Questions suite à un gros bad au 1p-lsd

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Hernani homme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour, c'est la première fois que je poste.
J'aimerais avoir de l'aide de gens s'y connaissant mieux que moi pour me rassurer et m'aider à comprendre ce qui m'arrive.

Pour résumer ma situation, j'ai 18 ans, je consommais régulièrement du 1p lsd depuis une année environ. (J'ai aussi testé les champignons ou la md niveau psyché)
J'en prenais 1 à 2 fois par mois, entre 100 et 250 microgrammes, avec un ami. J'ai toujours été intéressé par les psychédéliques, malheureusement je n'ai pas toujours été très rdr même si honnêtement je pense que j'aurais pu faire bien pire.

Bref, je consommais donc ça et le supportais bien, ça m'apportait les effets recherchés comme l'introspection par exemple. (Je ne prenais rien en même temps, aucun médicament, et la md ou les champis seulement une ou deux fois dans ma vie mais jamais avec le lsd)

Mais un jour, je lisais des TR, et je suis tombé sur celui de quelqu'un qui disait avoir eu des révélations, avoir tout compris à l'existence, etc, en prenant une grosse dose de lsd (type 800 microgrammes). Ça m'intéressait énormément, j'ai donc fait des recherches et lu plusieurs autres témoignages de gens ayant eu une expérience similaire. Je voulais énormément essayer.

J'ai donc commencé à augmenter les doses progressivement (100, puis 150, puis 200, puis 250, etc), je gérais très bien et je comprenais bien comment je fonctionnais et comment avoir une bonne expérience, j'avais l'habitude du produit et de ses effets.

Mais il y a un mois arriva la fois de trop. J'étais arrivé progressivement à 350, je décidai donc de prendre début mars 400 microgrammes de 1p lsd. Il était environ 3h du matin je pense. Début du trip normal, comme d'habitude, ça se passe bien, mais vers 8h je commence à paniquer à cause de la vasoconstriction. J'étais pourtant habitué à cet effet, mais je ne sais absolument pas pourquoi cette fois ci la vasoconstriction était très forte, coeur qui bat très vite, baisse de tension donc malaise toutes les 30 sec. L'ami avec qui je suis reste calme et essaye de me rassurer. Débile comme j'étais, je pensais que mon coeur allait exploser (spoiler : le coeur ça explose pas), vraiment je ne pensais qu'à ça, j'étais réellement convaincu que j'allais mourir. Je panique comme ça pendant 2h (que je n'ai pas vu passer d'ailleurs) persuadé que ce sont mes derniers instants. On finit par appeler les urgences vers 10h, ils arrivent, sont extrêmement méprisants, ne me rassurent pas du tout (et nous conseillent même de nous bourrer la gueule au lieu de prendre des pilules bizarre, wow vous êtes bien informés dites moi, le coma éthylique ça existe et le lsd ne se prend pas en pilule).

Je pars donc en ambulance, on arrive à l'hosto, on me sépare de mon ami, je suis toujours en train de paniquer, on me donne une dose inconnue de calmants par intraveineuse (sûrement du xanax mais c'était une grosse dose, en ayant déjà pris je connais les effets). Je finis par me calmer (merci les benzo), je pense que ça fait 10mn que je suis là quand mon ami revient, il est en fait 15h. On nous laisse partir, on rentre donc chez lui. Je suis toujours sous l'effet des calmants mais je stresse un peu, toujours sous le choc et persuadé que je vais mourir.

La journée puis la nuit passe, je commence à angoisser tandis que l'effet des benzo part. Le lendemain je me réveille, j'angoisse un peu, puis je vis comme ça pendant 2-3 jours.

J+3, on jouait avec le même ami à un jeu qui ne fait absolument pas peur (Minecraft), quand soudain j'ai peur car j'ai failli mourir dans le jeu. C'est ridicule, je sais. Normalement je suis pas comme ça. Mais là mon coeur a loupé un battement, j'ai angoissé (je suis devenu très hypochondriaque depuis ça), j'étais dans un état d'angoisse extrême pendant plusieurs minutes, j'avais très peur pour mon coeur car le bad trip que j'avais fait quelques jours plus tôt m'avait créé une sorte de traumatisme par rapport au coeur et ses battements (je n'ai d'ailleurs pas supporté le bruit d'un coeur qui bat même le mien pendant deux semaines). Toujours dans cet état d'angoisse, mon coeur accélère brusquement et je panique totalement ce qui n'arrange rien. J'ai fait pour la première fois de ma vie une crise d'angoisse et le fait que je ne savais pas ce que c'était n'a rien arrangé non plus. Je cumule donc le traumatisme, du stress accumulé, l'hypochondrie par rapport à mon coeur et la crise d'angoisse. Je prends du xanax et me calme un peu.

La semaine qui suit est un véritable cauchemar. Je suis en permanence angoissée et je fais tout le temps des crises d'angoisse, et j'avais développé une peur anticipatoire de celles ci. Je n'avais que des idées noires. Je prenais du xanax tous les jours (environ 0.75mg). J'ai fini par prendre rdv avec mon médecin généraliste et lui ai tout raconté, ainsi que mes envies suicidaires (mes angoisses étaient très fortes et je pensais réellement que j'allais rester comme ça toute ma vie, j'étais totalement parano). Elle me prescrit donc un anti dépresseur (je n'en avais jamais pris) : l'escitalopram, 10mg par jour, de l'atarax le soir, de la passiflore et me remet du xanax, mes réserves s'épuisant (j'en avais déjà car mon médecin m'en avait prescrit pour des insomnies il y a quelques mois, je n'en ai jamais pris de manière récréative et ça n'avait aucun effet sur mes insomnies donc j'ai arrêté).

Je commence donc le traitement un samedi. Nous sommes donc à environ j+8 de l'incident. Le médecin m'a prévenue des effets secondaires désagréables.
Mais les miens ont été énormes.
J'ai pris 2 cachets, samedi et dimanche, avant d'arrêter.
- impossibilité TOTALE de dormir, je dormais seulement 2h toutes les 36h environ en m'assomant de xanax (1mg environ). Si j'essayais de m'endormir sans le xanax, j'avais des brainzap (je ne savais pas ce que c'était, je ne savais pas que c'était courant, je ne trouvais aucune info à ce sujet ni sur internet ni sur la notice)
- vertiges
- nausées violentes
- anxiété accrue (alors que j'en avais déjà)
- pas d'appétit
- somnolence et fatigue extrême
Les effets ont perduré environ 6 jours alors que je n'ai pris que 2 cachets. J'ai perdu 5kg durant cette semaine.

Si j'ai arrêté (avec l'accord du médecin) c'est parce que je pense que ce n'était pas un anti dépresseur qu'il me fallait, et même s'il en fallait un celui là ne me convenait pas.

Je continue donc ma vie avec mon angoisse toujours extrême et mes crises. J'ai l'impression de devenir fou, je psychote tout le temps, je me dis que je vais rester comme ça toute ma vie, que je vais finir par me suicider, que j'ai définitivement niqué mon cerveau. J'ai peur de tout, j'ai peur de devenir schizophrène, de mourir d'un infarctus, etc. J'avais des hallucinations résiduelles (je ne savais pas que ça pouvait arriver malgré mes recherches car personne n'en parle) et je psychotais dessus en croyant que c'était le début de la folie etc. Je prends donc rdv chez un psychiatre, temps d'attente de 3 semaines, j'ai eu le rdv hier donc.

Bref, j'ai passé 2 semaines comme ça, une des pires périodes de ma vie. J'ai progressivement réussi à me calmer un peu, je ne prends plus du tout de xanax.

Une semaine avant le rdv chez le psy, je suis chez ma mère. On discute. La conversation dérive. Elle me parle de ses expériences de sortie de corps, et de choses qui lui sont arrivées, par exemple des gens "marchaient sur ses pieds" la nuit quand elle était petite. Ça a provoqué une énorme angoisse en moi, j'avais très peur. Ma mère est comme moi, athée, très rationnelle, et ça m'a fait encore plus peur, je cherchais à tout prix une explication logique. Mon cerveau a commencé à complètement dériver, j'ai imaginé des théories folles, style elle veut me manipuler, on vit dans une simulation, on va hacker mes pensées et me torturer, etc. Je pense et panique de plus en plus, je me pose des questions existentielles, pourquoi vit on, comment des atomes peuvent ils former la conscience, ce genre de chose, ça me fait extrêmement peur, j'étais vraiment pas bien. Je monte finalement me coucher et je m'endors difficilement.

Pendant cette semaine où j'étais chez ma mère j'ai eu un rhume. J'ai pris de l'actifed. Qui contient de la diphénhydramine. Qui est un antihistaminique et un hallucinogène délirant. Elle a un effet sérotoninergique.
Bref, je prends ça et me sens assez mal, nausées, vertiges etc (je n'avais pas ça avant de souvenir). Ça c'était il y a une semaine.

J'arrête donc de prendre l'actifed.
La semaine passe, je vais de mieux en mieux, je n'ai plus de crises d'angoisse, juste un état d'anxiété légère parfois, mais je continue à psychoter (mon cerveau est cassé ? Je vais mourir ? Etc).

Hier donc rdv chez le psy, je lui raconte tout, il ne dit pas grand chose à part que selon lui je n'ai pas besoin de lui. Bon. D'accord.

Si je viens vers vous aujourd'hui, c'est pour qu'on me rassure. Je suis extrêmement hypochondriaque depuis un mois. J'ai donc peur de tout, et récemment la raison de ma peur c'est le syndrôme sérotoninergique. Je ne suis pas médecin. Je n'y connais rien. Mais j'essaye de me renseigner. Donc : j'ai peur parce que mes symptômes récents (depuis une semaine, l'actifed) correspondent au S.S. Je sais que l'appellation est débatue mais je n'ai pas d'autre nom. Normalement le S.S est brutal et a de forts symptômes et ne dure que 24 à 72h, mais plusieurs témoignages parlent d'effets moindres mais qui durent longtemps (semaines voire mois). J'ai donc les symptômes suivants depuis une semaine : nausées, vertiges légers mais tout le temps, qui me impression d'être défoncée alors que je suis totalement sobre, problèmes de digestion (diarrhée et douleurs), grosse fatigue, et je crois bien que ma tension est légèrement plus élevée que d'habitude sans que ça soit extraordinaire mais je ne suis pas sûre.
Je vous explique mon raisonnement de personne qui n'y connait rien : j'ai pris sur des périodes rapprochées plusieurs produits jouant sur la sérotonine. Il y a deux mois, prise de je pense 90mg de MD. Il y a un mois prise de 400ucg de 1p-lsd (j'ai lu récemment que les RC jouaient sur la sérotonine, je ne le savais pas). Il y a 3 semaines prise d'un ISRS. Il y a une semaine prise de l'actifed (avec la substance qui joue sur la sérotonine).
Ma théorie est donc que mon cerveau a reçu trop de choses jouant sur la sérotonine en peu de temps, ce qui peut créer des problèmes.

Je ne me prétends pas médecin ni rien, mais j'aimerais savoir si vous avez des expériences concernant les problèmes que je rencontre, et si vous avez une idée de la raison de mes symptômes et si il faut que je fasse quelque chose ou si ça partira seul.

Et aussi ce qui m'inquiète un peu c'est que j'ai mal au coeur, les mêmes douleurs que lorsque j'angoissais au début, sauf que je les ai quand je n'angoisse pas. On a pris plusieurs fois ma tension et mon rythme cardiaque, la dernière fois c'était ce matin, tout est normal apparemment.
Mais mon cerveau d'hypochondriaque ne peut pas s'empêcher de se demander si le fait de battre à 160 pendant des heures (la prise de 1p lsd il y a un mois, la vasoconstriction tout ça) a pu abîmer mon coeur et si je vais mourir.

Aujourd'hui je ne me sens pas trop mal, mais j'aimerais juste qu'on me rassure par rapport à mon coeur, aux hallus résiduelles (ça m'arrive mais rarement et apparemment c'est normal c'est juste que personne n'en parle), au fait que je ne vais pas devenir fou, que je vais redevenir normal, et si des gens ont des théories sur mes vertiges etc.

Désolé du pavé mais il fallait que j'explique tout bien, merci si vous avez lu jusqu'au bout, j'ai essayé d'être le moins long et le plus clair et aéré possible :)

Dernière modification par Hernani (10 avril 2019 à  00:58)

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janis femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour Hernani,

Bon tu y es allé un peu fort et un peu trop souvent (JE pense) pour ta psyche.
Prends le temps de digérer tout en essayent de te dire, comme un mantra, que non tu ne vas pas devenir fou.
Cette expérience va surement te faire mûrir.
Pour ton cœur, je vois bien, le 1p, JE trouve a un bodyload un peu lourd….perso je m'arrête de respirer et il m'arrive de me demander en plein trip si mon cœur va continuer de battre, à des doses assez raisonnables (100 mc).

En gros, donne toi du temps pour récupérer, mettre de l'ordre dans tes idées et dans tes sens qui devraient finir par ne plus te balancer d effets résiduels. Pas bravo pour le corps médical qui devrait être là pour rassurer….

Puis stoppe les prod un moment….(y compris l'alcool, tant pis pour les secours!)

Fais du sport si tu en pratiques déjà, de la marche, des exercices de respiration, bref tout ce qui peut te faire du bien et te mettre dans une bulle mentale rassurante. Mais avec un peu de temps, ça va le faire.

Prends bien soin de toi
Janis

J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même

A. Artaud

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Cub3000 homme
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854 messages
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C'est bête à dire mais je crois que ton psychiatre a eu raison de te dire que tu n'avais pas besoin de lui. C'est un peu radical comme méthode mais c'est son métier de diagnostiquer les psychoses, et en gros là ce qu'il t'a dit c'est : "vous n'êtes pas fou".

Ça peut arriver de mal réagir à un antidépresseur, mais ce sont des molécules dont l'effet s'installe sur la durée, donc un syndrôme sérotoninergique après deux prises d'antidépresseur plus un actifed, je n'y crois pas des masses. Dans tous les cas si le traitement ne te convenait pas, tu as bien fait d'arrêter. La prise de MD et celle de 1p-lsd sont espacées d'un mois, là non plus je ne pense pas qu'une interaction soit possible.

Concernant la sérotonine, s'il y a des experts dans les parages je veux bien qu'ils me confirment, mais contrairement à la MDMA qui joue sur la quantité de séroto produite par le cerveau, il me semble les lysergamides interagissent simplement avec les capteurs de sérotonine et autres neurotransmetteurs, ce qui signifie qu'elles n'ont pas d'action durable sur ton taux de sérotonine, elles utilisent juste les même "circuits". Bref je doute que la réponse à ton problème soit à chercher du côté de ton stock sérotonique.

Je pense que le bad-trip que tu as fait avec une grosse dose de 1p-lsd a généré chez toi un trauma consécutif à la peur intense que tu as ressentie, et que les symptômes que tu ressens sont très probablement ceux d'un stress post-traumatique. C'est un grand classique lorsqu'on est confronté à un épisode de terreur : la moindre situation ramenant au trauma initial peut provoquer des réactions d'angoisse incontrôlable, une hypervigilance, l'impression de revivre le traumatisme, et pas mal d'autres réactions psychosomatiques, vertiges et nausées c'est par exemple tout à fait possible. Ce genre de trauma est assez classique après un bad trip psychédélique avec peur de mourir ou autres sensations de perte de contrôle.
Personnellement, et ça n'a rien à voir avec les drogues, après avoir été agressé à l'arme blanche il y a quelques années, il m'était impossible de regarder un film ou les personnages se battaient à l'épée. Ça s'est résorbé tout seul mais parfois il faut se faire aider, ça dépend de la profondeur du traumatisme...

C'est juste une piste que je propose, mais elle me paraît assez plausible. Autant le recours au psychiatre n'était peut-être pas très utile, autant je te recommande de voir un psychologue/psychothérapeute pour pouvoir parler de ce que tu vis et envisager une thérapie sur du plus ou moins long terme. Je pense que ça peut te faire du bien, de toute façon l'essentiel à mon avis est de ne pas rester seul avec cette souffrance. Peut-être que s'il estime nécessaire un thérapeute pourra aussi t'orienter vers un neurologue, pour s'assurer que tout va bien au niveau du cerveau et système nerveux. Peut-être !

En tout cas repose-toi, laisse à ton cerveau le temps de récupérer, ta fréquence de prise de 1p-lsd était tout de même assez élevée, ça a pu jouer aussi sur ton bad, les expériences psychédéliques sont puissantes,  il faut du temps pour les assimiler...évite les drogues pendant quelques temps à mon avis (enfin je pense que ça, tu en es conscient wink ) et de façon globale évite de surdoser...

Dernier truc : ne prends pas trop pour argent content les trip reports de gens qui disent avoir compris le sens de la vie sous drogues, particulièrement en ayant pris une dose de cheval. Ces comptes-rendus sont très subjectifs, ils ne garantissent absolument pas la même expérience à qui voudrait les imiter, et avec des grosses doses de LSD et analogues tu as plus de risques de te faire un gros bad des familles que de trouver la clef du cosmos. De toute façon avec le recul et pas mal d'expériences psychédéliques dans les pattes, je crois que ces substances laissent plus de questions que de réponses, que lorsqu'on pense qu'on a tout pigé c'est qu'en réalité on a pas pigé grand chose, et que le début de la sagesse c'est de reconnaître que l'on ne sait, et que l'on est, pas grand chose en fin de compte wink

Prends-soin de toi, laisse faire le temps aussi, tu verras, ça va passer.

Dernière modification par Cub3000 (10 avril 2019 à  10:48)


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