Drogue et psychiatrie : 2 ennemis. Moi entre les deux

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Arodan
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Bonjour.

J'ai commencé à consommer du cannabis à l'adolescence.
A force d'abus et à cause d'une problématique familiale, amicale et environnementale, j'ai développé une schizophrénie. Déréalisation, dépersonnalisation.
Bad trips.

A cause de problèmes je suis retourné habiter chez mes grands parents. Et j'ai paranoié et ait agressé mon grand père. Ma famille a appelé l'hopital psychiatrique, HP (Hopital Psychiatrique) où je retournais régulièrement, me sentant victime d'un complot familial et de la supposée malveillance de mon grand père à mon égard.
Le conflit familial a pris de l'ampleur et mon oncle m'a demandé "Pourquoi tu t'en prends pas à ton père ?". Parce que mon père m'a maltraité toute mon enfance et adolescence.

Ayant fui à la rue pour ne pas finir en HP , j'ai fini par essayer de tuer mon père et sa mère, sur "suggestion" de mon oncle.
J'ai fait de la prison, je suis passé devant un expert psychiatre qui a dit au juge que j'avais commis ce crime à cause de ma folie. De là j'ai été jugé IP ("Irresponsable Pénal"), du coup j'ai été transféré de prison à HP.

Sous ce régime d'IP, il faut que mon psychiatre demande à me faire sortir de l'hopital pour me passer en soins en ambulatoire ("ambulatoire"=je suis libre mais je dois juste honorer des RDV réguliers avec mon psychiatre et me faire faire une piqure (injection) de médicament psychiatrique de temps en temps), mon psychiatre doit donc faire cette demande de libération conditionnelle au préfet, le préfet nomme 2 experts psychiatres pour m'analyser et déterminer si je suis apte à sortir de l'HP (en gros ils mesure ma santé mentale à mes propos, santé mentale qui est censée être rétabli dans le sens où je suis calmé, non plus en crise mais "stabilisé" par les médicaments).

Du coup cette fois-ci j'ai vu un expert et je lui ai dit que je regrettais ma tentative de meurtre et que je ne voulais plus recommencer. Du coup j'ai été libéré conditionnellement (rdv psychiatre + piqure tous les mois). J'ai recommencé à consommer plein de drogues, et comme je me sentais "zombifié" par les médicaments psychiatriques, j'ai commencé à prendre du speed ("amphétamine") parce que j'avais vu que les neuroleptiques et le speed s'annulaient l'un l'autre. Je voulais juste vivre ma vie a fond, sans être lobotomisé chimiquement.

Sauf que j'ai commencé à abuser du speed, aussi a cause que j'avais touché du speed de moins bonne qualité et moins puissant qu'auparavant, alors j'ai forcé les doses.
Ca faisait déjà un moment que le speed me faisait délirer (genre je faisais des gestes dans la rue de coups d'épée, parce que je m'imaginais lutter contre le parasite de l'esprit dont parlent les Toltèques (série de livres sur les Toltèques, de "Don Miguel Ruiz", livres de chamanisme spiritualité développement personnel, ça se vend en librairie).

Du coup j'ai abusé du speed et ait commencé à avoir des hallucinations, et de la paranoia du parasite de l'esprit dont ma perception était abusée.
J'ai reagressé mon grand père, j'ai été interné en HP. Les psychiatres ont su que ma psychose était du à l'amphetamine.

Le problème c'est que ma mesure d'irresponsabilité pénale (IP) ça se passe comme ça :
1) je suis interné. Je dois voir 2 experts psychiatres pour sortir en conditionnel. Après un temps en conditionnel, je dois revoir 1 expert pour être libéré totalement et faire sauter mon statut "irresponsable pénal". A ce moment là je suis de nouveau comme n'importe quel citoyen, en liberté et considéré comme sain d'esprit.

Sauf que si je suis encore en conditionnelle et que je refais une crise de folie, je suis réinterné et là comme l'irresponsabilité pénale n'a pas sauté, je dois revoir à nouveau 2 experts psychiatres pour ressortir en conditionnelle.

Donc là j'ai vu deux experts, et après je devais voir le juge (en fait c'est soit le préfet soit le juge qui décide de la libération). J'ai dit aux experts, en mentant, que je comptais ne plus toucher aux drogues (comme ils savaient que c'était à cause de la drogue que j'avais fait une crise).
Je n'étais pas honnête. 1 des 2 experts psychiatres a capté que je mentais et a mis dans son rapport au juge "le sujet a une forte appétence pour la drogue". C'est le juge qui devait trancher : Je lui ai juré en croisant les doigts que je ne retoucherais plus à la drogue.

Sauf que j'ai recommencé, et j'ai refait une crise de folie, agression verbale, insulte, menaces contre ma mère, qui a appelé l'HP. J'ai été réinterné et ils ont su que c'était à cause de la drogue.

Maintenant je leur redis que je compte ne plus toucher à la drogue, mais vu que je leur ai déjà dit ça la dernière fois, en mentant, et que je n'ai pas honoré ma parole, maintenant ils ne me croient plus, et n'ont plus de raisons de me croire.

Ils m'ont accordé des permissions hors de l'HP, permissions en famille. Au cours d'une permission j'ai repris du speed. Quand je suis rentré a l'HP ils l'ont détecté et m'ont privé de permissions. Maintenant ils m'en réaccordent. J'ai arrêté pendant un moment la drogue, n'ait plus retouché au speed. Ils me controlaient à chaque retour de permissions.

Sauf que j'ai vu que la salvia était indétectable aux tests conventionnels. Du coup j'en ai pris. En plus j'ai vu que la salvia était utilisée par les chamans pour soigner les maladies. Alors je me suis dit que je pouvais guérir ma maladie mentale grâce à la salvia.

J'ai aussi touché au CBD comme j'ai vu que ça soignait la schizophrénie et diminuait le stress et l'anxiété.
Là ils ne me testent plus, mais si ils ont un soupçon ils vont pas hésiter à me retester.

Je voudrais continuer les drogues, j'aime trop ça. Mais ma santé mentale est fragile. Je crains que ce ne soit pas pour moi. Ou alors j'aimerais modérer.

Je pense que je ne suis pas totalement fou, qu'il y a une part de vérité. Mais je vois aussi que je pète un câble régulièrement et que je m'en prends à ceux qui m'aiment. Je ne veux plus que cela arrive.

Pour les drogues je pense que si j'arrive à guérir de ma maladie mentale (grâce au chamanisme, aux guérisseurs, magnétiseurs, rebouteux) et que je mène un mode de vie sain je peux en consommer modérément sans que ça ne pose de problème. Mais il me faudrait un vrai tournant au cours de ma vie pour guérir de ma maladie mentale qui en plus me fait croire que je suis sain d'esprit alors que mes symptomes correspondent mot pour mot aux maladies psychiatriques théorisées.

Bref, je voudrais ne plus être violent, ne plus me faire enfermer en psychiatrie, ne plus me faire lobotomiser et camisoler chimiquement (à cause des médicaments psychiatriques qui sont de vrais poisons), de plus je pense que la psychiatrie est une vaste fumisterie, une institution contre nature et anti-humanité. Je voudrais en être libre, pouvoir consommer de la drogue, que j'apprécie, tout en restant sain d'esprit, et gentil avec ma famille, et ne plus faire de délire, mais guérir de la folie et de la maladie mentale (ou alors avoir une folie saine, joyeuse, gaie).

Voilà voilà, je prends toutes réflexions, remarques et conseils.
Merci d'avoir lu.

Salutations.
-Arodan

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Cypion homme
Nouveau Psycho
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Inscrit le 18 Mar 2022
115 messages
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Salut l'ami,

J'ai beaucoup aimé ton récit et suis passé par toutes les émotions. De la pitié à l'espoir, en passant par la haine du monde psychiatrique...que j'ai indirectement connu.

Répondre à ton poste n'est pas chose aisée. Tu as l'air alerte des conséquences de ta consommation (en plus des amphétamines qui n'améliorent pas les choses côté psychiatrique) mais en même temps tu le dis toi-même, "tu aimes trop ça pour arrêter".
Malheureusement (et j'en ai fais les frais avec un proche), la "maladie mentale" ne se guérit pas. Elle est faite de périodes de rémissions et rechutes, plus ou moins longue. On essaye de profiter des moments de "mieux", de contrôler les risques et d'agir face aux "rechutes".

Triste constat, le contrôle des rechutes passe par des neuroleptiques et des benzodiazépines. Anesthésier le patient pour qu'il ne soit plus un danger pour lui-même et à fortiori pour les autres. Et pour couronner le tout, le patient souffre d'une façon que personne ne peut imaginer. Il n'est pas capable de ressentir des émotions mais sait au fond de lui, comprend qu'il est "différent". Ajouter à cela le mauvais traitement en HP (pas un cas général mais qui arrive souvent) et on fait d'un patient malade un traumatisé.
(Pour préciser, je connais bien le pavillon Euzière de l'hopital psychiatrique La Colombière à Montpellier. Allez voir, les témoignages ne dépeignent pas un tableau exceptionnel).

Ce qui m'a le plus désolé dans ton récit, c'est qu'il n'y a pas eu la moindre considération addictologique dans ton cas. Faire de la psychiatrie oui, mais si ce problème d'amphétamines n'est pas résolu, le risque que tu rechute est extrêmement haut. Et retour à la case départ.

Mais ce qui m'a donné espoir, c'est qu'on sent une force en toi. Une vraie envie de t'en sortir, de chasser ces démons de ton esprit. Et on doit tous te mettre en garde. Salvia, CBD, etc. ne sont pas encore totalement indiqué dans la prise en charge des troubles mentaux. Des études l'indiquent et combien n'en trouvent pas le moindre avantage voir pire.
Au mieux, il ne t'arrive rien, au pire, tu peux rechuter très sévèrement et te mettre en danger avec des conséquences, et je ne te le souhaite pas, peut être fatale.

Je penses sincèrement que pour le moment tu devrais penser à ta stabilisation avant de prendre des psychotropes, surtout des amphétamines. Déjà que c'est proscrit dans beaucoup de cas, ta pathologie est totalement incompatible avec. Ce n'est qu'un conseil, j'espère que tu ne te mettras pas en danger.

Et par rapport à ton dernier paragraphe, je ne suis pas d'accord avec toi. Je comprend ce que tu vis et encore je suis loin de ressentir les mêmes choses que toi, mais la psychiatrie est une science médicale basée sur des milliers d'études et qui fait ses preuves depuis de nombreuses décénies. Ce n'est pas une science exacte, elle n'emploie pas les meilleures substances et d'une façon qui laisserait parfois à désirer mais elle réussit la ou ceux que tu cites (chamanisme, guérisseurs, magnétiseurs, rebouteux, etc.) ont échoués et sont reconnus comme pseudo-sciences. C'est sans aucune critique et en toute objectivité que je te dis cela. Tu es libre de faire ce que tu penses être bon pour toi et si cela peut avoir quelconque effet positif pour toi (en tout cas plus que négatif), c'est bon à prendre.

Je te souhaite sincèrement de faire les meilleurs choix pour ta santé, tant mentale que psychique. Mes conseils ne sont qu'expériences personnelle et sciences médicales, voila pourquoi je n'aimerais pas voir un autre tomber. J'espère que tu as consciences de ce que tu fait. Et même si tu es brouillé avec le milieu médical, l'aide qu'il peut t'apporter n'est pas rien. Tu peux aussi consulter un CSAPA ou tu trouvera des addictologues, des infirmiers(ères), des éducateurs(trices) spécialisé(e)s qui pourront t'aider à modérer voir arrêter ta consommation d'amphétamines et à aller mieux. En tout cas, c'est un choix que je recommanderais personnellement à tous.

Je te souhaite sincèrement le meilleur et de réaliser tes objectifs, ambitieux certes, mais dont on ne peut rêver mieux pour toi.

Prends soin de toi l'ami,

Cyp'

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Kalei homme
Psycho junior
France
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Inscrit le 25 Jan 2024
216 messages
Salut .
Je n’ai pas eut autant de problèmes que toi mais mes troubles à l’époque où ils n’étaient pas soignés m’on traumatisé et un en particulier m’a handicaper gravement pendant des années où je suis rester quasi tout le temps enfermer chez moi à souffrir .

Aujourd’hui je me sens « guéri » grâce au traitement que je suis . J’ai la chance qu’il fonctionne parfaitement chez moi.
Par contre j’ai du faire une croix sur les amphétamines , le shit etc. En gros j’ai arrêter à peut prêt tout sauf deux drogues que je consomme toujours : came et keta .

Je ne te conseil pas de prendre de la came ou quoi . Mais plutôt de peser le pour et le contre avec tes consos.
Perso arrêter quasi toutes les drogues n’a pas été difficile dans la démarche puisqu’elle engendraient tellement de souffrance chez moi à cause d’un trouble en particulier que j’ai pas eut le choix que d’arrêter en fait .
Par contre psychologiquement ça été très dure . Je crois que faire une sorte de deuil m’a pris au moins 10ans.

Bref je comprend tes envies de Conso , mais valent t’elles le coup?
Je te dis ça sans jugement et tu es seul à pouvoir répondre à cette question.
Amicalement .

Manuel göttsching / e2-e4 (1981)
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