Les nouveaux produits de synthèse en Europe en 2017

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Le rapport de l'OEDT sur les drogues vient de sortir. Je vous met la partie resumé sur les nouveaux produits de synthèse. En gros, les cannabinoides de synthèse sont de plus en plus consommés (ce qu'on peut voir sur Psychoactif), les derivées du fentanyl et la classes des benzo aussi.

Moins de nouvelles substances psychoactives détectées, mais davantage de preuves de leurs dangers

Les nouvelles substances psychoactives (ou «nouvelles drogues») continuent de représenter un défi considérable pour la politique et la santé publique en Europe. Ne faisant pas l’objet de mesures de contrôle internationales, elles comprennent une variété de substances, dont les cannabinoïdes, les opioïdes, les cathinones et les benzodiazépines de synthèse (graphique 1.10). En 2017, 51 nouvelles substances psychoactives ont été signalées pour la première fois au moyen du système d’alerte précoce de l’Union européenne (EWS, à raison d’environ une substance par semaine. Bien que le nombre total annuel de nouvelles substances apparaissant sur le marché soit en baisse par rapport aux années record  (98 en 2015 et 101 en 2014), le nombre total de nouvelles substances psychoactives disponibles reste élevé. Fin 2017, l’EMCDDA assurait le suivi de plus de 670 nouvelles substances psychoactives (contre 350 environ en 2013) (6). Les problèmes de santé liés aux nouveaux cannabinoïdes et opioïdes de synthèse — notamment les intoxications aigües et les décès— ont poussé l’EMCDDA à mener neuf évaluations des risques en 2017, soit un nombre sans précédent.


Les nouveaux cannabinoïdes de synthèse, dont  179 ont été détectés depuis 2008 (10 en 2017),  représentent le groupe de produits chimiques le plus important dont l’ EMCDDA assure un suivi. 
Souvent vendus comme des «mélanges d’herbes à fumer», il s’agit des nouvelles substances psychoactives les plus fréquemment saisies en 2016, avec un peu plus de 32 000 saisies signalées (contre 10 000 saisies en 2015) (graphique 1.12), soit près de la moitié de l’ensemble des saisies de nouvelles substances psychoactives signalées à l’agence en 2016. Quatre cannabinoïdes de synthèse ont fait l’objet d’une évaluation des risques en 2017 (AB-CHMINACA, ADB-CHMINACA, 5F-MDMB-PINACA et CUMYL-4CN-BINACA).

De nouveaux opioïdes de synthèse à forte teneur en principe actif (en particulier des dérivés du fentanyl), qui imitent les effets des opiacés dérivés de substance naturelle (comme l’héroïne et la morphine), sont de plus en plus souvent détectés. Ils sont parfois disponibles sous de nouvelles formes (par exemple des pulvérisateurs nasaux), vendus comme des drogues illicites, ou combinées à celles-ci (comme l’héroïne ou la cocaïne). Au total, 38 nouveaux opioïdes de synthèse ont été détectés sur le marché européen des drogues depuis 2009 (13 en 2017). Les dérivés du
fentanyl, fortement impliqués dans la crise américaine actuelle des opioïdes, nécessitent une préoccupation et une vigilance constantes en Europe.
Ces substances, parfois beaucoup plus puissantes que la morphine, représentaient plus de 70 % des 1 600 saisies estimées de nouveaux opioïdes de synthèse signalées en 2016. Dix nouveaux dérivés du fentanyl ont été signalés via l’EWS en 2017, dont cinq ont fait l’objet d’une évaluation des risques (acryloylfentanyl, furanylfentanyl, 4-fluoroisobutyrylfentanyl, tétrahydrofuranylfentanyl et carfentanil).

Prisons: point sur la santé et nouvelles drogues
Les prisons constituent un volet important en matière de besoin de santé des consommateurs de drogues et la prise en considération de cette question peut bénéficier à la collectivité (par exemple en évitant les décès par surdose à la sortie de prison ainsi qu’en réduisant la transmission
de maladies infectieuses associées aux drogues comme le VIH et le VHC). Le rapport de cette année met en évidence les  possibilités d’intervenir dans ce contexte et attire l’attention sur la variabilité nationale de la fourniture de services (7).
Dans une nouvelle étude portant sur plusieurs pays et publiée en marge du rapport 8), l’Observatoire fait le point sur les problèmes croissants en matière de santé et de sécurité qui résultent de la consommation de nouvelles substances psychoactives en prison. «La consommation de nouvelles substances psychoactives et les problèmes qui en résultent constituent désormais un nouveau défi majeur pour le système carcéral européen» indique l’étude. Parmi les quatre principaux types de nouvelles substances psychoactives trouvées en prison, les cannabinoïdes de synthèse sont les plus fréquemment signalés. La facilité avec laquelle ils peuvent être introduits illégalement (par exemple liquéfiés puis vaporisés sur du papier ou des textiles) et la difficulté à les détecter au moyen de tests de dépistage figurent au rang des principaux facteurs pouvant expliquer leur consommation en prison.


Ventes en ligne et émergence de nouvelles benzodiazépines
Bien que, en termes de volume, les marchés des drogues hors ligne traditionnels restent prédominants, les marchés en ligne semblent gagner du terrain, constituant ainsi un nouveau défi en matière de mesures de contrôle des drogues. Une récente étude menée par l’EMCDDA et Europol a répertorié plus de 100 sites mondiaux sur le dark net, sur lesquels près de deux tiers des achats concernaient des drogues (9). Le web de surface et les médias sociaux semblent également gagner en importance, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement en nouvelles substances psychoactives et l’accès à des médicaments dont l’usage est détourné.

Le rapport publié ce jour fait état de préoccupations relative à l’émergence, tant dans la rue qu’en ligne, de nouvelles benzodiazépines non autorisées comme médicaments au sein de l’Union européenne .L’ EMCDDA surveille actuellement 23 nouvelles benzodiazépines (dont trois ont été détectées pour la première fois en Europe en 2017). Certaines sont vendues sous leur propre nom (par exemple diclazépam, étizolam, flubromazolam, flunitrazolam, fonazépam). Dans d’autres cas, les producteurs utilisent ces substances pour fabriquer de fausses benzodiazépines couramment prescrites telles que le diazépam et l’alprazolam, qui sont ensuite vendues sur le marché des drogues illicites. En 2016, plus d’un demi-million de comprimés contenant de nouvelles benzodiazépines ou des substances similaires ont été saisis, soit près de deux tiers de plus qu’en 2015.

Source : https://www.ofdt.fr/BDD/publications/do … 018-FR.pdf

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