L'origine de mon addiction et des vôtres ?

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rdarta homme
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Camarades,

Je n'ai pas vraiment cherché et donc pas trouvé, ici, de sujet portant sur l'origine de l'addiction.

Je suis suivi par un addictologue (10 mg d'Orobupré/jour) et consulte un médecin psychanalyste sérieusement depuis un an. Avant cela, j'avais consulté à plusieurs reprises différents praticiens et médecins, mais je pense que j'étais en déni et effrayé d'ouvrir la boîte de Pandore.

Possible origine de mon addiction : un trauma
Pour ma part, il s'agit d'un mélange de traumatismes qui a débuté avec la séparation de mes parents lorsque j'avais 5 ans.

J'ai été atteint dans ma chair, ayant eu une rectocolite hémorragique, qui serait donc une maladie psychosomatique.

Addictions
Je ne peux pas dire que je n'en ai qu'une.

À 14 ans : tabac et début de consommation d'alcool festif.
De 15 à 18 ans : cannabis et diverses expérimentations occasionnelles (de l'éther au poppers en passant par la cocaïne).
À 16 ans : épisode bloqué sous LSD (que je raconte dans un post).
De 18 à 20 ans : héroïne en injection intraveineuse.
De 20 à 45 ans : alcool et très peu de cannabis, rarement de la cocaïne.
À 47 ans : dépression nerveuse suite à des problèmes au travail (je suis passé du sommet au bas-fond), mais pas que (queutard et alcoolo qui se la jouait réalisateur avec les meufs, donc misère affective, failles narcissiques et autres "machin-centrisme").
De 45 à 50 ans : tramadol, puis kratom, et maintenant traitement de substitution aux opiacés (TSO).

Pourquoi ici ? Car c'est un espace de solidarité.
J'espère avoir posté mon message au bon endroit, et merci d'avance si vous avez des informations, des liens ici ou ailleurs, des recommandations de livres, etc., ou simplement si vous souhaitez partager.

Il y a un an, j'ai publié mon premier message ici. Jamais je n'aurais imaginé cela. À l'époque, je venais surtout chercher des conseils et des astuces, parfois même des liens vers des boutiques en ligne (même si c'est très bien qu'il n'y en ait pas ici).

Je suis agréablement surpris par les retours que j'ai eus.

Une amie d'enfance (toxicomane à l'héroïne et qui, à 50 ans, vient de fêter son passage à 1 mg de méthadone) m'a dit que c'était courageux, notamment pour le récit de mon épisode bloqué sous acide. Je pense qu'on reste addict à vie. Je me souviens de l'excellent film "Un dernier pour la route". Faire la paix avec soi-même, répartir les responsabilités, sortir de sa zone de confort tout en respectant les étapes d'introspection, prendre conscience du présent, du passé et projeter un éventuel futur composé d'incertitudes et de possibles renoncements. Dans mon cas, à 52 ans, le deuil de la parentalité m'angoisse et je sais que mon syndrome de l'abandon me pousse dans des relations amoureuses qui échouent.

Je suis conscient que certaines personnes parmi nous, notamment des amis, traversent des périodes difficiles (que ce soit sur le plan social, sentimental ou financier), voire ont quitté ce monde prématurément.

À ceux-là, je n'ai jamais tourné le dos. Bien au contraire.

Dernière modification par rdarta (21 novembre 2023 à  13:02)

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prescripteur homme
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champi vert101champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour l'origine de l'addiction a été discutée il y a quelques années mais l'interet s'est emoussé car c'est propre à chaque destin individuel et il n'y a pas de regle unique. Dans le même sens a disparu la description d'une "personnalite toxicomaniaque" longuement cherchée.
Certes les traumatismes ont souvent été invoqués, probablement à raison, mais ce n'est pas le cas pour chaque PUD.
Un bon psychologue peut t'aider à y voir plus clair dans tes problemes de vie dont ta consommation mais pas seulement. Ainsi que toutes les methodes imaginées par l'homme depuis des siecles pour aider à supporter l'omnipresente souffrance de l'esprit , philosophie, religion, meditation, psychotropes et psychoactifs etc..
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (22 novembre 2023 à  12:40)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Penelope44 femme
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. Ainsi que toutes les methodes imaginées par l'homme depuis des siecles pour aider à supporter l'omnipresente souffrance de l'esprit


‐--- tu penses donc que, de base, tout le monde est plus ou moins en souffrance ? Sur quoi t'appuies tu pour penser cela ?

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rdarta homme
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Penelope44 a écrit

.
‐--- tu penses donc que, de base, tout le monde est plus ou moins en souffrance ? Sur quoi t'appuies tu pour penser cela ?

C'est une bonne question que tu poses à @prescripteur !

Un ami âgé de 56 ans m'a partagé cette pensée : "Si je ne bois pas, je ne pourrais pas affronter cette vie difficile."

Je suis conscient qu'il a un enfant et qu'il semble peu gêné par les lendemains difficiles causés par la consommation d'alcool. Je pense que sans la parentalité, il serait dans un état préoccupant. De plus, il bénéficie de la chance d'avoir un père fortuné qui, anticipant sa succession et ayant plusieurs enfants, lui a légué 300 000 euros.

Ainsi, les sources de sa "souffrance" semblent multiples :

- La frustration de ne pas avoir surpassé son père.
- Le désir de réussir en tant qu'artiste "reconnu".
- La solitude.
- La consommation d'alcool excessive, qui peut même dégénérer en bagarres.
- La séparation avec la mère de son enfant, qui était également dépendante

J'ai essayé de l'encourager à consulter un psychologue, mais il a refusé, comme s'il était résigné à sa situation. Il pense avoir "compris".

prescripteur a écrit

Un bon psychologue peut t'aider à y voir plus clair

Je suis une analyse, mais le chemin est long.

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prescripteur homme
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champi vert101champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour, je ne dis pas que tout le monde est en souffrance tout le temps mais que ça fait parie de l'experience humaine à un moment ou à un autre.

https://www.minds-ge.ch/comprendre/cest … e-souffrir

Nous vivons toutes et tous des moments de stress, d’anxiété, de dépréciation, de panique ou de désespoir. La plupart du temps, ces sentiments ne durent pas. Mais parfois ils peuvent s’installer et devenir des problèmes plus sérieux.

Le bien-être et la souffrance cohabitent tout au long de la vie, que l’on vive ou non avec un trouble psychique. On peut n’avoir aucune maladie psychique sans pour autant se sentir bien dans sa peau. A l'inverse, on peut vivre avec un trouble physique et avoir une bonne santé mentale.

Que la souffrance soit durable ou passagère, il est très important de savoir qu’il est possible d’aller mieux. Reconnaître les signes de souffrance et oser demander de l’aide pour soi ou un proche, c'est pas facile mais ça s’apprend ! Et ça peut réellement nous aider à aller mieux.

Une histoire inspirante

https://deuilsetparoles.wordpress.com/2 … otami/Dans le livre tibétain de la vie et de la mort, Sogyal Rinpoché raconte l’histoire de Krisha Gotami.

Une jeune femme qui eut la chance de vivre au temps du Bouddha. Quand son premier enfant eut environ un an, il tomba malade et mourut. Ecrasée de chagrin, serrant le petit corps contre elle, Krisha Gotami se mit à errer dans les rues, implorant ceux qu’elle rencontrait de lui donner un remède qui rendrait la vie à son enfant. Certains l’ignorèrent, d’autres se moquèrent d’elle, d’autres encore la crurent folle, mais finalement, sur le chemin, un homme sage lui dit que la seule personne au monde pouvant accomplir le miracle qu’elle réclamait était le Bouddha.

Elle alla donc voir le Bouddha, déposa le corps de son enfant à ses pieds et lui raconta son histoire. Le Bouddha l’écouta avec une infinie compassion, puis lui dit doucement « il n’y a qu’un remède au mal qui t’assaille. Descends à la ville et rapporte-moi une graine de moutarde provenant d’une maison où il n’y a jamais eu de mort. »

Transportée de joie, Krisha Gotami se mit immédiatement en route pour la ville. S’arrêtant à la première maison qu’elle vit sur son chemin, elle dit : « le Bouddha m’a demandé de lui rapporter une graine de moutarde provenant d’une maison qui n’a jamais connu la mort. »

« Beaucoup de gens sont morts dans cette maison » lui fut-il répondu. Elle se rendit à la maison suivante : « notre famille a connu des morts innombrables », lui dit-on. De même à la troisième et à la quatrième maison. Finalement, ayant fait le tour de la ville, elle réalisa que la requête du Bouddha ne pouvait être satisfaite.

Elle emporta le corps de son enfant au cimetière et lui adressa un dernier adieu, puis elle s’en retourna auprès du Bouddha. Celui-ci lui demanda : «  as-tu apporté la graine de moutarde ?

– Non, dit-elle. Je commence à comprendre ce que vous avez voulu me montrer. Le chagrin m’a aveuglée et j’ai cru que j’étais la seule à avoir été éprouvée par les souffrances de la mort.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 novembre 2023 à  13:02)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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DopeIsBeautiful non binaire
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L'addiction, si l'on en crois la litterature scientifique actuelle, viendrais d'un melange de causes environementales et genetiques, avec comme dialogue l'epigenetique entre ces 2 facteurs.

‐--- tu penses donc que, de base, tout le monde est plus ou moins en souffrance ? Sur quoi t'appuies tu pour penser cela ?

L'idee que la vie est souffrance est carrement nomme une "noble verite" dans le Bouddhisme. Je suis assez d'accord avec cette vision.

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Doo-J homme
Jean-Marc Jancovici sous dxm
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il y a à mon avis autant de portes d'entrées dans l'addiction/consommation excessive pour un individu que le nombres d'individus concernées, je ne considère personnellement pas la psychologie comme une science valable et encore moins celle teintée de psychanalyse et malheureusement c'est l'outil favori pour justifier les conduites addictives et je ne suis pas fan de l'idée selon laquelle il est possible de se faire violence pour ""guérir"".

Nous savons aujourd'hui que les facteurs génétiques sont étroitement liés aux comportements jugées dégénérescent et quand bien même ils ne sont pas les seuls à devoir être pris en compte, ils sont omniprésents.

A partir de maintenant e ne prétend pas apporter de contribution à cette discussion mais simplement donner mon avis subjectif.

perso j'ai commencé à consommer à 15 ans du shit et des sirops pour la toux, xanax et ce que je pouvais trouver à droite à gauche.
"*nom du médicaments* effets psychoactif" a probablement dû être la requête que j'ai le plus fait sur google de mes 15 à mes 17 ans

après à mes 17 ou 18 ans je sais plus j'ai découvert le dxm que je consommais déjà en tussidane mais je croyais que c'était de la codéine et comme on partageais des sirops j'avais jamais eu de mega perche avec, c'est seulement le jour où j'ai pris 1 boite (prescrite pour une bronchite lol) de tussidane entière que j'ai compris la puissance ahurissante du truc, ça a été un peu une révélation, j'avais trouvé un produit avec une dangerosité effective très faible (relativement aux autres opiacés et d'un point de vu létal) qui fait effets sur une 30aine d'heures en comptant l'afterglow, un produit pas cher et trouvable facile, qui plus est un produit médicamenteux donc "propre" et achetable sans soucis aucun.

ce paragraphe va parler de sexe pardonnez moi si je suis un peu coincé mais je n'aime pas ça, en tant qu'homme ç'était très difficile voir impossible de jouir les 2-3 jours suivant les conso et comme je consommais plus régulièrement que ça bah je jouissais jamais alors moi ça me posait pas tant de soucis que ça mais à mon ex petite-amie si puis j'avais jamais envie de ken, puis j'étais à 2 de tensions, déjà que je bagaye de base là c'était encore pire, je refusais d'écouter des musiques pop chantées en français car ça me faisait chialer, j'étais hypersensible, irritable à mort etc...moi je m'en foutais un peu pour le redire mais ça m'a coûté mon couple et ça c'est moche.

ensuite (sûrement lié a ma séparation jsp) j'ai tapé dans la cocaine en intraveineuse direct sans presque rien avoir passé en sniff auparavant à mes 19 ans et pendant 1 ans j'étais vraiment un peu accroché au point de délaisser le dxm pour mettre toute mes thune dans la c et c'est que depuis le moi d'avril dernier donc à mes 20 ans que j'ai pris un penalty divin dans la tête lors d'une messe et moi qui avait eu une éducation à l'école catholique suis retourné vers le chemin du christ ce qui m'empêche malheureusement/heureusement pas de me décalquer la tête mais ça m'a vraiment aidé, alors au final le secret c'est peut-être de trouver ce qui nous anime ça peut être la religion mais aussi 1000 autres trucs c'est une question personnelle

c'est tellement dur de s'accrocher à la vie quand elle ne repose QUE sur des relations matérielles et humaines avec tous les déboires qu'ils peuvent produire.
je pense n'avoir jamais été heureux dans ma vie et vraiment no problèmo je vis très bien avec ça ne ne veux vraiment aucun apitoyement, pour moi être heureux dans ce monde relève de l'exploi olympique ou de la débilité profonde mais pourtant j'ai eu une enfance heureuse, avec des moyens financiers convenables, toujours eu un beau noël et un anniversaire, une télé écran pat au salon, des dvd, même des 10e pour aller au kebab etc...même une fois j'ai eu Canalsat à la maison de la bombe merci papa

C'est juste moi qui suit parti en sucette par pur choix, j'ai aussi eu des galères comme tout le monde, de sacrés galères même mais je refuse qu'on m'impute des traumatismes ou autre pour justifier mes choix éclairées qui m'ont poussé dans les conduites addictives.

Je parle uniquement pour moi, sans me baser sur quelconque analyse objective mais c'est juste mon avis donné sans prétention d'un point de vue purement empirique.

je pense par exemple qu'un contient intellectuel élevé est nécessaire pour comprendre les facteurs en jeu dans la démarche d'une consommation éclairée mais qu'il devient un handicap lorsque c'est la seule chose à mettre de son côté de la balance, là où un individu simple d'esprit aurait eu beaucoup plus de facilité à cesser lorsqu'il eu retrouvé le plaisir de la vie.
chose bien plus compliqué pour quelqu'un ayant un esprit plus éveillé
pour autant je n'aurais aucune donnée pour justifier cette croyance, elle découle de ma propre expérience et c'est aussi dans cette démarche que je publie mon message ça me fait du bien d'en parler donc je me permet, je ne voudrais heurter aucune sensibilité mais je me suis pas censuré



JE NE M'EXPRIME AUCUNEMENT EN FAISANT GAGE DE CONNAISSANCES SOLIDES SUR LE SUJET OU OU POUR APPORTER DE L'EAU A QUELCONQUE MOULIN, NI POUR DENIGRER CEUX QUI PENSENT L'INVERSE DE MOI
dans cette discussion je me place en profane.

cordialement.

Dernière modification par Doo-J (26 novembre 2023 à  16:17)


Sainte Jeanne d’Arc louange, tu nous as libérés.
Sancta Johanna de Arc lauda te liberasti nos

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L'addiction, si l'on en crois la litterature scientifique actuelle, viendrais d'un melange de causes environementales et genetiques, avec comme dialogue l'epigenetique entre ces 2 facteurs.

ça s'applique à toutes les caracteristiques de votre identité, la taille, le poids, la figure,  le caractere, l'amour de la musique  etc...
Ce qui renvoie au "chacun est different", y compris les causes d'une addiction.

Certes on peut en avoir une connaissance statistique. Mais la question Mr X.. Y.. est il grand ou petit ? n'a pas de reponse mais une distribution de probabilite.
De même il prend de la cocaine, pourquoi ? n'a pas non plus de reponse. Mais si on multiplie les prametres la dstribution de probabilite devient moins vague. Ainsi si l'on dit qu'il est stewart dans une compagnie aerienne (avec des horaires irreguliers) et qu'il n'a pas de probleme de sante ni d'antecedent de traumatisme, on peut envisager qu'il prend la cocaine pour l'aider à gerer ses horaires.  Mais ce peut etre aussi pour le chemsex ou simplement parce qu'il aime ça !
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 novembre 2023 à  18:50)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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