[ Arrêt & Sevrage ]

Sevrage methadone impatiente dans les jambes

Cétékan a écrit

  J'avoue qu'étant moi-même en période de sevrage lorazepam/alcool en prévision d'1 post-cure dans 2 mois, j'ai dû mal à gérer l'imprévu. Je précise encore que je ne me sent pas ciblé, vexé ou autre, simplement ça ressasse, je me rend compte que je fatigue beaucoup à ré-expliquer la même chose.
  Je m'étonne à être d'accord avec des avis soit disant contradictoires, je ne vois juste qu'une façon différente d'exprimer les choses. Peut-être faut-il plus de "je".
  Bref cela fait 5-6 ans que je ne prends plus de produits "illégaux", j'espère que ce terme n'est pas considéré comme outrancié, je connais les regroupements des différents services rassemblés maintenant en csapa, à l'époque c'était encore des csst, et les caarud ds mon bled il n'y en avait pas (des assocs faisaient le relais pour la distribution de matos).

Hey!
Comme promis je te réponds sur ce thread car même si on est un peu HS ça reste dans le thème. Dans un premier temps, je suis désolée d'apprendre que tu vis actuellement un sevrage difficile. J'espère que ton hospitalisation va t'aider à aller de l'avant et si tu en ressens le besoin reprends ton blog afin de pouvoir échanger là dessus.

Tu as l'air d'avoir un sacré parcours effectivement et ça doit être terriblement chiant d'avoir perdu à ce point la notion du temps. Je lis que tu fais le maximum de recherches pour retrouver une chronologie dans tes traitements. Ca ne doit pas être une mince affaire mais je comprends bien évidemment ton besoin de retracer tout ça et j'espère encore une fois que tu trouveras des réponses à tes questions. N'hésite vraiment pas à venir en parler ici si cela peut t'aider.

En attendant, je me permets de te poser deux questions en lien avec la thématique du thread et ton témoignage; As tu vécu un épisode traumatique qui pourrait expliquer cette "amnésie"?

Tu dis avoir eu des traitements de substitution et que tu les as arrêté. Penses tu que ces sevrages pourraient avoir un lien avec ta consommation d'alcool et de benzos qui t'amène aujourd'hui à aller en cure?

Cette dernière question est pour moi très importante car si c'est le cas on vient justement mettre le doigt sur tout ce qui a été dis dans ce topic. J'imagine que tu vois ou je veux en venir .

Tes messages dans cette conversation sont pertinents et je ne peux que te rejoindre sur la nécessité d'être bien accompagné dans un sevrage. Pour moi, il s'agit d'une évidence car dans mon cas je n'ai pas été bien accompagnée dans mon sevrage ce qui m'a conduit au bout de 6 mois aux urgences psychiatriques. Après trois ans d'hospitalisation complète et de jour j'ai réussi à trouver un équilibre psychique assez confortable. Mais 3 ans quoi!!! Je suis extrêmement satisfaite de l'accompagnement dont j'ai bénéficié car c'est peut être la toute première fois de ma vie que je me sens aussi apaisée et c'est un luxe!

Comme tu le dis, je pense aussi que beaucoup de personnes arrêtent ce TSO pour d'autres raisons que la culpabilité d'avoir un tel traitement (hmmm quoi que) et c'est à prendre en compte. Pour ma part je n'ai pas arrêté la méthadone par culpabilité (hmmm quoi que..) mais parce que je supportais mal ce traitement tout comme toi.
Métabolisation rapide, douleurs neuropathiques chroniques, nervosité+++...J'en pouvais plus. Mais avec le recul je me rends compte que le fait d'avoir voulu baisser trop vite pour arrêter m'a mise dans un inconfort permanent et de plus en plus prononcé... De fait, je campe un peu sur ma position "fais le OK, mais fais le bien" RDR quoi ^^. Un an de traitement en plus c'est pas des années de dépression en plus. Pour moi la balance elle est faite. Néanmoins je comprends parfaitement ton propos que je nuance juste un peu.

Cétékan a écrit

Dans le contexte de la phrase, je ne parle pas de" replonger" dans la metha, peut-être me suis-je pas bien exprimé, en tout cas ça a été mal compris, je m'en excuse.
 
"Replonger" n'ai pas péjoratif/culpabilisant pour moi, et n'était pas exprimé dans ce but, mais j'essaierai de le remplacer par autre chose la prochaine fois, entendu

Je ne parlerai pas à la place de Kaneda mais je pense qu'il l'avait bien compris sinon il n'aurait pas écrit ça au début de son message ;

kaneda a écrit

Je ne suis pas d’accord avec toi, mais ne prend pas mon post pour une attaque personnelle, c'est un échange d’idées avant tout

Il y a des termes que l'on essaie de ne plus utiliser dans le cadre de l'auto support ( ils tendent même à sortir du lexique de l'addictologie ) comme toxicomane, alcoolique.. pour des raisons évidentes de stigmatisation de la personne. S'en suit les termes comme replonger ou rechute qui peuvent avoir une connotation extrêmement péjorative dans l'oreille de certain.es car cela est synonyme d'échec. Alors que concrètement on peu reprendre une consommation thérapeutique ou récréative par choix et non par "faiblesse". Le problème de ces mots c'est qu'ils viennent justement renforcer l'image négative que beaucoup de PUDS peuvent avoir sur elles. Ce genre de propos va renforcer la culpabilité de la personne, ce qui ne l'aidera en aucun cas à trouver une relation apaisée avec ses consommations ou même avec son abstinence. Alors que c'est, selon moi, primordiale à traiter avant même de commencer un sevrage car les reprises font intégralement partie d'un processus normal.

Il me parait évident que tu ne dis pas ça quand tu dis replonger et qu'on est, à mon avis, OK sur ce point. Kaneda fait tout simplement son taf d'animateur en venant te reprendre sur des termes qui ne sont pas admis dans la communauté. Je ne pense vraiment pas que son but soit de te juger car quand on est acteur ou actrice de la RDR depuis longtemps nous avons évidemment conscience que ces habitudes de langage sont à déconstruire avec nos pairs. Pas d'incrimination, juste une transmission d'information pour la suite de ton parcours sur la plate forme et peut être avant tout pour toi même :).

Le conseil que Moi je pourrais te donner au vu de ce que tu racontes c'est de prendre soin de toi avant de vouloir aider les autres. C'est con dit comme ça ( et en aucun cas une injonction) mais je me permets de le faire car je sais très bien de quoi je parle malheureusement. J'ai fait cette erreur pendant des années (je suis soignante) et de comprendre ça a été certainement ma plus grande leçon de vie. Quand on va mal, on est souvent à fleur de peau, les émotions sont intenses et peuvent être amplifiées par des évènements qui nous paraissent anodins en temps normal. Cela pourrait expliquer, selon moi, les difficultés que tu sembles rencontrer sur le forum.  En ce sens je t'invite pour le moment de faire de Toi ta priorité et dés que ça va mieux c'est reparti!!!

Voilà le pavé des familles lol. J'espère avoir pu te rassurer un peu et je te remercie pour ton dernier message.

Take care l'ami, donne des nouvelles et te prends pas la tête avec PA, t'as d'autres choses plus importantes à gérer .

A +

Dernière modification par Myozotis (Hier à  21:14)