Je vais tenter d’élaborer un mur séparatiste dans mon tourbillon d’esprit : les trucs vitaux d’un côté et les trucs masturbation cérébrale (comme disait une couz’ de ma tribu) de l’autre. C’est certain, ce mur construit pour durer, fait pour tenir, durera et tiendra. Au moins une heure. L’infrarouge des Idées, c’est du direct, du sang-mêlé revendiqué, pis au fond le cerveau n’est qu’un outil qui calcule les probabilités des causes de ce qu’il croit saisir du réel. J’embrasse la chambrée ambulatoire de mon bon œil, j’imagine que l’autre lui dit merde. Cette chambrée compte dix matelas à terre ou sur palettes, et six autres sur sommiers normaux. Les dix matelas à terre sont occupés... (Surréel)
Salut...
Ici en direct de Part-Dieu, journée débutante assez orageuse, pleine dans l’air d’électricité et de tensions, dures à interpréter - dans les rues déjà si abondantes d’un flux permanent de personnes, se rendant à leurs jobs, au bahut, en formation ou à un stage (peut-être chez un toubib ou même un psy ?) - ça circule, ça roule, ça va et vient en tous lieux et en tous sens, dans toutes les directions, certain/certaines sont
speed, d’autres marchent tranquilles, faut vivre avec son rythme, faut (tenter) de vivre avec son temps. À huit heures, j’ai bu un café gratuit dans un boui-boui dénommé « partage et convivialité », j’entre et comme toujours personne ne me regarde dans les yeux, parmi toutes les choses que je hais le + c’est bien ça : qu’on baisse la tête devant moi. Il fait d’un coup à l’intérieur bien plus froid que dehors… j’ai envie de briser la glace et un type à qui j’ai envie de parler se lance sur Poutine (qu’il « admire ») avec son voisin de table qui se refuse catégoriquement de me regarder, j’me sens mal à l’aise, tendu, sous cette forme pour moi devenue un crédo monotone, cette forme que je nomme « crise de la présence », je ne tiens en place nul-part, mes impatiences aux jambes me tiraillent, je dégage vite du lieu dans une furtivité que j’espère certaine - ni vu ni connu en quelque sorte - ô bordel oui… ni vu ni connu !
pourvu que cela advienne...Il y a en bas de mon immeuble sur la façade blindée de tags - tout droit devant mon regard qui capte directement cet instant pour me rappeler où je suis et qui je suis vraiment - un nouveau graph avec un smiley peint en rouge avec le côté gauche ensanglanté, et marqué à côté : «
CC les condés. » Je ne crois pas en grand-chose - et ça ne date pas d’hier, mais Yeats écrivait déjà que « les meilleurs ne croient plus à rien, les pires se gonflent de l’ardeur des passions mauvaises » or j’sais désormais, d’instinct, que ça n’est certainement pas une vague et souterraine coïncidence supplémentaire, ni une foutue synchronicité qui à la longue finie par rendre fêlé, le tag n’est ni agressif ni mauvais, j’voulais l’prendre en photo mais j’ai renoncé, juste envie d’écrire en dessous :
pas grave, mon unique et profonde véracité. Peut-être que je le ferais, ou pas, comme cette envie furieuse que les nuits debout reprennent, comme en 2016, juste à côté de chez moi, pour prendre part aux débats. Merde sérieux… les nuits-debout par moment étaient magiques. Ce n’était pas un assaut de la gentrification/boboïfication arborant fièrement en mains un drapeau rouge, c’était une occupation de place, et j’y ai rencontré des perles rares, jamais de réelles menaces, même si certains se méfiaient de moi.
Je marche vers la gare et je vois toutes ces personnes qui sont soit immergées dans leur monde ( quotidien tout aussi sombre et stoïque que le mien ? ) soit encadrées dans leurs bulles, soit me regardant d’un mauvais œil, avec ma cicatrice au-dessus du sourcil, j’ai l’air d’un foutu/pauvre repris de justice… je me dis : « est-ce que cette réalité est préfabriquée ou n’est ce qu’un effet de miroir déformant ? Est-ce qu’ils sont moi où est-ce que je suis eux ? » J’murmure seul pour le vent et pour personne : « je vais/veux simplement rentrer chez moi ». Soudain j’entends un type promenant son chien - qui dès que mon regard capte le sien - dégueule à voix haute « à Lyon y’a que des têtes de mort ». J’souris, j’trace mon chemin, je renonce, j’m’en fous de demain. Chacun de toute façon doit quitter ce monde…
À l’heure prévue…
Et advienne que pourra.
Cette nuit, de 18 heures à minuit j’ai dormi et fait des - ou plutôt un - rêve totalement idiot, vain et insignifiant, je me suis levé et n’ai pas réussi à me rendormir. J’ai récemment et sans doute pour la première fois de ma vie rêvé d’une arme à feu, j’ai cherché la symbolique sur le net, symbolique confirmée que je pressentais déjà à mon réveil.
J’ai erré dehors jusqu’à quatre heures du matin, j’connais le refrain, j’connais tous les dédales, toutes les rues par cœur, j’pourrais être aveugle et réussir quand même à retrouver mon chemin, mais si j’étais sourd cela me rendrait littéralement dingue : besoin d’entendre la musique des sphères, la voix des morts et des vivants - et les échos de mon subconscient, de ma propre voix qui murmure « allez va, ne t’inquiète pas » OUI ça ira. Bien sûr que ça ira. Même si pour certains la roue ne tourne pas… ok disons qu’c’est une phobie sociale, ok c’est un cauchemar, mais pas un enfer, ce pays à ce que je sache n’est pas en guerre, et du cauchemar
on peut se réveiller. J’écris sans drogues, pourtant j’en ai terriblement envie, mes délires XP sur mon blog avec ziques et messages cryptiques ne vont pas durer, car ils sont liés à l’alcool, et son effet euphorisant ne dure chez moi que quelques instants. J’me souviens du tout premier billet que j’ai écrit ici, en 2018, concernant une semaine de manque à la
méthadone. Il avait fait forte impression si mes souvenirs sont bons, et posté par un modo sur facebook (pardon… « Méta ») mais j’ai supprimé ce texte après quelques sarcasmes de certains de mes contacts qui sont tombés dessus
0O ?? - comment c’est possible… j’n’ai toujours pas la réponse, mais les algorithmes me dépassent, nous dépassent tous, m’usent et me fatiguent - L’I.A apprend beaucoup de l’homme chaque jour, jour qui en chasse un autre, l’I.A… cette sorte de perroquet de + en + sophistiqué. Dans mon roman j’les nomment Intelligences de Synthèse, plutôt « qu’artificielles. »
"Désormais, au train où vont les choses, c'est le fruit qui est dans le ver"
C’est un challenge pour moi en cet instant même d’écrire sans stims, sans opios, sans
alcool, mais fuck, je hais ce lieu-commun d’être, de devenir « clean ». « Clean » ne veut rien dire, c’est du développement personnel, c’est du management, c’est du coaching… c’est ce monde soit-disant "nouveau" ultralibéral régit par la pensée magique, par la fatigue, par le dernier des derniers hommes :
[...]
il faut que les idées de crime et de châtiment soient fortement liées et se succèdent sans intervalle. Quand vous aurez ainsi formé la chaîne des idées dans la tête de vos citoyens, vous pourrez alors vous vanter de les conduire et d'être leurs maîtres. Un despote imbécile peut contraindre des esclaves avec des chaînes de fer ; mais un vrai politique les lie bien plus fortement par la chaîne de leurs propres idées ; c'est au plan fixe de la raison qu'il en attache le premier bout ; lien d'autant plus fort que nous en ignorons la texture et que nous le croyons notre ouvrage ; le désespoir et le temps rongent les liens de fer et d'acier, mais il ne peut rien contre l'union habituelle des idées, il ne fait que la resserrer davantage ; et sur les molles fibres du cerveau est fondée la base inébranlable des plus fermes empires. (J.M Servan)
Alors tant-pis si j’ai les mains sales ; j’compte bien les garder comme cela.
Les drogues sont
- elles - aussi douces que les premiers effluves de l’été, que le ressenti hyperpuissant d’une nuit-soft, d’une nuit brillante, d’un air pur, d’une divagation incessante. J’ai là ok besoin d’un tranquillisant, et comme j’en ai pas, je carbure au
tercian, qui ne me fait rien (mais seulement en apparences).
En rentrant chez moi j’me disais : « deviens qui tu es » (slogan célèbre il parait). « Cesse de verser dans le drama, retrouve l’autodérision, casse-toi jusqu’aux bouts des nébuleuses... oui c’est juste ça, c’est pas si compliqué que ça : au fond du fond, face aux abysses avec un sourire narquois, même si tu creuses toujours, tends la main, remémore toi des paradis-perdus et des étoiles... Allez quoi... mecton
retrouve toi… »
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