[ Effets secondaires ]

Heroine, Absence De Regles Et Tumeur

Bonjour,

Je n'avais jamais créé de compte mais une question me taraude, et n'ayant pas trouvé de réponse sur les forums, j'appelle à témoignage si vous avez déjà expérimenté, mesdames, quelque chose de similaire, et si, par hasard, quelqu'un saurait me rassurer.

Voilà, je suis heroinomane depuis mes 16 ans, avec arrêts et reprises reguliers. J'en ai AJD presque 25.

Il y a deux ans, alors que j'avais arrêté un an dursnt, après 1 an de consommation avec sevrage et reprises reguliers, j'ai eu des douleurs *abominables* dans le ventre et le dos (j'avais l'impression qu'on me glissait délicatement des lames de poignards dans mon abdomen et mon diaphragme à la moindre respiration).

Aux urgences obstétriques, on me diagnostique un kyste de 14 cm à l'ovaire gauche.

Je devais être mise dn arrêt, mais étant SDF et ayant trouvé du travail (milieu agricole), je passe outre, pars travailler tout de même.
Je faisais un travail extrêmement physique, et les anti douleurs ne faisaient rien.
Donc, je recommence à prendre de la came, c'était la seule chose qui calmait la douleur — sachant qu'en plus, j'ai de graves douleurs de dos suite à des maltraitances conjugales, qui m'ont laissées des séquelles telles suite à une fêlure et un déplacement du bassin, comme des sciatiques et névralgies cervico-bracchiales, autant dire que je rigolais pas.

Les douleurs reprennent de plus belle au bout d'un mois, je retourne aux urgences et on m'apprend qu'il faut m'opérer, le kyste étant trop gros. on me fait une IRM de contrôle, et là, PAF ! J'apprends que l'aspect est irrégulier, et que ce n'est plus un kyste mais une tumeur.

On m'opère, je reste 10 jours à l'hôpital parce que j'avais demandé à ne pas être mise sous morphine de peur que ça n'agissent pas et on me met donc sous rachianesthésie, puis survient l'angoisse pendant deux mois de savoir si j'ai un cancer de l'ovaire ou rien du tout, en attendant les résultats de la biopsie.

La réponse est une douche tiède. Non, pas un tumeur cancéreuse, mais une tumeur "frontière" (une tumeur "borderline"), un genre de "tumeur de Schrödinger", qui n'est pas cancéreuse... Mais qui n'est pas pas cancéreuse non plus. C'est entre les deux, et je ne saurai vous en dire plus, parce que j'ai beaucoup de mal à comprendre ce concept. Moi je pensais qu'on avait soit un cancer soit qu'on avait pas de cancer, mais qu'il n'y avait pas un juste milieu.


J'ai donc subi une ovariectomie de l'ovaire gauche.
Cette opération m'a plongée en dépression, grave.

on m'explique qu'en plus, j'ai une forme rare de cette forme de tumeur, et que c'est une forme de tumeur présumément dûe à des dérèglement hormonaux.
Par conséquent, interdiction de prendre la pilule , d'avoir un implant, de tomber enceinte pendant plusieurs années (bon, encore, ce n'est pas très grave ça) et SURTOUT, pas possible de faire un traitement de "boost hormonal pour la fécondité" — pardonnez-moi, je ne connais plus le terme, mais en gros, comme il ne me reste qu'un seul ovaire, c'est pour que j'aie moins de difficulté à avoir des enfant plus tard.

Où veuillé-je en venir me demanderez-vous ? J'y arrive :

Voilà, depuis que je prends de l'héro, et à chaque fois que j'en ai pris, je n'ai plus mes règles.
Du tout. Ça se met en "pause".
Or, je suis déjà pas très bien réglée, ne l'ai jamais été. 

Mon médecin m'a dit que je ne devais pas me torturer l'esprit à ce sujet, mais la cause de ma tumeur est hormonale, je ne peux m'empêcher de me dire que c'est ma consommation de drogue, notamment d'héroïne, qui a provoqué ma maladie.

La drogue provoque des dérèglements hormonaux, et j'ai eu une période de ma vie, entre 16 et 20 ans, où j'étais gravement politoxicomane — je ne le suis plus, désormais, je ne suis QUE mono-tixicomane (lol—rire jaune) je ne consomme QUE de la came et uniquement.

Mais voilà. Sachant que la came "bloque" les règles, est-ce que la consommation d'héroïne aurait pu créer ce dérèglement hormonal, et donc indirectement causer cette tumeur ?

Et surtout, y a t il un risque que cela recommence, à l'autre ovaire ? Ou à l'endroit où j'ai été mutilée (je sais je sais, c'était obligatoire, et il fallait le faire, au risque que cela devienne cancéreux avec le temps, mais je ne peux pas m'empêcher de le voir ainsi) ?

Je dois faire un suivi hospitalier très strict, des prélèvements tous les ans, des échos tous les 5-6 mois, des frottis à la même régularité, et je suis terrorisée à l'idée que cette tumeur réapparaisse, parce que si c'était le cas, on serait contraint de me retirer tout l'appareil génital - ovaire, utérus etc.

Est-ce que la came aurait pu être à l'origine de ma maladie ? Est ce que l'hero crée des dérèglement hormonaux ?
Est-ce que quelqu'un a déjà eu une forme de tumeur pareille ou connaît quelqu'un qui a eu quelque chose de similaire ?


Et je sais que je dois arrêter l'héro, pour de nombreuses autres raisons, mais ce qui me terrifie le plus c'est l'idée que, n'ayant plus de règles depuis un an et demi suivant l'opération, cela puisse causer une nouvelle tumeur à mon ovaire sain.
Mais étant à la rue, vivant en squat, je sais que ça ne servira à rien. Cet hiver, je suis allée faire un sevrage à la dure, mais je ne pouvais pas rester dans l'appartement où j'avais fait le sevrage, donc je dus retourner dans mon squat, et j'ai tenu environ un mois un mois et demi avant de recommencer à prendre de la came. Trois mois d'arrêt. Je n'ai aucun revenu, parce que je suis trop jeune pour avoir le RSA, donc je dois aller faire la manche et faire la manche en étant sobre, c'est impossible.

En l'espace de ces 2 ans et demi j'ai dû arrêter 5 fois à la dure. Je suis allée voir un médecin il y a 2 mois pour me faire prescrire de la méthadone, uniquement au cas où je n'aurais pas de came, pour ne pas être en chien, mais comme je ne vois pas l'intérêt de prendre un traitement qui a le même effet sur le corps que l'héroïne, je ne le prends pas. Prendre hero+méthadone, c'est le meilleur moyen pour être malade si je ne prends que l'un ou que l'autre.

Je sais que certains ne peuvent pas vivre sans, que sans, ils consommeraient et il n'y a pas de mal à ça.
Mais j'ai vécu deux ans et demi sans en prendre après mon premier arrêt, sans avoir la moindre envie d'en reprendre, sans consommer d'autres drogues que de l'herbe. Alors je SAIS que je peux vivre sans.
je sais que je consomme parce que je vis une vie horriblement difficile, horriblement chiante, et que lorsque je ne serai plus à la rue, je pourrais arrêter pour de bon. Arrêter n'est pas le problème (et je sais que tout le monde dit ça, mais je vous jure que c'est vrai),

Le problème c'est que ma consommation est une véritable source d'angoisse, de peur que je fasse une rechute, que je développe une tumeur cancéreuse cette fois, qu'on soit obligés de me stériliser pour de bon, que je ne puisse jamais avoir d'enfant.
Tant que je suis à la rue, je consomme, et si je consomme, je ne pourrais pas sortir de la rue.
Je fais un millier de démarches, mais ça prend trop de temps, rien n'avance.
J'ai peur de ne jamais m'en sortir.
Je suis complètement isolée socialement parce que les SDF de ma ville sont HORRIBLES, ou n'ont pas d'autres centres d'intérêts que la drogue et l'alcool et que moi qui ne bois pas et qui ne fume plus de coke, traîner avec eux, ce serait me condamner plus encore.
J'aime l'art, je suis passionnée de littérature, je ne crois pas être idiote et je fous ma vie en l'air. J'ai l'impression que je suis condamnée, que ça s'arrêtera jamais.

Et l'angoisse de la maladie, mes douleurs de dos terribles, ce trou sans fond et sans espoir.... Parfois j'aimerai que tout s'arrête.

bon, je diverge, pardonnez-moi. J'avais besoin de parler de cette affaire de tumeur frontière, et de dérèglement hormonal, si quelqu'un peut me rassurer, je lui en serais infiniment reconnaissante. Bonne journée, et pardon pour mon pavé.