un virage en pente douce

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Bonjour, je lis le forum depuis plusieurs semaines. J'ai commencé un sevrage progressif du shit. Partie de 20g/semaine et des pétards à  toute heure, je suis arrivée à  moins de 10g/semaine en une quinzaine de jours. Je cherche à  changer mes habitudes en changeant ma vie.

Pour occuper le temps, j'ai choisi des activités qui me plaisaient avant la maladie et avant le shit : la lecture, le dessin, la photo, l'art, la méditation, les balades sont de nouveau au programme de mes journées. Malgré ma maladie ( maniaco dépression, stabilisée avec Aripiprazole et atarax + valium en appoints ponctuels + thérapie analytique) je vais chercher à  retravailler, à  me former, à  partager mon expérience passée dans les études et les écoles en heures de bénévolat dans une association d'aide aux devoirs de mon quartier.

Afin d'être sûre de ne pas craquer, j'ai dépensé d'avance l'argent de ma consommation de canna en livres et dans un appareil photo. Je me suis bridée les comptes pour deux mois ^^

Mon objectif est simple : je souhaite ne fumer qu'aux moments festifs, parfois le we. Je voudrais remplacer le temps des joints et des clopes par un autre temps. Je fume des joints depuis une vingtaine d'années. Ma consommation a augmenté avec ma tolérance. J'étais arrivée à  une sorte d'esclavage où je n'étais plus qu'envie de fumer perpétuelle, juste pour ne plus y penser. Aujourd'hui, ça va déjà  mieux.

Ce matin, je n'ai pas fumé beaucoup. Ni de clopes ni de joints.
Je me suis concentrée sur un livre (Trois amis en quête de sagesse écrit par Alexandre Jollien, Matthieu Ricard et Christophe André.) Je suis allée boire un café dans mon quartier, je suis allée voir un ami. J'ai discuté avec mon jeune frère. J'ai lu des fils de discussion.

Je sais que je suis accro à  mon joint. J'ai déjà  arrêté une fois un an - brutalement, ce fut un vrai cauchemar. Je sais qu'aujourd'hui je suis tranquille car j'ai pris le goût de vivre mes après-midis autrement que fermée chez moi avec mon joint. Je sais que ce soir, je pourrai fumer... pour l'instant.
A partir de septembre, je ne fumerai plus qu'un jour sur deux.

Je me suis demandée longtemps si écrire ici pouvait aider quelqu'un. Chaque cas est particulier. J'ai choisi d'écrire pour me donner un cadre où je viens rendre compte de mes progrès durant quelques semaines, le temps d'assurer mes pas. Je n'ai dit qu'à  peu de personnes que je freinais le shit en vue de l'arrêter au quotidien. Personne ne m'a crue, on ne me donne aucune chance. Tous mes amis ou presque fument.

Moi, je sais que j'en ai marre de cet esclavage, d'y penser trop. Je veux récupérer ma vie. Alors les chances, je me les donne toutes.

Alise

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DVA5-2Tls
1 m 80
Inscrit le 01 Jun 2016
177 messages
Bonjour Alise,
ton post fait du bien à  lire.

Alise a écrit

bénévolat dans une association d'aide aux devoirs de mon quartier.

Ça c'est super, c'est ce que j'envisage aussi de faire quand je serai à  la retraite, mais pas forcément bénévolement non plus, pour mettre un peu de beurre dans les épinards.

Alise a écrit

A partir de septembre, je ne fumerai plus qu'un jour sur deux.

Ma beuh du DW arrive mardi, et j'espère aussi pouvoir/savoir tenir ce rythme, enfin deux ou trois jours/semaine.

Alise a écrit

J'ai choisi d'écrire pour me donner un cadre où je viens rendre compte de mes progrès durant quelques semaines, le temps d'assurer mes pas.

Mon épouse adorée m'a fait remarquer plusieurs fois que je picolais trop, et je suis allé sur le site alcool info service où les gens se font aussi un "carnet" pour suivre leur propre évolution et celle des autres; c'est super et ça m'a permis de revenir à  une consommation raisonnable.
Je t'encourage à  fond,
bises,
David

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Bonjour David.
J'ai choisi le bénévolat car les assoces de quartier ont peu de moyens pour faire face à  beaucoup de besoins.. Et j'aime les gosses. Je sais que je pourrai leur apporter mon expérience en matière d'enseignement des langues, de la part littéraire et philosophique de leurs études. Je pourrai aussi amener mes livres, ils manquent cruellement de ressources. L'idée me plaît d'être utile, moi qui me vis handicapée. Je connais la vie associative, j'ai déjà  été bénévole ou volontaire.

Il faut de toute façon que je me sorte de l'abîme des jours vides et du temps long car inoccupé. Comme je fume encore le matin - je n'arrive pas à  l'arrêter ce joint du matin - la journée n'est pas dure. Elle est vide. Du coup, se rendre utile est une vraie option.

Je ne travaille pas depuis longtemps, près de huit années. Je suis stabilisée maintenant. J'ai accepté d'être malade, même quand je sais que cela ne se voit pas. J'ai accepté de voir partir mes amis à  cause de mon changement de statut social et des dégâts causés par mes états hypomaniaques ou déprimés. J'ai mis en place une thérapie, j'ai choisi des points de repère humains pour moi dans l'objectif de me donner des garde-fous. Je prends gentiment mon traitement, qui me convient bien. Je mets toutes les chances de mon côté pour retravailler alors même que je sais que je reste à  la merci d'une fatigabilité accrue par rapport à  la moyenne, d'un choc affectif ou tout événement vécu comme tel qui me fera replonger en down ou grimper en up, à  la merci de relations professionnelles merdiques car mes changements d'humeur confinent aux changements de personnalité et tout le monde est perdu dans son relationnel avec moi...bref à  la merci d'un tas de problèmes que je ne connais plus et qui ont eu raison de moi par le passé.

Et le shit dans tout ça?
Le shit m'a aidée dans la vie. Il m'a permis de décompresser dans des moments d'une extrême dureté. Fumer m'a ouverte aux autres car j'étais très repliée sur moi. Tant que j'étudiais ou travaillais, je ne fumais que le soir, et encore, pas tous les soirs. J'avais besoin de lire, de sortir, de parler à  mes nouveaux amis - je venais de déménager. Fumer m'a ouvert l'imaginaire, disons qu'il a contribué fortement à  le déverrouiller. J'ai aimé fumer. Aujourd'hui, le joint m'encombre plus qu'il ne m'apaise.

Je ne sais pas vraiment comment le dire mais je voudrais bien passer à  une autre phase de ma vie, moins centrée sur la solitude. Je n'ai plus autant le sentiment d'avoir à  me protéger des autres.
J'aimerais pouvoir garder un usage récréatif irrégulier de ce produit. Mais je ne sais pas si ça sera possible, s'il ne faut pas une vraie coupure. Je me suis servie de ce produit comme d'un médicament. Je le traite maintenant comme une chaine que je démonte maillon par maillon.

Voilà  j'ai fait un pavé !

Merci de ton encouragement, David.

Bises,

Alise

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Mister No
Pussy time
Inscrit le 04 Aug 2014
8406 messages

Bonjour, je lis le forum depuis plusieurs semaines. J'ai commencé un sevrage progressif du shit. Partie de 20g/semaine et des pétards à  toute heure, je suis arrivée à  moins de 10g/semaine en une quinzaine de jours.

20 g de teuch par semaine ? A mon avis, tu devrais absolument changer de matos, fumer moins pour fumer mieux dans un premier temps.
Diminuer sans sevrage, c'est assez simple avec le cannabis, à  condition d'éviter de se mettre en situation d'oisiveté, mais tu as l'air d'avoir intégré qu'il fallait que tu développes certaines interactions de vie pour oublier l'envie.

J'aimerais pouvoir garder un usage récréatif irrégulier de ce produit. Mais je ne sais pas si ça sera possible, s'il ne faut pas une vraie coupure. Je me suis servie de ce produit comme d'un médicament.

Peut-être que tu ne te poseras plus la question une fois que tu auras ré-apprivoisé le cannabis et mis un cadre dans ta vie afin qu'il ne déborde plus.
Dans un premier temps, tu peux changer de rapport de conso et t'accorder un usage qui se calque davantage à  un usage thérapeutique ; tu respectes une dose quotidienne et des heures de prise. C'est également une manière de changer de rapport au produit.
Maintenant, si tu vis bien le sevrage de ce "médicament", c'est probablement une bonne chose que de tenter le coup, surtout si tu le fais sans violence à  ton égard avec un sevrage tout doux.
Bonne route et @+


Just say no prohibition !

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bighorsse
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
un sevrage progressif accompagné d activités te plaisant est une voie royale pour réussir celui ci
ne pas se faire violence c est un point central dans un sevrage
bon cheminement

l angoisse est le vertige de la liberté

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Mister No, je suis assez isolée question relation de vente et je ne souhaite pas acheter sur le net.
Après de loooongues réflexions, je suis arrivée à  la conclusion que le shit ou même l'herbe, amplifient mes émotions, ce dont je n'ai pas vraiment besoin compte tenu de ma maladie. Je ne vois pas d'autre solution qu'une grosse réduction avant l'arrêt des joints quotidiens.

Parfois, je me dis que c'est une connerie. Je vis avec ce produit depuis longtemps. Je sais qu'on ne change pas de vie d'un claquement de doigts ou par décret volontaire. Ce n'est pas la première fois que je me lance dans cette voie. Je sais que je vais déprimer si je ne trouve pas d'autres sources de détente.

Oui, peut-être que je parviendrais à  gérer ma consommation dans des limites qui ne m'agressent pas. Je l'espère, pour tout te dire. Merci pour le conseil de le considérer comme un médoc comme un autre. Cela m'aide, je ne sais pas pourquoi.

A +

Alise

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages

bighorsse a écrit

un sevrage progressif accompagné d activités te plaisant est une voie royale pour réussir celui ci
ne pas se faire violence c est un point central dans un sevrage
bon cheminement

Merci bighorsse, bonne journée et bonne continuation également.

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Alise
Nouveau membre
Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Bonsoir.

Voilà, un an après, sevrage réussi.
Je ne vis ni manque ni obsession.
J'ai tourné la page.
Je voulais vous le dire.

Je suis heureuse d'avoir réussi.
Tous mes problèmes ne sont pas réglés avec ce sevrage mais je vais les prendre un par un en duel et leur régler leur compte.

En résumé, en un an, je suis passée à zéro alcool et à zéro joint.

Le virage en pente douce a été bien négocié, je ne me suis pas crashée en cours de route.
Et surtout je n'ai pas souffert.

Si vous avez des questions, je vous répondrai. Mais je ne me connecte pas tous les jours, alors ne m'en voulez pas si je ne réponds pas dans la foulée de la question.

J'ai renoncé à l'usage récréatif. Trop tentant de rechute et ma santé est trop précaire pour que je continue de jouer avec la chance.

Je ne regrette pas d'avoir fumé. Mais je ne regrette pas d'avoir arrêté.

Je vous laisse sur la musique que j'écoute ce soir :




Quel que soit votre mode d'éclate, n'oubliez pas de vous garder en vie.

Alise

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SickWilliamBoy
Hyper space
Inscrit le 03 Jan 2017
287 messages

Alise a écrit

Bonsoir.

Voilà, un an après, sevrage réussi.
Je ne vis ni manque ni obsession.
J'ai tourné la page.
Je voulais vous le dire.

Je suis heureuse d'avoir réussi.
Tous mes problèmes ne sont pas réglés avec ce sevrage mais je vais les prendre un par un en duel et leur régler leur compte.

En résumé, en un an, je suis passée à zéro alcool et à zéro joint.

Le virage en pente douce a été bien négocié, je ne me suis pas crashée en cours de route.
Et surtout je n'ai pas souffert.

Si vous avez des questions, je vous répondrai. Mais je ne me connecte pas tous les jours, alors ne m'en voulez pas si je ne réponds pas dans la foulée de la question.

J'ai renoncé à l'usage récréatif. Trop tentant de rechute et ma santé est trop précaire pour que je continue de jouer avec la chance.

Je ne regrette pas d'avoir fumé. Mais je ne regrette pas d'avoir arrêté.

Je vous laisse sur la musique que j'écoute ce soir :




Quel que soit votre mode d'éclate, n'oubliez pas de vous garder en vie.

Alise

Un grand bravo à toi

Étant moi meme maniaco depressif je mesure la difficulté qu'est le fait d'entamer une démarche de sevrage.

Je te félicite encore, prends soin de toi

Si jamais tu veux discuter n'hésite pas

SWB punk1


« Mon avocat n’aurait jamais pu soutenir la notion selon laquelle, on s’éclate plus sans les drogues qu’avec. Et moi non plus d’ailleurs. »

Le problème avec la drogue c’est ceux qui n’en prennent pas

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Merci SWB !

Je ne vais pas tarder à déconnecter car je me lève tôt demain et je voudrais essayer de dormir.
Je repasse demain soir.

Bonne nuit !

Alise

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Merci Groovie pour ton message !

merci-1

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Alise
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Inscrit le 27 Jul 2016
25 messages
Merci inconnu de ton message ! Dommage que tu n'aies pas signé ton mot !

tongue

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Ced75000
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Inscrit le 13 Apr 2020
35 messages
Bonjour,

Merci Alise pour ce vibrant témoignage et bravo pour ton sevrage. Vu la date de ton dernier message, je me doute que mon message restera sans réponse mais si je me suis inscrit sur ce site, c'est aussi pour échanger avec d'autres consommateurs. Perso, cela fait 3 ans environ que je consomme régulièrement du cannabis sous forme de joints suite à des problèmes d'ordre personnel remontant à l'adolescence. Je suis suivi psychologiquement et je commence seulement à décrocher petit à petit de ma conso de cannabis/cigarettes. En début d'année, j'ai acheté un vapo me disant que je pourrais au moins diminuer ma conso de tabac. J'ai encore du mal à m'y faire mais, étant asthmatique, je me dis que ce serait bien d'arriver à décrocher complètement du tabac. J'essaye de mettre à profit le confinement liée à la crise sanitaire actuelle pour diminuer aussi ma conso de cannabis. C'est difficile. Cela fait 4 jours à peine que je n'ai rien consommé hormis quelques mg (8/10 je dirais) de lexomil prescrit par mon généraliste. Là aussi, j'essaye de faire gaffe afin de ne pas chasser une addiction par une autre car mon psy m'a averti que les benzo sont des molécules très addictives, d'où l'intérêt de traiter les symptômes ET les causes du problème.
En tout cas, je trouve que ce site est une chouette initiative pour se motiver quels que soient les pratiques des uns et des autres ou l'objectif poursuivi. En espérant pouvoir garder le cap et échanger avec d'autres utilisateurs.

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