Bienvenue à tous dans ce nouvel épisode de Parlons Canna ! Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir Fabienne Lopez, une figure incontournable dans le domaine du
cannabis. Fabienne est actuellement porte-parole de l’association Principes Actifs et a également occupé le poste de présidente du Circ, le Collectif d’information et de Recherche du
Cannabis, pendant de nombreuses années.
Passionnée par le
cannabis, Fabienne est une fervente adepte de la
réduction des risques et possède une expertise approfondie dans le domaine du
cannabis thérapeutique. Au cours de cet épisode, nous aurons l’opportunité d’explorer divers sujets en sa compagnie. Dans un premier temps, Fabienne nous présentera son parcours et partagera avec nous son riche engagement militant lié au
cannabis et à l’addiction.
Ensuite, nous plongerons dans une brève rétrospective de l’état actuel du
cannabis thérapeutique. Fabienne nous éclairera sur les avancées récentes, les défis rencontrés et les perspectives prometteuses de cette forme de traitement.
Enfin, pour clôturer notre discussion, nous nous projeterons vers l’avenir en abordant avec Fabienne les meilleurs modèles d’accès au
cannabis thérapeutique, selon son point de vue d’experte engagée.
Nous sommes ravis d’avoir Fabienne à nos côtés aujourd’hui et nous sommes impatients de partager avec vous toutes les connaissances et les réflexions passionnantes qui découleront de cette conversation enrichissante. Restez à l’écoute et laissez-vous guider par la voix de l’expertise et de l’engagement de Fabienne Lopez dans le monde du
cannabis thérapeutique.
Fabienne Lopez : Une militante pionnière du cannabisDans le monde du militantisme
cannabis, il existe des figures emblématiques qui ont consacré leur vie à défendre cette plante aux multiples facettes. Parmi elles, Fabienne Lopez occupe une place de choix. Depuis ses débuts dans les années 1993-1994, elle s’est investie avec passion dans la cause du
cannabis et a été l’une des militantes de la première heure. Son parcours a été marqué par son engagement au sein du Collectif d’Information et de Recherche sur le
Cannabis (Circ), où elle a non seulement contribué à la diffusion d’informations objectives, mais a également occupé le poste de présidente du Circ Paris Île De France pendant quatre ans, de 1994 à 1998.
Durant cette période, Fabienne Lopez a été un moteur essentiel pour sensibiliser le public, promouvoir des politiques basées sur la
réduction des risques et plaider en faveur d’une reconnaissance du potentiel thérapeutique du
cannabis. Son implication précoce dans le mouvement a contribué à façonner le paysage du militantisme
cannabis, et son expertise est aujourd’hui reconnue dans le domaine du
cannabis thérapeutique.
Au fil des années, Fabienne a acquis une connaissance approfondie de toutes les facettes du
cannabis, de son histoire à ses applications thérapeutiques, en passant par les actualités et les défis liés à sa réglementation. Aujourd’hui, en tant que porte-parole du groupe Principes Actifs, elle continue de plaider pour des politiques éclairées et des modèles d’accès au
cannabis thérapeutique qui répondent aux besoins des patients.
Le Circ aujourd’hui : Informer, défendre et promouvoirLe Circ a connu une évolution significative depuis sa création à une époque où la situation était bien différente. Lors de sa fondation, il n’y avait pratiquement aucun espace pour discuter du
cannabis et de ses enjeux. Le Circ, sous l’impulsion de pionniers tels que Jean Pierre Galland et Stéphane Karcher, a ouvert la voie en donnant la parole à des personnes comme Fabienne Lopez et d’autres utilisateurs récréatifs de
cannabis, qui étaient confrontés à une répression féroce.
À cette époque, où Internet n’existait pas encore, il était nécessaire de se débrouiller avec les moyens du bord pour faire entendre leur voix. La répression était très sévère, et seuls les médecins et les professionnels de l’addiction avaient le droit de s’exprimer sur le sujet. Les usagers, même ceux qui utilisaient le
cannabis à des fins thérapeutiques, étaient immédiatement condamnés pour incitation.
Cependant, malgré les difficultés et les risques encourus, le Circ et ses responsables régionaux ont continué à œuvrer pour faire avancer la cause du
cannabis et à défendre les droits des usagers. Cette période a été marquée par des situations où les militants ont souvent été victimes de répressions financières et d’autres formes d’attaques.
Aujourd’hui, grâce aux efforts du Circ et d’autres acteurs, la situation a évolué. Les discussions sur le
cannabis se sont élargies, et il existe des espaces pour aborder les enjeux liés à cette plante. Cependant, le travail du Circ n’est pas terminé, et l’organisation continue de jouer un rôle important dans la diffusion d’informations objectives, la promotion de politiques basées sur la
réduction des risques et la défense des droits des usagers de
cannabis.
Le Circ demeure un symbole de la lutte pour la reconnaissance et la légitimité du
cannabis, et il continue de s’adapter aux nouvelles réalités et aux défis actuels pour soutenir les utilisateurs et promouvoir des politiques plus justes et éclairées.
Les objectifs du Circ : Informer, légaliser et remettre en question la loi de 1970Le Collectif d’Information et de Recherche sur le
Cannabis s’est donné pour mission de poursuivre plusieurs objectifs essentiels liés à la reconnaissance et à la légitimité du
cannabis. À l’époque de sa création, l’un des principaux enjeux était de donner accès à l’information objective sur le
cannabis et de combattre les stigmates associés à son usage. Voici les principaux objectifs du Circ :
1. Donner accès à l’information :Face à la répression et au manque de sources d’information fiables, le Circ a joué un rôle crucial en fournissant des informations objectives sur le
cannabis, ses usages récréatifs et thérapeutiques, ainsi que sur les enjeux politiques et sociaux qui l’entourent.
2. Légalisation et arrêt des poursuites : Le Circ s’est engagé activement en faveur de la
légalisation du
cannabis et a demandé l’arrêt des poursuites pénales à l’encontre des usagers. Il a plaidé pour une réglementation plus juste et respectueuse des droits individuels, tout en promouvant une approche basée sur la
réduction des risques.
3. Remise en question de la loi de 1970 :
La loi du 31 décembre 1970, connue sous le nom de “loi de 70”, a été une cible majeure pour le Circ. Cette loi a classé les usagers de
cannabis comme des criminels ou des malades, créant une dichotomie restrictive. Le Circ a cherché à remettre en question cette loi et à sensibiliser le public sur ses conséquences néfastes pour les usagers.
La loi de 1970 continue d’avoir un impact significatif, et le Circ persiste dans ses efforts pour dénoncer ses effets néfastes et promouvoir des réformes législatives nécessaires. Le Circ a également subi les contrecoups de son engagement, notamment sur le plan financier. Des condamnations ont été prononcées à l’encontre des responsables du Circ pour l’organisation d’événements tels que les “18
joints à la Villette”. Ces sanctions financières ont eu un impact sur les activités et les ressources de l’association.
Il convient de souligner que le paysage militant de l’époque était marqué par une violence institutionnelle. Les saisies et la censure étaient monnaie courante, et les militants étaient régulièrement convoqués par les forces de l’ordre pour être “recadrés”. Cependant, malgré ces difficultés, le Circ a persisté dans son combat pour la reconnaissance du
cannabis et la défense des droits des usagers.
Heureusement, au fil du temps, les choses ont évolué. La liberté d’expression s’est accrue, et aujourd’hui, de nombreux journaux en ligne et imprimés tels que Soft Secret et
CBD Info traitent librement de la question du
cannabis. Ces avancées témoignent de la transformation du paysage médiatique et de l’ouverture croissante à des discussions éclairées sur le
cannabis, ce qui était inimaginable il y a trente ans.
Le Circ, en tant que pionnier du militantisme
cannabis, a joué un rôle déterminant dans ces évolutions en permettant aux usagers et aux défenseurs du
cannabis de s’exprimer, de s’informer et de lutter pour des changements positifs dans la société.
État des connaissances sur l’usage récréatif et thérapeutique du
cannabis : Recherches et Sources d’Informations
À l’époque où le Circ s’est formé, les connaissances sur l’usage récréatif du
cannabis étaient limitées en raison du manque de moyens de communication et d’analyse disponibles. Les informations sur la composition du
cannabis, tels que les taux de
THC, étaient difficiles à obtenir. L’accès à des données précises sur le
cannabis était une quête constante, et l’on se sentait parfois plongé dans la préhistoire de la recherche sur cette plante.
Les informations sur l’usage récréatif provenaient principalement des États-Unis, où des magazines tels que High Times jouaient un rôle important dans la diffusion de connaissances sur le
cannabis. Les personnes ayant la possibilité de se rendre à Amsterdam avaient également accès à des informations plus avancées. Cependant, en France, l’accès à ces informations était extrêmement difficile, et l’on était constamment à la recherche de sources d’informations fiables.
En ce qui concerne l’usage thérapeutique du
cannabis, les États-Unis étaient également une source d’informations essentielle. On commençait à avoir connaissance de l’utilisation du
cannabis à des fins thérapeutiques aux États-Unis, mais en France, les informations étaient encore rares et limitées. La recherche d’informations sur l’usage thérapeutique du
cannabis était une préoccupation majeure pour le Circ, et il s’efforçait de recueillir des données provenant de sources américaines et d’autres pays pionniers dans ce domaine.
Dans l’ensemble, l’accès à des informations précises et fiables sur l’usage récréatif et thérapeutique du
cannabis était un défi majeur à l’époque. Les sources d’informations provenaient principalement des États-Unis, où les avancées dans la recherche et l’utilisation du
cannabis étaient plus développées. Cependant, grâce aux efforts des militants et des chercheurs, une
base de connaissances solide a pu être établie, ouvrant la voie à une meilleure compréhension des usages du
cannabis et à la reconnaissance de ses applications thérapeutiques.
Heureusement, les choses ont changé depuis lors. Les évolutions des 20 dernières années ont été incroyables, notamment au niveau de la diffusion d’informations sur le
cannabis. Aujourd’hui, la connaissance sur l’usage récréatif et thérapeutique du
cannabis est devenue internationale, marquant une véritable révolution dans le partage des savoirs.
L’évolution de l’engagement de Fabienne Lopez : Du Circ à Principes ActifsDe l’engagement au sein du Circ à la création de Principes Actifs, Fabienne Lopez a parcouru un chemin marqué par sa prise de conscience de l’usage thérapeutique du
cannabis. À la fin des années 90, elle a rencontré des personnes séropositives qui utilisaient le
cannabis à des fins thérapeutiques, en complément de leur
substitution à la
méthadone. Ces individus avaient constaté des améliorations significatives de leur appétit et de la gestion des effets secondaires liés aux traitements médicamenteux. En s’inspirant de ces témoignages, Fabienne a fondé Principes Actifs avec d’autres militants atteints de diverses pathologies et également engagés dans l’automédication. Elle s’est rendu compte qu’il n’existait pas d’initiative spécifique pour défendre cette question et a commencé à former des petits collectifs pour partager des conseils et des expériences. Pour offrir une protection contre les poursuites judiciaires, Fabienne a pris l’initiative de demander à des médecins de fournir des attestations reconnaissant l’effet bénéfique du
cannabis sur certains symptômes liés aux pathologies des patients.
Reconnaissance médicale et communication entre patients et médecins
La valeur des attestations médicales et leur impact positifL’obtention d’attestations médicales reconnaissant les effets positifs du
cannabis thérapeutique a été un tournant significatif dans le militantisme de Fabienne Lopez. Ces documents, délivrés par des médecins, témoignaient de la légitimité de l’usage thérapeutique du
cannabis, malgré l’absence de reconnaissance génétique. Cette démarche était extraordinaire car elle permettait aux médecins de prendre position en affirmant qu’ils savaient que leurs patients consommaient du
cannabis dans un but thérapeutique.
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Dernière modification par filousky (23 juin 2023 à 20:07)