Cocaïne et anxiété sociale ? Ritaline?

Publié par ,
4184 vues, 7 réponses
Chatypus femme
Banni
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 03 Jun 2020
29 messages
Hello tout le monde.
Depuis maintenant presque 2 semaines, j'ai arrêté la cocaïne car je me trouve en vacances et je n'ai donc aucun plan pour m'en fournir.

La première semaine à été assez horrible je n'étais vraiment pas bien, ni avec les autres ni avec moi même. Je commence à aller mieux, mais seulement quand je suis seule.

Dès que je suis en contact avec d'autres personnes, je ressens le besoin de fuir, je n'ai pas envie de communiquer avec les gens, juste envie d'être dans ma bulle au calme. Ça me rend anxieuse, et j'essaie de ne plus prendre mes xanax ni mon tercian (seulement mon AD). Je prends mes autres médocs que quand je sens que je ne peux vrm plus contrôler et que ça monte trop.

Pour situer le contexte j' ai 21 ans, je consomme de la DD depuis mes 17 ans, à des périodes plus ou moins régulières. J'ai eu pendant 3 ans une grosse addiction au cannabis (je n'en consomme plus du tout) ainsi que à la Mdma ( j'étais obsédée par ça je ne pouvais passer une soirée sans) . Maintenant c'c'est la cocaïne et ce depuis 1 an et demie. Je ne gère plus du tout ma consso, ce qui m'a amené à consulter un addictologue.

Aussi, j'ai été hospitalisée 2 fois en psychiatrie, pour dépression et addictions, plus anxiété et mutilations. On m'a à chaque fois (dans 2 établissement différents) diagnostiquée Borderline.
Avant ma première hospitalisation j'avais énormément d'anxiété sociale suite à du harcèlement scolaire pendant 3 ans. J'avais bcp de mal à avoir des relations et me faire des amis. J'avais peur des gens, de ce qu'ils pouvaient me faire (j'étais totalement parano) .
Heureusement j'ai suivie une thérapie EMDR qui m'a totalement changé à ce niveau là. J'ai reussi à combattre ce blocage.

Cependant, depuis quelques temps je ne sais pas ce qu'il se passe mais je n'arrive de nouveau plus à communiquer. Sauf quand je prends de la cocaïne justement (avec de l'alcool aussi, je consomme toujours les 2 substances ensemble) . Ce n'est pas que j'ai peur des gens, comme avant. Juste je suis bloquée, je n'ai rien à dire, ça me saoule, ne m'intéresse pas et progressivement l'anxiété monte et j'ai besoin d'être seule.

Voilà donc ma question : pensez vous que le retour de cette anxiété peut être dû à mon addiction à cette drogue ? Et aussi, pensez vous qu'un traitement de substition type ritaline (que je vais sans doute commencer bientôt), va, en plus de m'aider à réduire ma consso, me permettre de retrouver un peu ma sociabilité ?

Merci d'avance pour vos réponses :)

Hors ligne

 

Mcrn homme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 21 Aug 2020
5 messages
Yo,
J'imagine que le retour de ton anxiété et bien du à ça, car en consommé tu te sens plus heureux j'imagine et sens drogue la joie n'ai plus la même.
Quand tu ne te drogue pas, ta conscience et toi même en redemande, c'est normal car tu y et addicte.
Mon conseil arrête ! (plus facile à dire cas faire je sais), mais tu sais ci ça te fait tant souffrir que ça c'est que dans le fond, toi même tu y et dégouté, je sais que tu en veux et ce par n'importe quelle moyens, mais bon tu et en vacances et sans drogue, donc c'est le bon moment pour aller de l'avant et arrêter de consommer cette drogue.

Au sujet de la Ritaline je ne serais vraiment pas dire ci cela t'aidera à retrouver ta sociabilité j'en suis navré hmm

Courage à toi l'ami ! Une addiction c'est dure à arrêté et tu le sais.. Mais essaie des aujourd'hui de voir plus loin pour t'aider à te relever plus fort que jamais !

Courage ! Cœur sur toi <3

Consommateur de tous genre, toujours à la recherche du nirvana de la drogue

Hors ligne

 

subumetha255 homme
Psycho junior
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 17 Feb 2020
211 messages

Mcrn a écrit

Depuis maintenant presque 2 semaines, j'ai arrêté la cocaïne

C'est normal que tu sois encore beaucoup anxieuse, je pense que ca ira mieux avec le temps.
Tu es toujours suivi par 1 psy ou 1 addictologue?
Concernant la ritaline je n'y connais rien, il y'a surement des personnes éclairées sur le sujet qui vont te répondre big_smile

Hors ligne

 

avatar
Lolla
Au delà des cimes
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 29 Nov 2017
193 messages
Blogs
Salut MCRN,

Plus tu vas avancer dans le temps et mieux ça ira (bien sur avec des jours difficiles mais d'autres moins). Déjà 15 jours sans coke c'est énorme, prends en conscience.
Concernant un TSO contre la C il n'en existe malheureusement pas encore, donc à priori la ritaline peut peut être t'aider contre l’anxiété mais (bien sur je ne suis pas médecin) je doute contre la C. Je t'ai mis un lien sur des études en cours pour un TSO à la coke mais peut être que ça donnera un peux d'espoir :

https://www.vidal.fr/actualites/19044/t … es_etudes/

En tout cas si tu peux continuer ton "sevrage à la dure" tu fera encore un grand pas dont tu pourra être fière.
Je te souhaite beaucoup de courage et tout mon soutien.

This too shall pass

Hors ligne

 

Chatypus femme
Banni
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 03 Jun 2020
29 messages
Merci beaucoup pour votre soutien et vos messages ??

15 jours sans cc oui c'c'est énorme pour moi qui consommait presque quotidiennement et d'ailleurs le craving qui était passé est de plus en plus fort vu que je reviens demain. J'ai peur de craquer mais je vais m'entourer de personnes qui ne consomment pas demain soir et avec qui je suis à l'aise en espérant que ça suffise (généralement ça marche pas et je finis toujours par en acheter mais j'espère que avec une pause de 2 semaines ce facteur aura changé..).
Sinon je craquerais sans culpabiliser car ça ne sert à rien sad
Le changement c'c'est petit à petit avec des régressions...
Vu que vous avez pas de réponse concernant le ritaline je verrai avec mon addictologue que je vois bientôt.

Coeur sur vous ?

Hors ligne

 

YVETTE femme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 27 Jan 2019
11 messages
Blogs
Je connais un peu la Ritaline car le psy de mon pote lui en préscrit. Je dois avouer que l'usage que nous en faisons est plus récréatif que médical, mais pour ce qui est des effets, ils m'aident sur le plan social, de plus je trouve que ça met de bonne humeur, j'ai envie de plus de choses qu'en j'en prends et je suis plus motivée, la psy lui en a donné pour arrêter la coke, je ne sais pas si ça marche vraiment, je pense que pour arrêter il n'y a pas de reméde miracle, c'est ou tu le veux et là t'arrêtes pour de bon ou tu continues à faire des cures ( je ne sais pas si tu en as fait) et à reprendre. Le jour où tu voudras arrêter tu le sauras et là tu as l'air en bonne voie.
Plus tard... j'ai été voir un peu se qui se disait et je crois que mon témoignage n'ai pas un bon exemple, apparemment ce produit n'est pas bon à long terme, et pas que ça. A voir

Dernière modification par YVETTE (26 août 2020 à  01:45)

Hors ligne

 

Chatypus femme
Banni
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 03 Jun 2020
29 messages
Merci pour ta réponse, ça me donne bon espoir pour le ritaline :)
Mon addictologue me dis que je suis aussi sur la bonne voix, c'est juste que j'auscille depuis longtemps entre des périodes de lucidité où je suis raisonnée et j'arrive à ne pas en prendre et des périodes d'impulsivite incontrôlable où y a rien pour me raisonner et où je fous tous mes efforts en l'air hmm
Et oui j'ai déjà fais 2 cures !
Pour ça je pense ne jamais pouvoir arrêter (d'ailleurs je n'ai pas envie c'c'est trop bon), ce que je veux surtout c'c'est réduire ma consommation

Hors ligne

 

Nuit blanche Anouk femme
Nouveau membre
Suisse
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 26 Nov 2019
41 messages

Chatypus a écrit

Hello tout le monde.
Depuis maintenant presque 2 semaines, j'ai arrêté la cocaïne car je me trouve en vacances et je n'ai donc aucun plan pour m'en fournir.

La première semaine à été assez horrible je n'étais vraiment pas bien, ni avec les autres ni avec moi même. Je commence à aller mieux, mais seulement quand je suis seule.

Dès que je suis en contact avec d'autres personnes, je ressens le besoin de fuir, je n'ai pas envie de communiquer avec les gens, juste envie d'être dans ma bulle au calme. Ça me rend anxieuse, et j'essaie de ne plus prendre mes xanax ni mon tercian (seulement mon AD). Je prends mes autres médocs que quand je sens que je ne peux vrm plus contrôler et que ça monte trop.

Pour situer le contexte j' ai 21 ans, je consomme de la DD depuis mes 17 ans, à des périodes plus ou moins régulières. J'ai eu pendant 3 ans une grosse addiction au cannabis (je n'en consomme plus du tout) ainsi que à la Mdma ( j'étais obsédée par ça je ne pouvais passer une soirée sans) . Maintenant c'c'est la cocaïne et ce depuis 1 an et demie. Je ne gère plus du tout ma consso, ce qui m'a amené à consulter un addictologue.

Aussi, j'ai été hospitalisée 2 fois en psychiatrie, pour dépression et addictions, plus anxiété et mutilations. On m'a à chaque fois (dans 2 établissement différents) diagnostiquée Borderline.
Avant ma première hospitalisation j'avais énormément d'anxiété sociale suite à du harcèlement scolaire pendant 3 ans. J'avais bcp de mal à avoir des relations et me faire des amis. J'avais peur des gens, de ce qu'ils pouvaient me faire (j'étais totalement parano) .
Heureusement j'ai suivie une thérapie EMDR qui m'a totalement changé à ce niveau là. J'ai reussi à combattre ce blocage.

Cependant, depuis quelques temps je ne sais pas ce qu'il se passe mais je n'arrive de nouveau plus à communiquer. Sauf quand je prends de la cocaïne justement (avec de l'alcool aussi, je consomme toujours les 2 substances ensemble) . Ce n'est pas que j'ai peur des gens, comme avant. Juste je suis bloquée, je n'ai rien à dire, ça me saoule, ne m'intéresse pas et progressivement l'anxiété monte et j'ai besoin d'être seule.

Voilà donc ma question : pensez vous que le retour de cette anxiété peut être dû à mon addiction à cette drogue ? Et aussi, pensez vous qu'un traitement de substition type ritaline (que je vais sans doute commencer bientôt), va, en plus de m'aider à réduire ma consso, me permettre de retrouver un peu ma sociabilité ?

Merci d'avance pour vos réponses :)

Hello, Hello,

Je travaille dans une association genevoise de réduction des risques ainsi qu’en institution auprès d’une population désireuse de viser une abstinence ou une consommation contrôlée. Je peux t’amener quelques réponses à tes questions, ayant également suivi un cursus de psychologue.

Concernant ton anxiété sociale, il est notifié dans les travaux scientifiques ainsi que dans le travail pratique et clinique auprès des populations présentant une conduite addictive ; que j’ai pu moi-même observer, que l’anxiété sociale peut se dissiper sous l’effet de la cocaïne car il désinhibe et favorise la rencontre à l’autre soit la levée des barrières liée à la crainte. En effet, en augmentant la confiance et l’estime de soi, ce produit permet d’aller vers autrui sans ressentir d’angoisses.  Dans ton cas, on peut éventuellement supposer que ton sentiment de manque de confiance en toi s’éradique et te permet, sous l’effet du produit, de ne pas ressentir de l’anxiété.

Les personnes borderline n'ont effectivement pas suffisamment d'estime d'elle-même et dans ce contexte cela se manifeste par la peur que l'autre ne les rejette; Ainsi, la prise de distance est alors une manière d'éviter leur jugement négatif supposé.

Chez les personnes présentant des troubles de la personnalité borderline, on sait également qu'il existe la peur que l’autre nous envahisse et en même temps la peur de perdre l’autre. Ces personnes peuvent rechercher un lien très proche, car elles ont besoin que l'autre les valide et les reconnaissent (puisqu'elles n'y parviennent pas seules ; se croyant à tort nulle) mais cet excès de proximité est rapidement vécu comme envahissant et aliénant car la personne se perd dans l'autre. La personne va prendre dès lors des distances pour se retrouver sauf qu'ensuite une fois seule, elle a besoin d'être à nouveau en lien. Le fond du problème c'est l'amour de soi.

Dans ce contexte la consommation serait une manière de s'affranchir de la dépendance à l'Autre et d'avoir enfin la certitude que l'on n'est plus dépendant aux autres car on n'a pas besoin de l'autre pour juger de sa valeur. En étant sous produits, la coke te permet d'être en lien avec les autres sans souffrir de l'inquiétude de ce qu'ils vont penser de toi.

Est-ce cela te parles?

Concernant tes angoisses actuelles, elle peuvent être aussi dues au syndrome de sevrage liés à la cocaïne. En effet, il a été montré qu’il existerait des dérèglements neurobiologiques qui provoquant des symptômes psychiques tels que l’anxiété, changements d’humeur avec perte de plaisir et un état dépressif qui plus rarement deviennent sévères, peut-être que tu décris cela d’ailleurs, lorsque tu évoques l’anxiété ressentie. Par ailleurs, dans la mesure où tu présentes déjà une fragilité à ce niveau-là (au niveau de l’humeur donc), il est possible que ce soit une intrication entre les effets du produit au niveau biologiques et des fragilités préexistantes.
Et c’est tout à fait normal biologiquement parlant même si c’est dur. Dans le cadre du traitement pharmacologique, je suis loin d’être une experte, mais j’ai lu quelques études sur le traitement anti-craving.  Plus spécifiquement concernant la Ritaline, j’ai lu récemment une étude sur la question. Il semblerait que la Ritaline à une dose de 60 mg/jour s’est avérée prometteuse pour le craving. Mais les résultats sont contradictoires voire peu concluant. Effectivement comme la coke, la ritaline bloque la recapture de la dopamine et accroît sa concentration dans l’espace synaptique.  Mais il a été également constaté que si les personnes surdosent leur ritaline cela peut créer une hyperactivité dopaminergique qui peut faire ressurgir une violente envie de cocaïne favorisant au contraire une rechute. Mais d’autres études indiquent une efficacité mêmes si elles restent peu concluantes:


[i]« L’utilisation de ces molécules dans la prise en charge de la dépendance aux stimulants a montré des résultats souvent assez contradictoires. Les premières études réalisées chez le singe ont démontré qu’une administration prolongée de dextroamphétamine (d-amphétamine) permettait de réduire la tolérance à la cocaïne (Czoty et al., 2011). Les études conduites auprès d’usagers de drogues montrent que les dérivés amphétaminiques permettent de diminuer la prise de cocaïne chez des usagers de drogues (Greenwald et al., 2010 ; Mooney et al., 2009). Une revue récente d’essais cliniques de phase II pour la dépendance à la cocaïne suggère que les sels d’amphétamines pourraient constituer un traitement prometteur pour cette addiction (Kim et Lawrence, 2014). Une méta-analyse portant sur 16 essais cliniques étudiant différentes molécules, essentiellement des psychostimulants (buproprion, d-amphétamine, MPH, modafinil, mazindol, méthamphétamine et sélégiline) montre qu’il n’y a pas de réduction de la consommation de cocaïne mais que ces traitements prolongent l’abstinence vis-à-vis de la cocaïne (Castells et al., 2010). D’autres résultats négatifs ont été publiés avec le modafinil et la d-amphétamine (Dackis et al., 2012 ; Schmitz et al., 2012). Malgré ces contradictions dans les données d’efficacité dans des contextes très différents (études animales, essais cliniques avec différentes molécules, population de consommateurs trop ou pas assez sélectionnée), une publication récente laisse penser qu’il faut continuer sur la voie des psychostimulants pour la dépendance aux stimulants. Cet article fait une revue de la littérature sur le potentiel clinique du MPH dans la dépendance à la cocaïne (Dursteler et al., 2015). La conclusion fait état des résultats peu concluants de ce traitement chez les dépendants à la cocaïne mais attire l‘attention sur les raisons possibles de ces données négatives, qui pourraient être expliquées par les caractéristiques des études (dosages prescrits, durée du traitement, taille de l’échantillon). Ainsi, ces auteurs suggèrent de poursuivre les investigations. »

Chacun réagit très différemment aux molécules donc il est difficile de faire des généralités. 

Voilà Voilà, j’espère sincèrement avoir pu t’aider ! c’est courageux ta démarche ! Crois-en toi et tout ira bien !!

Dernière modification par Nuit blanche Anouk (06 septembre 2020 à  17:34)

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Vie sociale HS = Cocaïne
par Guizou7, dernier post 23 août 2023 par CiZuM
  10
logo Psychoactif
[ Forum ] Descente - Anxiété et état dépressif pendant descente de cocaine
par Alexis31, dernier post 08 décembre 2018 par Alexis31
  4
logo Psychoactif
[ Forum ] Interaction & Mélange - Mélange cocaïne/ritaline
par ClaireObscur, dernier post 30 mars 2018 par Jack-RR
  3
logo Psychoactif   [ PsychoWIKI ] Complications aiguës de l'usage de cocaïne
logo Psychoactif   [ PsychoWIKI ] Cocaine, effets, risques, témoignages

Pied de page des forums