Bonjour la compagnie !
Ce post est simple, c’est un témoignage d’une expérience que j’ai vécue du mardi 20 mai au matin au mercredi 21 mai au soir.
En bref, j’ai été jugé et condamné à l’issue d’une perquisition à mon domicile, dans des circonstances assez particulières.
Je commence par une description sociale, car je pense que c’est important dans cette histoire.
Je suis blanc, intégré socialement, avec beaucoup d’amis, une copine, de très bons liens avec toute ma famille. Je vis en colocation avec mon petit frère dans une maison. J’ai un prénom bien français, je n’ai jamais eu aucun problème judiciaire, quel qu’il soit, et j’ai un diplôme d’ingénieur.
Mon histoire commence par le fait que j’ai essayé de commander 10 kg de Mimosa hostilis depuis le
Mexique en mars 2024

. Surprise générale : le colis a été intercepté par la douane. Mais je ne l’avais pas encore compris, car apparemment, le colis était juste “perdu” selon le suivi UPS.
Revenons-en au mardi 20 mai 2025 : perquisition chez moi à 6h50. Je dormais, j’ai été réveillé par une brigade des stups armée jusqu’aux dents et une lumière dans la gueule. Je n’avais jamais vu de ma vie les forces de l’ordre d’aussi près haha.
Bref, réveil “un peu” violent.
Ils m’apprennent qu’ils sont là car ils pensent qu’il y a une erreur : quelqu’un aurait commandé 10 kg de
DMT à mon nom et à mon adresse. Ils vont procéder à une petite fouille, et je vais sûrement faire un peu de garde à vue, le temps de mettre tout ça au clair.
Et là, c’est le hic.
Je suis celui de mon groupe qui garde toutes les consos : c’est moi qui connais les dosages, moi qui fais tester les prods, moi qui n’ai aucun problème d’addiction, moi qui commande (DN)...
Tout ça dans l’unique but de pouvoir suivre toutes les prescriptions que notre belle
RDR promeut.
Mais quand les policiers tombent sur : 7 drogues différentes (en petite quantité, < 5 g), une balance de précision, mes poch’tards, mes gélules (car je fais mes propres vitamines), mon pilulier, et enfin (attention, ce n’est pas une blague) ~500 € en liquide qui venaient d’une brocante où j’avais vendu une partie de ma collection Pokémon (je suis un grand fan)... Ils se disent : “Jackpot, on est tombés sur un gros dealer.”
J’ai eu droit aux menottes en sortant, et je vous laisse imaginer l’ambiance dans la voiture...
Mais finalement, ils n’arrivent pas à comprendre : comment quelqu’un d’aussi “intégré” que moi traîne dans ces choses-là ?
Alors ils m’ont écouté. Tout au long de ma garde à vue, je déballe tout : la
RDR, comment tester ses produits, pourquoi 10 kg de Mimosa ≠ 10 kg de
DMT.
Pendant la garde à vue et les auditions, j’ai entendu :
“T’es un sacré loustic”,
“Première fois de toute ma carrière”,
“J’ai pas l’habitude de ce genre de cas...”,
“Pourquoi ?”.
Globalement, ils ont réussi à m’entendre. J’ai raconté toute la vérité, ils ont pu vérifier mes dires sur Signal, et ont vu les échanges avec mes amis.
Mais la justice et les drogues, ce n’est quand même pas tout rose, même avec mon cas.
Le problème, c’est que je fais un travail où j’ai besoin d’un casier judiciaire (n°2) vierge pour continuer à travailler. Et normalement, tout ce qui touche à la drogue va directement dedans.
Mes amis (les mêmes avec qui je consomme) ont contacté une amie avocate, et avec ma famille, ont monté un dossier pour pouvoir alléger le plus possible ma peine, et surtout me permettre de continuer à travailler...
Voici ma peine à l’issue du procès :
– 10 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans
– 1 000 € d’amende
– Obligation de suivre des soins (psy ou addictologie)
– Obligation de travailler
– Obligation de prévenir pour tout ce qui pourrait m’empêcher de travailler (vacances, voyage, déménagement, ...)
Tout ça sans inscription dans mon casier n°2Selon les mots de la magistrate, d’un certain âge :
“C’est la première fois que je vois ça de toute ma carrière.”
C’est une peine exceptionnelle, on m’a dit qu’on n’avait jamais vu une affaire de drogue sans inscription dans le casier n°2.
Bilan :
Une chance de cocu. Vous imaginez très bien que j’aurais pu avoir bien pire. C’est littéralement une seconde chance. Globalement, je n’ai rien perdu (à part de l’argent).
Je remercie encore énormément mes amis, ma famille et mon avocate

La finalité de cette histoire, c’est qu’il ne faut pas se leurrer.
J’ai suivi à la lettre toutes les recommandations données par des associations financées par l’État, fait tester mes produits dans un labo financé par l’État. En suivant toutes ces choses, je n’ai jamais eu le moindre problème de consommation ou d’addiction (ni moi, ni mes amis).
Et pourtant, il faut se rappeler que pour la justice :
la drogue, c’est tout blanc ou tout noir. La zone grise, ça n’existe pas.
(Citation mot pour mot de mon avocate et des policiers.)
Faites attention à vous. Même si on a l’impression de ne pas faire de mal, voire de répandre de “bonnes choses”, ce n’est pas anodin. Je l’ai bien compris : la justice et la morale, ce n’est pas raccord.
Maintenant, je vais devoir dire au revoir à ma chère
RDR...
N’ayant plus le droit au moindre faux pas, je ne peux plus me permettre de faire tester mes produits, de commander pour mes amis sur le DN à des vendeurs que je connais, ni de faire des doses personnalisées pour chacun avec une balance précise pour éviter les surdosages.
Et pourtant, on ne va pas s’arrêter de consommer. Certes, on va beaucoup ralentir, mais on n’est pas encore prêts à dire adieu à tous les bons moments qu’on passe ensemble avec les substances...
PS : dans l’attente de mon jugement, j’étais placé dans une cellule avec d’autres personnes. Parmi eux, deux hommes en récidive, respectivement pour la 25e et la 17e fois pour violences conjugales. Leur sursis a simplement été prolongé.
Je n’ai pas le détail de leurs histoires, je ne sais pas s’ils ont été arrêtés seulement pour ça, mais ça montre bien que la France ne rigole pas avec les stupéfiants.
Take care la team