Drogues et sexualités dans le milieu gay : ce que nous dit le chemsex

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Rick
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Merci à mon compère modo/bénévole Robin pour l'article https://blogs.mediapart.fr/la-liaison/b … le-chemsex

Le « chemsex » est une pratique qui associe usages de produits psychoactifs et sexualité entre hommes. Au-delà des questions légitimes concernant les problématiques de santé, physique comme mentale, que cette pratique peut éventuellement engendrer, elle interroge aussi la place que l’on donne tant aux minorités sexuelles qu’aux usagers de drogues.

parLa liaison

’usage de drogues dans les rapports sexuels, autrement appelé « chemsex », est un comportement probablement vieux comme le monde. Il ne constitue pas forcément un problème en soi. Il en devient un dès lors qu’il pose une question de santé, a fortiori lorsqu’elle devient une problématique de santé publique, et lorsqu’elle interfère avec la prévention du VIH, des hépatites et des IST (Infections Sexuellement Transmissibles).

Lors de l’émergence forte du chemsex, il y a dix ans environ dans le milieu gay, le principal problème à l’époque était que les acteurs de prévention SIDA ne connaissaient en général pas grand-chose aux drogues et à la réduction des risques, tandis que les spécialistes des usages de drogues n’y connaissaient rien aux relations gays. De plus, les gays pratiquant le chemsex ne s’identifiaient pas comme « toxicomanes » dont les acteurs de la réduction des risques étaient les interlocuteurs. Il a donc fallu organiser des échanges, faire de la pédagogie et inventer de nouveaux modes d’accompagnement.

Chemsex : quels enjeux ?

Depuis 2010, la pratique du chemsex a pris de l’ampleur dans la communauté gay ; il est plus que fréquent de voir sur les applications de rencontres des personnes cherchant spécifiquement du sexe sous influence de produits. Le développement de cette pratique n’est pas sans risque, en termes de contaminations VIH mais aussi des autres IST et de l’hépatite C.

En parallèle de ces pratiques, l’arrivée de la PrEP1 en Belgique en 2017 a fait à la fois évoluer le paradigme « tout capote » de la prévention mais a aussi permis à toute une partie de la population qui ne l’utilisait plus, pour une quelconque raison, de renouer avec la prévention et le dépistage.

Après une dizaine d’années, on commence à voir apparaître quelques études qualitatives et quantitatives sur les problématiques que peut engendrer la consommation de produits psychoactifs dans un cadre sexuel.

Chemsex, de quoi on parle ?

En 2010, une étude réalisée sur Internet auprès de la population HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) dans près de 44 villes européennes montre une montée en puissance d’un phénomène qu’on qualifie alors de chemsex. Celui-ci est défini comme l’usage de n’importe quelle combinaison de produits psychoactifs, incluant la Crystal Meth, la méphédrone ou le GHB2, avant ou pendant une relation sexuelle entre hommes.

Presque 10 ans plus tard, la pratique et le public ont évolué. Les produits se sont diversifiés, on retrouve des nouveaux produits de synthèse tels que les cathinones (3MMC, 4MMC, 4MEC, …) mais aussi la cocaïne, la MDMA ou la kétamine. Quant au GHB, celui-ci a quasiment disparu de la circulation pour être remplacé par le GBL (le GBL est un nettoyant pour jantes de voitures qui a la particularité de se transformer en GHB une fois ingéré). La pratique a d’abord évolué dans un public de personnes séropositives de plus de 40 ans, pour s’élargir à présent à toutes les tranches d’âge, avec un statut sérologique moins marqué. De plus, la pratique dite du « slam » (injection par voie intraveineuse dans un contexte sexuel) s’est aussi développée fortement.

Une étude faite en 2017 en Belgique pour l’Observatoire National du Sida et des Sexualités par Jonas Van Acker3 explique que « l’usage de produits psychoactifs amplifie la confiance (en soi et en l’autre) chez les usagers et améliore leurs compétences de communication. Cette pratique permettrait en outre, pour ces minorités sexuelles, d’échapper aux pressions normatives de la culture hétérosexuelle et à la stigmatisation ». Le chemsex favoriserait « le dépassement de certaines barrières psychologiques liées à l’environnement social (l’anxiété sociale) ou culturel, induites par une forme d’homoscepticisme ou d’homophobie intériorisée ». Et de poursuivre : « les produits psychoactifs utilisés dans le cadre de plans chems permettent d’augmenter les performances et le plaisir sexuel ressenti ».

Quels sont les risques associés au chemsex ?

Ils sont multiples et liés à de nombreux facteurs. Il y a évidemment tout d’abord une problématique liée à la consommation à outrance de produits psychoactifs addictogènes, qui peuvent entraîner une dépendance problématique sur la vie sociale, sexuelle, professionnelle et affective mais aussi des troubles physiques et/ou psychiques liés à la nature du produit consommé : dépression, sentiment de persécution, paranoïa, idées suicidaires, trouble érectiles, problèmes cardiovasculaires, etc.

A ces risques d’addictions, il faut ajouter une augmentation potentielle des prises de risques sexuelles pouvant amener à des contaminations au VIH, hépatites et autres IST. En effet, les plans chems étant associés avec une sexualité très souvent multipartenaires et avec un usage non systématique du préservatif, c’est alors une population à haut risque par rapport à un public non chemsexeur.

Alors qu’en 2010, les chemsexeurs avaient un statut sérologique plutôt identique et pratiquaient souvent le sérotriage4 (de manière consciente ou non), on assiste à un mélange beaucoup plus important que ce soit en termes d’âges, de pratiques et de sérologies. La problématique ne vient pas des personnes séropositives puisque l’on sait aujourd’hui – et c’est scientifiquement accepté – qu’une personne séropositive sous traitement n’est pas contaminante, et qu’elle bénéficie d’un suivi permettant de casser rapidement les contaminations par d’autres IST. C’est plutôt les personnes sérointerrogatives (ne connaissant pas leur statut sérologique suite à des pratiques à risques) qui peuvent potentiellement être contaminantes.

Le cumul de la prise de produits – qui, sur la durée, peut amener une dévalorisation de soi et donc une augmentation des risques –, de la fréquence et de la multiplicité des rapports sexuels avec des personnes qui appartiennent à une population avec une charge virale communautaire élevée soulève nécessairement des inquiétudes et exige donc des réponses adaptées.

Pourquoi le chemsex prend-il principalement place dans la communauté gay ?

Il faut d’abord se demander quelle est la raison de l’usage important de substances psychoactives dans la communauté gay. C’est une question qui revient souvent et qui trouve son explication assez simplement dans ce que l’on appelle la syndémie (entrelacement de problèmes de santé physiques et/ou psychiques pour une personne, qui se renforcent mutuellement les uns les autres, et portent atteinte à la santé globale de la personne). Cette syndémie se fait entre les problématiques de santé sexuelle, de santé mentale, et d’utilisation de substances. Pour donner un exemple concret, le fait d’être déprimé ou anxieux induit souvent une plus grande consommation d’alcool et/ou d’autres produits et une mauvaise estime de soi entraînant des rapports à risques. Les études démontrent que les gays sont deux fois plus exposés que les personnes hétérosexuelles à des risques majeurs, à cause, entre autres, de la criminalisation, de la discrimination, de l’autocensure et ce que l’on peut appeler l’angoisse du placard forcé et donc de l’isolement.

Cette tendance à une consommation accrue de substances par rapport à la population générale explique donc, en partie, le développement du chemsex dans la communauté. Bien que ce soit principalement dans la communauté gay, il est évident que cela n’est pas l’apanage de cette seule communauté. En effet, on relève de plus en plus de retours de la part des milieux libertins hétérosexuels qui font état d’une consommation accrue, mais aussi un développement chez les personnes transgenres (dont certainEs peuvent avoir des sexualités à la fois gay et hétérosexuelles).

Quels produits pour quels effets et quels sont les risques associés ?

Selon les régions du monde, les produits utilisés ne sont pas les mêmes. Alors qu’au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Asie du Sud-Est et en Australie, on va constater une consommation importante de méthamphétamine, de méphédrone et de GBL, la France va plutôt voir un fort développement des cathinones et autres nouveaux produits de synthèse, tandis que les consommateurs espagnols se concentreront sur des produits dits traditionnels tels que la cocaïne et la MDMA. Cette différence dans la consommation entraîne nécessairement des effets indésirables différents, et influe donc sur les prises en charge en addictologie mais aussi en santé sexuelle. Sans rentrer dans le détail de chaque produit, il est intéressant de s’attarder sur quelques-uns d’entre eux. Par exemple, la méthamphétamine quand elle est sniffée peut entraîner une inflammation des muqueuses, rendant les contaminations plus faciles, de même pour la cocaïne ou les autres produits consommés par voie nasale, avec comme conséquence, en cas de partage de matériel, une plus forte exposition à l’hépatite C par exemple.

La pratique du fist ou de l’injection ne comportent pas de risques inhérents en termes de contamination, mais lorsque le fist est mal réalisé, il peut être traumatique, ou lorsqu’il y a partage de matériel d’injection, cela accroît les facteurs de contamination.

Cela se retrouve d’ailleurs dans l’épidémiologie puisque l’étude anglaise AURAH, qui regroupe 1480 participants dont 21% pratiquant le chemsex, a permis de montrer que les personnes pratiquant le chemsex ont deux fois plus de risques de contracter une IST, 4 fois plus le VIH et 7 fois plus une hépatite C.5

L’approche globale de la santé des personnes gays ?

Alors que ces dernières décennies, l’approche de la santé des personnes gays se faisait essentiellement, et à juste titre, à travers le prisme du VIH et de la prévention en santé sexuelle, il est nécessaire d’avoir une approche plus holistique.

Cette recommandation est principalement destinée aux professionnel·le·s de santé car, aujourd’hui, ils et elles font partie des premiers interlocuteur·trice·s qui devraient identifier des potentielles problématiques d’addiction. Mais afin de pouvoir le faire correctement, il est nécessaire de laisser la possibilité aux personnes de parler de leur consommation sans jugement et avec bienveillance. Les potentialités létales des surdosages au regard des produits utilisés sont importantes, et pour certaines personnes, le risque d’une overdose sera supérieur à un risque de contaminations (en particulier pour les personnes séronégatives sous PreP). Cette question du chemsex peut donc être un bon moyen de pouvoir approcher d’autres sujets comme la santé mentale ou la santé affective, souvent parent pauvre de la prise en charge des personnes, encore plus quand celles-ci font partie de la communauté LGBT.

Et le plaisir dans tout ça ?

Il est vrai que nous avons peu parlé de l’épanouissement sexuel et de la recherche de plaisir, mais il semble important de rappeler que souvent, et avant toute chose, la consommation de substances psychoactives (que ce soient des produits licites ou illicites) est avant tout une recherche de plaisir. Le but est de partager, de se détendre, de se désinhiber, et ce n’est sans doute pas étonnant que cela se produise dans des lieux festifs, qui sont aussi des moments de transgression.

La fête est un concept propre à chacun·e, pour certaines personnes ce sera l’apéro, une soirée jeux de société entre ami·e·s, quand d’autres préféreront sortir toute la nuit dans des clubs sombres, avec ou sans backroom, ou organiser des partouzes sous produits. Il y a une volonté de sociabiliser dans tous les cas, mais les parcours de vie, l’état de santé et l’influence des drogues peuvent amener à des problématiques sociales ou de santé qu’il faut savoir repérer ou prendre en charge. Le stigmate qui pèse sur les usager·e·s de drogues les invisibilise et les rend particulièrement fragiles aux contaminations. Il est donc nécessaire de faire évoluer notre regard, mais aussi le cadre réglementaire répressif et pénalisant, qui ne répond pas aux besoins de ces populations, et les rendent au contraire encore plus vulnérables.

Robin Drevet, militant et travailleur dans la RdR, membre bénévole des « AmiEs de la Liaison ».

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Notes :

1 PReP : Prophylaxie pré exposition. Traitement prophylactique (en prévention de) permettant d’éviter une infection au VIH à travers l’administration d’un cachet quotidien et s’inscrivant dans un parcours de soin avec des dépistages du VIH, des hépatites et des autres IST, obligatoires tous les 3 mois.

2 GHB/GBL : Le GBL (gamma-butyrolactone) et le GHB (gammahydroxybutyrate) sont des dépresseurs du système nerveux central qui ont un effet calmant, sédatif (qui entraîne une somnolence, un ralentissement de la respiration et une diminution des réflexes) et euphorique, similaire à l’alcool. Lorsque l’utilisation du GHB a été rendue illégale, le GBL l’a largement remplacé dans le milieu. Le GBL est désormais la forme la plus commune de G. C’est un liquide incolore qui a une odeur et un goût chimique très fort. Le GHB est un liquide incolore, salé et inodore. Quelquefois, on le trouve en poudre qu’on peut mélanger avec une boisson. (Source : www.chemsex.be)

3 www.observatoire-sidasexualites.be/rech … -capitale/

4 Le sérotriage était une pratique fortement utilisée par les personnes séropositives ou non avant l’arrivée de la trithérapie pour privilégier les relations sexuelles avec des personnes de même statut sérologique. Aujourd’hui, pratiquer le sérotriage, alors qu’il existe des traitements permettant la non transmissibilité du virus en charge virale indétectable, s’apparenterait à un acte de sérophobie.

5 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK459113/

Dernière modification par Rick (02 juillet 2020 à  21:26)

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Herr Starr homme
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Rick a écrit

Celui-ci est défini comme l’usage de n’importe quelle combinaison de produits psychoactifs, incluant la Crystal Meth, la méphédrone ou le GHB2, avant ou pendant une relation sexuelle entre hommes.

Presque 10 ans plus tard, la pratique et le public ont évolué. Les produits se sont diversifiés, on retrouve des nouveaux produits de synthèse tels que les cathinones (3MMC, 4MMC, 4MEC, …)/

Je ne suis pas un spécialiste, mais le 4-MMC et la Mephedrone ce n'est pas la même chose ?


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Rick
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Pourquoi demande tu cela, l'auteur oppose ou différencie les deux pour toi?

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Herr Starr homme
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Non pas du tout..

Dans l'extrait que j'ai cité l'auteur dit qu'avant le chemsex se pratiquait avec la meth, le ghb ou la mephedrone.

Puis que 10 ans après les pratiques ont évoluées avec les RC et que les consommateurs se sont tournés vers la 3-mmc, 4-mmc ou 4-mec.

D'où mon interrogation car la meph et la 4-mmc c' est la même chose.
Et on parle d'une des molécule les plus célèbre dans l'univers des RC et du chemsex de cette dernière décennie.
Limite ma boulangère le sait.

Alors que penser du travail de recherche de cet auteur ?
Que penser de son analyse ?
Ses recherches au niveau socio sont elles du même acabit que celles au niveau pharmaco ?

Je ne sais pas.
Je ne suis ni slammeur ni gay et je n'ai aucun parti pris.
Mais quand je lis ça j'ai presque l'impression de lire un article du monde qui assimile psylocibine et lsd.

Est ce une bonne source ?

Je n'ai pas d'avis je pose juste une interrogation.

Désolé si mon post dérange....

Dernière modification par Herr Starr (02 juillet 2020 à  22:19)


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Mister No homme
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Merci du partage.

Selon les régions du monde, les produits utilisés ne sont pas les mêmes.

Pour la prep, TPE, j'aimerais connaître l'avis  de spécialistes sur les disparités des conditions de prescription d'un pays à l'autre, bien entendu quand le traitement est accessible. Il n'y a pas qu'une différence de produits consommés.

Mais quand je lis ça j'ai presque l'impression de lire un article du monde qui assimile psylocibine et lsd.

Effectivement j'ai aussi trouvé que cela manquait de cohérence et de précision. Un lecteur déçu par la méphedrone pourrait être tenté par de la 4mmc puisque présentée comme une nouvelle molécule 10 ans plus tard.

Un petit mot pour monter que le Chem sex n'est pas simplement une pratique minoritaire, le recours à l'alcool existe dans une frange importante de la population qui dépasse les minorités citées, avec aussi la levée de certaines inhibitions.
C'est important de montrer que l'usage de drogues pour le sexe ne concerne pas que les 'toxicomanes" ou des communautés qui seraient totalement différentes de l' ensemble de la population.
Une bonne partie qui va s'encanailler à l'apéro et finir à l'hôtel avec une bouteille de champ ou autre. C'est une forme courante de Chem sex, avec prise de risque également. Cela concerne l'ensemble de la population, pas que des minorités, rien que pour la prise de risque.

Cela pourrait éviter à certains fâcheux à ne pas stigmatiser une population à laquelle ils appartiennent finalement aussi quelque part, prise de risque oblige.
Unité et diversité des pratiques, même si certains groupes sont plus exposés que d'autres.

Dernière modification par Mister No (03 juillet 2020 à  08:10)


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Rick
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Mister No

Herr Starr

Merci poru vos retours, je transmet à l'auteur!

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RobinDR homme
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Bonjour à tous

Donc meaculpa sur la meph et la 4mmc, pour le reste cet article est écrit basé sur mon expérience de chemsexeurs, de mec pédé, et de mon travail à AIDES ou j'étais référent sur la question pour l'Occitanie. Bref désolé de pas toujours être nickel à tous les niveaux, une erreur arrive, mais pas la peine de jeter le bébé avec l'eau du bain j'ai envie de dire.

La PREP et le TPE sont globalement accessibles partout puisque les molécules de base sont issues de trithérapies, après cette accessibilité est évidemment aussi lié au systéme de santé du pays, et la prise en charge ou non (pour la PREP il y a évidemment une problématique morale pour certains pays particulièrement touché par le VIH vu que c'est un traitement préventif et donc qui revient à dire que tu as une vie sexuelle active). En gros le TPE et la PREP sont accessibles souvent gratuitement en europe avec des variations sur le parcours et la durée, après je te laisse aller rechercher sur le site d'ONUSIDA si tu as des idées précises.

Donc le chemsex en tant que pratique, que communauté d'usagers, de pratiques et de produits utilisés correspond à quelque chose de précis. Il y a aucune stigmatisation d'une minorité, juste un constat fait d'une montée de la conso de certains produits dans un cadre sexuel (en partouze ou sexparty et non une conso antérieure avant l'acte qui n'est pas du chemsex en tant que tel) avec un néolangage qui s'est créé. La question du chemsex comme je l'explique dans l'article raisonne particulièrement avec la communauté par son histoire commune vis à vis du vih et les oppressions subies amenant à une santé mentale fragilisée et un fort isolement.

Bref oui les hétéros font du chemsex (enfin il ne sera surement pas défini comme cela) mais en fait c'est pas le sujet de l'article et surtout j'y connais foutre rien à la sexualité hétérosexuelle.

Bonne journée à tous et merci pour vos retours.

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Sufenta
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Il me semble que la 4MMC et la mephedrone sont bien la même molécule ...

Corrigez moi si je me trompe mais j’ai tjrs cru que c’était les mêmes ..

Sinon une question me taraude il y a 3 ou 4 ans la 4MEC (qui elle est différente) était très utilisée dans le milieu chem alors qu’en est il auj ?

Car il me semble que la 4-Mec a disparue des shop ? Ou je me trompe et sinon qu’elle est sa remplaçante ?

SINTES: Analyse de produits :
https://www.psychoactif.org/sintes

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marvin rouge homme
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Oui la 4mmc et la mephedrone sont là même chose

Pas de réel rempkacant(en terme d'effet), a la 4mec, c'est bien dommage d'ailleur

Tête de bite ambulante, et fier de l'être

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Bkk2012 homme
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salut RobinDR il y a pas de quoi etre désolée ou frustré personne te demande d'etre nikel a tous les niveau tinquiète !
cest juste que ici les gens sont vachement callée niveau drogue .
a ta place je serais simplement  reconaissant au utilisateur de PA de m'avoir repris...
faire un article pour AIDES ou SERONET ou MEDIAPART  avec des erreur perso je trouve que  c'est pas top top !

du coup  je vais pas parler de chemsex ici (pourtant je connais bien ) vu que apparament ce mot est plus ou moin reserver a la communauté gay ..

je me couche car je connais bien la politique de la direction de AIDES.
Qui aime malheureuse bien souvent negligé/marginalisé la  communauté heterosexuelle  touchée par le vih sad

ps: psychoactif me fait beaucoup penser
https://seronet.info  dans sa conception

les même web designer pour les deux site?

Dernière modification par Bkk2012 (19 juillet 2020 à  00:31)


Plus sa vie est infâme, plus l'homme y tient ; elle est alors une protestation, une vengeance de tous les instants.

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Mister No homme
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La question du chemsex comme je l'explique dans l'article raisonne particulièrement avec la communauté par son histoire commune vis à vis du vih et les oppressions subies amenant à une santé mentale fragilisée et un fort isolement.

Merci de le souligner, c'est important de le rappeler.

une erreur arrive, mais pas la peine de jeter le bébé avec l'eau du bain j'ai envie de dire.

A part cette erreur, je n'ai pas le sentiment de rejeter ton article.
Au contraire, la vision centrée sur le milieu gay est nécessaire, déjà pour réduire les risques, le principal étant l'isolement, le fait de ne pas pouvoir parler de ses pratiques à un soignant par exemple.
Ce n'est pas signe de rejet du bébé avec l'eau du bain si certains notent une petite erreur sur la forme et éventuellement un petite imprécision.

Bref oui les hétéros font du chemsex (enfin il ne sera surement pas défini comme cela)

Bin quand papa et maman donnent dans le pilon âge d'escalope après le pastis du week end avec ou Sans ligne de coke, pour moi on entre bien dans le chemsex, même si en terme de prise de risque, c'est certainement différent, c'est plus la pratique hors couple qui pourra nécessiter de la prévention, mais là aussi comme pour la commu gay, certains tabous paralysent la parole, et l'action d'accès au soin.

surtout j'y connais foutre rien à la sexualité hétérosexuelle

C'est bien de venir ici, tu verras que certaine pratiques ne peuvent totalement définir une commu.

Comme pour la commu gay, le regard de la société peut être porteur d'exclusion et aussi d'accès aux soins.
Si les hétérosexuels ne sont pas des PD du zizi, il le sont de la drogue.

Unité et diversité même si pour certaines commu, la stigmatisation provient en plus de l'appartenance à une autre commu que celle des drogués.

La 3mmc est devenue un produit de rue.

Je comprends ce que tu veux dire, mais je ne vois pas en quoi le terme de chemsex pourrait exclure aussi les pratiques de personnes bi ou hétéro ?

Je parle avec le prisme de la réduction des risques. Cela concerne tout le monde, c'est un appel du pied quand je dis université et diversité.

En gros le TPE et la PREP sont accessibles souvent gratuitement en europe avec des variations sur le parcours et la durée, après je te laisse aller rechercher sur le site d'ONUSIDA si tu as des idées précises.

En parlant de RDR, je voulais t'interroger sur les différences d'un pays à l'autre pour la prescription.
Dans certains pays, il faut avoir reçu du sperm dans le cul pour que les médecins prescrivent le traitement préventif pour faire court.
Dans d'autres pays, comme la France, le traitement est donné sans coït anal receveur.
Je me demandais si simplement ces disparités de  prescription n'étaient pas le reflet d'une forme de lobbyisme pharma sous couvert de RDR.
Je ne pense pas que la réponse se trouve sur les liens donnés, pourtant les conditions d'accès au traitement vont varier en fonction de critères différents selon où on se trouve, quand l'accès au soin et à la prévention est possible bien entendu.

Je précise que je connais très mal le sujet.

Merci de ton intervention, Robin.

Dernière modification par Mister No (21 juillet 2020 à  13:44)


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BornToKill homme
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Salut

Je suis gay, consommateur régulier de cannabis, et j'aime bien faire des expériences avec les produits psychoactifs (juste en ressentir  les effets).

J'ai trouvé l'article plutôt intéressant, et il est vrai que cette pratique est apparue il y a peu. Mais j'ai l'impression qu'elle a été en partie initiée par les anciens du "barebacking". Les gays sont toujours à la recherche de sensation forte quand il s'agit de sexe! Comme si le fait d'être gay t'obligeait à forcément avoir une sexualité hors norme.

Je suis célibataire depuis 5 ans, j'ai Grindr sur mon tel comme pas mal de gay (et hétéros aussi). Et la question classique après le "salut ça va?", c'est "t'aimes quoi?" (en sexe, parce que c'est une évidence bien sur faut pas avoir le malheur de répondre la cuisine et le ciné car tu passes pour un con). Beaucoup sont très clairs dans leur profil. Beaucoup de gens qui me contactent sur grindr recherchent des plans cul bien précis (dans la nature, glory hole, fist....).

Mais voila je pense que ces applications de rencontre ont favorisé l'extension de ces comportements. Quand j'avais 16/17 ans (2004/2005) que j'ai fait mes premières boites gays sur Lyon, les pratiques sexuelles hors norme restaient tout de même moins exposées au grand jour. Sur internet les site de rencontre étaient assez spécialisé, quand je me connectais sur REZOG, les profils étaient plutôt soft. Il y avait des sites spécialisés, il en existe toujours, mais bon maintenant c'est GRINDR  et HORNET et sur ces appli c'est no limit niveau exposition des nouvelles pratiques.

Je remarque aussi qu'il y a une grosse banalisation des drogues, mais dans la population générale, pas que chez les gays.

Dernière modification par BornToKill (28 juillet 2020 à  22:21)

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pierre
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Bonjour,

merci pour le témoignage.

A Psychoactif nous souhaitons que les chemsexeurs investissent plus notre plateforme.
Pour cela, il faut certainement que les deux populations, gays chemsexeurs d'un coté et usagers de drogues de l'autre, s'apprivoisent et travaillent à leur préjugés.

Car si les gays sont victimes de préjugés, les usagers de drogues le sont autant. Et nous avons l'expérience à Psychoactif que ce n'est pas parce que vous êtes victime de préjugés que vous remettez en cause les votres...

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Papaseul homme
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pierre a écrit

Bonjour,
(.....)
ce n'est pas parce que vous êtes victime de préjugés que vous remettez en cause les votres...

Exactement, je suis complètement d'accord !
Pps


Peinard...

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BornToKill homme
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Salut

Car si les gays sont victimes de préjugés, les usagers de drogues le sont autant. Et nous avons l'expérience à Psychoactif que ce n'est pas parce que vous êtes victime de préjugés que vous remettez en cause les votres...

Je pense que c'est la nature de l'être humain de juger ses semblables sans les connaitre.Même les hollandais, sois disant si ouverts d'esprit sont a l'origine de l'apartheid. On dit souvent que les minorités sont victimes préjugés. Mais si on observe bien ce sont souvent les minorités qui foutent un bordel monstrueux au niveau global. (nazisme, suprématie blanche, colonialisme, islamisme radical...) Mais quand cela profite à la majorité on laisse bien souvent ces minorités s'exprimer et endoctriner les majorités...

Et je pense que les chemsexeur ne sont pas très présents car ils ne se considèrent pas comme des "drogués", ils viennent ici le jour où l'association drogue/sexe ne fonctionne plus pour eux... se faire un shoot de stimulant pour un chemsexeur c'est comme sniffer du poppers, pour eux, y'a rien de grave, c'est juste pour baiser.

J'ai rencontré une fois un jeune mec avec qui ça n'a pas marché à cause de cette pratique. Même pas 2 jours après notre rencontre il trépignait de joie car il allait enfin pécho de la coke et que ça faisait 6 mois qu'il n'en n'avait pas eu. Alors moi je lui disais c'est cool j'ai de la weed a profusion pas besoins d'acheter ça. Et au final il m'a envoyé bouler en me disant que lui il prenait de la coke de temps en temps juste pour baiser et que moi je fumais 15 joins par jour donc que c'était moi le drogué et que j'avais pas à lui dire quoi faire! Je ne l'ai pas jugé dans sa pratique j'ai simplement tenté de le dissuader d'acheter de la coke, et c'est moi qui ai été jugé a cause de ma conso de cannabis...

L'être humain est ma foi bien compliqué à comprendre dans son ensemble....

@++

Reputation de ce post
 
Bon témoignage d’expérience, mais confusion sur la notion de minorité...

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BornToKill homme
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guygeorges a écrit

J'ai rencontré une fois un jeune mec avec qui ça n'a pas marché à cause de cette pratique. Même pas 2 jours après notre rencontre il trépignait de joie car il allait enfin pécho de la coke et que ça faisait 6 mois qu'il n'en n'avait pas eu. Alors moi je lui disais c'est cool j'ai de la weed a profusion pas besoins d'acheter ça. Et au final il m'a envoyé bouler en me disant que lui il prenait de la coke de temps en temps juste pour baiser et que moi je fumais 15 joins par jour donc que c'était moi le drogué et que j'avais pas à lui dire quoi faire! Je ne l'ai pas jugé dans sa pratique j'ai simplement tenté de le dissuader d'acheter de la coke, et c'est moi qui ai été jugé a cause de ma conso de cannabis...

Bah tu l'as jugé pour sa conso de coke, et en retour il t'as jugé pour ta conso d'herbe. Pourquoi t'as voulu le dissuader de pécho sa coke ? 6 mois de break c'est franchement raisonnable de mon point de vue. Honnêtement je suis d'accord avec le type que tu as rencontré, taper une soirée coke tous les 6 mois par rapport à fumer 15 joints par jours c'est la première consommation qui m'apparaît la moins compulsive/problématique. Après je serai mal placé pour te juger sur ta conso ^^

Tu ne t'es arrêté qu'à une anecdote, avec laquelle je cherchais a renforcer mon propos sur le fait que les chemsexeur ne se considère pas comme un usager de drogue.
Mais pour rentrer plus dans le détail ce mec je l'avais rencontré pour une histoire sérieuse pas pour du sexe. Alors je savais qu'il consommait des prods pour du sexe, jusque là tout va bien. Mais sa réaction face au fait d'avoir trouvé de la coke alors qu'une semaine avant que je le rencontre il était sous mdma et qu'il lui en restait, qu'il venait de recevoir 25 cl de GBL et que là il m'annonce je vais mettre 500 balles dans de la coke en mode je vais faire l'achat de ma vie ça m'a fait me dire que c'état pas juste pour baiser... c'est ce qu'on appelle un polytoxicomane, malgré ce qu'il pouvait me dire, j'avais bien compris qu'il passait son temps libre a se défoncer avec des drogues qui sont à mon gout assez dangereuse. Ok le cannabis c'est de la drogue, mais personne n'en est encore mort. Les produits cités plus haut je pense que si, les décès ne sont pas anecdotiques.... Et puis on se transmet pas le sida en faisant tourner un joint....

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Mister No homme
Pussy time
champi vert15champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Aug 2014
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En principe consommer de la coke ou du G ne transmet pas le virus du Sida ou d'autres.
Avec la deshinibition la prise de risque peut être plus grande mais il ne faut pas généraliser.
Ensuite libre à toi d'avoir une conception de la vie de couple ou des produits que tu supportes ou pas dans ton couple.
Mais le cannabis désinhibe aussi.
Stay safe.

Et puis on se transmet pas le sida en faisant tourner un joint....

Le Sida non, mais le COVID-19 certainement.

Dernière modification par Mister No (29 juillet 2020 à  15:40)


Just say no prohibition !

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pierre
Web-Administrateur
champi vert68champijaune0cxhampi rouge0
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BornToKill a écrit

Et je pense que les chemsexeur ne sont pas très présents car ils ne se considèrent pas comme des "drogués", ils viennent ici le jour où l'association drogue/sexe ne fonctionne plus pour eux... se faire un shoot de stimulant pour un chemsexeur c'est comme sniffer du poppers, pour eux, y'a rien de grave, c'est juste pour baiser.

Je pense qu'il y a de cela ! Bien trouvé.

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