Antalgiques : les chiffres inquiétants de l’addiction aux opiacés en France

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Antalgiques : les chiffres inquiétants de l’addiction aux opiacés en France

EN GRAPHIQUES - Un état des lieux de la consommation des dix dernières années a été rendu public, alors qu’une épidémie d’overdoses d’opioïdes frappe les Etats-Unis.
Par Mathilde Damgé Publié aujourd’hui à 19h03
Temps de Lecture 3 min.

Dans un état des lieux publié mercredi 20 février, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met en garde contre les risques de dépendance résultant d’une surconsommation des médicaments antidouleur contenant des opiacés ou des dérivés, qualifiée de « préoccupation majeure des autorités de santé ».

Le nombre d’hospitalisations liées à la consommation de ce type de médicaments a ainsi presque triplé (avec une hausse de 167 %) entre 2000 et 2017, tandis que le nombre de décès a augmenté de 146 % entre 2000 et 2015. D’après les données de l’assurance maladie, près de 10 millions de Français ont eu une prescription de ce type d’antalgique en 2015.

Avec un total estimé entre 200 et 800 décès chaque année (le haut de la fourchette inclut une consommation illégale de médicaments opiacés), les opioïdes constituent la première cause de morts par overdose en France. Par comparaison, l’héroïne a tué 90 personnes en 2016, la méthadone 140. Premiers responsables de cette mortalité : le tramadol, la morphine et la codéine.


« L’héroïne de M. et Mme Tout-le-Monde »
Pour mieux comprendre, il faut savoir que les antalgiques sont classés par palier :
le palier 1 : les non-opiacés comme le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène…), de très loin les plus utilisés (environ 80 % de la consommation totale) ;
le palier 2 : les opiacés faibles, dérivés « allégés » de l’opium et de la morphine, comme la codéine (Codoliprane), ou le tramadol (Ixprim, Zaldiar, Contramal…) ;
le palier 3 : les opiacés forts, la morphine et ses dérivés (Skénan, Fentanyl, OxyContin…).

Le tramadol, premier opiacé consommé en France en 2017
Entre 2006 et 2017, la prescription d’opioïdes forts a augmenté d’environ 150 %. L’oxycodone est l’antalgique opioïde qui marque l’augmentation la plus importante.

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Tout en haut du tableau des coupables, le tramadol, qui est venu prendre la place du Di-Antalvic. Grand succès des laboratoires Aventis-Sanofi, ce dernier et ses génériques ont été retirés de la vente en 2011, en raison d’un nombre élevé de décès par intoxications volontaires (suicides) ou accidentelles. La consommation du tramadol seul ou en association a fortement augmenté (68 % entre 2006 et 2017), exclusivement en ville, précise l’ANSM (par opposition à l’hôpital).
Suivent la codéine et la poudre d’opium, puis la morphine. Cette dernière est l’antalgique opioïde fort le plus impliqué dans les décès directs depuis plusieurs années, un fait qui peut s’expliquer par l’importance de son usage détourné par les usagers de drogues, selon l’agence sanitaire, qui dit aussi surveiller l’augmentation rapide des décès liés à l’abus d’oxycodone.


Mais cette mortalité n’est pas seulement liée aux consommateurs habituels de drogues : dès la fin 2013, Jean-Pierre Couteron, alors président de la Fédération addiction, et Pierre Chappard, président de l’association PsychoActif, alertaient ainsi sur la codéine et le tramadol comme « l’héroïne de M. et Mme Tout-le-Monde » dans leur blog Psychoactif. Des pratiques qui « concernaient plutôt des personnes socialement insérées », insistaient-ils.


Selon l’ANSM, les utilisateurs d’antalgiques sont majoritairement des femmes, que ce soit pour les opioïdes faibles ou forts (respectivement 57,7 % et 60,5 % en 2015), consultant pour une affection de longue durée impliquant une douleur aiguë. Les prescripteurs sont à près de 90 % des médecins généralistes.


Risque de dépendance et « doctor shopping »

Tout en reconnaissant l’intérêt des opioïdes dans la prise en charge de la douleur, notamment des cancers, l’ANSM souligne le risque de dépendance, qui se manifeste par des comportements de « doctor shopping » (nomadisme médical et pharmaceutique), comportements associés à un risque de décès beaucoup plus élevé pour ses pratiquants.

Certes, en raison d’un accès contrôlé à ces médicaments, la France n’est pas encore au niveau des Etats-Unis, où l’on compte plus d’une centaine de morts par jour, soit plus que par arme à feu et accidents de la route combinés. La France est même plutôt « raisonnable », si on la compare à ses voisins européens.
La France au 3e rang de la consommation des opioïdes faibles
Concernant les antalgiques opioïdes forts, la France et l’Italie sont les pays dans lesquels ces médicaments sont le moins consommés.


/forum/uploads/images/1550/capture-du-2019-02-22-201002.png


Les modalités de prescription et de délivrance des opioïdes varient d’un pays à l’autre (il faut être spécialiste en Italie ou inscrit sur un registre en Allemagne) ; mais aussi la durée maximale de prescription de quelques jours à une durée non restreinte. Le Royaume-Uni, particulièrement concerné par la question de la surconsommation, est confronté depuis quelques mois à un scandale d’Etat : plusieurs centaines de patients d’un hôpital du pays seraient morts dans les années 1990 d’une overdose d’opioïdes.

Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar … 55770.html

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Recklinghausen homme
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Salut,

Est ce que le débat n'est pas tronqué d'avance ?

Quand je lis : " un risque de dépendance résultant d'une surconsommation de médicaments opioides ", j'avoue être choqué !!!!

Depuis quand une consommation " raisonnée " d'opioides n'entraîne pas de dépendance ?

Est ce à dire que si les usagers respectaient les prescriptions médicales, il ne deviendrait pas dépendant ?

Bizarre quand même... C'est même noté sur la notice que l'Oxycodone entraîne une dépendance physique.

Et je confirme !!!

Je ne surconsomme pas ( je respecte les prescriptions du médecin ) et... Ça fait bien longtemps que mon corps me réclame son du si j'oublie de prendre mon médicament.

Est à dire que " la préoccupation majeures des autorités de santé "  ne serait au final qu'une chimère ?

Puisque la surconsommation n'est pas en relation avec l'apparition de la dépendance ( physique ) ?

C'est compliqué d'avoir un débat éclairé lorsque celui-ci est tronqué dès sa première phrase...

Je reconnais que ça doit être plus facile de mettre en cause des usagers, que de se remettre en question, ou de remettre en question une décision de mise sur le marché ( comme le Tramadol par exemple, puisqu'il est cité ).

Mais pourquoi la dépendance entraînerait du nomadisme médicale ?

Encore une facon de dire que la faute est à 100% à mettre sur la personne et que la dépendance serait le mal ?

Une douleur chronique entraine une consommation d'antalgiques sur une période longue et la dépendance va obligatoirement s'installer.

Ça fait bien longtemps que je suis dépendant. Et j'affirme que la dépendance n'a pas entraîné le phénomène de " doctor shoppping " ( encore une sale expression pour stigmatiser l'usager ) !!!!

Faire des généralités pour convaincre de sa propre analyse n'est pas non plus une méthode digne.

Étonnant que cet organisme ne communique pas sur la faible consommation d'opioides forts en France...

Pour éviter qu"on" puisse penser que si la douleur n'est pas suffisamment prise en charge en France, c'est en raison de leurs décisions ?

Étrange également que le Royaume-Uni n'ai pas connu une crise pire qu'aux States... Au vu de la consommation d'opiacés/opioides de ce pays thinking

Et ce n'est pas un pseudo " scandale d'État " sur l'utilisation d'opioides a l'hôpital en fin de page qui va empêcher cette réflexion par le lecteur ( même si c'est bien fait )

Ma mère est décédée d'une surdose de morphine à l'hôpital... Mais elle serait morte de sa tumeur au cerveau peu de temps après ( et avec moults souffrances supplémentaires ) si la morphine n'avait pas été utilisée.

Ah les chiffres... Décidément, il est facile de les interpréter de la facon qui arrange la démonstration à étayer.

Il n'empêche qu'en regardant le dernier graphique, je me demande encore pourquoi la codéïne n'est plus en vente libre, vu que les français  n'en consommaient pas tant que ça en automédication !!!!

Et je me pose la question de la prise en charge de la douleur sévère non cancéreuse en France , vu le peu d'opioides prescrit en France par rapport aux autres pays ( 7 ) de ce graphique ? demon1

C'est surement parce que les francais travaillent moins que dans les autres pays ( moins de risques de blessures du coup ? )  boulet

Dire que ces personnes sont considérés comme des experts, et payer en conséquence avec les finances de l'Etat...

N'y aurait-il pas un petit soucis de compétence ?

À moins que ce ne soit les journalistes qui ont mal compris le message de l'ansm ?

N'empêche que j'y vois dans ce " rapport ", un futur durcissement des prescriptions de palier 3, voir de palier 2.

J'espère me tromper... Car il me semblait que la prise en charge de la douleur ( et pas uniquement cancéreuse ) devait être une obligation en France !!!!

Ne suffirait-il pas d'exposer le bénéfice/risque au patient ?
Pour qu'il fasse un choix le plus libre possible, en toute connaissance de cause  ?

@ +


Reck.
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Belle démonstration Mr No
 
Tout à fait super analyse !!! Mecru

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Mecrupulent homme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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Recklinghausen a écrit

Ne suffirait-il pas d'exposer le bénéfice/risque au patient ?
Pour qu'il fasse un choix le plus libre possible, en toute connaissance de cause  ?

Tout à fait d'accord, uniquement dans le cadre du traitement de la douleur évidemment.

Stay safe

Mecru punk2


... mais ce n'est que mon avis, on peut en discuter ! :-)

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