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[Video] Une Semaine dans l'Obscurité et le Silence, méditation 





Pour les petits curieux !

Catégorie : Expérimental - 25 novembre 2020 à  17:37



Commentaires
#1 Posté par : Anonyme2021 27 novembre 2020 à  02:28
Expérience intéressante. Mais comme t'as pu le constater, la méditation à haute dose quand on est pas habitué (en plus là dans des conditions un peu extrême), ça peut faire dérailler quand même.  ^^

Je connais quelqu'un qui avait fait Vipassana (retraite de 10 jours, pas de parole entre participants, méditation intense, etc.) et elle avait eu des effets secondaires après (sensation de trou au niveau du bide).

Le seul truc dommage : tu parles finalement pas de tes expériences de microdosage, notamment les 2 prises de LSD. Tu peux en dire plus ?

 
#2 Posté par : Anonyme6525 27 novembre 2020 à  18:39

Je connais quelqu'un qui avait fait Vipassana (retraite de 10 jours, pas de parole entre participants, méditation intense, etc.) et elle avait eu des effets secondaires après (sensation de trou au niveau du bide).

J'ai fait quelques retraites vipassana, et pendant ma 2ième ou 3ième retraite j'ai aussi eu ce genre de sensations psychosomatiques intenses. Genre j'étais au 4ième jour, je suis rentré dans un état assez intense. Tout était parfait je pouvais tenir ma posture pendant des heures sans sourciller (ce qui est pas habituel pour moi, de vouloir rester méditer après les méditations d'une heure), mon esprit était calme et limpide. Et le lendemain, le 5ième jour, brusquement j'ai eu l'impression d'un coup de poignard au niveau du cœur. Et là les sensations se sont inversées, un flot d'angoisse et de sensations difficiles se sont déversées en moi pendant tout le reste de la retraite, j'ai vraiment flippé je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait.

Je n’ai pas encore l'explication à tout ça, mais je ressens encore cette sensation au cœur dés que je suis fatigué et/ou angoissé. Une psychothérapie par EMDR a réussi à fortement la diminuer.

En tout cas je mets en garde sur ce forum les utilisateurs de produits euphorisants qui voudraient se mettre à la méditation de façon intensive. C'est pas pour rien qu’il y a une "moralité" à respecter dans le bouddhisme, moralité qui comprend de ne pas prendre d'intoxicants. Après la définition est difficile sur ce qu'est un intoxicant ou pas, perso je ne pense pas classer les psychédéliques dans cette classe. Mais bref, j'ai lu que beaucoup de réactions négatives dues à la pratique de la méditation vipassana arrivaient chez les consommateurs de drogues. Mais aussi que la méditation pouvaient leur apporter beaucoup de bénéfices.

Un peu contradictoire mais ça concorde totalement avec mon expérience. Une réaction d'une intensité qui a l'air un peu hors norme, mais aussi beaucoup de bénéfices lorsque pratiqué quotidiennement 1h ou 2 par jour. Notamment sur le craving, 4 mois sans aucune drogue/tabac/alcool entouré de tous mes pots consommateurs, je n’avais jamais fait. Et j'étais heureux comme si j'étais en vacances pendant cette période. J'ai malheureusement repris pour une connerie, alors que j'étais si bien pendant cet intervalle de temps, bien lancé dans ma pratique... J'en suis nostalgique haha. Tout le truc c'est de réussir à faire assez d'effort pour avoir une bonne inertie, et après la pratique se soutient d'elle même. Comme pour s'échapper de l'atmosphère terrestre. C'est difficile, il faut une certaine énergie, un certain effort. Et après ça deviens bien plus facile une fois l'inertie minimale atteinte.

Conclusion, faut que je me re-satellise ^^

Reputation de ce commentaire
 
Bon courage pour reprendre la pratique ! ;-) TS
 
Merci pour l'experience !

 
#3 Posté par : Anonyme2021 28 novembre 2020 à  01:00

J'ai fait quelques retraites vipassana, et pendant ma 2ième ou 3ième retraite j'ai aussi eu ce genre de sensations psychosomatiques intenses...le 5ième jour, brusquement j'ai eu l'impression d'un coup de poignard au niveau du cœur. Et là les sensations se sont inversées, un flot d'angoisse et de sensations difficiles se sont déversées en moi pendant tout le reste de la retraite, j'ai vraiment flippé je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait.

Je n’ai pas encore l'explication à tout ça, mais je ressens encore cette sensation au cœur dés que je suis fatigué et/ou angoissé.

Merci pour ton retour. Par rapport à ça, l'amie en question (qui elle ne consommait aucun prod) a gardé cette sensation pendant plusieurs semaines après la retraite et ça ne partait pas. Elle a fait des examens médicaux qui n'ont rien révélés, mais ça n'empêchait pas la sensation envahissante de rester. C'est finalement grâce à une acupunctrice également généraliste (et bouddhiste pratiquante par ailleurs), qu'elle s'est débarrassé de ça définitivement en quelques séances.

Mais ouais, certains maîtres mettent clairement en garde sur une pratique trop intense de la méditation. Jack Kornfield en a pas mal parlé dans "Périls et promesses de la vie spirituelles". Je me permets de copié / collé un passage en rapport :

Jack Kornfield a écrit

Parfois, au cours d'un entrainement spirituel intensif ou dans des circonstances extrêmes ou imprévues, des états de consciences modifiés intenses et des phénomènes énergétiques peuvent se produire trop rapidement pour que nous soyons en mesure de les intégrer avec habileté. A de tels moments, nous sommes dépassés par l'intensité de l'énergie, par la puissance de ces expériences ou par l'ampleur de l'ouverture; nous ne sommes pas capables de les aborder ou de les contenir d'une manière équilibrée ou judicieuse. Auprès d'un maître, et en nous-mêmes, nous devrons être capables de reconnaître nos limites et d'avoir suffisamment de compassion pour les accepter avec sagesse. A ce stade, nous devons trouver un moyen de ralentir le processus, d'atterrir, d'appuyer sur le frein. Nous pouvons avoir recours aux techniques et aux pratiques spirituelles pour nous freiner, tous comme nous employons d'autres pratiques pour provoquer une ouverture.

Un jeune élève de karaté trop zélé et attiré par les extrêmes de l'intensité spirituelle participait à une retraite de 3 mois que je dirigeais. Plutôt que de suivre les instructions, il décida d'atteindre l'éveil aussi vite que possible, à sa manière.Vers le milieu de la retraite, il prit la posture et jura de ne pas bouger pendant une journée et une nuit entières.Au bout de quelques heures, il ressentit des sensations de feu et d'intense douleur.Il demeura assis tout l'après-midi, toute la nuit, et toute la matinée du lendemain.Si l'on pratique ce genre de chose suffisamment longtemps, la douleur et le feu deviennent si intenses que la conscience est dissociée du corps et catapultée à l'extérieur.Il y a bien des manières plus douces de se procurer des expériences hors du corps; pour lui, ce fût très brutal.

Tandis qu'il persévérerait dans la posture, il connut toute sortes d'état de conscience modifiée.Quand il se releva à la fin des 24 heures, il était empli d'une énergie explosive.Il fit irruption dans la salle à manger où se trouvaient une centaine de retraitants silencieux et, parvenu au centre de la pièce, il se mit à crier et à pratiquer ses mouvements de karaté à toute vitesse.

La pièce entière était remplie de son énergie et, dans le silence, il pouvait sentir la peur éprouvée par nombre de personnes autour de lui, devenues très sensibles après 2 mois à passer sans parler.Il proférait des sons tout en exécutant ses mouvements.Apparemment, son énergie avait inondé son 3ème et son 6ème chakra.Puis il déclara: "quand je vous regarde, je vois derrière chacun d'entre vous une longue file de corps qui montrent vos vies antérieures".Il vivait dans un état de conscience très différent qu'il avait atteint en poussant son corps jusqu'à ses limites mais il ne tenait pas en place, il était incapable de se concentrer un seul instant.Au contraire, il se montrait anxieux et agité, ses gestes étaient désordonnés et frénétiques, comme s'il avait temporairement perdu la raison.

Comment avons-nous réagi ? Puisque c'était un athlète, nous l'avons fait courir- quinze kilomètres le matin et autant l'après midi.Nous avons modifiés son alimentation. Alors que la nourriture proposée à tous était végétarienne, nous l'avons mis à un régime carné, hamburgers, etc. Nous lui avons fait prendre fréquemment des bains et des douches chauds.Nous l'avons mis au travail- il à bêché une grande partie du jardin. Et nous nous sommes assurés qu'il y avait au moins toujours une personne avec lui. Au bout de 3 jours à peu prêt, il était à nouveau capable de dormir. Ensuite, nous lui avons fait reprendre la méditation peu à peu, en douceur. Quoique ces expériences aient pu être des ouvertures spirituelles et psychiques valides, elles n'avaient pas étés suscitées par une approche naturelle ou équilibrée. Il était totalement incapable de les intégrer.


 
#4 Posté par : Vajra 29 novembre 2020 à  20:00
Je pratique la méditation Mindfulness depuis un peu plus de quatre ans dans un objectif spirituel, depuis peu la méditation de la compassion que j'ai apprise récemment. La régularité de la pratique est essentielle car il s'agit d'utiliser la plasticité neuronale pour étendre l'état méditatif à une façon "d'être au monde" au quotidien. Je fais entre 20-30 mn par jour, plutôt 20 les jours où je travaille car c'est moins évident quand on est fatigué. Les méditations les plus longues que j'ai faites c'est lors de stages mais à chaque fois on alternait 20 mn de méditation assise suivie d'une méditation en marchant puis à nouveau 20 mn, des périodes d'enseignement...etc. Au total 4h de méditation maximum dans la journée et fractionnées comme je viens de le présenter. Donc pas des marathons de méditation.
J'ai été témoin de personnes qui éclataient en pleurs, submergées par l'émotion, lorsqu'elles ont commencé l'apprentissage de la méditation. Mais c'était quand même très rare. Personnellement je me suis sentie parfois très émue mais pas plus, là encore au début de l'apprentissage de la pratique. Au début encore je pouvais ressentir  parfois une certaine anxiété ou de la tachychardie modérée.
Les enseignants mettent en garde les personnes souffrant de troubles psychiques car la méditation peut aggraver leur état. De ce que j'ai lu environ 20% des gens ont un profil contre indiqué mais certains enseignants s'adaptent et peuvent les accompagner, comme Jack Kornfield par exemple cité ci-dessus qui fait également de la méditation thérapeutique.
J'ai lu un livre (The Buddha pill) où j'ai trouvé un témoignage intéressant d'un psychiatre qui avait pratiqué la méditation de manière intensive et disait qu'il s'était retrouvé dans des états de dissociation analogues à la psychose.
Pour faire écho à ce que dit la personne sur Youtube, le fait qu'il avait très peu de pensées, je le rattache à l'expérience d'une nonne bouddhiste thibétaine, anglaise d'origine, qui après des années de pratique intensive dit qu'elle a très peu de pensées.
Personnellement un des bénéfices que je retire de la méditation (ils sont nombreux) c'est d'avoir beaucoup moins de pensées parasites. On ressasse moins, les pensées sont plus "pures". De ce fait je me trouve plus intelligente car la pensée est plus intuitive et directe. C'est un peu comme si on allait au coeur de la pensée. Récemment j'ai discuté avec une pratiquante qui se ressentait elle aussi "plus intelligente".
J'avais posé la question à un pratiquant depuis plus de 20 ans s'il avait déjà eu des expériences "extraordinnaires", du genre sortir de son corps...etc, sans rentrer dans les détails il m'avait dit que oui mais à la suite de méditations intensives. Ce n'est pas ce qui est recherché et ce genre de sensations est chassée. Je précise que je médite dans un contexte bouddhiste et que c'est le cas de cette personne. Autre réfléxion qui m'avait intéressée c'est lorsqu'il m'avait dit que la méditation ne remplace pas un travail psychologique, ni un travail sur le corps.

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