[ Première fois ]

TR : En face des portes de la perception

Hey ! Voici un petit TR narrant ma première fois sous DMT.
Bonne Lecture

Je suis allongé dans ma chambre et j'appréhende. Cela faisait longtemps que je voulais essayer la DMT et m'étais renseigné sur tout ce que je pouvais potentiellement ressentir avec cette substance. J'avais comme le trac, je me sentais indigne de cette molécule. Je pensais au centre Takiwasi au Pérou, je m'imaginais les patients dégueuler aux chants des chamans le soir tout en pensant au côté cathartique de cette thérapie à l'ayahuasca.
Ne me sentant pas prêt pour affronter cette souffrance libératrice, je me suis dis que mon âme n'était pas encore assez "vieille" pour abriter ce que cette molécule pouvait me suggérer. J'ai donc décidé de frôler les portes de la perception pour cette fois.

N'en déplaise aux experts de la DMT sur le forum mais j'ai préféré la fumer dans un joint. Le but n'était pas d'atteindre le break, je voulais effleurer ce passage vers le dédale psychédélique. Donc, en fumant je savais que j'allais détruire une bonne partie du produit et m'assurer un trip léger.
Je décide de rouler une bonne Purple en me disant que le goût allait sûrement camoufler celui de la DMT.
Je m'enferme, contemple ce joint cristallisé et le porte à mes lèvres. Je commence à fumer, rien que de l'herbe. Petit à petit, un goût âcre, brute, indicateur de la DMT en train de cramer, s'immisce dans ce mélange d'agrumes et de fraîcheur que l'herbe avait diffusé au sein de ma bouche.
Je ressens une immense chaleur monter, j'ai l'impression que mon sang bouillonne et je commence à transpirer.

De ce fait me vient une réflexion, serais-je en train de ressentir la mort ? Je réfléchis en me disant que notre cerveau secrète cette molécule lors de nos derniers instants. Alors, me vient l'idée que la mort serait quelque chose de doux, de chaud et de réconfortant comme je le ressens actuellement. Autour, le décor commence à bouger, il s'anime. Les portes de l'armoire restées jusqu'alors entrouverte, commencent à battre, tel un papillon qui bat ses ailes au ralenti. L'arbre à chat commence à se camoufler dans le décor et le néon -celui que tu vois en face à droite, au-dessus du plant de salvia- commence à émaner une lumière blanche, réconfortante et chaleureuse. Comprennant au feeling que j'étais proche du break, je décide de profiter de ce que je ressentais comme l'apothéose de ce petit trip en fermant les yeux. Là, derrière ce mélange de rouge sombre qui n'est que la vision de la lumière à travers nos paupières. Je semble discerner l'oeil de la providence entouré de formes qui avaient l'air colorées mais je ne pouvais aller plus loin. Il y avait comme un mur à franchir entre la couleur de mes paupières et la danse de forme qui se dessinaient derrière ce mur.
Je décide de fermer un peu plus les paupières afin de plonger dans le noir total pour faire ressortir ces formes. Là, en me concentrant. Une sphère de lumière rouge sanglante passe de gauche à droite et s'arrête au milieu de mon regard. Comme si elle était en face. Là, me vient l'idée que c'est probablement ça la Porte. La chose dans laquelle j'étais tombé lors de mon trip sous salvia.
J’ai regardé cette sphère et me suis dit : « Pas encore ». Elle s’est éclipsée. Je décide d'atténuer le degré de fermeture de mes paupières et découvre à nouveau toutes ces formes qui semblent vouloir m'amener, me faire descendre dans les abysses de la conscience. Elles s'estompent petit à petit, le trip est fini.
J'ouvre les yeux, je venais de m'arrêter devant ce qui semblait être la porte d'une partie mon esprit. Il était trop tôt pour l'ouvrir. Pandore ne sera pas ouverte pour l'instant. Le voyage au Pérou se chargera du reste.