Trip Report: K-Hole expérience

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Heisenburger homme
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France
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Inscrit le 15 Oct 2017
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Je ne sais par où commencer. Prenant la structure de ce que j’ai pu lire jusqu’à présent je peux débuter en renseignant que je suis une jeune femme, l’âge avance mais ma tête ne semble pas l’accepter, vivant chacun de mes souvenirs comme s’ils venaient de la veille. J’ai toujours était attirée par la modification de mes pensées, de mes ressentis, de mes émotions si (trop) intenses ; peut-être avec l’idée de pouvoir mieux les appréhender, les comprendre, savoir comment les maîtriser. Vaste fumisterie. Au fur et à mesure du temps je pense réaliser qu’il s’agit aussi peut-être d’avoir accès à ce qui n’est pas conscient, au vrai « Moi », la vraie « âme », celle pure, qui n’est pas biaisée par l’éducation, l’environnement, les expériences, les cognitions... Peut-être également la compréhension de ce que je fais là, à quoi ça sert…Le travail psychanalytique, la méditation m’ont permis l’ouverture à certains de ces aspects, la MCI beaucoup plus. Et les substances psychoactives sont pour moi une levée de défenses et une désinhibition importante qui ouvrent également certaines portes. En revanche, étant d’une nature plutôt sage (surmoi bien trop développé), il n’est pas toujours facile de pouvoir conjuguer cette attrait pour ce qui est « interdit » avec sa mise en acte. Cependant je pense que cette pulsion intense parvient à se frayer des chemins et ont autorisée diverses expériences depuis un bon moment maintenant.
Je voulais parler de l’une d’entre elle spécifiquement.  J’ai eu l’opportunité de tester la kétamine, dont j’avais largement entendue parler depuis de nombreuses années, sans oser y aller. Peut-être le vécu négatif de certains amis ayant trop « plongé » dedans malgré le côté peu addictogène de la substance. Bref, plusieurs années plus tard, l’occasion se présente et les résistances tombent. Quelle merveilleuse idée malgré ce qu’il s’est passé. Je me le suis permise, me sentant en total sécurité avec la personne avec qui j’étais (Heisen) et avec qui je voulais partager cela et je me sentais également en sécurité dans le lieu où j’étais. Le début de la soirée se déroulait sereinement et tranquillement, avec peut-être un peu trop d’alcool, j’y reviendrais. Fatigués de notre semaine, nous avions également pris un peu de speed, sans trop d’excès. Puis vient le moment où nous y allons. Nous aspirons la trace qu’il a préparée soigneusement. Nous nous allongeons, l’un contre l’autre, moi dans l’attente d’un voyage auquel j’aspirais et que j’imaginais « posé », calme. Plusieurs minutes passent. Heisen me demande, intrigué, et connaissant déjà la réponse, « tu ne ressens rien ?». De son coté apparemment des effets commençaient à se faire sentir, de mon côté rien. Décevant. Il se questionne, ne comprend pas ce qu’il se passe, imagine peut-être avoir vraiment peu dosé de crainte de « me faire mal ». Il propose qu’on en reprenne, ce à quoi j’acquiesce évidemment.
Je me souviens alors être à coté de lui, aspirer, et sentir directement quelque chose monter, par un canal qui irait directement du haut de mon nez à mon cerveau, une vague submergeant tout l’encéphale puis prenant tout le corps devenant juste un bâton, plus de sensation d’avoir des membres, juste être bâton. Il me semble alors que nous nous rallongeons et nous prenons dans les bras l’un de l’autre. Je ne suis déjà plus là. Je sens son corps, je redécouvre que le mien peut avoir des  bras et des jambes. Mes pensées sont encore plus rapides qu’habituellement. Je sens plusieurs mouvements psychiques en même temps : d’un côté la métacognition se met en fonction essayant de trouver par le langage ce qu’il se passe en moi, ça décrit l’étrangeté de la situation, le questionnement sur ce qu’il se passe pour lui. Je réalise que je tente de lui parler tout en ayant l’impression de ne pas réussir à construire des phrases ou ne serait-ce que les articuler. « Est-ce que la dysarthrie est réelle » je me demande alors ; je suis incapable de dire s’il m’entend ou s’il me répond, je n’ai que des brides de souvenirs de la présence de son corps. En même temps que tout ça des images surviennent. De plus en plus intenses ces images prennent toute la place et j’ai la sensation que nos corps passent rapidement d’un côté à l’autre, pas un bercement mais au contraire des gauches droite rapides et saccadés. Ma tête et mon cerveau sont en décalé par rapport aux mouvements du corps, ils restent d’un côté alors que le corps est de l’autre puis le rattrape et ainsi de suite. Je ne saurais pas préciser l’enchaînement ensuite. Le souvenir que la 3 D s’efface, j’ai peur mais je le sens toujours près de moi, je sais que je lui dis « il y a des triangles et des rectangles partout » à ce moment son corps est sur le mien, ma tête tournée vers la droite, je ne vois rien mais je visualise des formes géométriques en 2D, tout est plat, tout mon environnement est horizontal, mon corps est une feuille de papier, le sien le devient également et dans un triangle un œil apparaît. Effrayant, je sais que c’est le mien et je me demande ce qu’il fait là. Pourquoi est-il plat, dans un triangle, ailleurs qu’à coté de mon nez et pourquoi tout seul ; où est le deuxième œil, et où est le reste de mon corps ? Je suis, il est, nous sommes un tableau de Picasso, nous sommes le cubisme.
Puis je n’ai que cette sensation de feuille de papier, ces triangles, et cet œil. J’ai l’impression que le reste est perdu, que je n’ai plus de corps.
D’un coup, vient coexister comme une bulle au dessus de ce je décrivais juste avant, où je me vois dans un environnement très dense et cette fois-ci en 3D. Dans ce « nuage », qui est délimité comme une case de bande dessinée où l’ont voit le personnage penser, je suis debout, dans le jardin des parents de mon premier amoureux. C’est le début de soirée, il fait presque nuit et je ressens une sensation de fraicheur. La porte de la maison est ouverte et je vois l’entrée, le couloir et les pièces du rez de chaussée de la maison. Tous les détails sont identiques à ce que j’ai connu de ce lieu. Je sais que son père est installé sur le fauteuil dans le salon sur la gauche, assez bourru, comme la 1ère fois que je l’ai rencontré. Je sais que sa mère est dans la cuisine sur la droite, il faut descendre deux marches pour y accéder. Moi je suis dehors connaissant la vie de cette maison. Mon cerveau se reconnecte, prend conscience de ce truc chelou que je vis, ce n’est pas comme un rêve, ça existe en même temps que moi et je me demande pourquoi c’est là mais rapidement ça se stop et mon cerveau perd le questionnement qu’il avait alors. Tout est noir autour de moi.
Je suis de nouveau nulle part. Il y a juste une boule, c’est ma tête, c’est moi, je suis juste une boule. Il y a une légère présence sur la gauche, c’est Heisen. Tout est noir.
Peut-être était-ce avant, ou bien juste après, je sais que nous voulons faire l’amour, nous sommes excités, son corps se soulève du mien, je retrouve mon bras droit, qui reprend du volume, je sens sa verge dans ma main droite avec une luminosité et un volume intense, la lumière irradie le bas de son ventre, son torse, ma main et mon bras mais je ne vois pas son visage. Le reste de mon corps est toujours plat, épais comme une feuille de papier et de la même couleur bleu nuit que les draps dans lesquels nous sommes. Je n’arrive plus à comprendre ce qu’il se passe, tout s’arrête et je n’ai plus de corps du tout, juste une masse au niveau de ma tête, je ne vois plus rien. Je suis déçue et je culpabilise de ne pas avoir pu assouvir le désir charnel que nous avions. Je crois que je lui fais peur mais je ne crois pas, moi, avoir peur, en tout cas, il se passe peut-être quelques chose comme au départ : 2 mouvements psychiques coexistent, l’angoisse de disparaître et en même temps une extase de vivre ça et une sérénité du moment. Je ne sais pas combien de temps ça dure.
Mes yeux restent aveugles, la masse de ma tête est lourde et je sens qu’il n’est plus avec moi. Je crois que je prends vraiment peur à cet instant. Je suis seule et sans corps. Je l’appelle, l’entend au loin, commence à ressentir que mon corps reprend « vie ». Je l’appelle mais il n’est toujours pas là, ça me semble être long, je retrouve la sensation physique de ma limite corporelle matérialisée par ma peau au niveau de mon visage, puis je ressens le volume de mon corps, qui me paraît tremblant et qui ne réagit pas lorsque je tente de le bouger. Il revient, je le sens prêt de moi, me tenant la main, me parlant alors que je suis allongée. Je perçois sa crainte et l’impuissance qu’il ressent face à mon « inactivité ». Je veux le regarder mais je n’arrive pas à ouvrir mes yeux. Je crois que je lui dis cette envie de le regarder mais mon impossibilité à le faire. Je veux mais les muscles de mes paupières ne réagissent pas. Mes pensées sont ralenties, voir inexistantes : « je veux ouvrir les yeux mais j’y arrive pas» grande latence neuronale « merde » autre latence « putin dans quel état je me suis mise » autre latence…puis je ressens de nouveau qu’il n’est plus là. Je ne le supporte pas et décide de me lever ; je veux le retrouver.
Tout tangue, je ne tiens pas debout, je me tiens à l’encadrement de la porte, je vacille, mes jambes ne supportent pas mon poids et je les ressens toutes molles, comme des spaghettis trop cuits. Mes yeux réussissent à s’ouvrir mais la vue n’est pas revenue, j’aperçois certaines choses mais comme si  l’environnement était découpé, et mon cerveau bien que connaissant les lieux ne retrouvent pas les parties manquantes pour compléter l’image. Je suis avec des fragments d’environnement, avec un corps qui ne répond pas. Heisen revient, il me revient, et alors je relâche la tension que j’essayais d’avoir pour le retrouver. Je crois tomber et avoir une nausée importante. Il m’aide. La suite ressemble plus à un état d’ébriété trop avancé, rien que je ne connaissais pas déjà, rien de spécial à raconter.
En conclusion, j’ai vraiment envie de recommencer, pour mieux appréhender, pour revivre cette curiosité de coexistence de plusieurs évènements et ressentis pourtant inverses. En revanche je le ferai alors sans alcoolisation au préalable car aujourd’hui je ne suis pas capable de savoir si l’ébriété de fin d’expérience est due à la ou pas. Je veux aussi savoir si c’est cette alcoolisation qui a potentialisé les effets de la substance ou si je peux « partir » comme ça sans mélange de produit.
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Très bien raconté !!

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Sreconnor femme
Principe actif
France
champi vert11champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 02 Apr 2024
135 messages
Salut à toi !

J’ai adoré te lire, j’aime aussi énormément la ketamine et je ferai un TR un jour sur une expérience assez impressionnante que j’ai vécu y’a 1 mois en soirée techno.

Par ailleurs, ptn faire l’amour sous cette substance ça m’est jamais venu à l’esprit tant que je n’y arriverai vraiment pas

Pour répondre à tes interrogations, tu peux partir comme ça sans avoir besoin de l’alcool. Je ne consomme pas d’alcool quand j’ai pris des prods car ça ne me vient même pas à l’esprit.

Pour autant, l’expérience que j’ai vécu la dernière fois était couplé de pas mal de mdma.

Enfin, je te conseille de regarde ce forum sur PA, il y a un tableau évoquant la combinaison des drogues :
https://www.psychoactif.org/forum/t2340 … .html#divx

La ketamine et l’alcool présente un reel danger les deux se potentialise

La philo c’est comme le développement personnel en beaucoup plus prétentieux.
Les plus puissantes drogues c’est toi qui les sécrète buddy

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