Rémission, trouille, méthadone et expatriation 

Salut à  tous!

J'ai hésité avant de savoir dans quelle section poster ce message, puis je me suis enfin décidée à  éditer mon blog, parce que partager mes pensées et l'une des choses qui m'a permit de me sentir mieux.
Prenez garde, ceci va probablement être un pavé, je n'ai jamais su faire court.

Bon voilà , il y a un an quasiment jour pour jour je postais sur ce forum, cherchant un ultime espoir, je pensais être véritablement arrivée au bout de ce que j'avais à  vivre, l'héro ayant prit le pas sur la dépression, ou alors peut être le contraire, une chose étant sûre je ne pensais qu'à  mourir...

Trois risques de mort plus tard (foutu le feu à  mon lit une fois, une TS, et une surdose à  la métha "non voulue"), je me décide à  pousser la porte d'un centre ou l'on me dirige chez un médecin de ville qui me prescrit un traitement métha. Cela fait bientot 9 mois. Bien sûr il y a eu la lune de miel, les rechutes, les sentiments que l'on doit réaprendre à  gérer... Mais cela n'est pas mon sujet aujourd'hui.

Ce que je voudrais partager aujourd'hui, c'est que si l'on m'avait dit, il y a un an, quand je regrettais à  chaque réveil de respirer encore, que j'était persuadée de ne jamais me remettre d'avoir eu le coeur brisé par un crétin, si l'on m'avait dit bordel, qu'un an plus tard je découvrirais enfin ma voie professionnelle, que je rencontrerais un homme génial qui m'accepterais avec tout ce que je suis et que, pour clore le shéma parfait de conte de fée, on déciderais de s'expatrier ensemble, loin, sur une Île paradisiaque, pour que je fasse mes études en médecine naturelle et en général, tout reprendre à  zéro, putain je crois bien que si l'on m'avait sortit ca je serais morte étouffée de rire sur l'instant!!

Alors oui c'est un peu truc à  l'eau de rose que de présenter ca ainsi, mais cela s'est vraiment passé comme ca. Après 4 mois à  tenter de réaprendre à  vivre, rencontre, coup de foudre, projets communs, projet personnel qui font que le voyage est avant tout pour soi (oui c'est important pour moi, malgré le fait de partir à  deux, d'avoir MON projet, histoire de ne plus me perdre dans une relation).

Donc voilà , ou j'en suis aujourd'hui, après deux ans maltraitée par un taré, trois ans de came intense, un an sans me lever du pieu, le bonheur se présente enfin! Et ca me colle non seulement un grand sourire béat, mais AUSSI une grande trouille!!!!!
C'est pour cette raison que j'ai besoin de me confier à  vous, ici. Comment ca vous à  fait quand la vie à  reprit son cours? Vous aussi vous avez cette impression de "trop beau pour être vrai?" Mon ami et moi appelons ce que je peux être parfois lorsque je laisse la peur parler "mon démon" (ne croyez pas que tout est rose non plus tous les jours!), il a beau être hyper compréhensif et m'aider à  avancer, je crève de trouille que "mon démon" revienne tout foutre en l'air! Je me dis qu'ici on peut me comprendre sur le fait que parfois tout lâcher par peur de l'inconnu n'est pas ce que l'on désire, mais on détruit quand même tout...

Et ca, je crois que si je cède encore une seule fois à  l'envie de retourner me cacher sous ma couette, cela va certainement me tuer. Je prend cette rencontre et ce déménagement à  l'autre bout du monde comme une chance que le destin me tend, encore une fois! Alors comment lutter contre cette trouille débile qui me tort le bide sans que je m'y attende?! Cette impression, malgré les plus belles pensées d'espoir, de ne pas le mériter... Ce putain de démon qui chuchote qu'un jour, la peur et la culpabilité vont gagner et te renvoyer dans le noir que tu connais si bien...

J'suis un peu dramatique mais cela fait du bien de vider son sac, j'ai de la chance car même si le sevrage à  impliquer de couper les ponts avec beaucoup de monde je suis plutôt bien entourée, par des amis et thérapeutes qui me veulent du bien et sont heureux pour moi!

A ce jour mon premier départ est pour dans pile deux semaines, j'oscille entre trouille et joie, tout en sachant que comme d'hab tout va se passer tellement vite que je n'aurais même pas le temps de réaliser que tout change une fois de plus!
Je pars donc déjà  pour une durée d'un mois afin de visiter mon école, des appartements, régler les formalités de déménagements etc... Je me dis qu'à  mon retour cela sera déjà  plus clair pour moi. Je me réserve bien entendu le droit de me rétracter, mais je n'ai que deux choix devant moi: soit je restes dans ma Suisse de pays et je bosse les 15 prochaines années dans une usine pour payer mes conneries (LOL) soit je recommence tout à  zéro à  10'000 bornes sous le soleil...
Bordel dit comme ca le choix à  l'air si simple, alors pourquoi je flippe?! Ce sentiment me fait me détester, et j'ai passé tellement de temps à  ne pas m'aimer, que je me dis que si même une occasion pareille ne me rend pas sûre de moi, je serais vraiment bonne à  rien, jamais...

Je me rends compte que je me perds dans un immense pavé alors je vais essayer de conclure (je ne suis même pas sûre que mon histoire puisse intéresser des gens motivés à  lire jusqu'ici), voilà , je pars un mois pour officialiser le truc, je reviens bosser 2-3 mois en Suisse (sans être sûre de trouver du job et de gérer un emploi) et ensuite je décolle début janvier avec ma chienne pour commencer ma nouvelle vie...

Je précise juste que non, cela ne fait pas longtemps que je suis avec mon ami, que non, je ne trouve pas ca précipité de vivre de belles expériences le plus vite possible, je suis persuadée que le destin me donne une épreuve avec le bonheur à  la clé, que la personne avec qui je pars est non consommatrice et à  la tête sur les épaules, je sais qu'il me soutiendra à  fond, en résumé la seule chose qui me fait peur est : moi même et mes réactions sur place-avant-après-pendant, en gros je cherche simplement à  apaiser mon esprit pour ne plus laisser la trouille contrôler mes choix, et mon connard de démon me faire me comporter comme une tarée pour tout foutre en l'air et à  nouveau me complaire dans le noir.
Oui, j'ai du recul sur moi et mes actions, mais malheureusement pas assez pour me contrôler, alors putain aidez-moi, pour être enfin heureux, COMMENT ON FAIT?!


(FIN?!)