Bonjour à toutes et à tous,
Je viens de m'inscrire sur Psychoactif, que je consultais depuis longtemps et j’ai envie de partager avec vous la raison de ma présence ici.
Dans le monde extérieur – celui de nos familles, de nos collègues, de nos amis –, on parle rarement des personnes qui consomment des produits. Pour cause, mon père est flic, et avec tout les défauts qui vont avec. Quand on en parle, c’est souvent avec des mots lourds : toxicomanes, junkies, parfois avec mépris, parfois avec peur, mais surtout par méconnaissance. Qui est il pour me juger alors que ca fait dix années qu'il prend des antidépresseurs ?
Pourtant derrière chaque parcours, il y a une histoire. La mienne est celle d’un jeune cadre supérieur de 28 ans, dirigeant de sa propre société, issu d’une formation médicale et de sécurité de l'information, qui devait prouver que son costume était a sa taille. Le monde de la Tech est a comparer avec celui de la finance, les soirées d'entreprise où l'on invite des clients qu'on insulterait mais dont on garde un faux sourire. J'ai deja vu des plateaux de 100g de
cocaine arriver sur des tables de boites de nuits privatisées pour des séminaires..Tout le monde consomme, surtout des stimulants, pour "tenir le coup"
Un jour, pour m’amuser, pour me prouver que je pouvais maîtriser, j’ai poussé la mauvaise porte. Au début, ce n’était rien de grave : une expérience, un jeu, un défi personnel. Mais ce jeu s’est transformé en piège. Un plaisir devenu souffrance. C’est là qu’a commencé la
descente, celle qui fait basculer peu à peu de la maîtrise à la dépendance.
Et je suis devenu la personne que mon éducation m'avait dit de mépriser. Pas dans le cliché, mais ca reste la personne.
Aujourd’hui, je suis ici parce que j’ai pris conscience de ce chemin. Prendre conscience de l'existence d'un probleme c'est deja trouver une partie de la solution. Parce que j’ai besoin de comprendre, d’échanger, de poser des mots là où, dans ma vie quotidienne, il n’y a que silence et jugements. J’aimerais raconter cette expérience : non pas pour me plaindre, ni pour me faire plaindre, mais pour partager un bout de réalité avec celles et ceux qui savent ce que cela veut dire.
Psychoactif est pour moi un espace où je peux être vrai, sans masque. Un lieu où je peux parler de cette double vie : celle du professionnel qui donne le change, et celle de l’homme qui se débat avec ses consommations.
Merci à vous de m’accueillir.
Appelez moi Col, ou C. Ca va bien avec le sujet.