conseils pour soutenir un proche en sevrage après détention

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justemoi
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Inscrit le 22 May 2015
6 messages
Bonjour à  vous,

J'ai besoins de quelques conseils pour éviter de faire des gaffes concernant le sevrage de mon homme.

Comme, vous le savez sans doute c'est pas toujours très facile d'aimer un individu dépendant. Dans mon cas, monsieur est porté sur l'héroïne et la cocaïne.

Je vous passe les détails et résume ces deux dernières années par ces quelques mots : Souffrances,amour, angoisses, vols, trahisons, consommations, soutien, prison, espoir et enfin actuellement centre de désintoxication.

Très fière de mon homme et de son sevrage en prison, je pensais que la mesure de contrainte en institution n'allait que renforcer sa volonté. Et enfin voir le bout du tunnel pour recommencer une nouvelle vie.

Cependant rien ne se passe comme prévu.
Le centre est très mal gérer, le 90% des référents sont des incapables. Le 1er mois, on ne peut pas se voir et il a le droit qu'a 5minutes de téléphone par jour...pas facile de l'encourager.

Le plus grave, c'est qu'il est entré sevré et je suis quasi sûre qu'il reprend un traitement. (indice qui ne trompe pas :  Les mensonges)

Alors forcément, lui comme moi, on préfère la prison au centre...

Ces derniers jours, je le motiv comme je peux pour qu'il reste au centre mais peut-être qu'il a encore du chemin a faire en prison....
Mes pensées oscillent entre " il veut retourner en prison pour fuir les responsabilités" ou " vivre au milieu de 30 toxico ça lui donne forcément envie de consommer"

Es-ce que c'est" normal" de passer par cette phase après la prison ou en entrant dans une centre??



Pour l'instant, nos vies sont dictée par la justice mais si qqun peux me donner des bonnes adresses de centre en Suisse ce serai génial.
C'est pas que je n'ai pas confiance en la réussite de mon homme.
Hoooo que non!!!
Mais c'est davantage en l'héroïne à  qui je ne fais pas confiance!

Je sais mon post est long....
Mais pour celui ou celle qui a le courage de le lire jusqu'au bout...merci

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mikykeupon
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Le prison n'est une solution pour personne, et l'arrivé ou la sortie d'un lieu de privation est toujours une épreuve très dur à  vivre. C'est là  que le soutien des proches est très important, mais il ne faut surtout pas qu'il soit envahissant, surprotecteur ou intrusif.

Pour commencer je pense qu'il faudrait que tu lui fasses confiance et que tu partes dans l'optique qu'il va faire tout son possible dans cette nouvelle aventure, et que si il y a rechute ce n'est que partie remise et dans tout les cas chaque pas en avant est une réussite personnel, chaque échec permet d'apprendre sur soit. Si il te ment, je pense que c'est parce-qu'il a peur de te décevoir, il doit ressentir la déception que tu auras s'il échoue, et donc il préfère peut-être te mentir en se disant que tu ni verra que du feu. Tu sais, un regard ou un soupir en disent souvent bien plus que bon nombres de discours, et à  force de consommer nous développons une hyper-sensibilité qui nous fait bien souvent s'attacher à  ce genre de détails.

Je vois que tu parles de sevrage, mais qu'attends-tu de se sevrage ? Et lui, qu'attend-t-il de se sevrage ?

PS : c'est ton premier message, donc ce serait bien de faire un tour dans le forum présentation afin de te présenter et présenter un peu tes inquiétudes, tes attentes, tes désir et en dire un peu plus sur ton ami car ton message n'en dit pas beaucoup.

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Intervenant Nuit Blanche
PsychoHead
Inscrit le 04 Mar 2014
1287 messages
Bonsoir,

Sur ce lien tu pourras trouver une banque de données importante de structures sur le réseau Suisse (Dans l'onglet Traitement et accueil) :

http://www.infoset.ch/f/index.cfm

Je ne sais pas de quel canton tu es, mais il y a une recherche par canton...

je suis quasi sûre qu'il reprend un traitement. (indice qui ne trompe pas :  Les mensonges)
Je ne sais comment prendre ta phrase... Est ce que le mensonge est forcément lié à  un traitement ?

Dernière modification par Intervenant Nuit Blanche (23 mai 2015 à  01:49)


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justemoi
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Inscrit le 22 May 2015
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Merci pour vos réponses.

Je fais tout mon possible pour rester le plus positive possible. Mais c'est vrai que par moments, j'ai juste envie de lui dire arrête de te plaindre.
Depuis 13ans, tu fais vivre un enfer à  tous ceux qui t'aiment. Ce que j'évite car je sais qu'il le sait.


Ce que j'attends de son sevrage....
Juste qu'il soit heureux tel qu'il est.

A vrai dire, je pensais pas qu'il allait arrêter la méthadone alors peut-être bien que même si il a repris ça prouve qu'il peut le faire....
Et lui je crois juste qu'il veut en finir avec ça.

A vrai dire je lui est jamais posé la question.

Tellement heureuse de le voir lui même lors des derniers parloirs.
Fallait le voir enlever fièrement sa chaussure pour me montrer le dessous de son pied nécrosé par le rejet des substances.
Alors oui c'est vrai, je serais déçue si il reprenais un traitement.
Mais je comprendrais et continuerais a être là  pour lui. Et ça il le sais mais je devrais peut-être le lui redire.

J'évite les sujets medical/sevrage/délits /prison et ne parle que du train train de la vie. Je me dis que lui m'en parlera si il en ressent le besoin.
Je fais juste?

Merci pour le répertoire des centres mais j'aimerais bien des avis perso.
Car là  où il est, le site internet est aussi très bien fait mais ça veux pas dire que la gestion des personnes est correctement effectuée!
C'est aberrant ce qu'il lui a était promis par le directeur lors de ça visite en prison et ce qu'il se passe réellement.

Je sais pas si les mensonges prouvent quoique ce soit. Mais généralement ça va de paire, en tout cas chez lui.
Peut-être et comme il m'as dis, il s'est juste mal exprimé en disant : "c'est la folie ici,  c'est un gars de la sécu qui NOUS donnes la metha!!"

Encore merci

Dernière modification par justemoi (23 mai 2015 à  09:30)

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justemoi
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Inscrit le 22 May 2015
6 messages
Ha oui encore une petite chose.
Le 3eme jour il m'a demandé de lui apporter de la coke ce que j'ai fais.
Je l'ai fais essentiellement car sinon il allait sortir en chercher lui même.

Alors je me demande si ça se reproduit, d'après vous je dois le laisser y aller et qu'il risque d'être sanctionné ou pas ?

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Fabrice
Psycho junior
Inscrit le 25 Jan 2013
306 messages
Il y a dans la recherche du sevrage chez beaucoup de personnes une illusion, un leurre de l'esprit qui s'appelle la nostalgie à  savoir cette pensée qu'un sevrage raménera des années en arrière comme à  l'époque ou l'on ne consommait pas de drogue et que la vie était belle et heureuse.
C'est une illusion car le passé est passé et un sevrage ne ramène pas dans une situation antérieure.
A l'issu d'un sevrage on est la même personne mais sans drogue, avec l'expérience des années de consommation de drogue.

Je pense qu'il ne faut rien attendre d'un sevrage. Un sevrage ne va pas changé le quotidien de la personne, ne va pas enrichir la personne, améliorer sa vie de façon considérable.
Il vaut mieux sevrer lorsque l'on a recontruit toute sa vie, retrouver un emploi, une vie de couple ou des occupations.
On place beaucoup d'espoirs et d'illusions dans un sevrage, on est alors forcément déçu car un sevrage n'est que l'arrêt d'une médication. La personne ne change pas soudainement pour devenir un winner.
Au contraire il faut profiter du tso et de l'aide qu'il apporte pour aller de l'avant et construire une vie qui nous plait.Ce n'est qu'apres cela qu'on arrête un tso pour ceux qui le désirent.
C'est mon avis, je tenais à  expliquer qu'un sevrage ne va pas miraculeusement changer la vie du patient.

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justemoi
Nouveau membre
Inscrit le 22 May 2015
6 messages
Très intéressant ton avis. J'en prends bonne note.
Et je ne inquièterais pas si il reprends un traitement.

Je suppose que d'être en contact permanent avec des personnes sous traitement donne envie.
C'est un peu comme si on mange un gâteau au chocolat devant quelqu'un au régime!

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Serd
Banni
Inscrit le 18 May 2015
40 messages
"La première chose à  faire serait d'amener la personne au prise avec un problème de drogue à  prendre la décision d'arrêter les drogues . Une bonne intervention, qu'elle soit faite par la famille ou par un professionnel, atteindra cet objectif. Choisissez le bon moment, un moment ou la personne a un ‘down''. Le message doit être clair : ‘' Nous t'aimons mais tu dois faire ce qu'il faut pour t'en sortir.'' Ne compatissez pas et soyez ferme. Il est question de sauver une vie.

Puis il faudra vous occuper de l'aspect physique du problème de drogue. Vous devrez aider la personne à  surmonter les symptômes de sevrage , ces réactions physiques et mentales qui apparaissent dès qu'une personne arrête de consommer des drogues. La peur de souffrir pourrait faire reculer le toxicomane. Il aura besoin d'être rassuré et traité avec soin et respect. Que le sevrage soit fait en clinique ou à  la maison des actions seront entreprises, des moyens naturels ou médicaux, pour atténuer les symptômes de sevrage. Après avoir réussi son sevrage, le toxicomane se stabilisera un peu. Il recommencera à  dormir et à  manger normalement. Son corps aura repris un certain équilibre.

Mais ce n'est pas suffisant. Les drogues ont fait leur ravage à  l'intérieur. La personne a été endommagée physiquement. Son corps n'est plus le même. Des résidus de drogue se sont accumulés dans les tissus graisseux et les cellules de son organisme et y resteront pendant des années à  moins qu'ils ne soient éliminés.

Ces résidus continueront d'affecter le bien-être et la santé physique et mentale de la personne. Ils seront la cause première des ‘'fortes envies'' de drogue que la personne finira, la plupart du temps par combler. Et nous voilà  avec une rechute, si fréquente chez les toxicomanes.

Cet aspect physique, s'il n'est pas solutionné, demeure une barrière très importante qui pourrait empêcher le toxicomane de se sortir des drogues et le fera échouer. Une désintoxication en profondeur qui débarrasse l'organisme de tout résidus de drogues complètera un bon programme de désintoxication et réparera les dommages physiques causés. La personne se sentira bien physiquement, sera en forme et aura retrouvé son énergie.

Malgré les résultats spectaculaires obtenus lors d'un programme complet de désintoxication, il reste à  réhabiliter la personne . L'aspect spirituel du problème de drogue, le côté ‘'humain'' doit être adressé. Il faut donc abordé la ou les raisons sous-jacentes à  la consommation de drogues. Puis la personne doit apprendre à  vivre une vie sans drogue et doit acquérir les outils et les habiletés nécessaires pour réussir sa vie. C'est tout un travail et un apprentissage mais un bon programme de réhabilitation la conduira là .

Un problème de drogue a plusieurs aspects dont il faut tenir compte. Aucun ne doit être négligé. Se sortir des drogues est possible."


source : http://desintox.net/article.htm

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Intervenant Nuit Blanche
PsychoHead
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1287 messages

justemoi a écrit

Ha oui encore une petite chose.
Le 3eme jour il m'a demandé de lui apporter de la coke ce que j'ai fais.
Je l'ai fais essentiellement car sinon il allait sortir en chercher lui même.

Alors je me demande si ça se reproduit, d'après vous je dois le laisser y aller et qu'il risque d'être sanctionné ou pas ?

Une petite chose ????!!!!

Facile de mettre la faute sur les soignants du centre après...
Désolé je réagis, mais je suis aide soignant en plus d'être intervenant en prévention et Rdr en milieu festif, et entendre un discours accusateur sur une équipe de soignants qui j'imagine font ce qu'ils peuvent avec votre situation... alors que toi tu dis soutenir ton homme, mais dès qu'il craque tu lui apporte de la coke... ça me choque un peu !

Est ce vraiment la structure qui n'est pas compétente ?
Ou est ce les motivations de ton homme qui sont pas très bien définies ? Et les tiennes en parallèle ?

Je soulève quelque chose qui me parait important... je ne te juge pas, je me questionne sur les réelles difficultés de votre situation

INB


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justemoi
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Je ne met pas la faute sur les référents, y en a des bons et y en qui en n'en rien a foutre.

Le jugement concernant le centre ne viens pas uniquement de moi, il a très mauvaise réputation.

Mon homme a travaillé comme sécu avec justement le veilleur qui donne les traitements aux résidents.
C'est certainement pour ça que ça a du lui déplaire.

Le directeur ne voulais pas le faire entrer en centre car il avais fini son traitement de méthadone et ne prennais ni anti dépresseur, ni calmant.
En gros si tu veux sortir de prison pour te faire soigner correctement c'est en te bourrant de médoc pour être facile a gérer.

Comme il a eut un excellent comportement en prison et de très bon rapport des gardiens. Le directeur du centre lui a dis qu'il pourrait courir 1 à  2h par jour seul.
Alors forcement le 2eme jour au centre, il demande pour aller courir.
Et vas courir 1h30, le problème c'est que personne lui a dis qu'il devais rester dans l'enceinte. Alors il a eut un PV envoyé au procureure.

On lui dis qu'il sera transfert entre le 11 et 15 avril,  les jours passent et rien. Finalement le 28, toujours rien...le centre n'avais pas l'accord du tribunal....
Et enfin il est transfert le 11 mai, forcement moi je suis morte d'inquiétude et stressée de savoir enfin il est pris en charge...alors je pense que lui laisser passer un coup de téléphone à  ces proches n'ai pas trop demander.
Heureusement une résidente lui prête son téléphone mais forcement ils se font  disputer comme des gamins.

J'avais le droit de le voir en détention et là  rien pendant 1 mois.
Comme je l'ai vu que 3h et 2min (pour l'histoire de la coke) en sept mois, c'est difficile de rester zen.

Bref, y en a d'autres des anecdotes... Mais je vais m'arrêter là .

Quand à  ces motivations elles ne regardent que lui. Mais pour avoir passé 26jours a l'hôtel de police, 6 mois sans voir ces enfants, 5mois sans me voir et faire un sevrage de méthadone en prison sans antidépresseur et sans calmant.
Je pense que des motivations il en a.

Ma motivation a moi c'est de croire en lui, en moi et en l'avenir.

Pour l'instant, l'arrêt de la coke n'est pas au programme.
Une chose à  la fois!
Et comme j'ai dis c'est pour qu'il ne retourne pas en prison et que justement le centre puisse faire leur boulot que je lui ai amené.
J'ai bonne conscience mais je ne le ferais plus.
C'était plus pour qu'il puisse s'adapter a son nouveau milieu sans prendre de médoc.

Bref, c'est un peu malheureux de devoir venir sur un forum pour réussir à  comprend le fonctionnement d'un centre de desintox. J'ai bien essayer de demander les infos....enfin....
Patience

Dernière modification par justemoi (24 mai 2015 à  01:41)

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