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Dernière modification par elonnx (14 août 2025 à 09:03)
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elonnx a écrit
Salut !
Je me parle tout seul depuis toujours haha, c’est au contraire - à mon sens - très sain !
J’ai un trouble de l’attention avec hyperactivité / impulsivité.
Je me parle tout seul pour plusieurs raisons:
Quand les pensées fusent trop vite dans ma tête, surtout quand elles sont trop nombreuses d’un coup, extérioriser par la parole permet de canaliser le flux dans un premier temps.
Ensuite je me fais souvent les questions réponses également. Pourquoi?
Cela me permet de défendre plusieurs points de vue en même temps et de voir ce qui me semble le plus juste / logique. En gros je débats tout seul pour trouver la solution / l’idée / le concept le plus adapté.
-> ça permet de tempérer l’impulsivité de mes réactions et vérifier que j’ai bien pris en compte tout le truc avant d’agir / répondre / etc. Un petit moment de réflexion nécessaire pour moi.
Et puis tout simplement pour ne pas oublier toutes les choses que j’oublie avec l’attention éclatée lol
Je fais ça depuis toujours (d’ailleurs regarde les enfants, ils se parlent seuls quand ils jouent dans leur monde).
A mon sens rien d’inquiétant, au contraire.
C’est sûr que durant toute une période j’étais mal à l’aise à me parler seul dans la rue lorsque je croise quelqu’un mais je m’en fous maintenant, au pire avec les écouteurs dans les oreilles ça fait « conversation » haha
Maintenant j’assume : si on me demande si je parle tout seul ? Je réponds « mais carrément! Toujours! » avec une voix assumée et enjouée. Personne ne m’a répondu que j’étais bizarre ou qu’il fallait consulter haha ça fait partie de ma personnalité atypique c’est tout - et je pense qu’on se parle tous, seuls, dans une certaine mesure.
Tu peux toujours reposer la question à ton psy en évoquant tes inquiétudes si elles continuent.
(J’avais des peurs similaires aux tiennes à ton âge mais dix ans plus tard plus aucun souci avec ça)
Amicalement
Salut, merci de ta réponse qui me rassure car je me reconnais dans ce que tu me dit, quand j'ai plusieurs point de vue a défendre c'est exactement ca. Oui on se parle tous tous seul mais je pense que la plupart des gens ne se parle tout seule a voix haute, c'est notre voix intérieur, sauf que pour moi j'ai l'impression quelle est trop présente pour rester dans ma tête.
Merci ca me rassure
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silae a écrit
En effet, avoir des amis imaginaires ou se parler tout seul sont des compétences qu'ont les enfants et que beaucoup d'adultes perdent en grandissant en se coupant de leur imaginaire et de leurs rêves
Peu de gens se souviennent de leurs rêves par exemple, non pas qu'ils ne rêvent pas, mais qu'ils s'en détournent au réveil pour se concentrer sur le réel, réprimant leur vie imaginaire, ce qui est bien dommage.
Je dirais que tant que tu sais que c'est toi qui te parle tout seul, et que ton imaginaire n'est pas le réel, comme les enfants savent bien "que ça n'existe pas vraiment", ce n'est pas du tout de la schizophrénie à mon avis.
Salut, bah en faite des fois ca me prend sans que je m'en rende compte et je me souviens en partie de mes rêves.
Par contre je ne sais pas si mon imaginaire est le réel ou pas.
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DrSyn a écrit
Salut. Depuis toujours ? Recemment ?
Si c’est depuis toujours c’est tout le temps ou de temps en temps
Se parler dans sa tete c’est parfaitement normal et sain
Le faire a l’écrit c’est pas courant
Si c’est très recent et de plus en plus, ça pourrait etre inquiétant (manie ?) mais tant que ça ne t’isole pas, ne détruis pas ton cercle social ou te met pas en danger
C’est pas forcément pathologique.
Pour la schizophrenie c’est pas ça les symptômes les plus frequent (logorhée)
c’est plus :
-depression resistante
-anhedonie (perte de la sentation de plaisir),
- delires (problèmes de cablage de l’intuition qui font des liens irrationnel entre les choses, exemple très courant ça rend parano ou fait faire des crises mystiques) mais les délires existent dans le trouble bipo et d’autres maladies neuro/psycho
Je pourrais citer d’autres symptômes mais qui sont moins caractéristiques (qui existent dans d’autres contexte)
Si tu te fais peur et que ça s’aggrave comme comportement cherche uj centre expert en trouble bipolaire
Le trouble est difficile a diag donc il faut des specialiste, et les centres expert bipolaire sont très compétents sur la schizo aussi
Salut, ca fais environ deux ans que je me parle seul, surtout quand je suis seul et qu'il n'y a personne a coté de moi mais ca m'arrive des fois a proximité de personnes en chuchotant.
Je ne le fais pas a l'écrit.
Je suis des fois paranoïaques, j'ai aussi je pense des délires de persécution :
Je marche dans la rue, je crois qu'on me suis, qu'on va me faire du mal etc après c'est pas tout le temps, ca arrive souvent le soir mais ca peut être en pleine après midi aussi et j'ai remarqué que quand je fume du cannabis toutes ces sensations sont décuplées mais c'est aléatoire des fois ca ne me le fais pas même si j'ai fumer du cannabis.
Je ne connaissais pas les centres expert en trouble bipolaires, je vais jeter un œil a tout ca merci
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silae a écrit
Peu de gens se souviennent de leurs rêves par exemple, non pas qu'ils ne rêvent pas, mais qu'ils s'en détournent au réveil pour se concentrer sur le réel, réprimant leur vie imaginaire, ce qui est bien dommage.
.
Bonjour silae
D’où tire tu une telle affirmation ?
A titre personnel je ne me rappelle de quasiment aucuns de mes rêves mais je passe bcp de temps dans ma tête, à imaginer des scenarii, des histoires, etc…
Dialoguer avec soi est plutôt sain flippening94.
La question que je me pose c’est : est ce que tu en souffres ?
Personnellement, ça a pu me couper un peu du réel durant mon adolescence mais aujourd’hui c’est plutôt une richesse je trouve.
Je ne sais pas quel âge tu as mais en me basant sur mon expérience, ces choses là s’apprivoisent avec le temps.
Pour ce qui est des « délires de persécutions » je te cite, c’est des choses qui peuvent arriver, notamment dans des grands centres urbains. Et le cannabis peut entraîner des épisodes de « flippe » (en tout cas, j’en ai fais l’expérience) surtout lors de moment de fatigues (chez moi) ou des périodes de stress (déménagement, situation conflictuelle au travail, familiale, etc…). Encore une fois toutes ces « affirmations » se basent sur mon expérience. Ne jamais oublier que le set and setting joue sur le ressenti (et pour moi ça a longtemps était fortement le cas avec la verte).
Prends soin de toi, va voir le centre et renseigne toi mais garde bien en tête que les médecins, aussi compétents soit ils/elles restent des personnes qui peuvent se tromper sans forcément vouloir nuire.
Bien à toi
Anton
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Dernière modification par silae (15 août 2025 à 13:11)
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silae a écrit
Attention tout de même à certains médecins qui cherchent à pathologiser nos plaintes (la base de leur travail quoi) et proposent systématiquement des médicaments pour éteindre ce qui se passe en nous.
Je connaissais quelqu'un qui, adolescent, n'allait plus à l'école et passait ses journées dans son lit.
Pour ses parents, ce comportement n’était pas "normal", ils sont donc allés voir le psychiatre : "Docteur, pouvez-vous trouver quelle est sa maladie et la traiter pour qu'il reparte à l'école, comme tous les adolescents de son âge ?"
Le psychiatre cherche la maladie, il en connaît pleins, il va bien en trouver une qui correspond !
Est-ce que l'ado est triste ? Non. Est ce qu'il est maltraité à l'école, a-t-il des problèmes avec ses camarades ? Non plus.
C'est juste que l'école ne l'intéresse pas, donc il n'y va pas et reste dans lit.
Le psychiatre se gratte le menton : si ce gamin manque d'intérêt pour l'école, il doit y avoir un peu de dépression là-dedans…
De nos jours, tout le monde sait que la dépression est une maladie, on nous le rabâche constamment, à longueur de TV (répétez après moi) : la dépression est un dysfonctionnement du cerveau qu'il faut re-régler pour guérir. C’est évidemment un problème de réglage puisque ce que la personne éprouve est excessif par rapport à la réalité de ce qu’elle vit. Et de toute façon, ce n'est pas l'école/le travail/la famille/la société qu'on va changer, il faut grandir et cesser de rêvasser, c’est ça devenir adulte !
L'adolescent repart, avec des antidépresseurs. Sauf que cela ne marche pas, il reste toujours dans son lit et rien n'y fait, même la violence. "Vous vous rendez compte Docteur, on ne peut même plus le frapper pour qu'il fasse ce que nous voulons comme quand il était petit, maintenant il se défend ! Ce n'est vraiment pas normal".
Le psychiatre réfléchit, se gratte l'oreille droite, puis la gauche, puis regarde l'adolescent avec intensité. Il connaît tout de même beaucoup de maladies et habituellement, il trouve toujours une case pour les personnes qui viennent le voir. Puis après le diagnostic, c’est facile, il suffit de suivre le protocole.
Subitement, c'est l'illumination : "Ah, ce n'est vraiment pas dans une pochette surprise que j'ai trouvé mon diplôme de psychiatre, il y en a là-dedans !"
1. Si les antidépresseurs ne fonctionnent pas, c'est qu'il n'y a pas de dépression, c’est logique ! Je m'en suis douté quand il m'a dit qu'il n'était pas triste et n’avait pas d'idée noire, j'ai le nez creux, moi !
2. Il y a forcément une maladie, ce n'est pas "normal" de ne pas aller à l'école, et c'est encore moins "normal" de rester dans son lit toute la journée et de ne pas se laisser faire quand un adulte vous tape alors même qu’il le fait pour votre bien !
3. Mon raisonnement (brillant !) est le suivant : le gamin n'a pas d'intérêt pour la vie réelle, il s'oppose à ses parents et ce n'est pas une dépression, c’est donc une psychose ! Vous ne comprenez pas ? C’est évident pourtant, comme le nez au milieu de la figure ! Le manque d'intérêt fait partie des symptômes négatifs qui sont détaillés dans le chapitre sur la schizophrénie, regardez donc !
Le seul problème, c’est qu’il faut au minimum un symptôme positif pour faire ce diagnostic : des hallucinations, des délires, des troubles de la pensée et du langage, etc mais il n'a rien de tout cela (ou me le cache !), est-ce que je suis coincé ?
Non bien sûr (je suis pas n’importe qui !), tout est clair maintenant dans mon esprit : il n'a pas de symptôme positif car ils ne se sont pas encore produits !
C'est l'annonce diagnostic : "Monsieur, Madame, votre enfant est schizophrène. C'est une maladie chronique, incurable, liée à un dysfonctionnement dans son cerveau. Vous n'y êtes pour rien, évidemment, la maladie a toujours été en lui et elle sera toujours là, jusqu’à la tombe. Elle est incurable, mais il est possible, aujourd’hui, d'en réduire les manifestations avec des médicaments. Cela est possible mais c'est surtout NON NEGOCIABLE. Sans cela, ses symptômes vont s'aggraver de plus en plus car cette maladie est évolutive.
Les parents sont rassurés, tout s'explique enfin ! Ils savaient bien que leur fils était malade !
L'adolescent a désormais toute une ribambelle de médicaments mais il a surtout un nouvel élément central dans son identité.
Désormais, lorsqu'on lui demande comment il s'appelle, il répond : "Je m'appelle Pierre et je suis schizophrène". Ce mot est magique. Grâce à lui tout s'explique. Pourquoi ne va-t-il pas à l'école, reste-t-il dans son lit, désobéit à ses parents, ne s'intéresse pas aux autres (ou aux filles), à rien du tout en fait ? Parce qu'il est schizophrène.
Et ça, ça convient à tout le monde, les parents ne sont plus "obligés" de le taper pour qu'il aille à l'école et l'enfant n'a plus personne qui l'embête avec des questions dont il n'a pas la réponse. Être schizophrène, c'est comme la réponse 42, une réponse à (presque) tout. Plus besoin de se fatiguer à trouver comment répondre à tous ces gens qui lui posent constamment des questions, pourquoi ceci, pourquoi cela... Qu'est-ce qu'ils l'emmerdent alors avec ces questions, il n'en sait rien lui !
Le psychiatre est ravi, les parents aussi, l'école cesse d'harceler les parents, l'adolescent peut rester tranquille dans son lit, sa seule tâche : prendre ses pilules à la bonne heure. C'est la seule exigence, désormais, à la carrière de "malade mental" qu'il vient d'embrasser.
De toute façon, il est d'accord, le psychiatre l'a convaincu ; et l’a prévenu : s'il stoppe son traitement, les symptômes positifs de la schizophrénie vont apparaître, il sera alors enfermé dans un hôpital psychiatrique et contraint de reprendre son traitement "pour son bien". Il voit bien que c'est préférable de le prendre « volontairement »…
Comme pour le diabète, il faut re-régler le corps (en l’occurrence le cerveau), il n'y a pas d'autre issu.
Au-delà des ordonnances, le psychiatre parle aux parents de l'AAH, l'allocation adulte handicapé. Ils n'ont plus à s'inquiéter, cette pension lui permettra de ne pas mourir de faim, même s'il reste dans son lit toute sa vie. S'il est malade, ce n'est la faute de personne, et c'est heureux de vivre dans un pays qui est solidaire et entretient les "anormaux".
L'adolescent continue de vivre dans son lit : il joue à des jeux vidéo, discute avec quelques amis à distance et il est plutôt content : on ne l'embête plus. Le problème est qu'il grossit, grossit, grossit... et qu’il finit par dépasser les 100kg…
Il en parle au psychiatre, demande à réduire les médicaments qui dérèglent son métabolisme. Il se sent par ailleurs bien "vide" depuis qu'il les prend. Mais le psychiatre est catégorique, il est malade et il DOIT prendre son traitement. S'il le diminue ou l'arrête, il va décompenser, c'est-à-dire qu'il va être envahi d'idées délirantes ou peut-être même il va avoir des hallucinations, entendre des voix ? D'ailleurs, n'a-t-il pas évoqué certaines choses de ce genre avant que le traitement débute ? Non ? Mmmh... Il faudra qu'il vérifie ses notes.
Le temps passe, l'adolescent grossit, de plus en plus, il ne se passe pas grand-chose dans son esprit, et peut-être même, il en passe de moins en moins.
Pourtant, cela ne lui plaît pas d'être gros à ce point, de transpirer, d'avoir du mal à se déplacer.
Il prend alors une décision radicale. Peu importe ce que le psychiatre raconte, il va arrêter de prendre toutes ces pilules et on verra bien. Il a passé 2 ans à être docile et à faire tout ce qu'on lui demande. On ne l'embête plus, soit, mais il n'aime plus son corps et commence alors, de plus en plus, à se sentir déprimé.
Alors il arrête, NET, l'ensemble de son traitement, en profitant d'un voyage chez un ami, qu’il a rencontré sur internet.
Que se passe-t-il ? Eh bien, il se met à transpirer, transpirer, transpirer, et ce, massivement, pendant des jours et des jours. Il sent sa pensée se remettre en marche, il se sent plus habité, incarné. Il n'y a plus ce décalage entre son gros corps d'un côté et sa pensée émoussée de l'autre. C'est comme un gigantesque mécanisme qui se remet à fonctionner en continu. Plus, comme auparavant, cran par cran, entre deux vides…
Cependant, il a peur, va-t-il se mettre à délirer, perdre à jamais sa raison, se retrouver "chez les fous" ?
Mais rien ne se passe. Ce diagnostic, qui arrangeait tout le monde, ne serait-il pas une énorme connerie ?
....
Pardon pour cette histoire (qui n’est pas la mienne, comme on pourrait en faire l’hypothèse, mais c'est celle de quelqu’un de proche). Je me suis laissé emporter par le plaisir d'écrire (sous opiacé et après une session crack !). Si cela n'est pas approprié et que ça pollue le fil, je m’en excuse, pas de soucis à supprimer ou à réduire si mon texte si besoin.
Pour info, si vous vous posez la question, l’ado de mon histoire est désormais adulte et n’a pas repris d’antipsychotique jusqu’à aujourd’hui. Il n’a jamais eu de délire ou d’hallucination. Après quelques années, il a passé un équivalent du bac et il travaille désormais dans une boite d’informatique. Il est toujours en surpoids, et aime toujours rester longtemps dans son lit…
Suite à cette petite histoire, je poursuis mon raisonnement :
Notre manière de fonctionner, nos écarts face à la norme, ne sont pas toujours des maladies qu'il faudrait traiter. Nous sommes des êtres uniques, de par notre biologie et notre histoire, et se comparer à des normes externes n’est pas toujours le meilleur choix.
Par exemple, mon cœur est peut-être plus gros que la normale et sa configuration s'éloigne peut-être de 99.9% de la population. En plus il est tout biscornu, on a jamais vu ça ! Faut-il (en imaginant que c'est possible), le modifier pour le faire rentrer dans la norme ?
En fait, mon système vasculaire est lui aussi biscornu, avec des veines toutes petites qui prennent des chemins invraisemblables ! Mon cœur est unique, et même "bizarre". Cependant, avec un cœur "normal" ou un tout petit différent, le reste de mon corps dysfonctionnerait totalement. Pour moi, c'est avoir un cœur normal qui serait pathologique.
Le point central est de savoir si l'échafaudage unique, constitué par tous les éléments de mon corps et de mon esprit, me permet de fonctionner correctement et sans souffrir, et de voir si je conserve une petite latitude pour le bricoler à droite et à gauche afin de le faire évoluer, si je le souhaite.
L'ado ci-dessus, même s'il faisait lui-même le constat répété par tous "qu'il n'était pas normal" ne souffrait pas particulièrement (en tout cas, c’était mon impression), et il ne bricolait pas son échafaudage, pour la simple raison qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait faire. En revanche, ce dont il était sûr, c'est que l'école ne l'intéressait pas. Il restait donc dans son lit (c'est quand même confortable), avec son ordi, afin de passer le temps.
Par cette histoire, je voulais illustrer le risque de pathologiser nos singularités et nos "bizarreries" lorsqu'elles ne correspondent pas à l'idée que nous nous faisons de la norme.
Si te parler ou t'écrire à toi même te fait du bien, pourquoi en faire un problème "à soigner", voir une maladie mentale (bipolarité) !!!
Si tu cherches une maladie, tu trouveras toujours un médecin pour t’en proposer : "Tout bien portant est un malade qui s'ignore" (dans la pièce de théâtre Knock que je vous recommande chaleureusement si vous ne l’avez pas lue, c'est court et très drôle : lien)
Sauf que, comme dans l'histoire de mon ado, faire de tout ce qui se manifeste en nous une potentielle maladie peut être dangereux, même si ça arrange parfois, car cela aide à clore les questions sur lesquelles nous n’avons pas de réponse. C’est aussi la fonction de la religion !
De mon côté, je ne m'écris pas à moi-même mais je prends des drogues (parfois de manière assez extrêmes), ce que beaucoup de gens réprouvent y compris des PUD, mais je ne pense pourtant pas pour autant que je suis malade : c'est juste mon fonctionnement actuel pour ne pas me casser la figure, pour que l’échafaudage tienne.
Contrairement à l'idée que NORMALEMENT, lorsqu’on prend de l'héroïne et du crack, on finit par en prendre tous les jours, à vider son compte en banque ou on finit dans le caniveau, ce n'est absolument pas ma situation. Je prends PONCTUELLEMENT des produits (même si encore trop à mon goût), j'ai un bon travail, un bon salaire et un toit au-dessus de ma tête.
Je ne suis pas malade car mon corps et mon esprit fonctionnent correctement (à peu près). Je n'ai pas une vie et des comportements dans la norme mais je suis normal au sens que l'échafaudage qui permet mon existence tient malgré ou grâce [à] toutes mes anormalités et nombreuses bizarreries.
Voilà, je pense donc que les questions à se poser sont : est-ce que mes comportements me font souffrir ? Si oui pourquoi ? A quoi servent-ils dans l’échafaudage de mon existence ? Est-ce que j’ai une latitude pour évoluer selon ce que je souhaite, même si c’est tout doucement, pas à pas ?
Et puis après fuck les autres qui jugent. Je ne permets à personne de me juger tant que je ne commets aucun crime. En effet, je ne suis pas sûr que ces personnes seraient encore là si elles étaient dans ma peau…
Pour finir, je vous encourage à lire la thèse de Canguilhem qui s'appelle "Le normal et le pathologique" dont mes propos sont en grande partie inspirés. C'est un texte assez court qui se lit plutôt bien (de mon souvenir).
Bonne soirée et des bises à tout le monde (oui ce soir c'est la fête) !
Merci pour ton témoignage, franchement se tromper de diag et donner des neuroleptique a quelqu'un qui n'en a pas besoin c'est pas très sérieux, c'est des médicaments assez forts avec des effets secondaires qui peuvent être dérangeants.
et des fois quand on fais des choses qui sortent de l'ordinaire on est directement mis dans des cases pour rentrer dans la norme en exemple le monsieur qui restais dans son lit au lieu d'aller a l'école.
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Anton_Zimmer a écrit
Je m’excuse par avance du petit HS pour l’Op
silae a écrit
Peu de gens se souviennent de leurs rêves par exemple, non pas qu'ils ne rêvent pas, mais qu'ils s'en détournent au réveil pour se concentrer sur le réel, réprimant leur vie imaginaire, ce qui est bien dommage.
.Bonjour silae
D’où tire tu une telle affirmation ?
A titre personnel je ne me rappelle de quasiment aucuns de mes rêves mais je passe bcp de temps dans ma tête, à imaginer des scenarii, des histoires, etc…
Dialoguer avec soi est plutôt sain flippening94.
La question que je me pose c’est : est ce que tu en souffres ?
Personnellement, ça a pu me couper un peu du réel durant mon adolescence mais aujourd’hui c’est plutôt une richesse je trouve.
Je ne sais pas quel âge tu as mais en me basant sur mon expérience, ces choses là s’apprivoisent avec le temps.
Pour ce qui est des « délires de persécutions » je te cite, c’est des choses qui peuvent arriver, notamment dans des grands centres urbains. Et le cannabis peut entraîner des épisodes de « flippe » (en tout cas, j’en ai fais l’expérience) surtout lors de moment de fatigues (chez moi) ou des périodes de stress (déménagement, situation conflictuelle au travail, familiale, etc…). Encore une fois toutes ces « affirmations » se basent sur mon expérience. Ne jamais oublier que le set and setting joue sur le ressenti (et pour moi ça a longtemps était fortement le cas avec la verte).
Prends soin de toi, va voir le centre et renseigne toi mais garde bien en tête que les médecins, aussi compétents soit ils/elles restent des personnes qui peuvent se tromper sans forcément vouloir nuire.
Bien à toi
Anton
J'ai 23 ans, j'espère que comme tu dis ca s'apprivoisera avec le temps et je ne pense pas souffrir du fait que je parle tous seul mais je me pose beaucoup de questions par rapport à ca.
Pour les délires de persécutions et la parano je trouve ca vraiment toxique je trouve que ca gâche le trip.
Quel est pour toi le meilleur set and setting pour fumer du cannabis? Comment as tu fais pour atténuer voir fais disparaitre les effets négatifs du cannabis ?
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DrSyn a écrit
Salut. Depuis toujours ? Recemment ?
Si c’est depuis toujours c’est tout le temps ou de temps en temps
Se parler dans sa tete c’est parfaitement normal et sain
Le faire a l’écrit c’est pas courant
Si c’est très recent et de plus en plus, ça pourrait etre inquiétant (manie ?) mais tant que ça ne t’isole pas, ne détruis pas ton cercle social ou te met pas en danger
C’est pas forcément pathologique.
Pour la schizophrenie c’est pas ça les symptômes les plus frequent (logorhée)
c’est plus :
-depression resistante
-anhedonie (perte de la sentation de plaisir),
- delires (problèmes de cablage de l’intuition qui font des liens irrationnel entre les choses, exemple très courant ça rend parano ou fait faire des crises mystiques) mais les délires existent dans le trouble bipo et d’autres maladies neuro/psycho
Je pourrais citer d’autres symptômes mais qui sont moins caractéristiques (qui existent dans d’autres contexte)
Si tu te fais peur et que ça s’aggrave comme comportement cherche uj centre expert en trouble bipolaire
Le trouble est difficile a diag donc il faut des specialiste, et les centres expert bipolaire sont très compétents sur la schizo aussi
Attention à ne pas tout pathologiser à tort et à travers. Notamment, la logorrhée comme symptôme d'un trouble psychiatrique, ça n'est pas la même chose que se parler à soi-même comme l'op explique le vivre.
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flippening94 a écrit
Bonsoir à tous je voulais vous parlez de quelque chose qui m'interpelle beaucoup.
Je me parle tous seul.
Je créer des discussions avec des personnes, je débat seul avec moi même sur certains sujets. Je le fais quand je suis seul et souvent le soir quand j'essaye de trouver le sommeil que je ne trouve pas. Je peux le faire aussi en pleine après midi. C'est comme si je posais des questions et je me réponder à moi même. Des fois je le fais sans m'en rendre compte et ça m'inquiète.
J'en est déjà parlé à mon psychiatre mais ça ne l'a pas plus interpelé que ça mais moi je trouve ca étrange quand même non ?
Je n'ai pas l'impression d'entendre de voix, je n'ai pas d'hallucinations auditives.
J'ai peur d'avoir une maladie psychiatrique comme la schizophrénie ou peut autre chose
J'ai consommé de la mdma environ toutes les 2 - 3 semaines pendant 2 ans et demi, la ketamine beaucoup moins, 10 fois dans ma vie, la cocaïne 10 fois dans ma vie, un analogue du lsd (je ne connais pas la molécule) et du cannabis, 3 - 4 joints tous les jours de mes 16 a 22 ans.
Aujourd'hui j'ai 23 ans.
J'espère que je me suis pas grillé le cerveau a consommer ces drogues la, jeune.
Je vois un psychiatre car j'ai fait une bouffée délirante / psychose en juin 2024.
Je me parle seul depuis je pense 2 ans si c'est pas plus.
J'aimerai savoir si se parler tous seul est un signe de folie, maladie, etc...
Je sais que ce forum n'est pas un forum dédié à la psychiatrie mais mon psychiatre ne m'a pas vraiment dit ce qu'il en pensais.
Si quelqu'un peut m'éclairer, merci beaucoup.
C'est courant et on ne peut plus normal de se parler à soi même. À la limite interroge-toi si tu commences à soliloquer à voix haute dans la rue ou autres lieux publics et circonstances sociales sans pouvoir te contrôler, mais sinon franchement je ne vois pas de raison de t'inquiéter. Perso je soliloque quand je bosse, ça m'aide à me concentrer et à faire le point sur l'avancée de mon taf. J'ai prévenu mes collègues, ça les fait rigoler, ça va pas plus loin.
Par contre ce que je trouve intéressant c'est que tu l'attribues spontanément à tes prises de substances. Ça pour moi c'est un indicateur du fait que nous autres consommateurs de drogues avons souvent bien intégré l'idée que notre pratique est forcément délétère, quelle va nous "détruire le cerveau", et donc, dès qu'on repère un comportement anormal ou que l'on considère comme tel, paf, c'est forcément parce qu'on est un vilain drogué. Ça s'appelle l'auto-stigmatisation.
Ça tombe bien tu es sur un forum où on essaye de sortir de ces logiques de culpabilité et autres prophéties auto-réalisatrices du genre "si je me drogue je vais forcément, je DOIS forcément avoir des problèmes". À mon avis la vraie question, et la réponse à ton inquiétude, sont là
Dernière modification par Agartha (20 août 2025 à 16:57)
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flippening94 a écrit
Je dirai que chaque individu a son set and setting. Je m’explique
Perso j’ai constaté que fumer du thc lorsque j’étais triste ou d’humeur maussade n’arranger pas les choses chez moi.
A contrario, un bon copain a longtemps utilisé le thc comme « antidépresseur » et « régulateur de l’humeur » (grosse période de dépression qu’il a affronter avec le canna et ça a bien fonctionné - à la fin son doc lui a dit d’arrêter les AD et de poursuivre son usage parce que ça marche mieux que le traitement conventionnel).
Idem j’évite de trop chargé quand je suis fatigué (typiquement le vendredi c’est plutôt light et plus costaud le samedi après une bonne nuit de sommeil et une journée à bricoler ou m’occuper de ma maison ou de ma petite famille).
Mais tu vois, ce sont des généralités (qui ont le mérite (je pense) d’illustrer les rapports différents que l’on entretient aux substances.
Faire usage de substances me semble être un apprentissage au même titre que d’apprendre à bricoler, conduire ou s’affirmer etc… avec le temps, un peu de réflexion, et le partage d’expérience, on apprend à utiliser au mieux pour soi.
Si je devais te donner un conseil (libre à toi de le suivre ou pas) c’est celui de t’écouter : je n’ai jamais eu de bad lorsque je me suis dit « ok, la un petit joint me ferai du bien ».
Comme tout le monde j’ai vécu quelques accidents mais je crois que le dernier remonte maintenant à plusieurs années.
Donc oui, écoute ton corps, ton état d’esprit, expérimente et tu trouveras ce qui te convient.
Peut être que fumer lorsque tu es triste est la pire idée (regarde moi) ou la meilleure (penses à mon pote). A l’époque on fumait la même beuh, pas pour les mêmes raisons ni dans le même contexte mais ont a tout les deux ou en tirer des choses positives.
Savoir prends du temps que ce soit un savoir académique ou experiential et le temps un incompressible (c’était la conclusion en mode « vieux con sur la montage »).
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Cub3000 a écrit
Attention à ne pas tout pathologiser à tort et à travers. Notamment, la logorrhée comme symptôme d'un trouble psychiatrique, ça n'est pas la même chose que se parler à soi-même comme l'op explique le vivre.
+1
Une personne logorrhéique est innaretable (dans le mieux on parle aussi de diarrhée verbale, c’est stigmatisant mais ça illustre bien le débit vocale)
Se parler à soi, même de façon très dynamique ne fait pas une logorrhée.
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DrSyn a écrit
Salut. Depuis toujours ? Recemment ?
Si c’est depuis toujours c’est tout le temps ou de temps en temps
Se parler dans sa tete c’est parfaitement normal et sain
Le faire a l’écrit c’est pas courant
Si c’est très recent et de plus en plus, ça pourrait etre inquiétant (manie ?) mais tant que ça ne t’isole pas, ne détruis pas ton cercle social ou te met pas en danger
C’est pas forcément pathologique.
Pour la schizophrenie c’est pas ça les symptômes les plus frequent (logorhée)
c’est plus :
-depression resistante
-anhedonie (perte de la sentation de plaisir),
- delires (problèmes de cablage de l’intuition qui font des liens irrationnel entre les choses, exemple très courant ça rend parano ou fait faire des crises mystiques) mais les délires existent dans le trouble bipo et d’autres maladies neuro/psycho
Je pourrais citer d’autres symptômes mais qui sont moins caractéristiques (qui existent dans d’autres contexte)
Si tu te fais peur et que ça s’aggrave comme comportement cherche uj centre expert en trouble bipolaire
Le trouble est difficile a diag donc il faut des specialiste, et les centres expert bipolaire sont très compétents sur la schizo aussi
Uuuuuh attention aux orientations diagnostic .
À+
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Cub3000 a écrit
flippening94 a écrit
Bonsoir à tous je voulais vous parlez de quelque chose qui m'interpelle beaucoup.
Je me parle tous seul.
Je créer des discussions avec des personnes, je débat seul avec moi même sur certains sujets. Je le fais quand je suis seul et souvent le soir quand j'essaye de trouver le sommeil que je ne trouve pas. Je peux le faire aussi en pleine après midi. C'est comme si je posais des questions et je me réponder à moi même. Des fois je le fais sans m'en rendre compte et ça m'inquiète.
J'en est déjà parlé à mon psychiatre mais ça ne l'a pas plus interpelé que ça mais moi je trouve ca étrange quand même non ?
Je n'ai pas l'impression d'entendre de voix, je n'ai pas d'hallucinations auditives.
J'ai peur d'avoir une maladie psychiatrique comme la schizophrénie ou peut autre chose
J'ai consommé de la mdma environ toutes les 2 - 3 semaines pendant 2 ans et demi, la ketamine beaucoup moins, 10 fois dans ma vie, la cocaïne 10 fois dans ma vie, un analogue du lsd (je ne connais pas la molécule) et du cannabis, 3 - 4 joints tous les jours de mes 16 a 22 ans.
Aujourd'hui j'ai 23 ans.
J'espère que je me suis pas grillé le cerveau a consommer ces drogues la, jeune.
Je vois un psychiatre car j'ai fait une bouffée délirante / psychose en juin 2024.
Je me parle seul depuis je pense 2 ans si c'est pas plus.
J'aimerai savoir si se parler tous seul est un signe de folie, maladie, etc...
Je sais que ce forum n'est pas un forum dédié à la psychiatrie mais mon psychiatre ne m'a pas vraiment dit ce qu'il en pensais.
Si quelqu'un peut m'éclairer, merci beaucoup.C'est courant et on ne peut plus normal de se parler à soi même. À la limite interroge-toi si tu commences à soliloquer à voix haute dans la rue ou autres lieux publics et circonstances sociales sans pouvoir te contrôler, mais sinon franchement je ne vois pas de raison de t'inquiéter. Perso je soliloque quand je bosse, ça m'aide à me concentrer et à faire le point sur l'avancée de mon taf. J'ai prévenu mes collègues, ça les fait rigoler, ça va pas plus loin.
Par contre ce que je trouve intéressant c'est que tu l'attribues spontanément à tes prises de substances. Ça pour moi c'est un indicateur du fait que nous autres consommateurs de drogues avons souvent bien intégré l'idée que notre pratique est forcément délétère, quelle va nous "détruire le cerveau", et donc, dès qu'on repère un comportement anormal ou que l'on considère comme tel, paf, c'est forcément parce qu'on est un vilain drogué. Ça s'appelle l'auto-stigmatisation.
Ça tombe bien tu es sur un forum où on essaye de sortir de ces logiques de culpabilité et autres prophéties auto-réalisatrices du genre "si je me drogue je vais forcément, je DOIS forcément avoir des problèmes". À mon avis la vraie question, et la réponse à ton inquiétude, sont là
Je m'attribues spontanément à mes prises de substances car j'ai commencé à parler tous seul après avoir fais mes premières expériences avec les substances. Je ne sais pas si c'est a cause de ca ou pas. C'est vrai que des fois je m'auto stigmatise et les autres personnes le font aussi et cela n'aide pas.
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Anton_Zimmer a écrit
flippening94 a écrit
Je dirai que chaque individu a son set and setting. Je m’explique
Perso j’ai constaté que fumer du thc lorsque j’étais triste ou d’humeur maussade n’arranger pas les choses chez moi.
A contrario, un bon copain a longtemps utilisé le thc comme « antidépresseur » et « régulateur de l’humeur » (grosse période de dépression qu’il a affronter avec le canna et ça a bien fonctionné - à la fin son doc lui a dit d’arrêter les AD et de poursuivre son usage parce que ça marche mieux que le traitement conventionnel).
Idem j’évite de trop chargé quand je suis fatigué (typiquement le vendredi c’est plutôt light et plus costaud le samedi après une bonne nuit de sommeil et une journée à bricoler ou m’occuper de ma maison ou de ma petite famille).
Mais tu vois, ce sont des généralités (qui ont le mérite (je pense) d’illustrer les rapports différents que l’on entretient aux substances.
Faire usage de substances me semble être un apprentissage au même titre que d’apprendre à bricoler, conduire ou s’affirmer etc… avec le temps, un peu de réflexion, et le partage d’expérience, on apprend à utiliser au mieux pour soi.
Si je devais te donner un conseil (libre à toi de le suivre ou pas) c’est celui de t’écouter : je n’ai jamais eu de bad lorsque je me suis dit « ok, la un petit joint me ferai du bien ».
Comme tout le monde j’ai vécu quelques accidents mais je crois que le dernier remonte maintenant à plusieurs années.
Donc oui, écoute ton corps, ton état d’esprit, expérimente et tu trouveras ce qui te convient.
Peut être que fumer lorsque tu es triste est la pire idée (regarde moi) ou la meilleure (penses à mon pote). A l’époque on fumait la même beuh, pas pour les mêmes raisons ni dans le même contexte mais ont a tout les deux ou en tirer des choses positives.
Savoir prends du temps que ce soit un savoir académique ou experiential et le temps un incompressible (c’était la conclusion en mode « vieux con sur la montage »).
J'ai remarqué aussi que ca ne m'aidait pas vraiment quand j'étais pas bien de consommer du cannabis.
Je ne savais pas que le cannabis avais des propriétés de régulation de l'humeur.
En y réfléchissant bien la consommation de substances est effectivement un apprentissage comme tu le dis, on se trompe, on rectifie le tir.
Merci de tes conseils
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flippening94 a écrit
DrSyn a écrit
Salut. Depuis toujours ? Recemment ?
Si c’est depuis toujours c’est tout le temps ou de temps en temps
Se parler dans sa tete c’est parfaitement normal et sain
Le faire a l’écrit c’est pas courant
Si c’est très recent et de plus en plus, ça pourrait etre inquiétant (manie ?) mais tant que ça ne t’isole pas, ne détruis pas ton cercle social ou te met pas en danger
C’est pas forcément pathologique.
Pour la schizophrenie c’est pas ça les symptômes les plus frequent (logorhée)
c’est plus :
-depression resistante
-anhedonie (perte de la sentation de plaisir),
- delires (problèmes de cablage de l’intuition qui font des liens irrationnel entre les choses, exemple très courant ça rend parano ou fait faire des crises mystiques) mais les délires existent dans le trouble bipo et d’autres maladies neuro/psycho
Je pourrais citer d’autres symptômes mais qui sont moins caractéristiques (qui existent dans d’autres contexte)
Si tu te fais peur et que ça s’aggrave comme comportement cherche uj centre expert en trouble bipolaire
Le trouble est difficile a diag donc il faut des specialiste, et les centres expert bipolaire sont très compétents sur la schizo aussiSalut, ca fais environ deux ans que je me parle seul, surtout quand je suis seul et qu'il n'y a personne a coté de moi mais ca m'arrive des fois a proximité de personnes en chuchotant.
Je ne le fais pas a l'écrit.
Je suis des fois paranoïaques, j'ai aussi je pense des délires de persécution :
Je marche dans la rue, je crois qu'on me suis, qu'on va me faire du mal etc après c'est pas tout le temps, ca arrive souvent le soir mais ca peut être en pleine après midi aussi et j'ai remarqué que quand je fume du cannabis toutes ces sensations sont décuplées mais c'est aléatoire des fois ca ne me le fais pas même si j'ai fumer du cannabis.
Je ne connaissais pas les centres expert en trouble bipolaires, je vais jeter un œil a tout ca merci
Tu vis dans une grande ville ou loin de tout
? Se faire suivre serait necessaire, mais si possible dans un centre expert
Je suis pas medecin donc je peux pas vraiment donner de conseil medical, prend soin de toi et en fonction de ton etat si tu sent que ça va plus du tout n’hésite pas a aller aux urgences
Sinon attend tranquillement la rentrée et cherche un centre expert (trouble bipolaire ou schizophrenie)
On vit très bien avec si on se connait et qu’on a un bon medecin a qui on fait confiance et qui nous fait confiance ?
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Cub3000 a écrit
DrSyn a écrit
Salut. Depuis toujours ? Recemment ?
Si c’est depuis toujours c’est tout le temps ou de temps en temps
Se parler dans sa tete c’est parfaitement normal et sain
Le faire a l’écrit c’est pas courant
Si c’est très recent et de plus en plus, ça pourrait etre inquiétant (manie ?) mais tant que ça ne t’isole pas, ne détruis pas ton cercle social ou te met pas en danger
C’est pas forcément pathologique.
Pour la schizophrenie c’est pas ça les symptômes les plus frequent (logorhée)
c’est plus :
-depression resistante
-anhedonie (perte de la sentation de plaisir),
- delires (problèmes de cablage de l’intuition qui font des liens irrationnel entre les choses, exemple très courant ça rend parano ou fait faire des crises mystiques) mais les délires existent dans le trouble bipo et d’autres maladies neuro/psycho
Je pourrais citer d’autres symptômes mais qui sont moins caractéristiques (qui existent dans d’autres contexte)
Si tu te fais peur et que ça s’aggrave comme comportement cherche uj centre expert en trouble bipolaire
Le trouble est difficile a diag donc il faut des specialiste, et les centres expert bipolaire sont très compétents sur la schizo aussiAttention à ne pas tout pathologiser à tort et à travers. Notamment, la logorrhée comme symptôme d'un trouble psychiatrique, ça n'est pas la même chose que se parler à soi-même comme l'op explique le vivre.
C’est pas du tout mon genre ^^ il faut juste que le patient se conaisse et sache placer le curseur
Je le vis bien tout va bien
Je le vis mal je demande de l’aide, et les deux doivent cohexister
Sur mon cas personnel je suis très indépendant et demande le minimum a la psychiatrie
Mais quand c’est trop (dans mon cas ça ressemblerait a de la mégalomanie) je me fait aider et me stabilise
C’est une question d’équilibre
Mais comme je siis pas medecin et que j’ai un vieux pseudo douteux ??je prend beaucoup de précautions. Je suis pas du genre a vouloir faire rentrer la personne dans un moule
Juste faire en sorte que la personne ne grille pas son cercle social et famillial.
Mais se parler a soi meme n’est pas pathologique en soi. La paranoïa c’est plus embêtant mais ça se
Gere (mm si c’est pas simple au debut )
Voila ?
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Myozotis a écrit
DrSyn a écrit
Salut. Depuis toujours ? Recemment ?
Si c’est depuis toujours c’est tout le temps ou de temps en temps
Se parler dans sa tete c’est parfaitement normal et sain
Le faire a l’écrit c’est pas courant
Si c’est très recent et de plus en plus, ça pourrait etre inquiétant (manie ?) mais tant que ça ne t’isole pas, ne détruis pas ton cercle social ou te met pas en danger
C’est pas forcément pathologique.
Pour la schizophrenie c’est pas ça les symptômes les plus frequent (logorhée)
c’est plus :
-depression resistante
-anhedonie (perte de la sentation de plaisir),
- delires (problèmes de cablage de l’intuition qui font des liens irrationnel entre les choses, exemple très courant ça rend parano ou fait faire des crises mystiques) mais les délires existent dans le trouble bipo et d’autres maladies neuro/psycho
Je pourrais citer d’autres symptômes mais qui sont moins caractéristiques (qui existent dans d’autres contexte)
Si tu te fais peur et que ça s’aggrave comme comportement cherche uj centre expert en trouble bipolaire
Le trouble est difficile a diag donc il faut des specialiste, et les centres expert bipolaire sont très compétents sur la schizo aussiUuuuuh attention aux orientations diagnostic
.
À+
Oui c’est pas malin
Merci de m’avoir repris toujours très delicat d’evoquer des diag a la volée
Je le ferais plus ? c’était pas necessaire meme si je répondais au commentaire d’origine
Dsl
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DrSyn a écrit
flippening94 a écrit
Salut, ca fais environ deux ans que je me parle seul, surtout quand je suis seul et qu'il n'y a personne a coté de moi mais ca m'arrive des fois a proximité de personnes en chuchotant.
Je ne le fais pas a l'écrit.
Je suis des fois paranoïaques, j'ai aussi je pense des délires de persécution :
Je marche dans la rue, je crois qu'on me suis, qu'on va me faire du mal etc après c'est pas tout le temps, ca arrive souvent le soir mais ca peut être en pleine après midi aussi et j'ai remarqué que quand je fume du cannabis toutes ces sensations sont décuplées mais c'est aléatoire des fois ca ne me le fais pas même si j'ai fumer du cannabis.
Je ne connaissais pas les centres expert en trouble bipolaires, je vais jeter un œil a tout ca merciTu vis dans une grande ville ou loin de tout
? Se faire suivre serait necessaire, mais si possible dans un centre expert
Je suis pas medecin donc je peux pas vraiment donner de conseil medical, prend soin de toi et en fonction de ton etat si tu sent que ça va plus du tout n’hésite pas a aller aux urgences
Sinon attend tranquillement la rentrée et cherche un centre expert (trouble bipolaire ou schizophrenie)
On vit très bien avec si on se connait et qu’on a un bon medecin a qui on fait confiance et qui nous fait confiance ?
Je vis dans une grande ville et je suis déjà suivi par un psychiatre, je lui en avais parlé mais ça l'a pas plus interloqué que ça.
Moi je fais ça à voix haute et je me créer des discussions ce qui m'interpelle mais j'ai compris que je n'étais pas le seul et que c'était même sain pour certaines personnes.
Je me suis renseigné et ya un centre expert en trouble bipolaire pas loin de chez moi faut que je les appelle. Merci de tes conseils en tout cas
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Jehol a écrit
Salut.
Perso, ça m'aide beaucoup de me parler à moi même.
Étant de nature solitaire, hypersensible, j'évite au maximum les relations inutiles et la connerie humaine. C'est de pire en pire avec l'âge.
Pour mon travail, quand je boss c'est par période, je pars à la semaine voir à la quinzaine en solo.
Du coup l'auto discussion est une bonne solution, je la pratique depuis tjrs j'ai l'impression.
J'évite de le faire quand il y a du monde autour de moi, même si souvent ça sort sans que je m'en rende compte.
Pour moi c'est quelque chose de naturel, c'est juste des fois un peu compliqué avec ma femme car elle croit que je lui parle alors que non mais dans l'ensemble ça se gère parfaitement.
De mon point de vue c'est plutôt un signe de bonne santé mentale et d'une certaine forme d'intelligence. Se poser des questions et analyser les choses, n'être sure de rien, etc...
La drogue n'a rien à voir la dedans, j'en prends depuis 25ans, divers produits sous diverses formes et j'auto papoté déjà avant mes premières prises.
Vive l'auto papoting, je dirais
Tant que tu le vis bien c’est que c’est pas un problème ? et je suis content de savoir que c’est le cas
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Salut flippening94 !
Comme les autres, je ne trouve pas particulièrement inquiétant de parler à haute voix lorsqu'on est seul. C'est très courant, et à mon avis ça n'a strictement rien à voir avec un quelconque signe annonciateur d'une bouffée délirante.
C'est tabou, mais c'est très banal : tu n'es pas tout seul à parler tout seul
D'ailleurs, ça m'arrive aussi.
Petite observation perso sur les tabous qui m'a toujours interrogé : pourquoi regarde-t-on de travers quelqu'un qui pense à haute voix dans la rue ou à son travail, alors que quelqu'un qui chantonne, ça passe sans problème ?
Jecépuki a écrit
Je ne me sens réellement libre que lorsque je suis seul et enfermé. Lorsque je tourne le verrou, ça n'est pas moi qui suis bouclé, ce sont les autres que j'emprisonne...
J'en partage les attendus, mais pas les conclusions.
silae a écrit
Suite à cette petite histoire, je poursuis mon raisonnement :
Notre manière de fonctionner, nos écarts face à la norme, ne sont pas toujours des maladies qu'il faudrait traiter. Nous sommes des êtres uniques, de par notre biologie et notre histoire, et se comparer à des normes externes n’est pas toujours le meilleur choix.
Pourquoi dis-tu "pas toujours" ? Pour moi, nos "écarts face à la norme" ne doivent JAMAIS être interprétés comme des maladies au sens biologique du terme, et "se comparer à des normes externes" n'est JAMAIS une bonne option.
J'ai passé toute mon adolescence et toute ma vie d'adulte à chercher la limite entre le normal et le pathologique.
J'ai beaucoup lu à ce sujet, j'ai assisté à des centaines de séminaires irl et en vidéos, j'en ai discuté avec de nombreuses personnes, et j'ai abondamment travaillé ce thème dans mon analyse personnelle.
Résultat : je n'ai jamais rien trouvé de vraiment convaincant.
Même en hôpital psychiatrique, même en échangeant avec les personnes qu'on a appelées "les psychotiques" lorsqu'elles étaient en pleine bouffée délirante, finalement, je n'ai toujours pas trouvé comment on pourrait séparer le normal du pathologique. Développement anti-psychiatrique:Spoiler
J'ai fini par renoncer à cette idée de la "pathologie psychique", à laquelle j'avais pourtant beaucoup cru étant jeune, me sentant personnellement concerné.
Pour moi, les pathologies psychiques, ça ne sont que des normes sociales.
Même si ça parait trivial, il me semble beaucoup plus juste et plus rigoureux de dire qu'on a parfois des comportements qui nous emmerdent, ou qui emmerdent les autres, que de parler de "pathologie".
Quand on parle de pathologie du comportement, on naturalise des conflits sociaux, ce qui les dépolitise.
La question des droits des personnes homosexuelles et des luttes LGBT+ en est une illustration frappante...
DrSyn a écrit
Mais comme je siis pas medecin et que j’ai un vieux pseudo douteux ??je prend beaucoup de précautions. Je suis pas du genre a vouloir faire rentrer la personne dans un moule
Juste faire en sorte que la personne ne grille pas son cercle social et famillial.
A mon avis, ne pas faire "rentrer la personne dans un moule" et faire en sorte que "la personne ne grille pas son cercle social et familial", c'est tout à fait contradictoire dans de nombreuses histoires qui concernent les personnes psychiatrisées, l'usage de drogue, les sexualités minoritaires, etc.
Pour moi, la pression du cercle social et familial est la première source de normalisation des comportements "déviants". Le discours psychiatrique et médical ne fait que s'en faire le relais, en lui fournissant des justifications pathologiques, ce qui conforte les normes sociales en leur donnant une assise "scientifique".
Je pense que l'ordre médical se substitue de plus en plus à l'ordre politique. C'est à dire que le monde social pathologise certains comportements pour ne pas avoir à assumer la division politique qu'ils impliquent. C'est un moyen, pour une société qui veut se croire "libérale", de nier ses propres contradictions internes, et de mettre en place des dispositifs de régulation sociale qui fonctionnent sans même que les professionnels soient nécessairement conscient de la dimension autoritaire et normative de leur travail. Parallèle économique: Spoiler
Pour éviter la pathologisation, il n'y a bien souvent aucun autre choix que d'assumer un conflit entre la personne et son environnement social. Sur PA, on essaye de refuser la pathologisation de l'usage de drogue en le lisant comme un conflit politique. Tout comme les homosexuels ont dépathologisé leur orientation, non pas en faisant la démonstration scientifique qu'ils n'étaient pas malades, mais en revendiquant politiquement le droit de vivre leur amour et leur sexualité comme un désir plutôt que comme une maladie.
Même s'il ne met pas du tout l'accent sur ce point, le récit de Silae l'illustre bien. On imagine facilement que la pathologisation du comportement de l'adolescent ne pouvait être évitée que par l'ouverture d'un conflit avec ses parents.
Mais pour que ça soit possible, encore faudrait-il que l'ado ne s'identifie pas complètement à ce qui est attendu par ses parents et par ses proches, et qu'il ne se sente pas coupable de ne pas y correspondre. Et ça, c'est très loin d'être simple à obtenir : c'est plutôt rare qu'il suffise de l'expliquer et de l'encourager pour que ça change. On est tous plus ou moins aliénés au désir de l'autre, et c'est très complexe de s'en émanciper.
silae a écrit
Voilà, je pense donc que les questions à se poser sont : est-ce que mes comportements me font souffrir ? Si oui pourquoi ?
Pour moi, même si elles paraissent logiques, naturelles et bienveillantes en première analyse, ces questions sont très loin de pouvoir tracer la limite entre le normal et le pathologique. Parce que si on demande à l'ado si son comportement le fait souffrir et pourquoi ? Il pourrait très bien répondre que oui, il souffre car ça déçoit ses parents, il souffre parce que ça lui pose des tonnes de problèmes, il souffre parce que ça l'angoisse de ne pas parvenir à imaginer son avenir dans la société pour le moment. Et c'est pour cela qu'il va probablement accepter le traitement psychiatrique, voire même le demander. Et peut-être même que si le psychiatre refuse, il ira en voir d'autres, jusqu'à ce qu'il obtienne enfin un "diagnostique" et un "traitement" pour se reconformer, dans l'espoir de calmer ses inquiétudes et d'enfin correspondre à ce qu'il pense qu'on attend de lui.
Pour moi, le problème numéro un, ça n'est pas les traitements psychiatriques en eux-mêmes, peut-être que ça va aider temporairement la personne à supporter sa souffrance, pourquoi ne pas essayer ? Le problème numéro un, c'est la conception de soi-même que ça va donner à cet adolescent : ce qui le constitue va être pathologisé, vécu comme interdit, comme honteux, et ça n'est pas du tout certain que ça s'arrêtera quand il interrompra son traitement à cause des effets secondaires.
C'est ce qui se passe avec de nombreuses PUD qui entament des sevrages uniquement motivés par la pression sociale et ses conséquences fâcheuses sur le plan personnel, professionnel, juridique, etc. Et c'est aussi ce qui se passe pour toutes les PUD qui consomment dans la culpabilité, le secret, la honte et le doute permanent d'avoir un problème de santé mentale.
silae a écrit
A quoi servent-ils dans l’échafaudage de mon existence ? Est-ce que j’ai une latitude pour évoluer selon ce que je souhaite, même si c’est tout doucement, pas à pas ?
Je pense que saisir la fonction d'un comportement dans l'échafaudage d'une existence, c'est infiniment plus délicat qu'il n'y parait. Car le plus souvent, les personnes qui consultent un psy le font parce qu'elles constituent cet échafaudage en symptôme, et qu'elles veulent s'en débarrasser. Si le psy fonde le travail qu'il propose sur ce que "souhaite" la personne, sur sa volonté, ou sur ses objectifs, et bien il va encourager et conforter le désir de se conformer aux prescriptions sociales, et finalement les reproduire, consciemment ou non. Tout travail d'exploration de cet échafaudage de l'existence est rendu impossible par cette démarche de dévalorisation du symptôme, intrinsèque au discours médical et psychiatrique.
C'est ce qui se passe avec le coaching et les thérapies d'orientation comportementales. Pour moi, c'est là leur principal inconvénient, ainsi que la principale explication à leurs limites. Aujourd'hui, on voit bien les violences symboliques auxquelles la logique comportementaliste a donné lieu envers les personnes homosexuelles, et je pense qu'il faut en tirer des leçons. A mon avis, un psy doit se garder d'aider les personnes à réaliser leurs objectifs, tout autant qu'il doit garder de les en dissuader. D'ailleurs, les personnes changent très souvent d'objectifs en cours de route ! Le mieux est de ne pas s'en mêler, de rester non prescriptif, et de se contenter d'aider la personne à explorer ce qui détermine les objectifs qu'elle se donne, en ne lui demandant pas de se fixer des buts précis à atteindre quand elle n'en a pas. Aller mieux, c'est déjà pas mal comme objectif !
Pour moi, respecter une personne et prendre au sérieux ses souhaits, ça n'implique pas du tout de les valider ou de l'encourager à les réaliser. Chacun doit affronter le risque de réaliser ou non ses propres désirs : c'est une "décision" insondable de l'être, ça n'est pas au psy de se transformer en conseiller et de dire ce qu'il faudrait faire ou comment il faudrait se conduire, au risque de se transformer en gardien de l'ordre social...
Voila voila...
Avant de partir, une petite question qui me turlupine : pourquoi tant de personnages sur ce topic éprouvent-ils le besoin de dire qu'ils ne s'écrivent jamais à eux-mêmes, alors que personne n'a posé cette question ni rien affirmé de tel ?
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (19 août 2025 à 16:58)
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flippening94 a écrit
suis des fois paranoïaques, j'ai aussi je pense des délires de persécution :
Je marche dans la rue, je crois qu'on me suis, qu'on va me faire du mal etc après c'est pas tout le temps, ca arrive souvent le soir mais ca peut être en pleine après midi aussi et j'ai remarqué que quand je fume du cannabis toutes ces sensations sont décuplées mais c'est aléatoire des fois ca ne me le fais pas même si j'ai fumer du cannabis.
Salut,
Je sais qu'il y a déjà beaucoup de retours sur ton thread mais j'ai cru comprendre qu'il y avait plusieurs choses qui te posent problème. Pas seulement le fait de se parler à soi même à voix haute.
Je trouve que l'orientation en centre expert en bipolarité un peu cash et peut être pas adapté si ce n'est pour te rassurer ou aller dans un drôle de sens car ce que tu décris ne ressemble en rien à de la schizophrénie ou de la bipolarité.
Quand on a un fond anxieux ça peut aller loin frérot et je sais de quoi je parle. Le sentiment de persécution, la parano assez légère que tu décris c'est quand même assez classique.
Et pour la weed ben évident, comme tu le dis ça amplifie le phénomène. Perso quand je ne vais pas bien je ne fume pas car je ne peux pas fumer sans finir en crise de panique et plus ou moins tout ce que tu décris comme symptômes.
Ça m'est arrivé de traverser des phases où je vivais TOUT comme une agression mais ça reste des phases. En fait j'ai l'impression qu'au cours de notre vie, nos réactions varient et peuvent par moment correspondre à des symptômes de toutes les maladies psychiques classées dans le DSM.
Une bouffée délirante (type psychose) peut arriver à n'importe qui et ce sur une durée indéterminée. Ça ne veut pas forcément dire qu'on en aura tout le temps et que ça sera obligatoirement "chronique". Il en est de même pour la dépression, les phases maniaques, les fluctuations de l'humeur, les TOCs,la paranoïa, la phobie sociale, le PTSD, les TCA, la peur, la colère, le sentiment d'abandon, l'euphorie, la tristesse et même la joie :). Et peut être avant tout le deuil...
Je trouve les échanges de ce thread extrêmement intéressants. Je rejoins Pesteux quand il dit que c'est nous qui ne nous adaptons à ce qui est perçu comme une différence. J'adore lire l'histoire de l'adolescent évoqué par silae et je souris avec tendresse en lisant Anton Zimmer qui nous parle de sa révélation à l'âge de 20 ans. PS; j'ai travaillé 5 ans en EHPAD, bien joué pour la réflexion sur l'instinct de survie . J'y viens d'ailleurs.
La protection du symptôme, les mécanismes de défenses et parfois la dépersonnalisation, la dissociation et la décompensation. Cette dernière arrive quand les barrières sautent, quand notre armure se fend, quand on a tout essayé pour survivre et que ça lâche.
Le saut, le vide, l'effroi, l'incompréhension et la remise en question. Le travail thérapeutique vient accompagner toutes ces phases, je dirais même toutes ces étapes de deuil. Je l'ai vécu et je pense qu'il fallait en passer par là pour enfin me reconnecter à mon Moi.
J'ai toujours pensé que j'étais très instable psychologiquement mais ce que j'ai vécu ces dernières années entre autre grace à mon implication et les connexions que j'ai faite à travers le militantisme notamment sur PA. Cela m'a conforté dans l'idée que ce n'était pas si inconfortable d'avoir cette façon de fonctionner. Bon je dis pas que c'est la panacée mais ça passe .
Pour finir ;
flippening94 a écrit
J'en est déjà parlé à mon psychiatre mais ça ne l'a pas plus interpelé que ça mais moi je trouve ca étrange quand même non
Si tu ne te sens pas entendu par ton psychiatre le premier réflexe, pour moi, serait d'en changer.
Prends soin de toi.
Myoz
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Pour moi, tant qu'on parle du naturel et du pathologique, on est encore dans le sujet de Flippening, et on est encore dans un sujet qui concerne les PUD, car elles sont toutes frappées de plein fouet par la question de la pathologisation de l'usage de drogue, et qu'elles le sont doublement lorsque ce sont des personnes psychiatrisées pour d'autres raisons.
Silae a écrit
Suite à cette petite histoire, je poursuis mon raisonnement :
Notre manière de fonctionner, nos écarts face à la norme, ne sont pas toujours des maladies qu'il faudrait traiter. Nous sommes des êtres uniques, de par notre biologie et notre histoire, et se comparer à des normes externes n’est pas toujours le meilleur choix.
Pesteux a écrit
Pourquoi dis-tu "pas toujours" ? Pour moi, nos "écarts face à la norme" ne doivent JAMAIS être interprétés comme des maladies au sens biologique du terme, et "se comparer à des normes externes" n'est JAMAIS une bonne option.
Silae a écrit
Disons que quand je dis "pas toujours", c'est une litote.
J'ai du mal à comprendre ta position.
Si c'est une litote, alors on est plutôt d'accord !
Mais du coup, je ne comprends pas comment tu concilies ton refus du normatif avec ce que tu exprimes dans ce paragraphe ?
silae a écrit
Je cite Canguihem qui explique bien que le pathologique ne doit pas être défini par des normes externes mais par rapport à un organisme propre qui trouve son équilibre ou non, d'où mon image de grand corps qui, s'il avait un cœur "dans la norme", serait pathologique car non fonctionnel.
Si on dit ça, on admet qu'il peut exister du "pathologique" en matière de psychisme et/ou de comportement. Et du même coup, on admet aussi qu'il existe du "naturel".
Ce qui conduit à des violences cliniques, et à dépolitiser totalement un grand nombre de questions sociales.
Car au final, qui tracera la limite entre les deux ? Qui va devoir trancher au cas par cas entre le naturel et le pathologique ? Qui surveillera la frontière ? Et qui surveillera les surveillants ?
Vouloir se débarrasser d'un comportement, pour soi-même ou pour la société, ça peut se comprendre, mais ça n'en fait pas une pathologie pour autant...
Ton propos laisse penser que ça serait à chacun de définir ce qui est pathologique pour lui-même. Mais si on va par là, on va encourager les personnes à pathologiser tout ce qui les dérange en elles-mêmes, et légitimer les thérapies pour les y aider. C'est la voie royale vers la reproduction sociale au forceps à travers les violences cliniques... C'est d'autant plus violent qu'en pratique, c'est bien souvent une impasse douloureuse pour les personnes, car on ne se débarrasse pas comme ça de la division qui nous constitue, même si ça nous dérange !
C'est bien parce qu'il n'existe pas de comportement "naturel" qu'on est obligé d'avoir recours à une logique politique pour donner corps à nos divisions (individuelles ou collectives), et permettre de discuter des lois qui limitent et régulent la liberté de chacun. Avoir recours à la division naturel/pathologique, c'est empêcher cette expression politique de nos divisions (individuelles ou collectives) !
Le problème avec l'approche philosophique de cette question du pathologique et du naturel, même quand elle est aussi séduisante et élaborée que celle de Canguilhem, c'est que ça n'est pas un savoir expérientiel, mais un raisonnement, quelque chose de l'ordre de la pensée pure, qui ne s'appuie pas sur un réel, mais sur une démarche intellectuelle et abstraite... Il n'y a aucune clinique chez Canguilhem.
Canguilhem veut absolument réconcilier vie psychique et organisme dans une même théorie. Il veut que ça forme un tout, il veut mettre de la cohérence et de l'unité là où il ne trouve que de la division. Comme la plupart des penseurs, il ne supporte pas le réel, et utilise son intellect pour recoudre les morceaux. Il faut que ça s'énonce bien et que ça se conçoive clairement. Du coup, c'est agréable à lire, c'est cohérent, et c'est satisfaisant pour l'esprit : on se dit qu'on comprend ! Mais je ne peux que faire le constat que nos psychés ne fonctionnent pas ainsi. Je trouve que les notions d'unité, de cohérence, et de complétude ne permettent pas d'aller très loin dans ce qu'on peut dire du réel que nous éprouvons. Le propre de ce qui nous détermine, individuellement ou collectivement, c'est justement la contradiction, c'est justement la division. (une illustration ici : lien)
Le propre de l'échafaudage dont tu parlais, qu'on pourrait aussi appeler "structure psychique" ou "inconscient", c'est justement d'être impossible à énoncer, et donc de ne jamais se concevoir clairement. C'est bien pour ça que c'est un savoir emmerdant^^ Ca en fait quelque chose de très peu comparable à la notion "d'organisme" qui est si utile à la médecine.
A mon avis, il faut considérer le "psychique" et "l'organique" comme deux registres différents. Le registre "psychique" s'appuie sur un savoir expérientiel qui détermine une pratique de la parole, alors que le registre "organique" s'appuie sur des théories universitaires et scientifiques qui déterminent une pratique du faire (la prescription, l'opération, l'acte de soin, etc).
Ce sont deux grilles de lecture possibles, mais absolument irréconciliables. Certaines situations sont mieux éclairées par le premier registre, d'autres sont mieux éclairées par le second. En ce qui concerne le comportement, la conso de drogue, la sexualité, le rapport au langage, etc, je trouve que la grille de lecture "organique" n'est pas du tout pertinente. Alors que la grille de lecture "psychique" me permet de prendre en compte la souffrance des personnes tout en prenant au sérieux leurs révoltes et leur politisation, à travers la reconnaissance de leur droit à la différence et à l'intimité. De toute façon, on aura beau les interdire, elles existeront quand même, na !
Pour moi, ça n'est pas une question de théorie philosophique, mais une affaire de lien social, de pratique clinique et de politique. En résumé, croire au pathologique, ça me fermait à moi-même et aux autres, ça m'empêchait de saisir quoi que ce soit à ce qui m'arrivait, ça m'interdisait d'agir en me privant de toute légitimité, ça rendait logiques et concevables des pratiques médicales, psychiatriques et psychologiques que je considère comme des violences inacceptables, et ça me posait des questions existentielles à n'en plus finir... Donc j'ai cessé d'y croire, et tout est beaucoup plus simple, plus riche, et plus amusant comme ça
Un point fondamental qui oppose radicalement les notions de "psychés" et "d'organismes", c'est que pour un organisme, on recherche l'homéostasie, l'équilibre, le fonctionnel. La plupart du temps, si on pense à nos organes, c'est qu'on a mal, c'est que quelque chose ne va pas. Quand tout va bien, ils nous foutent la paix, on n'y pense même pas. Ne dit-on pas que la santé, c'est le silence des organes ?
Alors que pour nos psychés, je trouve que c'est tout à fait différent. Pour moi, l'équilibre psychique, c'est quand tu dors, ou quand il ne se passe rien en toi. Bref, c'est quand tu t'ennuies à mourir.
Je pense que tous ces ressentis qui nous animent et qui font la saveur de nos vies, l'amour, le désir, la révolte, la colère, l'inspiration, la joie, la tristesse, l'angoisse, l'exaltation, la paix, le doute, le vide, l'échec, la curiosité, l'enthousiasme, etc, ben fondamentalement, ce sont des déséquilibres, ce sont des contrastes, ce sont des montagnes russes, ce sont des manques ou des trop-pleins.
Pour moi, le bien-être psychique, ça n'est pas l'homéostasie mentale, c'est tout le contraire du silence des organes : ça n'est pas apprendre à être équilibré, c'est devenir équilibriste, c'est savoir y faire avec son centre de gravité, quoiqu'il arrive !
Bref, tout dépend ce qu'on entend par "équilibre", ça peut vouloir dire "aller mieux", mais bien souvent, ça désigne le désir d'éteindre ce qui se passe en nous, parce que ça nous encombre un peu trop. C'est une notion communément admise et très populaire, qui peut vite tourner à l'impasse naturaliste, et que je préfère manier avec des pincettes.
silae a écrit
Le point central est de savoir si l'échafaudage unique, constitué par tous les éléments de mon corps et de mon esprit, me permet de fonctionner correctement et sans souffrir
silae a écrit
Je parle de "carrière" de malade mental, pour évoquer une identité que l'on adopte, avec les "bénéfices" qu'elle peut apporter. (...) Evidemment, comme toute identité, elle conduit également à une aliénation qui enferme et dont il peut être dur de sortir, ce qui, pour cette catégorie de stigmate, peut avoir de lourdes conséquences.
Tu es fort pour trouver de belles métaphores !
J'aime beaucoup cette image de l'échafaudage, je la trouve très parlante pour désigner ce que j'appelle d'habitude "la structure". Je te la reprends
Et j'aime bien ton idée de "carrière". J'aime bien dire que c'est case-gueule de se prendre pour la place qu'on occupe dans la structure symbolique. Avec ton image, on pourrait dire que c'est case-gueule de trop s'identifier au poste avec lequel on a fait carrière. (oui, "case" avec un seul S, c'est exprès^^).
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (20 août 2025 à 15:06)
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