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Ne pouvez-vous pas simplement dire que vous devez sortir et fumer sans pour autant le faire ? Par exemple, est-ce que quelqu'un vient vérifier que tout le monde fume ? Et les pauses cigarette sont-elles toujours d’actualité ?
Tu parles de quoi ?
Pour nous ton message reste incompréhensible.
Pas de situation, de lieu, de pays, de temporalité. Et pas de rapport entre la question dans le titre et dans le post ?
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Xanax-Kun a écrit
Personnellement, je ne considère pas ça comme de la "toxicomanie" tant que l'utilisateur sait faire usage de sa prod (weed ou autre) de façon responsable et avisée. Mais je n'aime pas trop cet adjectif dans tous les cas (toxico), c'est très péjoratif et dans le jugement..Car sinon les gens addicts au sucre, café etc... sont aussi "toxico".
Dépendant/e serait plus adapté, je pense.
Je n'ai pas compris le lien avec les autres questions.
C’est quoi un usage « responsable et avisé » ?
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Stelli a écrit
C’est quoi un usage « responsable et avisé » ?
Un usage dans lequel l'on connait le produit que l'on souhaite consommer (pas la qualité, ça, c'est autre chose), sa posologie pour en tirer les effets désirés, ainsi que les effets qu'il peut procurer, aussi bien positif que négatifs.
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Stelli a écrit
Ce qui me gêne c’est qu’un « usage responsable » suppose qu’il existe des usages irresponsables, et je trouve ça stigmatisant.
Juste un exemple, à mon avis d'un usage qu'on pourrait qualifier "d'irresponsable" : prendre le volant étant sur le pic des effets d'une substance ?
Quel usage ? "responsable", ou "irresponsable" ? Dommages pour soi même ? Dommages pour autrui ? (parce que ça existe..)
Ou simple conso dans un cadre tranquillou, avec dosages "maîtrisés" ...
La réflexion s'autorise, malgré tout, non ?
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Xanax-Kun a écrit
Personnellement, je ne considère pas ça comme de la "toxicomanie" tant que l'utilisateur sait faire usage de sa prod (weed ou autre) [...]
C'est une vision personnelle. Je ne me permettrais jamais de stigmatiser des utilisateurs, je pensais que mon message était transparent dessus. Désolée si cela à ete mal interprété.
Dernière modification par Xanax-Kun (25 février 2024 à 11:59)
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D'ailleurs, pourquoi ne catégorise t'on pas les fumeurs de cigarettes comme étant toxicomanes alors que le sens premier du mot prend tout son sens dans la définition même du mot à savoir : Toxique.
Si l'on remplace toxicomane par addict ou dependant c'est le cas. La moitie environ des fumeurs desirent arreter à un moment ou à un autre mais n'y arrivent pas (ils sont donc dependants ou addicts) et la moitie de ceux qui fument pendant des decennies ont une vie raccourcie par le tabac (environ 7 ans de moins).
La plupart des "drogues" ont moins de potentiel addictif.
https://www.santemagazine.fr/sante/addi … ves-867580
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (25 février 2024 à 13:41)
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prescripteur a écrit
Par rapport à ce débat, je pense que c'est les pratiques qu'on veut changer avant tout.
En soi, changer les mots ne change pas tout, évidemment. C'est les choses que nous voulons changer. Des mots moins durs, ça déculpabilise un peu, c'est déjà ça, mais ça ne suffit pas.
Mais les bons mots, ça aide à orienter la pensée et l'action dans de meilleures directions. Le bien-dire est une boussole précieuse pour ne pas se perdre dans le réel. Et pour "faire savoir" nos désirs politiques. Et c'est ça qui change tout.
A mal nommer les choses, on ajoute au malheur du monde.
Pour parer d'avance à l'objection, Albert Camus n'a pas exactement dit ça, lui il parlait des "objets". Mais ça me semble généralisable à toutes choses. Par contre, il a bel et bien écrit :
La logique du révolté est... de s'efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel.
Pour décrire ce que je défends, je trouve que "réduction des risques", c'est plus clair que "prévention" et "responsabilité".
C.S a écrit
C'est un peu le même problème que la "prévention" dans l'autre fil, où tu disais que "chacun possède sa libre interprétation de l'expression".
Dans Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll pose le problème du langage en ces termes :
« Quand j’utilise un mot, dit Humpty Dumpty avec un certain mépris, il signifie exactement ce que j’ai décidé qu’il signifie, ni plus, ni moins. »
« La question, répond Alice, est de savoir si on peut donner autant de sens différents à un mot – c’est tout. »
« La question, réplique Humpty Dumpty, est de savoir qui est le maître – c’est tout. »
Je trouve que Humpty Dumpty a raison quand il dit que la question est de savoir qui est le maître. Mais est-ce que c'est bien lui ?
Est-ce que nous sommes vraiment les maîtres du sens des mots que nous employons ?
Et est-ce que nous sommes maîtres du sens des mots qui nous sont adressés ?
Est-ce que nous sommes maîtres du sens des mots utilisés pour parler de nous ?
Perso, je réponds un non catégorique aux trois questions. Parce que les mots, ils étaient là avant moi, c'est pas moi qui les ai faits. C'est même plutôt l'inverse...
Le révolté que je suis choisit ses mots, mais je ne peux pas en choisir le sens. Le sens, je ne peux que l'imaginer à partir de ce qu'on me dit. Et pour me dire le sens d'un mot, on en utilise d'autres, qui eux-mêmes ont un sens qui s’appuie sur d'autres mots, etc. D'où ça vient le sens ? Je crois que la question restera à jamais sans réponse... En tout cas, je ne peux que m'efforcer de bien l'entendre, pour bien le dire.
Pour moi "prévention" et "responsabilité", ce sont les mots d'un discours du maître.
Ce que j'y entends, c'est le champ lexical du préfet.
Perso, je crois que pour qualifier notre action et nos valeurs, on peut trouver mieux.
Felis a écrit
pour moi, "usage responsable" signifie que quelqu'un ne se fait pas de mal à lui-même et aux autres par sa consommation.
Et quand l'usage est le symptôme d'une souffrance psychique ? Est-on responsable de ses symptômes ?
Selon ta définition, j'ai eu un usage tout à fait irresponsable de certaines substances, car je me mettais en danger.
Selon moi, j'ai fait ce que j'ai pu. J'ai fait de mon mieux dans l'état où j'étais.
Je ne pouvais pas faire autrement, je n'avais pas le choix. La notion de libre arbitre est toute relative.
Heureux soient ceux qui n'ont jamais expérimenté l'impuissance de la volonté.
Quand on me disait que j'étais irresponsable, je ne me sentais pas respecté.
Ca sonnait comme une condamnation, et c'en était bien une. Ca a servi de justification à des pratiques qui ressemblaient plus à une punition qu'à des soins : privation de liberté sans recours possible, et sevrage brutal forcé, qui a mis ma vie et ma santé en danger bien plus sûrement que ma consommation elle-même (qui n'était pas anodine, je ne le nie pas).
Pour moi, avant d'être responsable ou irresponsable, on fait surtout comme on peut.
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (25 février 2024 à 15:37)
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prescripteur a écrit
Le "sens" d'un mot est l'ensemble des significations qui s'attachent à ce mot. Derriere le teme "toxicomane" , qui est d'ailleurs ancien, il y a chez la plupart des personnes un ensemble de significations negatives qui n'ont rien à voir avec la grande majorité des PUD. C'est pourquoi ce dernier terme est absolument preferable. Car les significations qu'il evoque sont positives ou en tous cas moins negatives.
Un debat recent sur l'emploi des mots a mis ce probleme en avant, certains arguant que nommer autrement ne change rien au probleme.
Ce qui me parait faux. La repression de termes injurieux a permis de promouvoir certains usages (noir, homosexuel, femme, non voyant par exemple) moins chargés de significations negatives, dans le debat public. Et de changer la vision du public.
Pour dependant et addict, l'OMS a un moment favorise le terme "dependant" , ce qui partait peut etre de bonnes intentions (addict etant un terme assez negatif) mais a semé la confusion. Car, par exemple, un patient traité aux opiacés devient dépendant (physiquement) car il doit se sevrer progressivement, mais sans etre addict.
Je crois donc que le terme addict est preferable mais peut etre un autre terme serait il preferable.D'ailleurs, pourquoi ne catégorise t'on pas les fumeurs de cigarettes comme étant toxicomanes alors que le sens premier du mot prend tout son sens dans la définition même du mot à savoir : Toxique.
Si l'on remplace toxicomane par addict ou dependant c'est le cas. La moitie environ des fumeurs desirent arreter à un moment ou à un autre mais n'y arrivent pas (ils sont donc dependants ou addicts) et la moitie de ceux qui fument pendant des decennies ont une vie raccourcie par le tabac (environ 7 ans de moins).
La plupart des "drogues" ont moins de potentiel addictif.
https://www.santemagazine.fr/sante/addi … ves-867580
Amicalement
C'est juste ce que j'ai dis, en fait.
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Pesteux a écrit
Bonjour
Selon ta définition, j'ai eu un usage tout à fait irresponsable de certaines substances, car je me mettais en danger.
Selon moi, j'ai fait ce que j'ai pu. J'ai fait de mon mieux dans l'état où j'étais.
Si c'était la meilleure solution dans cette situation, ce n'était en aucun cas irresponsable.
Si l'alternative à la consommation d'héroïne est, par exemple, le suicide, alors la consommation d'héroïne est une meilleure solution et n'est en aucun cas irresponsable.
Mais si quelqu'un jette des seringues sales dans la rue, il agit de manière irresponsable et nuit non seulement aux passants non concernés, mais aussi à nous tous, les consommateurs.
Ou encore : peu importe comment je me suis sentie, je ne pourrais jamais voler le sac d'une vieille femme, alors je décide de faire le trottoir avant de faire ça (et oui, j'ai été prostituée).
Quand j'ai pris de la méthamphétamine sans même y penser, c'était irresponsable, pour moi et pour ma famille. Je n'avais aucune raison de le faire et ça ne m'a pas du tout aidé, au contraire, ça m'a fait du mal et ça a fait du mal aux autres.
Je n'avais aucune raison de le faire, je voulais juste faire partie d'un groupe où c'était à la mode.
Plus tard, quand j'ai pris de l'héroïne, c'était pour d'autres raisons, j'étais dépressif. Et oui, j'ai essayé de minimiser les dégâts : consommation par voie nasale, plus tard substitution.
Je ne peux parler que pour moi, mais avant de vraiment tomber et de végéter dans la rue, je préfère aller volontairement en clinique. Et oui, j'ai discuté avec mon frère que dans le cas où je ne serais plus saine d'esprit (que ce soit à cause de la drogue ou si je fais une rechute d'anorexie), il m'internerait. Je fais confiance à 100% à mon frère et je sais qu'il n'abusera jamais de cette autorisation.
Ma maman est âgée et je sais que si je tombe, si je me retrouve à la rue, cela peut la mettre dans la tombe. Je ne dois pas être égoïste, j'ai des gens dont je suis responsable.
Le mari de ma cousine s'est suicidé.
Je vois ce que cela a fait à sa famille.
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Salut Felis
Merci pour ton message. Je suis allé lire tes autres posts, et j'ai été touché par ton parcours torturé.
Felis a écrit
Quand j'ai pris de la méthamphétamine sans même y penser, c'était irresponsable, pour moi et pour ma famille. Je n'avais aucune raison de le faire et ça ne m'a pas du tout aidé, au contraire, ça m'a fait du mal et ça a fait du mal aux autres.
Je comprends que tu aies des regrets puisque tu le vis comme un échec, qui ne t'a pas aidé, et qui a fait du mal aux autres.
Mais avais-tu vraiment le choix ? Perso, je ne le crois pas une seconde. On aime bien penser qu'on choisit, mais c'est souvent une illusion.
Tu dis que ça t'a fait du mal, et je veux bien te croire, je vois bien ce que tu veux dire. Mais puisque c'est fait, et que tu ne peux pas revenir en arrière, à quoi te sert la culpabilité que je lis dans tes messages ? Pour moi, il faut considérer le mal que ça t'a fait comme le prix que tu as payé. Et je veux t'inviter à regarder du côté des bénéfices que tu en as obtenus. Car ils existent, j'en suis persuadé, même si tu n'as pas l'impression d'avoir fait une bonne affaire.
Pour moi, le mot "responsable" fait référence à la "réponse". Ca s'entend quand on le prononce, et ça se retrouve dans son étymologie. Etre responsable, c'est pouvoir répondre de ses actes.
Dans mon esprit, ça n'a rien à voir avec le fait de nuire aux autres ou non. Etre "responsable" ou bien "irresponsable", ça ne dit rien sur le bien ou le mal. Ca n'est pas une question de morale. Ce n'est pas "mal" de ne pas pouvoir répondre de ce qui nous anime, mais par contre, c'est très fâcheux pour le bien-être et pour l'équilibre psychique : quand on ne peut plus répondre de rien, c'est angoissant, et ça conduit souvent au passage à l'acte. C'est toujours mieux de pouvoir répondre de ses actes, mais quand on ne peut pas, on ne peut pas !
Je pense que la responsabilité n'a rien à voir avec la culpabilité, et qu'on confond bien trop souvent les deux.
Felis a écrit
Je n'avais aucune raison de le faire, je voulais juste faire partie d'un groupe où c'était à la mode.
Je me permets d'attirer ton attention sur le paradoxe de cette phrase. Tu dis que tu n'avais pas de raison, et une virgule après, tu nous donnes la raison Mon psy est mort de rire quand je lui en sors des comme celle là N'y vois aucune moquerie, on en est tous là, et ça m'arrive encore régulièrement.
Ce que tu nous racontes dans ton message de présentation suggère que tu as utilisé la Meth pour t'intégrer dans un groupe, dans l'espoir de vaincre tes phobies sociales.
Ici, tu te dévalorises en réduisant ça à un vulgaire effet de mode.
Pour moi, tu répond très bien de ce que tu as fait, mais tu refuses de l'entendre tellement tu es mortes de culpabilité.
Des phobies sociales, c'est quand même pas rien, j'en sais quelque chose ! Encore une fois, avais-tu vraiment le choix ? Pour moi, ça n'est pas parce que tu fais un constat d'échec à la fin que tu pouvais l'éviter pour autant. La responsabilité ne se situe pas dans le fait de faire ou de ne pas faire, mais dans le fait de répondre de ce qu'on fait.
Face à la souffrance psychique, on ne peut que tâtonner à l'aveugle et buter contre des obstacles, jusqu'à trouver une issue de sortie au labyrinthe de nos douleurs. Souvent, on se trompe, on trébuche, et il arrive qu'on tombe... Et si on tombe de haut, on peut parfois se faire très mal ! On est pourtant bien obligé d'en passer par là...
C'est comme pour apprendre à faire du vélo. Certains y arrivent du premier coup, alors que pour d'autres ça sera plus difficile. Mais personne ne peut pas apprendre si on lui interdit de tomber. Pour moi, on doit aider ceux qui tombent à se relever, et non les accabler en leur rappelant leur responsabilité.
Pour moi, il n'y a rien de honteux dans ta tentative : s'intégrer dans un groupe qui t'attire est un désir tout ce qu'il y a de plus légitime, d'honorable et de sain. Ce que tu as fait n'était pas idiot du tout. Même si tu considères que c'était raté, même si c'est allé beaucoup trop loin, ça fait partie de ton histoire et ça construit la personne que tu es aujourd'hui, tout comme celle que tu seras demain.
Ce que tu qualifies sévèrement "d'irresponsable" me semble surtout le reflet de ta culpabilité. Et ça me chagrine de lire ça, parce selon moi la culpabilité n'aide pas à se construire à partir de son expérience, elle conduit surtout au déni de notre savoir sur nous même.
Ta phrase, ainsi que ton message de présentation, m'incitent à penser que tu n'as pas été aussi "irresponsable" que tu veux bien le croire.
Felis a écrit
Si c'était la meilleure solution dans cette situation, ce n'était en aucun cas irresponsable.
Pourquoi ne pas t'accorder pour toi-même la bienveillance dont tu fais preuve envers moi ? Tu le mérites bien toi aussi !
Felis a écrit
Ma maman est âgée et je sais que si je tombe, si je me retrouve à la rue, cela peut la mettre dans la tombe. Je ne dois pas être égoïste, j'ai des gens dont je suis responsable.
Je tombe, tu tombes, elle tombe, ça ne veut pas dire que tu la mets dans la tombe ! Quoi qu'il se passe, tu ne peux pas répondre à sa place, tu ne peux pas être responsable des autres. Ce que TU vis TOI peut l'angoisser ELLE, ça ne te rend pas responsable de SES angoisses pour autant. A chacun sa croix, la tienne semble déjà bien assez lourde pour que tu t'infliges le poids de celle des autres, même lorsque tu les aimes.
Ca ne veut pas dire qu'il faut laisser tomber, mais qu'à mon avis ça ne t'aidera pas de lire ta chute comme "égoïste", et de culpabiliser de l'angoisse que ta souffrance peut provoquer pour ta maman.
Felis a écrit
Le mari de ma cousine s'est suicidé.
Je vois ce que cela a fait à sa famille.
Même remarque. Est-il responsable de son geste ? Est-il responsable de la souffrance de sa famille ? Il n'est plus là pour en répondre malheureusement. Mais je ne pense pas qu'on puisse être coupable de ses symptômes. On peut en répondre ou non selon notre état psychique. Mais accuser les personnes d'irresponsabilité n'aide pas, même lorsqu'on parle de soi-même.
Et dire qu'on ne qualifie pas la personne d'irresponsable, mais seulement son comportement, ça me parait se cacher derrière son petit doigt. Au contraire, je pense que quand on dit de quelqu'un qu'il est irresponsable, on l'assimile entièrement à son comportement. La souffrance psychique n'a rien à voir avec l'égoïsme. Et je suis persuadé qu'au fond de toi, tu en sais quelque chose. Je t'invite à oser prendre ce savoir sur toi au sérieux !
Dans mon expérience du travail sur moi-même en psychothérapie, j'ai remarqué que plus je devenais capable de répondre de ma souffrance sans tomber dans culpabilité ni me sentir responsable des angoisses qu'elle a pu susciter pour les autres, plus je devenais capable de tenir compte de l'angoisse des autres et d'être bienveillant à leur égard. Mais pour cela, j'ai dû trouver quelqu'un qui s'intéressait vraiment à ce que je racontais, sans me renvoyer en permanence à mes responsabilités ni à l'angoisse que je suscitais pour ma famille.
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (26 février 2024 à 17:01)
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Felis a écrit
Mais si quelqu'un jette des seringues sales dans la rue, il agit de manière irresponsable et nuit non seulement aux passants non concernés, mais aussi à nous tous, les consommateurs.
Salut,
Juste pour dire que certaines personnes se retrouvent à IV dans l'espace publique car, entre autre, il n'y a pas de salles de conso, ni de meilleur endroit.
Et entre deux voitures les agressions (verbales comme physiques) sont monnaie courante. Et meme quand il n'y a pas d'agression, il y a tout intérêt à quitter l'endroit au plus vite. C'est pourquoi des siringues à mon avis se retrouvent à terre !!
Avant de s'en prendre aux comportement irresponsables individuels (ex laisser des siringues) il serait opportun de questionner des politiques publiques qui refusent non seulement des salles de conso, mais également des politiques du logement qui éviteraient à des personnes d'être à la rue (pour consommer ou vivre).
Bref, je pense que la culpabilisation individuelle est une arme facile pour ne pas s'attaquer à des problèmes structurels.
Après bien sûr, il y a plein de personnes même en situations précaires qui veillent à ne pas laisser de déchets...mais quand la société entière nous traite de déchets, c'est rudement dur de garder l'envie de leur jeter à la gueule pour moi !
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Pesteux a écrit
[
Des phobies sociales, c'est quand même pas rien, j'en sais quelque chose ! Encore une fois, avais-tu vraiment le choix ?[/justify]
oui, à l'époque, j'avais un autre choix.
Je pouvais continuer à étudier, devenir bibliothécaire et suivre une psychothérapie en même temps. Après tout, je ne vivais pas dans la pampa et j'aurais très vite trouvé un thérapeute grâce à ma mère. Seulement, je ne voulais pas
La phobie sociale n'explique pas tout.
J'ai simplement pris un plaisir fou à faire partie des gens cools et à me moquer de la vie bien rangée. J'aurais pu agir autrement, mais je ne le voulais pas. Et plus tard, je ne pouvais vraiment pas faire autrement, parce que j'avais besoin de méthamphétamine et que j'étais absolument sans force autrement.
C'est le prix que j'ai payé par la suite. Il m'a fallu beaucoup de temps pour me remettre sur pied, pas seulement sur le plan psychique, mais aussi sur le plan professionnel.
Les erreurs sont faites pour être commises, mais je sais simplement que j'ai eu 1000 anges gardiens et que l'issue aurait pu être très différente pour moi, avec des conséquences à vie qui auraient ruiné ma vie, et qu'en plus de la phobie sociale (qui a presque disparu), j'aurais pu avoir des séquelles psychologiques de la prison ou de l'hépatite C.
Et non, je ne suis pas d'accord avec l'idée que chacun n'est responsable que de lui-même. Si j'aime quelqu'un, j'assume une partie de la responsabilité pour cette personne, et elle assume une partie de la responsabilité pour moi. C'est ainsi que je conçois une famille ou une relation, et non un groupe d'individus isolés qui se retrouvent à table et partagent le même lit. Pour moi, c'est une idée effrayante : je n'en ai rien à faire de tout le monde, je ne suis rien pour personne.
De la même manière, je suis responsable de mon corps, tout simplement par amour de soi, je n'ai pas de deuxième corps dans le placard. Je ne veux forcer personne à le faire, mais ce n'est pas pour rien que nous parlons de minimiser les risques, si le corps est détruit, la vie n'est vraiment pas si amusante. Malheureusement, on ne comprend la valeur de la santé physique que trop tard, quand on s'est endommagé au point d'en ressentir les conséquences.
Et non, je ne parle pas seulement de la consommation de substances, mais aussi de la boulimie, de l'anorexie, de la boulimie ou de la pratique excessive d'un sport.
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cependant a écrit
Et entre deux voitures les agressions (verbales comme physiques) sont monnaie courante. Et meme quand il n'y a pas d'agression, il y a tout intérêt à quitter l'endroit au plus vite. C'est pourquoi des siringues à mon avis se retrouvent à terre !!
Avant de s'en prendre aux comportement irresponsables individuels (ex laisser des siringues) il serait opportun de questionner des politiques publiques qui refusent non seulement des salles de conso, mais également des politiques du logement qui éviteraient à des personnes d'être à la rue (pour consommer ou vivre).
Bref, je pense que la culpabilisation individuelle est une arme facile pour ne pas s'attaquer à des problèmes structurels.
Après bien sûr, il y a plein de personnes même en situations précaires qui veillent à ne pas laisser de déchets...mais quand la société entière nous traite de déchets, c'est rudement dur de garder l'envie de leur jeter à la gueule pour moi !
Le seul problème, c'est que les responsables, c'est-à-dire les personnes responsables de la pénurie de logements et du manque de salles de consommation, se fichent absolument de savoir si les seringues traînent dans la rue ou non. Ils vivent dans leurs quartiers de riches.
Cela touche d'autres personnes, des gens simples, qui vivent dans des quartiers pauvres, ce sont leurs enfants qui marchent alors souvent sur une seringue. Ils descendent alors dans la rue pour protester et exiger toujours plus de police. Une fois de plus, les pauvres se battent contre les pauvres.Je ne veux pas non plus marcher sur une seringue en été, même si je sais que cela ne me transmettra pas le VIH.
Ce n'est pas si difficile de jeter une vieille seringue à la poubelle.
Je connais des sans-abri qui gardent leur lieu de couchage propre par pur respect pour eux-mêmes.
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Felis a écrit
Le seul problème, c'est que les responsables, c'est-à-dire les personnes responsables de la pénurie de logements et du manque de salles de consommation, se fichent absolument de savoir si les seringues traînent dans la rue ou non. Ils vivent dans leurs quartiers de riches.
Cela touche d'autres personnes, des gens simples, qui vivent dans des quartiers pauvres, ce sont leurs enfants qui marchent alors souvent sur une seringue. Ils descendent alors dans la rue pour protester et exiger toujours plus de police. Une fois de plus, les pauvres se battent contre les pauvres.Je ne veux pas non plus marcher sur une seringue en été, même si je sais que cela ne me transmettra pas le VIH.
Ce n'est pas si difficile de jeter une vieille seringue à la poubelle.
Je connais des sans-abri qui gardent leur lieu de couchage propre par pur respect pour eux-mêmes.
Je suis d'accord...et une raison de plus pour ne pas diviser les gens entre ceux qui auraient des comportements/conso responsables vs irresponsables...car le problème n'est pas là !
Et bien entendu il y a plein de personnes qui veillent à jeter les siringues mais ça m'est arrivé aussi d voir des flics embrouiller des gens car ils avaient sur eux des siringues sales en disant que c'était une arme et ils voulaient les tuer (alors que juste ils voulaient que ça ne traine pas les trottoirs justement).
Je ne de responsabilise personne et au contraire je suis grave pour reconnaître le pouvoir d'agir des gens (et des pud encore plus), mais ce pouvoir d'agir est limité mais des conditions structurelles, contre qui ça fait sens pour moi de mener une lutte collective !
Du genre...on est libres dans un enclos de plus en plus restreint
Je suis pour le faire Peter cet enclos. Après c'est ma vision, mais se battre contre des visions hygiénistes et des hiérarchies entre les personnes qui feraient des bons/mauvais usages je pense ça fait partie de l'ouverture nécessaire de l'enclos.
C'est pour quoi, sans minimiser la responsabilité de chacun.e et au contraire même la reconnaitre quand on la nie (genre dans les stratégies de rdr justement), me semble important de ne pas tomber dans les visions qui nourrissent les stéréotypes et les préjugés au fondement de la stigmatisation des "tox"
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Salut Felis !
Pardonne-moi si je t'ai un peu agacé, je me sens un peu lourdaud. Ca m'intéresse ton témoignage, parce que j'ai des conceptions tellement éloignées des tiennes, que du coup, je n'arrive pas à bien le comprendre. Ta logique m'interpelle ! J'aimerai bien que tu m'expliques encore, pour apprendre à tenir compte de ton point de vue.
Felis a écrit
Je pouvais continuer à étudier, devenir bibliothécaire et suivre une psychothérapie en même temps. Après tout, je ne vivais pas dans la pampa et j'aurais très vite trouvé un thérapeute grâce à ma mère. Seulement, je ne voulais pas
Mais alors, ça veut dire que tu regrettes de ne pas avoir fait ce que tu ne voulais pas faire à ce moment-là de ta vie ?
Tu dirais quoi ? Tu aurais pu si tu avais bien voulu vouloir ce que tu ne voulais pas ? Ou bien, tu aurais bien voulu vouloir ce que tu ne voulais pas si tu avais pu ? Ou encore autre chose ?
Felis a écrit
La phobie sociale n'explique pas tout.
J'ai simplement pris un plaisir fou à faire partie des gens cools et à me moquer de la vie bien rangée. J'aurais pu agir autrement, mais je ne le voulais pas. Et plus tard, je ne pouvais vraiment pas faire autrement, parce que j'avais besoin de méthamphétamine et que j'étais absolument sans force autrement.
Est-ce que tu veux dire que ce "plaisir fou" dont tu parles, il n'avait aucun effet hypnotique sur toi, rien d'un peu irrésistible ? Que ce n’est pas ça du tout qui t'a fait perdre le contrôle au début ? Ou bien, que tu n'as pas perdu le contrôle du tout au début ? (je parle bien du début, pas du "plus tard", quand tu "ne pouvais vraiment pas faire autrement").
Est-ce que cette partie qui n'est pas expliquée par la phobie sociale (le "pas tout"), ça n'est pas ce "plaisir fou" ?
Ou bien est-ce que tu veux dire que pour toi, il n'y a aucun lien à faire entre la "phobie sociale" et le "plaisir fou à faire partie des gens cools" ? Bien sûr, en te lisant, j'ai envie de faire le lien, mais c'est dans ma tête ça. J'aimerais vraiment bien comprendre mieux ce que tu en penses toi.
Felis a écrit
Et non, je ne suis pas d'accord avec l'idée que chacun n'est responsable que de lui-même. Si j'aime quelqu'un, j'assume une partie de la responsabilité pour cette personne, et elle assume une partie de la responsabilité pour moi. C'est ainsi que je conçois une famille ou une relation, et non un groupe d'individus isolés qui se retrouvent à table et partagent le même lit. Pour moi, c'est une idée effrayante : je n'en ai rien à faire de tout le monde, je ne suis rien pour personne.
Là par contre, je ne suis pas du tout d'accord avec toi. Je ne suis pas responsable des autres, et je ne veux pas que quiconque soit responsable de moi, même en partie, même un tout petit peu. J'ai pas besoin de me sentir responsable des autres pour en avoir quelque chose à faire de leur bien être ! Je ne m'en fous pas du tout des autres, je crois fermement au lien social, c'est primordial pour moi. Et c'est pour ça que je déteste le rapport social de responsabilité, que je conçois comme un rapport domination.
Pour moi, le rapport de responsabilité, c'est le pire rapport de domination qui soit, car il se fait "pour le bien" des autres. Quand on rationalise la contrainte (objective ou subjective) de cette façon, il n'y a plus aucune limite, car les violences sont commises en toute bonne conscience.
Si un proche prend des risques et que je me fais du souci pour lui, j'essaierais de faire naître en lui le désir de s'y prendre autrement. Mais je ne me sentirais pas responsable, car ça m'autoriserait à décider pour lui, à faire pression, ou à insister trop. Pour moi, seul le désir de la personne peut la conduire à prendre soin d'elle, et on ne peut pas désirer pour les autres.
J'essaye de tenir compte des personnes que j'aime, de leurs besoins, de leurs angoisses, et de leur désir. Je n'y arrive pas toujours, mais je fais de mon mieux. Par contre, je m'interdis de décider pour eux, de faire pression, ou de répondre de leurs actes et de leur propos à leur place. Pour ne pas être étouffant. C'est pas toujours facile, et parfois je dérape.
Je me l'interdis parce que, si je vois une personne à qui je tiens qui fait quelque chose que je trouve dangereux pour elle, je suis comme tout le monde, ça va m'angoisser. Et du coup, je vais avoir envie de l'empêcher ou de faire pression, pour ne plus être angoissé. Mais en fait, ça calme mon angoisse à moi, pas celle de l'autre. Ca ne résout rien pour l'autre. Je pense que quand on fait ça, on ne tient plus du tout compte de l'autre, on le fait pour soi. Je trouve ça très violent, et très égoïste. Mais on n'a pas toujours le choix, l'angoisse peut être trop forte pour parvenir à y résister. Ca peut être compulsif, comme un craving. Pour moi, ce sentiment d'être responsable de l'autre, c'est quelque chose auquel il faut résister.
Pour moi, c'est considérer l'autre en tant que "chose pour calmer son angoisse". Et perso, c'est ça que je trouve effrayant.
Pour moi, c'est ce qui se passe pour les sevrages forcés, les hospitalisations sous contrainte, les injonctions thérapeutiques, les refus de soin, ou dans les familles quand l'un fait pression pour faire changer la conso de l'autre. C'est un genre de mise sous tutelle de l'autre, soi-disant pour son bien. C'est le principe même de la prohibition.
Car la prohibition n'est pas proportionnelle aux dangers objectifs des drogues, mais à l'angoisse collective qu'elles suscitent.
C'est un simple constat, que chacun sur le forum aura remarqué.
Felis a écrit
de la même manière, je suis responsable de mon corps, tout simplement par amour de soi, je n'ai pas de deuxième corps dans le placard. Je ne veux forcer personne à le faire, mais ce n'est pas pour rien que nous parlons de minimiser les risques, si le corps est détruit, la vie n'est vraiment pas si amusante. Malheureusement, on ne comprend la valeur de la santé physique que trop tard, quand on s'est endommagé au point d'en ressentir les conséquences.
Et non, je ne parle pas seulement de la consommation de substances, mais aussi de la boulimie, de l'anorexie, de la boulimie ou de la pratique excessive d'un sport.
Etre responsable de son corps, je ne comprends pas bien ce que ça veut dire. Si mon corps déconne, j'en suis pas forcément responsable. Je ne suis pas responsable de ma myopie ou de mon zona par exemple. Ou alors, tu veux juste dire que ton corps te le fera payer si tu ne fais pas attention ? Mais c'est plus vraiment le même sens de la "responsabilité" que celui que tu évoquais avant. J'ai l'impression que je n'arrive pas à bien saisir ce que tu veux exprimer.
Perso, je désire prendre soin de mon corps, c'est pour ça que je veux minimiser les risques.
Par contre, les risques, c'est moi qui les prends, personne d'autre que moi n'en est responsable. Mon corps, c'est mon problème, et je revendique le droit d'en user et d'en abuser.
Sinon, tu penses vraiment que la boulimie ou l'anorexie, c'est parce que les gens n'ont pas compris la valeur de la santé physique ? Pourtant, tout le monde leur explique à longueur de temps...
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (03 mars 2024 à 13:37)
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Pesteux a écrit
Ou alors, tu veux juste dire que ton corps te le fera payer si tu ne fais pas attention ? Mais c'est plus vraiment le même sens de la "responsabilité" que celui que tu évoquais avant. J'ai l'impression que je n'arrive pas à bien saisir ce que tu veux exprimer.
Bien sûr que oui.
Je ne suis pas responsable de ce que la nature m'a donné, comme par exemple la miopie (j'en ai aussi d'ailleurs).
Mais je suis responsable - de moi-même, pas de la société - de la manière dont je gère mon corps. Pour en rester à Miopie, je porte des lentilles de contact et je dois veiller à les utiliser avec soin. Sinon, il peut y avoir une inflammation et je vais m'en vouloir énormément.
Pesteux a écrit
Ou bien est-ce que tu veux dire que pour toi, il n'y a aucun lien à faire entre la "phobie sociale" et le "plaisir fou à faire partie des gens cools" ? Bien sûr, en te lisant, j'ai envie de faire le lien, mais c'est dans ma tête ça. J'aimerais vraiment bien comprendre mieux ce que tu en penses toi
Pas vraiment.
Et si c'est le cas, ce n'est pas à cause de la phobie sociale, mais parce que j'ai été harcelé à l'école. Je voulais montrer : "Regarde, maintenant je suis la plus cool, je sors avec le gars le plus cool et je traîne avec les gens les plus cool".
Et c'était stupide, car je pouvais le montrer d'une toute autre manière, sans me mettre en danger. De temps en temps, je me rendais compte moi-même que le voyage prenait une mauvaise direction, mais je pensais que je pouvais me freiner à temps.
De plus, ma phobie sociale n'était pas si prononcée, j'étais viable et le métier de "bibliothécaire" est en fait idéal pour les sociophobes. Bien sûr, à l'époque, je voulais faire autre chose, je voulais être créative, mais il y avait un problème : je ne suis pas douée. Et je suis donc restée une fille qui se couche avec des musiciens.
J'aurais pu tranquillement suivre une thérapie et évoluer par petites touches, mais au lieu de cela, j'ai failli sombrer dans la psychose. Rien ne s'est amélioré, au contraire : j'ai eu de nouveaux problèmes, la recherche de thérapeutes appropriés est devenue pénible (tout le monde n'accepte pas une patiente qui a un problème de dépendance) et mon frère a dû me faire sortir de prison (payer une amende). ai encore eu une chance inouïe de ne pas me faire prendre avec des choses sérieuses, sinon mon tapis roulant professionnel actuel serait impossible.
En ce qui concerne la responsabilité de l'autre, je maintiens mon opinion et tu as la tienne. Je ne te connais pas et je ne connais pas tes antécédents, peut-être as-tu eu de mauvaises expériences avec des proches qui t'ont forcé à faire quelque chose.
Dans mon cas, ce n'était pas le cas.
J'ai certes été hospitalisée par ma famille, mais cela m'a sauvé la vie. J'étais très mal nourrie, j'avais une double pneumonie, mais comme les anorexiques se voient différemment, j'ai manqué de lucidité. Je serais morte à l'heure actuelle.
Je suis borderline et il m'arrive de faire des choses déraisonnables que je regrette ensuite, car je me laisse guider par mes émotions. Et je suis désormais reconnaissante quand quelqu'un me freine.
Je suis donc également reconnaissant au forum de m'avoir aidé hier et de m'avoir permis de freiner ma panique. Dans mon état d'esprit de fin de vie, j'étais à deux doigts de me procurer du crack.
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Salut Felis !
Felis a écrit
Je suis donc également reconnaissant au forum de m'avoir aidé hier et de m'avoir permis de freiner ma panique. Dans mon état d'esprit de fin de vie, j'étais à deux doigts de me procurer du crack.
T'as l'air d'avoir vécu des sacrés trucs, et de revenir de très loin. C'est cool que tu sois parmi nous pour en parler. Fais-toi plaisir, et lâche rien !
Felis a écrit
Je ne te connais pas et je ne connais pas tes antécédents, peut-être as-tu eu de mauvaises expériences avec des proches qui t'ont forcé à faire quelque chose.
Oh que oui ! Et on est nombreux à avoir vécu des expériences similaires sur le forum.
Et pas seulement par des proches, mais aussi par des médecins ou des équipes soignantes.
Sevrage forcé, traitement forcé, pression et chantage affectif au sein du couple, contrainte parentale sur personnes majeures, injonction thérapeutique, etc....
Perso, je ne vais pas te faire la liste hein, mais entre les mauvaises expériences que j'ai vécues, ce à quoi j'ai assisté en psychiatrie, les témoignages d'autres personnes chez mon psy, et les confidences des mes proches, je pourrais écrire un livre.
J'ai presque envie de te dire que c'est l'histoire de ma vie.
Le problème, c'est la question des limites. A partir de quel seuil on s'autorise cette ingérence sur la vie des autres ? A partir de quand on déclare quelqu'un "irresponsable" et on s'autorise à le contraindre ?
Perso, je ne suis pas non plus opposé à 100% à la contrainte thérapeutique, je peux concevoir quelques exceptions. Dans les cas de force majeur et d'extrême urgence, je n'y suis pas défavorable :
. si la personne est exposée à un risque vital, ou à de graves dangers corporels
. si la contrainte est nécessaire à la protection de la personne, et qu'il n'y a aucune autre solution
. si la contrainte est proportionnelle à la gravité du risque
. si la contrainte est immédiate, au moment du danger et pas après
. si la contrainte cesse dès que le risque immédiat est écarté
Je ne dis pas que ça n'existe pas. Mais dans toute ma vie, je n'ai encore jamais croisé un cas qui remplissait vraiment toutes ces conditions. Par contre, j'ai souvent assisté à des abus très violents et gravement nuisibles pour les personnes.
Notamment, ce souvenir douloureux d'une jeune femme anorexique qui souffrait également d'une psychose, et à qui une équipe soignante mettait la pression pour manger. Selon moi, parce qu'ils étaient hyper angoissés par les symptômes de cette personne. Selon eux, parce qu'ils étaient responsables "pour son bien". Elle était dans un état de cachexie avancé. La contrainte subjective exercée par l'équipe durant les repas déclenchait des attaques de panique et des hurlements de terreur, qui angoissaient l'équipe encore plus, ce qui la conduisait invariablement à être sanglée sur son lit. Ils l'ont probablement tuée. Elle s'appelait Karima.
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (04 mars 2024 à 11:18)
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