il part faire le baclofène, et moi?

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elychips
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 Nov 2013
115 messages
Bonjour!

Bon bah voilà  l'homme avec qui je sors depuis un an (34 ans) est un (ancien?) polytox alcoolo et donc en un an, de rechute en rechute (C, cannabis, alcool etc) il a décidé de suivre le parcours baclofène à  Lille (je suis sur Paris)

donc voilà , je ne suis pas non plus très sage (cocaïne, cannabis et surtout médicaments) mais l'alcool vraiment ça ne m'attire pas donc je ne sombre pas avec lui dans l'alcoolisme, c'est déjà  ça!

Je vis à  mi-temps chez ma mère et  chez lui (j'ai 18 ans et ma mère me paye les soins temps que je reste chez elle...) or il est parti à  Lille faire le protocole et m'a laissé l'appart dans un état... Il a rangé quelques cadavres mais le reste traîne, la vaisselle pourri dans l'évier, c'est insalubre au possible et concrètement je ne sais pas quoi faire.

Je fais actuellement une rechute brutale en dépression et dans l'anorexie (j'évite de lui en parler un max pour qu'il se concentre sur lui même) et, une fois que ça ira un peu mieux (l'espoir fait vivre) je ne sais pas si je dois ranger l'appartement, faire la vaisselle, jeter bouteilles et autres ou alors le laisser dans sa merde quand il revient?

Je suis pas vraiment motivée pour le faire, la confiance s'effrite au fur et à  mesure des rechutes (durant lesquelles il était extremement violent et destructeur psychologiquement), que je jugeais evitables facilement par un suivi psychiatrique mais qu'il avait la flemme (peur?) de faire

donc ma question est simple, que faire? (petite precision, je l'aime et j'ai pas du tout l'intention de le quitter, et il m'a aussi sortie de la merde quelques fois)

Elychips

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raatus
Psycho junior
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251 messages
Bonjour Elychips, si j'ai compris correctement ta question serait : dois-je le soutenir, et ça me demande beaucoup parce que moi-même je ne vais pas toujours bien non plus, alors que lui ne fais pas / pas assez selon moi d'effort pour s'en sortir ?

Une relation de couple pour être vécue harmonieusement doit être animé de réciprocité. Tu m'apportes quelque chose de par ce que tu es et ce que tu (me) fais et vice-versa. Pour autant ce système d'économie amoureuse (système d'échange) n'est presque jamais dans l'immédiateté.

Tu as bien compris que ce n'est pas forcément aider quelqu'un que de faire à  sa place et ça l'empêcherai d'assumer ses actes. Et oui assumer ce que l'on a fait c'est poser les fondations pour pouvoir changer. On ne peut pas avancer sinon.

A cet instant précis tu dis avoir à  faire face à  une rechute de dépression, tu dis que tu n'es pas motivée pour éponger les bouteilles renversées parce que ce n'est pas garanti qu'il change ensuite parce que tu as fais ça pour lui. Etre amoureuse d'un homme n'implique pas d'être obligée de passer derrière lui, à  la rigueur ça pourrait l'être s'il n'en avait pas la capacité même avec toute la volonté du monde. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas.

Sinon y a t il eu des changements récents dans ta vie qui auraient été susceptibles d'aggraver brutalement ton moral ? Tu évoques que tu souffres d'anorexie et qu'en ce moment tu te sens rechuter, est-ce que le médecin qui te prescrit tes médicaments t'aide aussi avec une psychothérapie ? Pour le moment il me paraît plus que prioritaire que tu emploies ton énergie pour toi. A fortiori si tu es amoureuse de ton compagnon tu ne pourras pas le soutenir s'il n'y a pas des professionnels de santé pour te soutenir toi.
Bisous!!

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prescripteur
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
Bonjour,
Je dirais quand même qu'il est probablement urgent d'assurer l'hygiene minimale. Et que cela vaut le coup s'il revient vraimant amélioré de lui donner une meilleure chance de départ, en repartant à  zero.
Mais, comme le disent les autres posts, pense d'abord à  toi.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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elychips
Nouveau Psycho
Inscrit le 09 Nov 2013
115 messages
Des changements brutaux oui mais pas assez pour expliquer mon état, ça faisait plus d'un mois que je ne dormais que 3h par nuit, je petais la forme non stop et je ne m'arrêtais pas de la journée dans un trip égocentrique, je prenais beaucoup de médocs, je chauffais tous les mecs et puis je me suis réveillée un matin et BAM!
enviie de mourir, plus envie de manger de nouveau..

Le probleme c'est que mon psychiatre me dit que je suis depressive sauf que je ne pense pas que ce que je vive soit clairement une depression "normale" donc je dois consulter un autre psychiatre mais dur d'avoir un rendez vous sad
Il n'y a que ma psychologue qui me soutienne pour le moment et des amis mais qui ne sont pas trop "branchés" psychiatrie donc je prefere ne pas leur parler franchement de ce qu'il m'arrive

Enfaite j'ai surtout peur de me remettre à  l'aider pour rien au final, une rechute puis de nouveau la violence verbale, j'ai peur de me remettre à  prendre espoir pour que finalement le baclofène ne change rien.
Parce que c'est horrible de dire ça, l'alcoolisme est une maladie et ça je le comprends (et je suis pas beaucoup plus fine avec le tramadol hein!), mais sérieux quand je le vois boire j'ai envie de le découper à  la tronçonneuse, de lui arracher les ongles un par un et de lui exploser toutes ses dents!

Et il a des animaux donc de toute façon au moins pour eux je suis forcer de maintenir un minimum d'hygiène mais j'ai vraiment la force de ne faire que le mini minimum donc ça reste un sacré bordel!

Merci d'avoir répondu, des bisous!

Ely

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raatus
Psycho junior
Inscrit le 06 Oct 2013
251 messages
Personne ne peut anticiper comment ton ami va réagir avec le baclofène. J'ai pu pour ma part arrêter l'alcool avec un certain succès grâce au baclofène. Enfin pour passer de alcool ----> TSO.

L'initiation du traitement avec le baclofène ça peut prendre du temps avec d'arriver à  l'indifférence à  l'alcool. Ce que le baclofène peut apporter quand on a trouvé le dosage suffisant c'est de ne plus enchaîner les verres. C'est possible de boire quelques verres sans finir la bouteille de façon systématique. Ensuite l'arrêt de l'alcool ça se construit au fil du temps, rien de miracle la dedans comme tu le dis.

Donc sans planter le drapeau de la victoire forcément il y aura des changements dans ses consommations d'alcool. Et ça aura également un impact sur le couple, souvent c'est positif mais ce n'est pas rare de voir des situations où l'un voir les deux conjoints buvaient et quand l'un ou l'autre arrête, le couple ne tient plus. Parce que ça change pas mal de choses au quotidien.

A part ton traitement prescrit si tu en as un ce serait peut-être bien dans un premier temps que tu essayes de freiner sur les psychotropes (cocaine et cannabis) parce que ça peut aggraver, voir créer de toutes pièces, des troubles de l'humeur. Ca pourrait t'aider pour faire la part des choses entre les effets et descentes des produits et ta santé à  toi. Et éviter dans ton contexte de prendre de décision trop "à  chaud".

C'est sage d'éviter de t'ouvrir totalement et de trop détailler ce que tu traverses actuellement à  tes amis. J'ai tendance pourtant à  considérer cette démarche justement comme un indicateur de santé mentale que de chercher du soin parce que ça témoigne quand même d'une capacité de recul sur soi-même. Essaye de tenir un rythme de vie par ex. lever le matin, puis dans l'après midi sortir les chiens, faire une balade prolongée, le soir coucher par trop tard. Tout ça histoire que tes cycles veilles / sommeils soient bien calés, ça contribuer à  équilibrer ton humeur, t'ouvrira un peu l'appétit.

Si tu arrives à  te faire un repas privilégie des aliments nutritifs et sains par rapport à  des grignoteries qui seront agréables à  manger mais qui ne nourrissent pas assez.

Essaye que la réussite de son traitement à  lui, ne conditionne pas trop ton bien-être à  toi. Lui met pas la barre trop haut dans un premier temps car ça se titre sur plusieurs semaines le baclo, la dose d'équilibre généralement ça prend un mois et demi + ou -.

Dernière modification par raatus (10 novembre 2013 à  12:19)

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elychips
Nouveau Psycho
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Il restera un mois en clinique et deux semaines de plus en cure, contente de savoir qu'il sera à  peu près en état de vivre lorsqu'il reviendra sur Paris!
Pour le couple.. Bah j'ai 18 ans et pas trop d'expérience dans le sentiment amoureux, donc je verrai bien mais qu'est ce qu'il risque de se passer exactement? Parce qu'on s'entends vraiment bien entre ses rechutes hein ^^

Pour les psychotropes bah le passage en dépression m'a calmée, je prends juste mes AD et un peu de zolpidem pour dormir, trop la flemme de prendre autre chose (dégout de la drogue en même temps que de la bouffe). En même temps si on me mets un join ou une trace sous le nez je dirai pas non mais vu que je sors plus trop de chez moi....

Et pour la nourriture j'alterne des phases ou je me nourris pas pendant deux jours puis tout d'un coup hop un pot de nutella et deux tablettes de chocolat, donc ça va je risque pas de replonger dans l'anorexie enfaite c'est plus qu'il faut que je pense à  me nourrir (grande reflexion du matin) mais j'avoue que c'est un peu déséquilibré ^^'

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raatus
Psycho junior
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251 messages
Ce que ça peut changer dans le couple, je vais essayer de te l'expliquer de façon concrète avec ma propre histoire. Elle est assez révélatrice c'est pour ça que je me le permets.

Quelques années en arrière je buvais beaucoup, et j'étais en couple avec une femme qui était plus âgée que moi. Je n'avais qu'à  me mettre les pieds sous la table et j'avais de l'alcool à  volonté. Elle me faisait parfois des remarques mais j'avais un soucis de santé grave (réglé depuis) et elle me pardonnait toutes mes conneries.
Quand j'ai pu trouver de l'aide chirurgicalement et que j'ai voulu à  nouveau réinvestir ma vie, la reprendre là  où je l'avais laissé en quelque sorte, j'ai commencé par arrêter l'alcool.
Moins je buvais et plus ça devenait dysfonctionnel entre nous. Parce que je retrouvais de l'autonomie, je me faisais moi même à  manger, je sortais etc... Dès lors je lui ai fait perdre son rôle dans lequel elle se sentait bien. Un rôle de maman un peu. Ce qui lui plaisir chez moi, outre ma personne c'était la position que j'avais, semblable à  celle d'un enfant, d'un ado.
Elle a du se sentir un peu inutile du jour au lendemain et moi j'avais envie d'une femme, pas d'une maman. Et on s'est séparé.

Avec l'alcool je pouvais passer mon quotidien avec une femme dont je n'étais au fond pas amoureuse et elle avait chez elle quelqu'un qui était dépendant de ses soins.
Voilà  pourquoi je dis que l'alcool (ou une autre drogue peu importe laquelle) peut changer la dynamique dans un couple. D'un situation conflictuelle parfois on passe à  de l'harmonie ou à  l'inverse à  la séparation.
Mais l'arrêt est toujours bénéfique car il permet de se réaliser vraiment.

Pour t'alimenter un peu mieux tu pourrais commencer par prendre une après midi afin d'aller faire des courses. Tu choisis des choses simples mais que tu devras préparer. Une salade composée avec des choses qui te font envie, des aliments simples mais que tu devras cuisiner un peu. Ce sont des petits gestes qui vont remplir aussi ta journée. C'est valorisant de passer du temps à  se préparer des plats pour soi, ce n'est pas grave si tu ne les manges pas sur le moment. Lorsque tu auras faim vu les trouveras. Garde toi ton Nutella mais donne lui la place qu'il doit avoir, celle d'une douceur, pour le dessert.

As-tu des amis que tu peux voir qui ne te proposeront rien ? Ce serait peut-être l'occasion de renouer avec des connaissances que tu ne voyais plus trop parce qu'ils ne consommaient pas (qui se ressemble bla bla bla).

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elychips
Nouveau Psycho
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115 messages
Ah bah ça va il y a pas trop de risque alors, je deteste faire le ménage, la cuisine, le rangement, bref je suis bordélique au possible et franchement j'aime pas du tout nettoyer son vomi derrière lui (ça me donne des envies de meurtre encore une fois). En plus sérieusement l'immaturité qu'il a lorsqu'il boit est touchante au début, un peu infantile, mais c'est juste lourd à  la fin!
Entre deux rechutes je m'entends très bien avec lui, lorsqu'il ne boit pas c'est vraiment de gros délires avec lui, un peu de drogues de temps en temps mais pas dans l'excès, donc c'est vraiment apaisant! Et puis c'est lui qui cuisine quand il ne boit pas, et sérieux il cartonne grave! Donc j'ai aucune envie qu'il soit dépendant de moi, au contraire ça me hérisse le poil ça veut peut-être dire que ça se passera bien s'il guérit?

Pour la cuisine je vais tenter mais mes expériences culinaires sont en général assez peu... concluantes on va dire! dans le souci de proteger la planète je mange des conserves que je ne fais jamais réchauffer et du blanc de dinde lorsque je vais bien wink et des barres chocolatées parce que bon il faut bien manger avant/pendant/après les cours xD enfin, les périodes où je mange beaucoup quoi
mais je vais tenter, salade froide de conserves on va dire ^^"

et oui, j'ai une amie qui m'accueille ce soir et qui ne fume même pas! Par contre elle a vraiment un tête de toxico cliché, c'est assez marrant le contraste,

Merci pour l'experience en tout cas, j'espere que tu as pu trouver une personne qui te corresponde plus, c'est vrai que c'est pas évident quand on a un mode de vie un peu à  part de trouver des gens qui acceptent de vivre en partie dans "notre monde" :)

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