à  15 ans, et depuis, il m'arrive très rarement de fumer, que ce soit du shit ou de l'herbe, je n'aime pas les effets. Même ce que j'ai pu fumer en Hollande ne m'a pas plu, j'étais soit enbrumée, avec la bouche sèche et incapable d'avoir une prise sur la réalité, soit carrément endormie.
Donc au final, je ne fume plus, même pas pour faire plaisir quand ça tourne en soirée, je dis clairement que je n'aime pas les effets et on me laisse tranquille en général.

Depuis avril/ mai 2010, j'ai commencé à  m'intéresser à  l'héroïne et la métamphétamine, et par extension, à  l'Oxicodone.
J'ai été fascinée et obsédée par cette drogue et ses usagers, je ne sais pas pourquoi. Rien n'a changé dans ma vie à  cette époque-là , et ça allait plutôt bien.
J'ai commencé à  regarder plein de reportages, documentaires, des émissions en provenance des Etats-Unis genre 'Intervention', ou bien des documentaires comme 'Dope Sick Love'. Et je ne sais pas à  quel point les UD qu'ils montrent reflètent la réalité ou s'ils choisissent des gens qui vont choquer le grand public, tout comme on choisit plus facilement un certain type de gens en France pour faire des "confessions intimes"...

Quoi qu'il en soit, il y a 1 an et demi, j'ai rencontré un mec qui réunit 3 de mes fantasmes, dont celui de l'héroïnomane.
Il a commencé il y a 12 ans et est sous Subutex depuis 5 ans.

Depuis 1 an et demi, je ne l'avais vu prendre de l'héro qu'à  2 reprises, et ça m'avait choquée. Ou plutôt, attristée. C'était en septembre et novembre 2013.

En même temps que ça m'a attristée, ça m'a excitée. Il a la peau claire, et le voir rougir instantanément sous l'effet du produit, et coucher avec ce mec en me disant qu'il avait de l'héro plein le corps a décuplé mon plaisir.

C'est très bizarre, je ne sais pas pourquoi j'ai une attirance pour ça, et même une excitation physique envers les UD.

Donc là , il y a deux semaines, il est venu chez moi pour m'aider parce que je me suis faite opérer il y a 3 semaines, et je lui posais plein de questions, il avait eu un plan et ramené un peu de came de la veille, donc on a testé ensemble. C'était relativement pas fort, on a passé 5 g sur 3 jours à  2, dont 2 pour moi.

Ensuite, la semaine dernière, son pote est revenu avec des produits de Hollande, et là , il avait 2 cames différentes, déjà  la moins forte était beaucoup plus forte que celle que j'avais testé, mais l'autre, n'en parlons pas.

Et sous prods, notre vie sexuelle a largement changée, on s'est beaucoup lâché, le seul problème étant que monsieur a du mal à  bander sous came. Donc à  la fois, c'était très chaud, et à  la fois, un peu relou de ne pas pouvoir aller jusqu'au bout.

C'est d'ailleurs une des raisons qui fait qu'il n'est pas question que je le revois s'il en a pris, mais pas que. C'est surtout parce que s'il est défoncé et pas moi, je vais m'ennuyer et faire la tronche parce que je n'aime pas le voir en prendre, malgré le fait que ça m'excite, ça me fait de la peine aussi.
Et si je me défonce avec lui, ben on reste à  ne faire que ça, et c'est chiant. Et puis j'ai déjà  pas mal joué avec le feu là , j'attends de savoir si je vais en payer le prix ou si je vais l'échapper belle.

Quoi qu'il en soit, je ne pensais jamais toucher à  ça de ma vie, et je l'ai fait. Et parce que le mec qui nous a ramené la très bonne came de Hollande est sympa, si on le revoit, est-ce que je vais rester là  à  les regarder taper pendant que je m'emmerde? j'espère que oui.

Ca serait vraiment con de tomber là -dedans à  mon âge, juste par ennui.

Par contre, l'héroïne est ma solution suicide. J'ai toujours dit que si j'avais une maladie incurable et douloureuse, je me ferai quelques shoots plaisir, puis une bonne OD.

Pour l'instant, je n'ai pris qu'en traces.

J'ai le choix entre continuer de me bouger pour atteindre d'autres objectifs professionnels, apprendre la batterie et la guitare correctement, faire du sport, manger sainement, être belle, avoir plein de jeunes partenaires sexuels, ou juste m'enfoncer dans l'oubli définitif.

P.S: 'on the verge' ne veut pas dire 'sur la verge' mais 'sur le point de/ au bord', et comme je me suis dit que je suis au bord d'un gouffre métaphorique, ça allait bien comme pseudo

Catégorie : Témoignages - 10 juin 2014 à  22:56



Commentaires
#1 Posté par : merkke 11 juin 2014 à  10:55
Aaaaaah, c'est super intéressant parce que moi aussi j'ai toujours été fasciné par les drogues; et par leurs utilisateurs. Je trouve qu'il y a un coté très attirant a ces substance (logique) et aux gens qui en consomment.
C'est un mélange de fascination et de peur intense.
et cela depuis mon enfance, bien avant ma première cigarette, mon premier joint, ma première bièrre ...

En CM2, j'avais fait un exposé sur les drogues dures, les effets, les addictions, les moyens de l'utiliser ... ca m'avais fasciné (CM2, j'avais 10 ans, et je parlais de crack/héro a mes camarades de classe; ma prof avait pas appréciée)

J'essaye de rester assez loin de ce genre de choses car je me connais assez pour savoir que j'ai un ENORME potentiel addictif. pour tout. mon cerveau fonctionne énormément avec le plaisir, ce que j'aime, je l'aime énormément. et j'en fait tout le temps. sans modération.

j'ai déja du mal a réguler ma conso de weed et MD, alors que c'est pas nécessairement super addictif... alors coke et autres, j'y pense même pas.

Malheureusement je sais que je me laisse tenter très rapidement; et si j'avais un jour la possibilité de tester ce genre de prods (crack/héro/meth), je sais pas si j'aurais la force de dire non ... et pour avoir testé la coke une fois; je me suis tout de suite rendu compte du danger ...

mais pour le moment, je reste sur les hallucinogènes; j'aime bien, c'est pas addictif et peu dangereux pour la santé et je trouve le "high" beaucoup plus intéressant et complexe que la coke par exemple. (seul prod de ce "type" que j'ai testé autre que des médocs a l'opium après une opération (médocs qui étaient très sympa d'ailleurs, heureusement que j'en avais pas beaucoup))


bon article en tout cas; merci du partage et bonne continuation.

PS: moi aussi je regarde beaucoup trop de reportages ... tu verrais mon historique youtube hahaha (et je lis des Trip Reports par centaines, Erowid ftw)

 
#2 Posté par : ontheverge 11 juin 2014 à  17:20
J'ai bien rigolé avec l'histoire de l'exposé sur les drogues dures en CM2^^ j'ai fait le même mais en 1ère, pas de réaction particulière du prof.

C'est marrant cette attirance qui vire à  l'obsession pour un truc qu'on sait être mauvais.
Normalement, l'humain a l'instinct de survie, et nous, on dirait plutôt qu'on a l'instinct d'autodestruction, enfin toutes proportions gardées (je sais pas pour toi, mais perso, j'arrête toujours mes conneries avant qu'elles n'impactent ma vie par exemple...)

 
#3 Posté par : clairette 11 juin 2014 à  20:15
c'est encore moi.
Je te poursuis , hé hé
Moi aussi j'étais fascinée par la came, surtout l'héroine, depuis longtemps. J'ai 34 ans, et lorsque je  suis tombée dedans, j'en avais 29.
A l'apoque, j'étais mal dans ma peau, je venais de divorcer et de quitter mon mari ma fille sous le bras. J'ai rencontré celui qui deviendrait mon mari et le père de mes autres enfants, 27 ans, polytoxicomane, avec une prédilection pour l'héroine, persuadé de faire partie du célèbre "club des 27" un jour. Il était en train d'essayer de décrocher, avec un certain succès , depuis plusieurs mois. Comme toi, j'étais assez fascinée par les UD, et l'image du "mauvais garçon", sous subutex, m'a fait fantasmer aussi.
De là  à  en prendre c'était hors de question...J'ai été son "garde fou" pendant plusieurs mois....
Et puis un jour, il a eu un plan pour de la C....Le trip C champagne , sur le plan sexuel, ça me branchait bien.
On est donc allés chercher 1g de C.
On l'a préparé dans la pénombre, juste une bougie pour nous éclairer, pour nous mettre dans le trip.
Il goute et se décompose: c'est de l'héro! il s'est fait enfler! et n'en a pas pris depuis 8 mois!
J'ai merdé. J'aurai du foutre la poudre en l'air, et passer à  autre chose. 6 ans que je m'en veux.
Il a merdé: j'ai voulu essayé, il connaissait mon tempérament addictif, il m'a pas empeché. 6 ans et il s'en veut encore!
trop dans l'optique de prendre un truc ce soir là , je me dis ben tant pis, juste une fois. Mouais.
Y a eu beaucoup de fois depuis...
Jusqu'au point de non retour l'année dernière, on a fait ce qu'on s'était toujours dit qu'on ne ferait pas, on a injecté, 2 soirs de suite.
Je nous revois, amorphes sur le canapé, la seringue sur la table basse...Mais qu'est ce qu'on était devenus, putain??? (sans mépris aucun pour ceux qui injectent, simplement c'était une grosse limite pour moi)
On a décidé de stopper, on a bien ralent, on se sentait tellement mieux...Meme si au début on était un peu à  cran....
Projet bébé, j'ai été enceinte assez vite. On a décidé de stopper totalement.
De mon côté, a part une fois 2 traces pour des douleurs physiques, bientôt 8 mois que je tiens. J'ai pas mal déprimé au début, ma vie me paraissait nulle, vide de sens...Sans compter le manque physique car mon doc 'séchinait à  baisser mon TSO....
Mon mari, lui, a très vite ressenti le besoin de faire des "extras". On avait un contrat moral: il tapait pas devant moi mais m'en parlait.Question de confiance.
Les extras se sont multipliés,et puis il s'est mis à  taper en cachette.
Aujourd'hui, je suis sur le point d'accopucher, je ne prend plus rien donc, mais lui tape quotidiennement. Avce les tensions et l'angoisse que cela peut apporter dans le couple, les interrogations face à  l'avenir...
Pourquoi je te raconte tout ça? jsais pas, moi...
Peut être pour te dire que je comprend, et en même temps que ça me ferait chier que tu tombe dedans. parce que c'est la meilleure drogue que je connaisse, mais aussi la plus vicieuse.
A côté de ça, de l'extérieur, ça se voyait pas (pour reprendre le sujet de l'insertion sociale), je bossais, lui aussi, on avait nos gosses qui ne manquaient de rien...Mais quand meme, ça s'est su...ma fille ,'a plus été invitée aux gouters d'anniversaire, mon mari s'est fait virer, et moi perdu tout espoir de progression professionnelle.
Et voilà , au jour d'aujourd'hui, on va  avoir un bébé, notre troisième. on s''aime comme des dingues. Mais j'ai bien peur que l'héro ne nous sépare un jour...
Voilà , je suis peut être HS, c'est peut être chiant ce que j'écris, mais c'est juste mon expérience qu'à  mon tour, j'ai eu envie de te faire partager.
Prend soin de toi.
Clairette

 
#4 Posté par : ontheverge 12 juin 2014 à  08:46
Salut Clairette,

Merci d'avoir partagé ton histoire, c'est bien d'avoir le récit d'une autre femme, je ne sais pas si les hommes et les femmes fascinés par les UD le sont de la même manière, ou pour les mêmes raisons, encore faudrait-il savoir exactement pourquoi on est aussi attirés...

Enfin bref, moi aussi j'ai eu une relation pourrie (entre autre) par l'addiction. Mon futur ex-mari (séparés depuis plus de 2 ans, nous serons divorcés dans 3 mois) est alcoolique, il est aussi mythomane. Il est aussi voleur, mais principalement des gens qui l'aiment.
Ses parents ne lui parlent plus depuis longtemps tant il a merdé, menti, volé.

Moi, pendant 6 ans je l'ai aimé, soutenu, j'ai supporté ses mensonges, ses états sous influence, états que tu connais bien, où tu vois bien que l'autre est défoncé, mais tu ne dis rien, tu marches sur des oeufs parce que tu as peur de sa réaction...
Il a miné les finances du couple, même si nous n'avions pas de compte commun, il se servait tellement sur le sien (et sur le mien en me piquant ma CB et en imitant ma signature sur mes chèques) qu'il fallait bien que je trouve comment financer notre vie commune.
Toute mon épargne y est passé, même la cagnotte de notre mariage, qui devait servir à  nous payer un voyage de noces...
Même celle que ses collègues ont faite, je n'en ai jamais vu la couleur, il a tout bu.

Enfin bref, je ne vais pas développer plus sur le calvaire vécu avec lui.
Moi, j'étais accro à  lui, mais pour des raisons professionnelles, nous avons été amenés à  devoir nous séparer physiquement. C'est là  que j'ai pu prendre du recul sur notre relation et réaliser que tant que j'étais avec lui, j'étais dans une angoisse permanente.
Je ne voulais surtout pas divorcer, mais au final, j'ai fait le pas, et ne l'ai jamais regretté.

Après cette relation, je me suis juré de ne jamais me remettre avec un mec addict à  quoi que ce soit. Et voilà  que je tombe sur mon pote dont j'ai pas mal parlé, il est magnifique, il a une personnalité que je n'ai jamais vu chez un homme, bref, je me l'interdis, mais je suis amoureuse.
Et je me suis toujours interdit de sortir avec lui, parce que je sais que ça serait le début de la grosse merde.
Là , il est parti à  l'étranger pour presque 2 mois, et c'est tant mieux, au moins, je ne suis pas tentée de faire plus de conneries avec lui.

Ton témoignage m'aide à  bien rester sur les rails, à  garder ma résolution de ne pas sortir avec des mecs qui ont une addiction, parce que ça serait une torture psychique et parce que je tomberais dedans de manière quasi certaine.

En tout cas bravo à  toi d'avoir réussi à  décrocher pour ta fille. Je sais ce que c'est d'être éperdumment amoureuse d'un mec, quoi qu'il te fasse. Mais ne reste pas si jamais tu te retrouves sur le point de reprendre de l'héro, dis-toi bien que c'est de le fréquenter qui t'y mènera.
Je sais ce que c'est que de savoir en son for intérieur qu'un jour où l'autre la relation va s'arrêter et de lutter de toute son âme pour que ça continue, en dépit de toute raison.

Mais rester, c'est reculer pour mieux sauter. Si tu restes, tu te retrouveras avec les mêmes interrogations quand tu seras de nouveau enceinte, ou bien quand il aura vidé les comptes, ou si tu arrives à  rester clean et que tu le vois sombrer, ou bien quand tu auras compris que tu uses tes forces pour de petites victoires comme le fait qu'il prenne son traitement, et que cette énergie aurait pu être bien plus profitable à  tes enfants.

Bref, le premier pas est difficile, mais quand tu as la paix de l'esprit, tu te demandes comment tu as fait pour supporter ça et pourquoi tu n'es pas partie depuis bien longtemps.

A mon sens, si tu veux rester pour ton nouveau bébé, reste. Mais si un jour tu te retrouves avec de l'héro devant toi et sur le point de la prendre, c'est le moment de jeter la paille, prendre tes enfants sous le bras, et partir.

Voilà , j'espère que tu vas bien tenir le coup pour les semaines qu'il te reste, e te souhaite un énorme courage, je n'imagine même pas être enceinte de 8 mois et devoir supporter ce que tu supportes.

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