c'est le jour et la nuit

fenêtre entre-ouverte, le froid colle à mon doigt dans la nuit

les volutes de ma clope percent au loin les nuages qui brillent d'une lune d'orient

une larme glisse sur ma joue rougie de jouissance

son goût salé m'évoque le bica dans le dicodin devenu li
une saveur âcre de regrets me transperce

sans remords, je m'en mords pourtant les lèvres, me léchouillant l'index

tangente en permanence aux plaisirs, toujours à la recherche de ce qui s'effrite entre mes doigts

je me questionne sur mes choix de vie, les choix de ma vie

bercée sous la couette par des remous de sexe enflammé et défoncé
l'extase laisse place à l'affalement, des couilles dans mes mains

j'aime bien les histoires avant de dormir

pourtant, celle-là, je ne sais pas

il y avait il y a quelques mois une fille

qui n'a pas su croire au prince charmant, sous les allures d'une fascinante personne marquée dans le visage par son passé refoulé de « tox », s'imposant cure et abstinence pour rentrer dans le moule de la société qu'elles voudraient combattre

qui n'a pas voulu se voir au ventre rond dans l'attente qu'Elle rentre du boulot, au front perlé de sueur pour construire une branlante demeure dont l'horizon s'arrête au toit

qui s'est fait happer par des fantasmes d'amours multiples et possibles

qui était partie un jour de printemps sous le signe d'un gramme de came douce, dans les vagues déchainées d'un amour en tempête

qui est revenue le cœur brisé par les bleus sur le visage et le manque dans le sang

qui a su remettre le cap ailleurs que dans la tourmente, s'apaiser dans une ordonnance pour ordonner le rythme trop pressant des tournées au four, s'alimenter dans un boulot qu'elle aime, dans des engagements vivifiants, courir derrière les séances de sport lénifiant, planter des bulbes l'odeur de terre dans les narines, réparer les engrenages cassés

sans savoir pour autant arrêter d'être tourmentée par des déséquilibres hormonaux qui brouillent les pistes d'un manque incernable, des réveils dans le noir de pensées plombantes, les gerbes matinales et les appétits qui s'enfuient, l'énergie qui lui échappe...

sans avoir pour autant arrêté de se nourrir de plaisir, de taper du pied, de pogoter déchainée avec du speed dans le nez, de se réchauffer dans des traces de rabla



mais là, à la chaleur alourdie d'hormones, je pleure.

Elle me manque, terriblement. Mais je sais que je n'aurais pas eu de joie dans son cœur.
Ses problèmes à lui me pèsent : ses St-Omer 10 dès 6h du mat, les plats en éclats, le foie abimé, les paperasses qui s'entassent...pourtant je me réjouis de ce qu'on construit, des changements incessants.

Je garde intact ce contact avec la réalité qui était sa main pendant que je m'en allais, fonsdée à la ké, pastis et opis dans un univers noir et blanc, lointain, percé d'un trou noir de fractales à carreaux qui m'agriffait au-dessus du camion, dans une galaxie froide d'étoiles éblouissantes.

Ses yeux que je cherchais inlassablement tripée, dans l'écho des couleurs qui tachaient la neige ; la baise folle entre les tafs de crack, la découverte de nouveaux horizon et la folie dans l'avenir.

Tout est possible. Et pourtant. Je n'arrive pas à me retrancher derrière des affirmations qui se veulent rassurantes.

Mon cœur balance entre le jour et la nuit. Entre repos et euphorie.
Des nuits éveillées et des fatigues diurnes.
Pas de poucave à me moucharder une trace de solution.

Je tourne des pages, j'aligne des mots et je tape des lignes.

« Chut ! Attends » [*]

On verra...

special dedicace d'un fou rire sous L, qui comprendra, comprendra