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Dernière modification par prescripteur (21 novembre 2020 à 18:49)
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Zapan a écrit
Bonjour à tous,
Je reviens d'une consultation avec un médecin d'un centre d'addictologie car ma consommation de coke devient préoccupante à mes yeux et celui de ma psychiatre : 3g/semaine en moyenne.
Le médecin m'a proposé du mucomyst pour diminuer la sensation de craving.
Est-ce vraiment efficace? J'aurai voulu quelques retours de forumeurs qui ont testé ce médicament.
Merci d'avance et bonne soirée à tous!
Salut, moi aussi j'ai été addict à la c et à d'autres substances. J'ai été admis deux fois en cure et on m'a aussi donné du mucomyst. Techniquement c'est pas pour la sensation de craving mais pour te sevrer un peu. Mis à part le fait que ce soit dégueulasse et que je devais en prendre 3 fois par jour 2 sachets, j'ai pas vu de grande différence, mais en soit j'ai arrêté la cc donc ça marche sûrement. Continue à prendre ce traitement et fais part de tes questions aux médecins. Bonne continuation !
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Oui je voulais de la Ritaline mais c'est mission impossible pour s'en faire prescrire. Il y a aussi le Modafinil mais c'est pareil.
Merci pour le pseudo, c'est une référence à la série Lost, peut-être as-tu saisi ! Namaste
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Pas de HS, juste pour dire que je suis un grand fan de Lost, si tu le désire on peux en parler en MP :)
++
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Zapan a écrit
Bonjour à tous,
Je reviens d'une consultation avec un médecin d'un centre d'addictologie car ma consommation de coke devient préoccupante à mes yeux et celui de ma psychiatre : 3g/semaine en moyenne.
Le médecin m'a proposé du mucomyst pour diminuer la sensation de craving.
Est-ce vraiment efficace? J'aurai voulu quelques retours de forumeurs qui ont testé ce médicament.
Merci d'avance et bonne soirée à tous!
Salut!
Je lis ton message au moment où je me motivais pour aller à la pharmacie pour aller en (re)chercher. Je connais une nana sur qui ça a super bien marché. Alors j'ai essayé aussi sur les conseils d'une addicto. Mais je finissais par arrêter ou en prendre seulement de temps en temps.
Je viens de reprendre un suivi addicto et l'infirmière (géniale) qui m'a accueillie m'a dit de bien suivre le traitement de manière régulière, même quand tu consommés, et ça c'est le détail qui a fait tilt.
Ça marche super bien pour certains, moins pour d'autres, pas du tout parfois. C'est en fonction de chacun. Mais perso ça réduit mon envie. Et ne serait-ce que faire le geste de verser les deux sachets dans de l'eau me fait du bien. Sorte d'acte symbolique et motivant.
Essaye un temps ! Et ne te décourage pas si au début tu ne sens rien. Ça peut venir avec le temps.
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Les études que j'avais lues sur le sujet parlent d'une dose de 1200 mg (soit 6 sachets de 200 mg). Est-ce que les docteurs vous ont donné une raison de ne prendre que 400 mg ? La NAC est très peu capable de traverser la barrière hématoencéphalique, et pourtant l'effet visé dans ce cas, c'est un tamponnage de l'activité glutamaergique dans le cerveau. Apparemment, à plus haute dose, une plus grande quantité de NAC arrive à basser cette barrière circulation sanguine / cerveau. Je ne veux surtout pas me substituer à un avis médical, mais il m'apparaît que pour l'addiction à la cocaïne, la dose de NAC doit être plus importante que 200 mg pour ces raisons.
Une review récente que j'ai pu trouver sur le sujet.
N-acetylcysteine for treating cocaine addiction - A systematic review
L'objectif de cet article est d'examiner de manière approfondie la littérature actuelle disponible sur le traitement de la N-acétylcystéine (NAC) pour la dépendance à la cocaïne (études cliniques et expérimentales). Nous avons passé au crible tous les articles publiés avant février 2016 rapportant l'utilisation de la NAC comme intervention pharmacologique pour la dépendance à la cocaïne ou discutant de son potentiel comme approche thérapeutique pour la dépendance à la cocaïne. Nous avons décrit nos résultats de manière qualitative. 21 études correspondaient à nos critères de recherche : 6 essais cliniques et 15 études animales. Quatre études cliniques ont montré la capacité de la NAC à réduire l'état de manque, le désir de consommer de la cocaïne, le temps de visualisation des indices de cocaïne et les dépenses liées à la cocaïne. Des études sur des modèles animaux soutiennent également cette application de prévention de la réintégration de la NAC. La NAC inverse la perturbation de l'homéostasie du glutamate causée par l'usage prolongé de la cocaïne en restaurant la fonction de l'échangeur cystine-glutamate dans les cellules gliales et en inversant la régulation négative du récepteur GLT-1. Les données actuelles suggèrent un potentiel prometteur pour la NAC en tant qu'agent anti-rechute, car un essai en double aveugle avec placebo s'est avéré principalement négatif, sauf dans le sous-groupe de patients qui étaient déjà abstinents. Une dose optimale pour la prévention des rechutes pourrait être celle qui rétablit le glutamate extrasynaptique à des niveaux physiologiques et qui active de manière prédominante les récepteurs mGluR2 et 3, mais pas les mGluR5, qui sont liés aux rechutes. La NAC pourrait être mieux adaptée pour éviter les rechutes chez les sujets déjà abstinents.
nocitoechevarria2017.pdf
Au niveau des doses dans l'article, il semble y avoir un effet dose dépendant :
Un essai ouvert portant sur 23 sujets dépendants de la cocaïne, divisés en trois groupes recevant différentes doses de NAC (1200 mg/jour, 2400 mg/jour et 3600 mg/jour) pendant 4 semaines, a évalué la tolérance globale, la sécurité, la rétention et l'observance de la NAC ainsi que la consommation de cocaïne et les symptômes d'abstinence déclarés par les participants à l'étude. Cette étude n'a révélé aucune différence significative entre les effets secondaires ressentis par les différents groupes de dose. Les effets secondaires étaient légers et autolimités, et les trois plus fréquents étaient le prurit, les maux de tête et l'élévation de la pression artérielle (peut-être sans rapport avec le traitement NAC). Le nombre total de jours de consommation de cocaïne pendant la période de 4 semaines a été cliniquement et significativement réduit par rapport à ceux des 28 jours précédant le traitement. La moyenne des dollars totaux dépensés pour la cocaïne après le traitement par rapport à la moyenne avant le traitement était significativement réduite. Les taux de rétention favorisaient également les doses plus élevées de NAC (88% pour 2400 mg/jour, 83% pour 3600 mg/jour et 37,5% pour 1200 mg/jour) (Mardikian et al., 2007).
Dans un essai croisé en simple aveugle, six sujets dépendants de la cocaïne ont été traités avec de la NAC dosée à 1200-2400 mg/jour (chez quatre sujets) ou avec du Baclofène dosé à 600 mg/jour (chez quatre sujets) pendant un à deux séjours hospitaliers. Chaque séjour a duré quatre jours. Avant et après trois jours de traitement, les participants ont reçu une perfusion de cocaïne par voie intraveineuse et ont été exposés à une vidéo stimulant la cocaïne et à une vidéo neutre ; par la suite, leur état de manque, leur état d'urgence et leur sentiment d'euphorie ont été évalués. Les participants n'ont pas eu de changement dans leurs sentiments autodéclarés de high et de rush après une perfusion de cocaïne ; cependant, leurs niveaux de craving après le traitement NAC ont été significativement réduits, ce qui ne s'est pas produit après le traitement Baclofen (Amen et al., 2011).
Dans une autre étude ouverte, randomisée et croisée, menée avec 10 cocaïnomanes et 14 témoins, les sujets ont reçu une dose unique de 2400 mg de NAC ou aucun médicament. Une heure après l'administration de NAC, ils ont subi une spectroscopie par résonance magnétique protonique du cerveau. Lors de cet examen, par rapport aux groupes sans médicament, les groupes NAC ont présenté une réduction significative du rapport glutamate/créatinine dans le cortex cingulaire antérieur dorsal gauche, où le dysfonctionnement est associé à une inhibition des impulsions. Cette réduction n'a été observée que chez les cocaïnomanes ; la NAC n'a pas réduit le rapport glutamate/créatinine chez les témoins sains non cocaïnomanes. Ce résultat était attendu car la NAC peut seulement inverser les anomalies de l'homéostasie du glutamate (c'est-à-dire chez les personnes dépendantes de la cocaïne). Dans le groupe sans médicament, les rapports glutamate/créatinine étaient également plus élevés dans le groupe cocaïnodépendant que dans le groupe non-dépendant. Cette différence s'est normalisée après une dose unique de NAC. Cette étude a également trouvé une corrélation positive entre le ratio glutamate/créatinine et l'impulsivité (Schmaal et al., 2012).
En 2013, un essai contrôlé par placebo en double aveugle a été mené chez 111 adultes cocaïnomanes en traitement (LaRowe et al., 2013). Ils ont été randomisés entre un placebo, 1200 mg ou 2400 mg de NAC par jour pour un essai médicamenteux de 8 semaines. Les niveaux de benzoylecgonine (un métabolite de la cocaïne) ont été évalués. Aucune différence significative dans les niveaux de ce métabolite n'a été observée entre les groupes, ce qui indique que la NAC n'a pas eu d'effet sur l'abstinence. La conception de l'étude peut expliquer le résultat négatif de cet essai, étant donné que la plupart des individus n'étaient pas abstinents. La NAC pourrait être mieux adaptée à la prévention des rechutes chez les personnes déjà abstinentes, comme l'ont montré les études sur les animaux. En effet, dans le sous-groupe de l'échantillon qui était déjà abstinent, la NAC a augmenté le temps avant la rechute et a réduit l'état de manque, en particulier dans le groupe de 2400 mg (LaRowe et al., 2013).
J'ai pas le temps de mettre d'autres articles, mais pleins de drogues ont un impact sur l'équilibre glutamaergique et la NAC pourrait avoir une action bénéfique sur le craving d'autres composés.
Dernière modification par g-rusalem (23 septembre 2022 à 10:16)
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