Bonjour à tous !
Spectateur de ce forum depuis quelques temps déjà. En silence. J’ai souvent eu envie d’écrire, mais je ne l’ai jamais fait. Trop de honte, trop de peur aussi.
Et puis aujourd’hui, je me lance, dans l’anonymat. En
descente en ce moment, je me considère très chanceux de ne pas me sentir si mal et de vivre ce moment assez bien, si ce n’est une belle insomnie, des idées qui fusent..
La quarantaine. Je travail dans un domaine ou les apparences sont capitales, ou on doit briller, où on doit être « au top » et où on doit « assurer », donc je dois gérer ce que je considère être un problème en solo. Je ne peux pas en parler librement, même à mes proches, car pour la plupart ce n’est pas un problème.. la
cocaïne est partout. Elle circule, et est abondante...
J’ai commencé il y a trois ans. Au début, c’était pour faire la fête. Des soirées arrosées, du monde, de la musique… Et un pochon in the pocket de presque tout le monde. J’ai suivi le mouvement, sans trop réfléchir.
Puis très vite, j’ai senti que la
coke m’aidait à me sentir mieux, plus à l’aise. Mes angoisses disparaissaient. J’avais l’impression d’avoir trouvé une sorte de calme.
Aujourd’hui, je suis divorcé depuis 1 an (pas de lien avec mon addiction), deux enfants que je garde une semaine sur deux. Je fais tout pour être un bon père. Mais quand ils ne sont pas là, je replonge !
J’ai consommé en mode “soirée” pendant deux ans, assez fréquemment, 2 à 3 fois par semaine, et hauteur de 2 grammes par semaine, soit environ 8g pr mois.
Depuis un an, je consomme seul. Je ne consomme plus en soirée, je n’ai plus envie de sniffer autour d’une assiette chaude avec des gens. Je préfère vivre ce moment seul, ma solitude, de la musique, du porno (beaucoup), et de la
coke.
Je consomme aujourd’hui précisément 6 grammes par mois. Ça représente 3 grammes toutes les deux semaines, dont la moitié qui peut être sniffée en une seule nuit… En solo j’ai baissé ma conso !
Je me dis que je contrôle la situation et me donne bonne conscience… mais je suis conscient de me voiler la face et de foncer tout doucement dans le mur.
L’argent n'étant pas un soucis ni un frein et donc pas un prétexte pour lever le pied.
Au contraire, je sens que je pourrais facilement augmenter les doses. Foutu terrain glissant !
Le plus dur à assumer, c’est que je ne veux pas arrêter. Pas pour l’instant ! Et du coup, ça me fait me sentir coupable. Vraiment coupable, je culpabilise de vouloir continuer à être drogué...
Je suis père. Je suis censé être un adulte responsable. Et malgré ça, je continue. En pleine conscience, je redoute que mes enfants puissent s’apercevoir de ça…
Encore merci pour vos témoignages, vos partages d’expériences, vos conseils… ça me parle et ça me touche.
Parfois ça me secoue, parfois ça me rassure. Ça me rappele que je ne suis pas seul à être dépendant de cette drogue vicieuse et pernicieuse.
Je n’écris pas cet article pour me faire plaindre. Ni pour qu’on me donne des leçons. J’écris parce que j’avais besoin de sortir de mon silence.
Alors voilà. J’en suis là, cocaïnomane, et j’aime cette p***** de poudre, et paradoxalement j’aimerais ne plus l’aimer !
Merci d’être arrivé jusqu’ici, au plaisir de vous lire et d’échanger.
Prenez soin de vous ❤️
Dernière modification par Zannen (Aujourd'hui à 05:52)