Envie de reprendre, possible de contrôler ?

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Viaflie homme
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Coucou à tous,

Je suis sous méthadone, 120mg par jour depuis juillet et assez stable. J'avais l'impression d'avoir tourné la page sur l'hero avec des études qui me plaisent et où je m'épanouis, une vie posée, et voilà que des cravings reviennent après un an d'arrêt, quasiment aussi forts qu'au début.

Je meurs d'envie de recommencer mais de manière "raisonnée" genre une fois par mois ou quoi, tout en sachant que j'ai échoué la dernière fois que je m'étais dit ça et assez rapidement en plus.

Ma question : est-ce que quand je repasserai à la metha ça sera aussi facile que la première fois d'arrêter ? J'ai peur d'avoir du mal alors que cette fois ci j'ai pris mon traitement en continu depuis.

Autre question, est-ce aussi efficace pour couper les cravings après injection ? Jusqu'ici je n'ai que sniffé mais je meurs d'envie de tester l'iv, mais même chose, j'ai peur de ne pas switcher aussi facilement (et de manière aussi sérieuse/stable) avec la metha derrière.

Pourquoi ces cravings maintenant ? J'ai appris que j'étais enceinte lors d'une hospitalisation il y a peu, je me dis que peut-être les hormones de grossesse peuvent jouer ? (Je précise que je suis tombée enceinte sous contraception et que je ne veux ni ne peux le garder, j'ai rdv prochainement pour une IVG)

Ça me fait assez peur par moments j'ai l'impression de pouvoir à peine me contrôler.

Je voudrais juste reprendre un peu mais pouvoir arrêter et raccrocher derrière aussi facilement que cette fois ci (c'est ma deuxième fois sous tso)

Bonne soirée et merci à ceux qui me liront !

Dernière modification par Viaflie (17 mars 2021 à  10:29)

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Stelli femme
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Tu es à quel terme de ta grossesse?

Car il est courant de devoir augmenter le dosage de méthadone au cours de la grossesse (souvent à partir du 2ème trimestre), du fait de l’augmentation du volume sanguin, le dosage méthadone se trouve « dilué » pour vulgariser. Ce ne sont pas les hormones mais l’augmentation du volume sanguin qui est responsable.

Il est courant de ressentir des symptômes de début de manque, ou de faire face à une diminution de l’efficacité de la méthadone (et donc le retour du craving). Je te conseille d’en parler rapidement avec ton prescripteur.

À savoir que le manque est plus nocif sur l’embryon/ le fœtus, que la consommation d’opiacés...

Dernière modification par Stelli (16 mars 2021 à  23:50)

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Viaflie homme
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Stelli a écrit

Tu es à quel terme de ta grossesse?

Car il est courant de devoir augmenter le dosage de méthadone au cours de la grossesse (souvent à partir du 2ème trimestre), du fait de l’augmentation du volume sanguin, le dosage méthadone se trouve « dilué » pour vulgariser. Ce ne sont pas les hormones mais l’augmentation du volume sanguin qui est responsable.

Il est courant de ressentir des symptômes de début de manque, ou de faire face à une diminution de l’efficacité de la méthadone (et donc le retour du craving). Je te conseille d’en parler rapidement avec ton prescripteur.

À savoir que le manque est plus nocif sur l’embryon/ le fœtus, que la consommation d’opiacés...

Je ne sais pas du tout, j'ai du faire des pied et des mains pour récupérer mon dossier à l'hôpital et j'ai rdv cette semaine au planning pour me renseigner sur l'ivg (je suis tombée enceinte sous pilule et ne veux ni ne peux le garder)
Selon mon dosage d'hcg je suppose que je suis à peu près à un mois de grossesse, si c'est ça ça pourrait expliquer pourquoi je suis plus mal et en craving ces derniers temps alors que jusqu'ici c'était vraiment très très stable
Merci beaucoup pour cette explication, je ne savais pas du tout :) belle journée à toi !

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Stelli femme
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Si ta grossesse date réellement d’un mois, m je ne suis pas certaine que ça puisse avoir un lien, c’est trop tôt pour une réelle augmentation du volume sanguin. Tu es certaine que ça ne peut pas être plus ancien? Je ne l’espère pas si tu souhaites avoir recours à l’IVG...
Malgré tout c’était une possibilité que je voulais te signaler car ce n’est pas toujours connu.

Après tu sais, en fonction des événements qu’on peut vivre, il arrive que les envies reprennent le dessus, des mois, voire même des années, après un arrêt de consommation.
Ça fait des années maintenant que je ne consomme plus quotidiennement, et pourtant par période (en particulier quand mon moral flanche) il m’arrive d’y penser de manière assez récurrente et intense.. rêves de conso, envie de pecho... Parfois après plusieurs années sans rien toucher. Je suis sous méthadone aussi, après être restée très longtemps à des dosages élevés j’avais énormément diminué, jusqu’à 40mg/j, avant de ré augmenter pendant ma grossesse, sans pouvoir diminuer après la naissance de mon fils (né grand prématuré donc les 1ères semaines ont été très intenses et stressantes...). Eh bien il m’arrive encore d’avoir des périodes où j’y pense intensément.
Quelque part c’est normal, le cerveau se souvient. Parfois une petite augmentation du dosage de méthadone peut aider à gérer les craving, mais il reste une partie des personnes sous méthadone qui n’est pas soulagée niveau craving, même à des dosages très élevés et peu courants.

Certains médicaments/produits ont aussi des interactions avec la méthadone, et peuvent diminuer son efficacité, et provoquer le retour de ces envies. Prends-tu un médicament ou un produit quelconque depuis quelques temps? Même de l’alcool (il a tendance à accélérer l’élimination des opis).

As-tu parlé de ces envies à ton médecin prescripteur? Du contexte, de ce que tu vis actuellement? C’est important de se sentir soutenu, et en parler peut être libérateur. Je ne peux que t’inciter à le faire si ce n’est pas encore le cas.

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J-Cat
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Salut Viaflie,

Alors ça fait qlq jours que je me dis qu’il faudrait que je partage avec toi mon expérience. Juste pour dire.

Je suis aussi sous métha depuis un an et demi environ. Dosage moins élevé, mais bon, c’est pas le propos, je pense que je métabolise très fort les produits.
Alors, je te déconseillerai vivement ce plan de faire des extras de temps en temps.

C’est ce que je fais depuis ben le début avec la métha en fait, et les reprises de ttt sont de plus en plus trash. J’ai une amie qui est dans le même cas que moi, voir un peu plus loin encore dans la galère lors de la reprise.

Tu vas être obligée d’arrêter ta métha pour sentir un minimum l’héro.
Et là, on se qui me concerne en tt cas, double peine.
Déjà après les 2 premiers jours de came, je commence à clairement sentir le manque de métha.
Bon peut-être que ma came est pas super non plus... donc début d’angoisse et de déprime, avec en plus la culpabilité de la rechute (pour moi hein).
Donc, conso compulsive qui se met en route pour essayer d’éponger tt ça.

Et au bout de qlq jours qd mon corps commence à s’habituer à l’hero, ben plus de came... donc retour à la métha, et là, c’est le drame.

Pour exemple tjs, la semaine dernière, j’ai conso 4g en 4jours, bon, il me restait un gros trait pour le matin du 5ème.
J’ai pas tapé depuis samedi matin.
Et je me traîne depuis une putain de dépression qui me plombe littéralement.

Bon alors, j’ai ce côté dépressif je pense déjà en fond. Je veux dire sûrement avant l’hero et tout. Mais là, ça atteint des sommets de détresse psycho et d’obsession.
Je lutte avec moi même dès que j’ai les yeux ouverts pour ne pas retourner pécho.

Et à la question pourquoi je ne monte pas le dosage, et ben en fait, la métha me filent de copieuses arythmies cardiaques.
Au dessus de 30mg, ça va vraiment pas.
Alors c’est carrément bas, c’est vrai, mais je ne peux pas monter plus haut.

Et le sub me filent des maux de tête de malade.

D’ailleurs si qlq’un a une idée pour me rendre la vie plus douce... car là franchement, c’est pas la joie.

Voilà.
Après on est tous différents bien sûr.
Mais je tiens à te dire que c’est la répétition chez moi des extras qui a déclenché ça.
Après, sûrement que la culpabilité y ait aussi pour qlq chose dans tous les cas.

Prends soin de toi et bon courage pour la suite.

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filousky homme
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Le message de J-cat m'a donné envie de te donner mon avis personnel. Le grand principe très schématique du TSO méthadone est la stabilité durable qui est difficile à obtenir avec des opiacés ayant des durées de vie bien plus courtes.

En dehors de l'absence de manque, la méthadone au bon dosage ouvre la possibilité de ne plus vivre en dents de scie et prendre son plaisir en opposition à la souffrance. Je crois, sur moi-même que cette stabilité que j'ai trouvé il y a 20 ans est essentielle à la suite de ma vie en bonne santé.

Bien sûr, j'ai eu des envies de high hors méthadone. Avec les autres opiacés, le fait de devoir attendre de sentir le manque de méthadone arriver avant de ressentir quoi que ce soit (à partir de 80 mg/jour il me faut passer par cette phase de manque) et puis en dehors du plaisir furtif engendré par l'extra, je sens le manque de méthadone venir assez vite. Avec les années qui passent, les high opiacés ne m'attirent plus du tout, ne pouvant pas y accéder.
Je sais que cette absence de ressenti avec un shoot d'héro ne m'est arrivé qu'à partir de 80 mg. À 40 mg ou même 50 mg, je les ressentais super bien, plus jeune. 

Je garde mon TSO méthadone intact de variations, comme un saint graal. C'est précieux.

"Envie de reprendre, possible de contrôler ?" Pour moi, c'est pas possible car je suis un peu goinfre sur les bords et ai énormément de mal à résister à mes envies. J'ai 66 ans et ai toujours pensé que si ça tournait vinaigre en vieillissant je me remettrai à l'héroïne, le traitement royal de la bobologie des vieux, mais pour ne plus jamais arrêter.

Ma pensée est  résumée dans le dialogue grand-père petits enfants à propos de l'héroïne dans "Little Miss Sunshine".

Amicalement

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Dernière modification par filousky (18 mars 2021 à  10:04)


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Marco 68 homme
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D'accord avec filouski pour la stabilité et aussi sur l'impossibilité de contrôle. C'est la came que te contrôle et te dis ça quelqu'un qui dit lundi j'arrête depuis plus de 30ans....

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