Questions sur le non-jugement ?

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Kevin homme
Psycho junior
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472 messages
Bonjour,

Il est souvent fait mention de la question du non-jugement et je m'interroge sur les limites de cette notion.

En mai 68, on pouvait lire sur certains murs de Paris : "Un flic dort en chacun de nous, il faut le tuer !"
Le flic n'était évidemment pas à  prendre au sens propre mais comme allégorie d'éventuelles tendances réactionnaires, et donc par extension de tendances au jugement moral. Je ne sais pas si les soixante-huitards avaient raison sur tout, mais sur ce point précis ils avaient vu juste.

Nous avons tous tendance à  juger, c'est un penchant naturel. Il faut donc en avoir conscience pour essayer de dépasser cette tendance.

La notion de non-jugement, comme acceptation de l'autre et, dans notre contexte, de ses pratiques, s'impose comme dynamique de réflexion et d'expression.

Néanmoins, j'ai le sentiment de ne pas comprendre totalement cette notion et d'avoir besoin qu'on me la définisse un peu mieux.

Par exemple, la question de la réduction des risques fait nécessairement intervenir une part de jugement. Pas sur l'individu en lui-même, mais sur ses pratiques. En effet, comment préconiser les pratiques les moins délétères (principe de la RDR), si on ne s'autorise pas au préalable à  hiérarchiser les risques afférents à  ces pratiques (et donc, en quelques sortes, à  juger lesdites pratiques) ?
Ça n'implique pas de juger les individus et le choix qu'ils font en adoptant les pratiques concernées. Pourtant, j'ai le sentiment que, parfois, un rappel des risques passe pour du jugement.

J'ai notamment le souvenir d'avoir eu un petit "rappel au règlement" dans un sujet où j'évoquais les risques associés au bareback alors que je n'avais pas l'impression d'avoir dépassé les limites d'une interrogation.
Un rappel des risques relatifs à  certaines pratiques constitue-t-il un jugement ?

Par ailleurs, j'aurais une autre question...
Si on s'interdit de porter un jugement sur les pratiques d'un individu quand elles n'engagent que lui, doit-on également s'interdire une remarque (amicalement formulée) lorsqu'une pratique évoquée fait intervenir des tiers ?
Par exemple, si un individu fait état de pratiques ouvertement dangereuses pour les autres (par exemple : droguer quelqu'un à  son insu, conduire en sachant qu'on n'est absolument pas en état...), peut-on lui faire remarquer gentiment ? Ou cela est-il considéré comme du jugement ?

Comprenez bien que je ne pose pas ces questions dans l'esprit de contester la notion de non-jugement, qui offre une garantie de qualité dans l'acceptation de l'autre, mais simplement parce que j'ai le sentiment de ne pas bien en saisir les limites. Ce à  quoi je voudrais pallier pour pouvoir l'appréhender correctement.

J'espère ne pas contrevenir au règlement en postant ce message.
Au pire, je me dis que je me ferais taper sur les doigts et ça fera une piqûre de rappel pour tout le monde...

Bonne journée.

K.

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marvin rouge homme
PsychoAddict
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post pertinent Kévin.

laissons les modos et animateurs s'exprimer sur le sujet

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
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951 messages
questions très vastes mais très intéressantes

le dictionnaire nous dit que le jugement (hors aspect juridiques) est :
- une faculté de l'esprit à  apprécier correctement 
- le fait de se faire une opinion sur un sujet 

dans le cadre des pratiques dites "à  risques", on peut en effet se poser la question : où se situe la limite entre les conseils et les jugements ? Et qu'est-ce que "ne pas juger" ou être dans le non-jugement ?

Un patient aux prises avec l'alcool m'a dit un jour : "Je sais bien que vous n'êtes pas dans le jugement mais quand même...à  force de me voir rechuter, vous devez bien en avoir un quand même non ?"

Et je vous avoue que j'ai pas trop su quoi répondre...si ce n'est un petit "vous avez peut-être raison..."
Oui, je me faisais bien une opinion, plutôt négative, sur ces rechutes à  répétition
Oui, j'essayais d'exercer ma "faculté de l'esprit à  apprécier correctement" (ou au moins le mieux possible) la situation qui l'amenait (et l'amène toujours) à  reconsommer dès la sortie de la Xième cure...
mais était-ce pour autant un jugement d'ordre moral ou un jugement "addictologique", c'est à  dire à  remettre en lien avec l'histoire de ce patient pour saisir les tenants et les aboutissants de ce qu'il venait répéter en rechutant ? Dans le but bien sur de l'aider, lui, à  mieux saisir tout cela et en faire quelque chose...

je ferais donc le distinguo entre :
- l'appréciation d'une situation à  risques et le faire d'en dire quelque chose, dans un discours particulier visant à  ce que la personne prenne conscience des risques de sa conduite, sans pour autant porter un regard spécifique ni obligeant à  quoi que ce soit de l'ordre du changement (c'est le cas des interventions brèves en addictologie dans les services d'urgences, par exemple, qui est une partie de mon travail). Tout dépend selon moi de "la place où l'on parle" ( qui n'est pas la même si on est soignant , parent ou ami). Je dirais en quelque sorte qu'il s'agit là  d'un jugement bénéfique, évaluation de la situation, sans pour autant donner des indications sur ce qu'il faudrait faire...

- l'appréciation d'une situation à  risques et le fait d'exprimer une opinion qui s'apparente plus à  un jugement de valeur, donc sous l'angle de la morale, en disant (je caricature) : "Si j'étais lui (ou elle), je ferais..." ou encore "il faudrait qu'il (ou elle) fasse..."

Donc je dirais pour conclure qu'on ne peut finalement pas trop s'extraire du jugement, qu'on se fait forcément une opinion sur les situations que l'on rencontre...mais qu'il existe des jugements nécessaires à  dire et d'autres non...tout est une question de tact...

et puis y a aussi des gens, faut leur dire leurs 4 vérités, en forçant le jugement moral, sinon ils n'avancent jamais...

psychodi
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Bien dit ! LZ
 
je suis d'accord. nad

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prescripteur homme
Modérateur
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11142 messages
Bonjour,
J'avais fait un exercice au cours d'une formation à  l'education therapeutique qui me semble poser un peu la même question. j'avais d'ailleurs recueilli et cité dans le travail des temoignages sur ce site.
ex1.pdf
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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filousky homme
Modérateur
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11530 messages
Merci psychodi d'avoir pris le temps d'expliquer et de développer.


Une qualité qui est demandée n'est pas de ne porter aucun jugement, ce qui est mission impossible dans un monde appréhendé à  travers la dualité matérialiste, mais d'appliquer , une fois extrait de son égo, un petit travail de tri :
Est-ce vrai (le sucre a un goût sucré = vrai malgré nos différentes sensibilités) - Est-ce utile de l'exprimer ? (à  qui cela va t'il servir ?) - Est-ce bon de l'exprimer (toute vérité exprimée ne donne pas que des résultats positifs - ex : t'es moche à  un laideron, c'est vrai mais ça vexe un peu). Ce que psychodi appelle avoir du tact.

Le shéma n'est pas de moi mais de Socrate,  je crois. 

Fil
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Yes ! Merci Filousky, pour cette assise dans la véracité des mots. 10/10. Amarna
 
absolument ! revezzzz

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Laura Zerty homme
Banni
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Arf, je suis à  balle de speed et j'ai plein de truc à  dire...hum, postera ou postera pas ? telle est la question tongue

"Alors vous c'était pas mieux avant, ça sera mieux plus tard !"

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YourLatestTrick homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 21 Oct 2013
1322 messages
Salut!
Voilà  des problématiques intéressantes, et les pistes de réflexions abordées sont pertinentes et peuvent s'avérer utile, notamment pour la compréhension du rôle de "l'outil" PsychoACTIF.
Je me permets justement de centrer ma réflexion sur le forum.

J'ai lu ton travail, prescripteur, qui est bien fait, et enrichissant. J'ai eu l'occasion de participer plusieurs fois à  des séances d'ETP, menées par une IDE au sein du service des consultations externes de rhumatologie de mon CHRU. La lecture de tes écrits, et mes quelques expériences, me font penser à  plusieurs concepts et situations qui, de par la diversité des contextes, mettent en relief des pistes d'analyse sur la question du jugement, sur ce forum.

Si PsychoACTIF est bien une entité, une association, avec des objectifs et des actions menées en ce sens, le cadre qu'offre le forum est un lieu d'échange que je qualifierais d' "informel" ; tout du moins, il ne fait pas à  proprement parler partie d'une structure de soins ; et les échanges qui y ont lieu, "malgré" la présence de professionnels de santé, ne s'inscrivent pas dans le cadre d'une relation soignant/soigné.
Or, on peut constater que parfois certains échanges sur le forum tendent à  remplir les mêmes fonctions, ou du moins, à  viser les mêmes objectifs que pourrait avoir un professionnel dans sa démarche thérapeutique.

C'est peut-être là  que les choses deviennent floues. Dans un contexte de soins, la relation soignant/soigné est presque toujours un pilier, un prérequis au déroulement du projet thérapeutique. C'est aussi un outil ; on parle de "relation d'aide", avec des concepts comme l'empathie, le soutien, l'écoute ; cela, on le retrouve sur psychoactif.org, de manière, à  mon avis, légitime, puisque c'est une des "missions" principales de l'association.

Le document fourni par prescripteur met en avant la composante éducative, que permet une relation adaptée. Dans le contexte d'une séance d'éducation thérapeutique entre un professionnel et un patient, La relation est , dans l'idéal (comme tu le dis, prescripteur), claire : le professionnel a une légitimité que lui procure sa formation et son expérience ; il a pu acquérir la confiance de la personne soignée, et la séance éducative répond à  une demande.

Pour poursuivre ma réflexion ( j'y viens ! ), j'ajouterais que sur le forum, le caractère informel que j'ai évoqué, ainsi que l'anonymat, modifie plusieurs facteurs dans les échanges et relations qui se tissent ici.
Plus concrètement, une des composantes principales de la RDR est l'éducation de l'usager de drogues ; l'objectif, réduire les risques liés à  la consommation de drogues, peut être atteint de plusieurs façons, mais la composante éducative est difficilement dispensable.
Sur psychoactif.org, tout comme sur d'autres forums dédiés à  la consommation de drogues, on constate une certaine variétés des situations :
-L'usager se dispense de l'intervention directe d'un tiers, et "s'auto-éduque" à  partir des informations qu'il trouve, en lisant les fils de discussion, etc ...
-L'usager fait appel aux membres de la communauté pour avoir des réponses à  une interrogation précise ; il sollicite, en quelque sorte, une intervention éducative, et prendra en compte celles qui lui paraissent pertinentes.
-L'usager envoie un message ou est mentionné sa consommation, et certains membres lui font des remarques non sollicitées sur sa consommation.

Souvent, le dernier cas de figure pose cette problématique de "jugement", puisque cette volonté d'éduquer, de la part d'un tiers, souvent inconnu, peut être mal perçue par l'usager. On en revient au concept d'alliance thérapeutique : la comparaison est biaisée, mais si la démarche, ici éducative, est unilatérale, elle est souvent vouée à  l'échec. Le fait que cela se déroule uniquement de manière parallèle au parcours de soin de l'usager ne fait que renforcer l'écart potentiel entre la démarche de l'usager d'une part, et de ses interlocuteurs de l'autre.

En effet, l'anonymat, bien que relatif, ne permet pas toujours d'instaurer un climat de confiance entre les intervenants ; il est également parfois compliqué pour l'usager de drogues d'identifier la légitimité de son interlocuteur. La forme même du forum internet pose donc certaines limites en matière de RDR. J'ajouterais à  cela qu'au delà  des objectifs définis par l'asso PsychoACTIF, chacun a sa représentation personnelle de ce qui rend cette plateforme attractive, utile, voire indispensable.

Quelques pistes, pour tenter de répondre aux questions initiales  de Kevin :

-Je pense qu'il est important de s'assurer que la personne est disposée à  échanger sur l'amélioration de ses pratiques/la réduction des risques. La "forme" joue surement un rôle important ici : poster d'emblée un long commentaire critique sur les habitudes de consommation risque d'être reçu négativement. Probablement, serait-il plus judicieux de demander au préalable à  la personne si elle est d'accord pour aborder certaines problématiques liées à  sa consommation, et de réagir en fonction, sans se braquer si la personne refuse cette démarche.

-Ce point est plus complexe, et se joue à  la fois sur le long terme et sur la façon d'aborder certaines problématiques : pour renforcer la légitimité d'une remarque, il est bon de mentionner des sources fiables, ou bien des expériences personnelles . Faire cet effort, c'est aussi prouver à  son interlocuteur qu'on s'investit . Un message clair, précis, et bienveillant, en somme, pour montrer qu'on est digne de confiance. Savoir rediriger la personne vers un autre interlocuteur plus à  même de l'aider est également un signe fort ; ce n'est pas se "décharger" sur un autre, c'est admettre les limites de ses connaissances/compétences. Ça témoigne d'un réel souci de l’intérêt de l'Autre. Sur ce point j'enfonce sûrement des portes ouvertes, puisqu'il s'agit du savoir-être basique ; je pense que c'est toutefois réellement important.

-Dans le cas ou des tiers sont impliqués (mise en danger d'autrui, notamment), je pense qu'il faut faire preuve de la même patience dans la façon d'aborder le sujet. Effectivement, ça devient compliqué de "laisser faire", si une personne nous expose une situation fortement préjudiciable à  un tiers. A mon avis, il faut voir au cas par cas, et se demander ce que notre réponse peut apporter, si elle peut vraiment changer la situation... Je pense que dans ce genre de situation, les administrateurs/modérateurs/animateurs se concertent pour décider du comportement à  adopter...

Voilà , j'ai un peu de mal à  synthétiser mes idées et à  les mettre en ordre, mais j'apporte mon bout de pierre à  l'édifice ...
Bonne soirée !

YLT
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Anonyme451Jd
off the grid
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340 messages

Kevin a écrit

Un rappel des risques relatifs à  certaines pratiques constitue-t-il un jugement ?

Pour moi, ça s’appelle de l'information.


TV + ordi + smartphone + etc. la jeunesse passe la moitié de son temps éveillé le regard fixe devant un écran, le champs de vision réduit à  moins d'1 mètre !

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Kevin homme
Psycho junior
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472 messages
Merci pour ces réponses intéressantes.
Je prendrais le temps de les relire en détails (manque un peu de temps là ).

K.

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
11142 messages
YourLatestTrick,
Merci de ta réponse. Je pense qu'en effet le site psychoactif répond à  plusieurs aspects et modèles, parfois contradictoires,  liés à  l'usage mais que cela fait sa richesse. Toutefois  cela impose au lecteur de faire ses choix, ce qui le distingue notamment des sites officiels.
Amicalement

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
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951 messages
pour compléter ma pensée et donner quelques pistes supplémentaires à  kevin :

je ne pense pas que l'on soit dans le jugement (en étant soignant ou pas soignant) lorsque l'on exprime à  la personne que l'on souhaite aider ce que provoque en nous ce qu'il nous donne à  voir et/ou à  entendre.

je travaille souvent ça avec les personnes dites "de l'entourage" (que je reçois en CSAPA)
une relation peut totalement changer entre un usager de prod (notamment d'alcool mais c'est la problématique principale avec laquelle je bosse, je connais moins le reste) et son entourage quand celui-ci se met à  parler de ce qu'il vit...et non pas de ce que l'usager vit (et dont il est selon moi le seul expert habilité à  en dire quelque chose) et de ce qu'il souhaite pour lui.

C'est le fameux "parler en JE" plutôt qu'en "TU" (tu devrais arrêter, tu devrais te soigner, tu te détruis,...etc qui sont des jugements selon moi)

Dire : "j'ai peur pour toi, je suis en colère quand je te vois aussi mal,..." ne s'apparente pas à  un jugement. Ce n'est que l'expression de ses propres sentiments, émotions...et c'est très important selon moi que l'usager sache ce qu'il fait vivre à  ses proches, même si c'est parfois dur à  entendre

voilà 

et merci aussi à  prescripteur pour son document sur l'éducation thérapeutique, fort instructif
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d'accord avec toi, revezzzz

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
yourlatestrik

une remarque : tu ne peux pas comparer la démarche de soins avec celle qui regit ce forum; il ne s'agit pas de soin, mais d'education par les pairs...et parfois par d'autres personnes..jusque là  ce forum a pu se preserver des fameux professionnels (dont tu dis que la legitimité vient de leur formation et de leur experience...) c'est la justement l'immense difference qu'il se pose entre action entre pairs et aide avec un pro....
je fais partie de cette generation où on a vu les pro pas pro du tout , avec pour seule legitimité un savoir venant de la faculté....d'immenses progres on eu lieu dans leur formation...grace au developpment de la RDR , née du savoir des usagers eux memes...qui ont pour compétences à  la fois savoirs pratiques maiqs aussi universitaires pour bcp....dans ces cas là  où est la difference entre les 2 ????

ce forum vivra tant qu'il gardera l'esprit du pair vers pair....si cela se perdait à  l'avantage des "soignant" tout un pan du savoir particulier des usagers seraient perdu à  jamais ..

l angoisse est le vertige de la liberté

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LLoigor homme
Modérateur
Inscrit le 08 Aug 2008
10035 messages

psychodi a écrit

C'est le fameux "parler en JE" plutôt qu'en "TU" (tu devrais arrêter, tu devrais te soigner, tu te détruis,...etc qui sont des jugements selon moi)

Dire : "j'ai peur pour toi, je suis en colère quand je te vois aussi mal,..." ne s'apparente pas à  un jugement. Ce n'est que l'expression de ses propres sentiments, émotions...et c'est très important selon moi que l'usager sache ce qu'il fait vivre à  ses proches, même si c'est parfois dur à  entendre

Tout a fait super

LLoigor merci-1


Вам не нужно делать ничего, кроме перевода подписи

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
Inscrit le 24 Jul 2013
951 messages
je me permets juste 2 remarques en passant

bighorsse a écrit

..jusque là  ce forum a pu se preserver des fameux professionnels

je trouve le terme "préserver" un peu fort...je suis sur le forum en tant qu'usager dépendant du cannabis certes...mais aussi en tant que soignant en addictologie !! Et j'enjoins fortement mes collègues de travail à  venir y faire un tour, pas pour jouer les soignants mais plutôt pour s'informer, participer de façon communautaire aux réflexions proposées par le site, etc (ce qu'ils ne font pas d'ailleurs pour la plupart, tant il semble difficile de s'extraire de sa condition de soignant parfois)...
Alors pourquoi "préserver" cet espace d'échanges de celles et ceux qui pourraient en tirer un bénéfice et le mettre à  profit dans le cadre de leur boulot ? Je pense que la question du non-jugement, posé en préambule, s'applique aussi aux UD vis à  vis des soignants (même si je suis d'accord avec toi, Bihorsse, sur le fait qu'il y ait des "fameux" (fumeux ?) soignants qui pensent tout savoir de la drogue et de ses (més)usages en passant juste un DU d'addicto à  la fac)

bighorsse a écrit

ce forum vivra tant qu'il gardera l'esprit du pair vers pair....si cela se perdait à  l'avantage des "soignant" tout un pan du savoir particulier des usagers seraient perdu à  jamais ..

là  encore, je ne pense pas qu'il y ait un "avantage" pour les soignants vis à  vis de Psychoactif si ce n'est d'obtenir des infos et des TR qui les renseignent sur les effets des prod (surtout les RC dont les soignants en addicto sont totalement ignorants pour la plupart)...l'architecture même du site ne se prêterait pas à  devenir un espèce de CSAPA virtuel selon moi...il n'est pas fait pour ça, les soignants l'ont sûrement bien compris ( je ne crois pas qu'on ait pas assisté à  une inscription massive de Prescripteurs ou de Psychodis).
Le savoir des usagers leur appartient, je suis bien d'accord, ils sont (selon moi) les seuls vrais experts de leurs conso et je suis tout à  fait d'accord avec toi aussi pour dire qu'il est essentiel que le soutien par les pairs y domine...mais il serait dommage de ne pas en faire profiter les personnes qui essayent d'apporter leur aide, tout en les recadrant s'il le faut (merci les modo) pour justement ne pas inscrire leur discours comme étant un discours "soignant" (moi, ça m'a énormément aidé, tout ce que j'ai pu découvrir ici...et j'ai pu en fait bénéficié un paquet de gens, sorte de "soutien par les pairs via un intermédiaire soignant"...et tout en disant que je n'avais rien inventé, juste trouvé ça sur le site...je me suis aussi permis parfois, sur certains fils de discussion, d'aborder le sujet depuis ma position soignante et d'y répondre comme tel, ce qui a été le cas surtout pour les personnes de l'entourage : une personne avait besoin de conseils, je lui est formulé les mêmes que ceux que je peux donner lors de mes consultations...et je reprends donc ta question : où est la différence ? Suis-je en toute légitimité autorisé à  donner ce genre de conseils, qui n'émanent donc pas d'un "pair" mais bien d'un participant au forum là  en tant que soignant ? Je m'arrête là  parce que j'ai tendance, quand je pose une question, à  ce que ça en amène une autre puis une autre puis une .....)

Vive le "pair too pair'", on est bien d'accord...mais je crois qu'entre soignant et soigné, les 2 font la paire (hahaha)

addictologiquement
psychodi


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Ému homme
Nouveau membre
Inscrit le 11 May 2013
9 messages
Mieux vaux tard que jamais ;-) (et ça vaut pour un "salut" chaleureux)

Impossible pour moi de dissocier du jugement le fait de juger. A priori, on signerait tous pour tuer ce fameux flic et se libérer de toute contrainte. Puis, on apprend aussi que l'inhibition est très utile et constructrice. On en est la, non? À nous demander quand y aller et quand s'inhiber (pour consommer, par exemple). Donc, pour en venir au flic de mai 68: je suis bien content qu'on ait aboli la peine de mort...

Je parle depuis l'ignorance: je n'ai jamais réussi à  ne pas juger; même si je ne condamne que rarement. J'adhère au principe de "non jugement" de ce forum, comprenant qu'il s'agit essentiellement de ne jamais écraser avec ses vues générales l'expérience, particulière, de l'autre. Donner à  l'autre les conditions de s'exprimer.

Mais de juger, surtout s'il faut construire une liberté nouvelle, difficile de s'en priver, je pense...

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La lie
Banni
Inscrit le 01 Aug 2012
1945 messages
Advienne , ce qui ....  arrivera
Emu :  J'ai beau lire et relire ton post , il est à  l'image du mien :
                                                complètement dispensable .... 


                                                        De quoi tu parles ???????

Par delà les miens et les balles ...

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BoilingBlood homme
PsychoHead
Inscrit le 02 Feb 2013
1288 messages
Ému : ton message fait un peu (je trouve), "oui mais non" ou "non mais oui"...
F´in bon, ca n'est que mon avis!
D'accord aussi avec La Lie.

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darlinng femme
Nouveau membre
Inscrit le 29 Aug 2014
3 messages
on juge en général par rapport a soi, son code , ses croyances, son histoire, ses interdits, son surmoi...bref avec que que l on est et ce que n'est pas l'autre...le jugement vient alors dans cette espace ou les deux ne se retrouvent pas...

on peut aussi être diffèrent mais indiffèrent à  l'autre...

on peut être différents et aider véritablement l'autre.. par des informations, des réflexions...

on peut pour finir être semblable à  l'autre et porter sur lui un regard qu'on ose pas porter sur soi.. juger condamner ...

bref... c'est la bienveillance (ou pas) c'est l'envie de communiquer.. et la réponse à  la souffrance de l'autre..

tout depends du lieu de la personne du moment et de la façon de faire.. et ne pas oublier que les ecrits manquent de nuance.. d'intonation...

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-X- homme
As de Trèfle
Inscrit le 20 Aug 2014
47 messages
Bien l'bonjour !

Je pense que les meilleurs réponses sur l concept de jugement on été donné à  K., et je suis d'accord avec celles-ci.

Le jugement fait, pour moi, partie intégrante de notre pensée. Une reflexion entraine toujours un jugement, sinon nous n'arrivons pas à  identifier le sujet ou à  organiser notre pensée.
Après, comme il a été dit, ses limites sont floues... Mais il ne sera pas toujours péjoratif. Tout dépend de la forme et du contexte.

Par contre, à  mes yeux, le jugement est une bonne chose, car il est le fruit d'une reflexion (bon, influencé par notre environement..). Par contre, je trouve qu'une opinion est un problème. Car l'opinion est l'avis d'un autre qu'on s'approprie, sans réfléchir à  ce qu'il est.

Par contre Psychodi, si je peux me permettre, vis à  vis de la relation pair-pair ou patient-professionel, notament dans le cadre du site Psychoactif, j'aimerai emettre un avis.
Justement, et comme tu l'as insinué, une relation ici entre anonyme, ou à  l'exterieur dans une structure est pour moi radicalement différent.
Car malgré le fait d'être pro, tu demeures irrévocablement humain. Et même si tu ne peux pas forcement faire abstraction de cette condition, dans le cadre du site, tu as, je pense, plus un rapport de pair à  pair.

M'enfin... Ce genre de débat peut bien être interminable, mais je me permet de tous vous remercier pour vos réponses qui sont enrichissantes, et K. Pour avoir soulevé une reflexion interessante !

Je suis mentalement divergent.
De cette manière, j'échappe à  certaines réalités innommables qui me rendent la vie impossible ici.
Quand je cesserai d'aller là -bas, je serai guéri.

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Kether homme
Nouveau Psycho
Inscrit le 20 Aug 2014
59 messages
Je confirme pour le débat interminable car personne ici , modérateurs , administrateurs comme membres sont capables d'annihiler le jugement .
Chaque esprits ici même en ce lieu fonctionne avec ses désirs , sa dualité , sa vie en société etc etc

Bref , ou le comment dissoudre le moi tout en vivant chaque jours dans le désir ... Le désir en est la cause première , beaucoup parlent de grands maitres de sagesse qui arrivent à  lâcher totalement prise mais même dans leur enseignement il sont atteint par le désir de partager donc eux aussi incapable d'éviter le jugement . C'est déjà  complexe dans certains milieux qui s'en spécialisent d'aborder le sujet Kevin alors tu imagines que ton questionnement sur les degrés de jugements possibles est carrément à  des années lumière du pouvoir faire transmuter le non-duel pour les staffiens ( si j'ai bien compris le fil ) ,communauté qui se base quand même sur l'échange de tout rapports liés aux drogues ...

Comme il est dit plus haut , tout se base avant tout sur la prise de conscience , ensuite c'est à  chacun de nous de trouver le chemin ..; à  quoi bon vouloir reporter à  autrui son degrés de jugement ?

Le jugement me semble indispensable dans la mesure ou le forum se cantonne avant tout à  la RDR :

L'essentiel selon moi est d’être réellement à  l’écoute de la personne que l’on souhaite aider. Nous pouvons en effet percevoir qu’une personne a besoin d’aide et si nous agissons trop rapidement et maladroitement, nous pouvons mal l’aider...La demande d’aide doit être formulée, soit explicitement, soit implicitement, mais elle doit être bel et bien présente.

Nous devons également veiller à  ne pas lui apporter ce qui nous semble important de lui donner, mais plutôt que ce que la personne demande ou surtout ce dont elle a vraiment besoin. Tout le monde connaît le dicton qui dit : "au lieu de donner un poisson à  quelqu’un qui a faim, il vaut mieux lui apprendre à  pêcher"... Ta question se trouve peut être dans ce dicton finalement ...

Enfin je suis encore un peu stoné d'hier , si je dis des conneries , mille pardon mais je participe sans + drogue-peace

Dernière modification par Kether (04 septembre 2014 à  08:48)


Ne prenez rien pour vérité. La vérité, votre âme la connait,car la vérité ne s’enseigne pas « elle est ». Prenez l’habitude de vérifier par vous-même; Vous avez votre Libre arbitre. Ne discutez jamais une intuition. Suivez-là .

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nad1603 femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 16 Jul 2014
100 messages

psychodi a écrit

C'est le fameux "parler en JE" plutôt qu'en "TU" (tu devrais arrêter, tu devrais te soigner, tu te détruis,...etc qui sont des jugements selon moi)

Dire : "j'ai peur pour toi, je suis en colère quand je te vois aussi mal,..." ne s'apparente pas à  un jugement. Ce n'est que l'expression de ses propres sentiments, émotions...et c'est très important selon moi que l'usager sache ce qu'il fait vivre à  ses proches, même si c'est parfois dur à  entendre

En psychologie c'est ce qu'on appel la "communication non violente", je travail pas mal là  dessus et ça change totalement la donne. Au lieu d'incriminer la personne on parle de son ressenti.

Pour moi, j'insiste sur le moi n'étant pas une grande philosophe, de plus avec certaines difficultés à  m'exprimer, mais l'échange de pensés, d'idées se base sur un minimum de jugement. Le jugement rigide n'est pas porteur contrairement à  un jugement capable d'évoluer.

En ce qui concerne la question initial visant la rdr d'une pratique, la limite il me semble est dans l'application de "la communication non violente".

... plush


Krishnamurti  "Une relation est un miroir dans lequel vous pouvez vous découvrir"
Olmi "En général les gens m'écoeurent. Ce que je voudrais c'est qu'ils soient comme les mômes: qu'ils aient plus de questions que de réponses, mais c'est souvent l'inverse, où est-ce qu'ils ont appris toutes ces certitudes?"
Grangé "La névrose est la drogue de l'homme qui ne se drogue pas."

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Kether homme
Nouveau Psycho
Inscrit le 20 Aug 2014
59 messages
Le jugement à  deux aspects , recto et verso .

Comme je disais en MP à  un membre du forum il naissent d'un des phénomènes de l'égrégore qui elle va influer sur l'un ou sur l'autre vers une pensée comme un acte.
Prenons l'exemple du vertige :

Mon frangin y a deux jours d'aujourd'hui m'a dit que j'étais barré de chez barré de pratiquer la Via Ferrata , hors il me semble que le vertige nait bien de peur qui c'est véhiculé d'un individu à  l'autre . Un gosse ne ressent pas le vertige tout comme il n'a pas peur de l'eau dans son état biologique naturel .

Alors on peut se dire qui est le plus fou des deux ?

Moi qui vais prendre mon pied accordé dans les airs ou lui même qui quelque part est tombé dans une forme de prudence mais qui reste similaire à  la folie quelque part .
Gosse nous escaladions tout deux les arcs des ponts de bout en bout et aujourd'hui il slalome vers les pavés de trottoirs lorsqu'il passe dessus ... Bref nous sommes quelque part deux fous peut être .

c'est délicat de trouver une entente dans le jugement qui émane d'autrui .

Désolé pour le HS mais c'est juste pour l'image qui est similaire .

Dernière modification par Kether (04 septembre 2014 à  12:32)


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