Hello.
Ton message me parle beaucoup.
Je ne suis pas consommatrice de C, mais j'ai été addict au
Tramadol, jusqu'à de très hautes doses, quotidiennement.
Au total, le
Tramadol a fait partie de ma vie durant 16 ans.
Lorsque tu parles de solitude à la fois désirée, et à la fois devenue trop envahissante, qui motive ta consommation.
J'aurais pu écrire ces mots: Je suis à la fois quelqu'un qui a un besoin vital de solitude, j'ai énormément d'occupations solitaires (ou avec mes chiens), mais également un très gros manque: Je ne sais pas si je vais réussir à trouver les bons mots pour décrire ce manque: J'ai eu une enfance "dramatique" si je puis dire, en huis-clos avec une mère perverse narcissique et ayant également des traits de personnalité anti-sociale.
Tous les psys que j'ai vus se demandent comment j'ai fait pour parvenir à me construire tout de même, malgré tous mes blocages, à parvenir à travailler, fonder une famille stable et heureuse.
J'avais tout les antécédents pour basculer aussi bas que possible.
Ce sentiment de vide interne, je l'ai connu, tellement... Je me suis débattue avec durant des années et des années.
Pour moi, et surtout, je ne compare absolument pas avec ton propre cas, on a fini par poser un diagnostic: Borderline.
Et effectivement, même si je ne remplis pas toutes les cases, et même si ce trouble de la personnalité est peu marqué chez moi, il est tout de même présent, et ce sentiment de vide, et tout ce que j'ai pu faire pour le repousser tant il me faisait horreur (consommer du
Tramadol, encore et toujours plus, travaillant à l'hôpital, j'en avais autant que je le désirais, sans aucune limite.
Ainsi que des tas de conneries que j'ai pu faire plus jeune, heureusement, jamais dramatiques, mais qui m'ont marquée à jamais...)
Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps de lire toutes les réponses, donc je vais te poser une question à laquelle tu as sûrement déjà répondu: Es-tu suivie (psychiatre, psychothérapeute?)
Je pense qu'il faudrait, dans ton cas, qui est encore loin d'être dramatique d'un point de vue consommation, mettre toutes les cartes sur la table avec un (bon) psy (choisis peut-être plutôt un psychiatre, qui pourra gérer un traitement médicamenteux si cela s'avère nécessaire), et démêler les noeuds qui te te font ressentir ce que tu ressens, et qui a généré cette consommation en légère augmentation, de
cocaïne.
Ce type de substance justement, est un faux ami, elle efface ce fameux "vide", te rend pleine de joie, débordante de projets et d'occupations, facilite +++ les contacts sociaux au moment où tu en prends.
Pour mieux te retrouver abattue et plus vide que jamais lors de la
descente.
J'ai une phrase que j'aime beaucoup pour décrire cet effet, elle est tirée du titre "Problems" du groupe Arizona: "Cause I smoke when I drink, and I drink when I think.
On top tonight, but tomorrow I′ll be back at the bottom."
Tu remplaces juste "smoke" et "drink" par la prise de
cocaïne, et je trouve que c'est...Tellement ça. "Quand je bois, je fume, et je bois quand je réfléchis trop.
Au top ce soir, mais retombé sur le cul sans avoir avancé d'un poil le lendemain matin." C'est ma traduction, et oui, c'est tellement ça...
L'illusion qu'en fait tout va bien, et que tout va bien aller pendant le high, et ensuite, le bon bad en
descente, quand tu réalises que non, rien n'a changé, et que c'est toujours aussi merdique. Plus la culpabilité d'avoir consommé...
J'espère que tu es parvenue à capter ce que j'ai voulu dire.
Tu as encore une consommation faible, et justement, c'est une excellente chose que tu te poses ces questions maintenant.
Avant d'aller plus loin.
Car avec un produit comme la C, tu n'as pas le temps de dire ouf, que tu te retrouves à consommer quotidiennement, quand il y a un problème à la source, des failles psy à régler.
C'est un très mauvais palliatif.
Donc, comme tu consommes encore de façon très raisonnablement, c'est LE moment d'aller chez un bon thérapeute démêler les pelotes de noeuds, qui te permettront de mettre à distance la C beaucoup plus facilement, car ta vie deviendra plus satisfaisante, tout simplement, lorsque tu auras identifié d'où provient ce vide, et les bons outils en main pour le garder à distance.
Et peut-être de continuer à consommer avec parcimonie de temps en temps, sans le risque de voir ta conso déraper, car là, les choses seraient nettement moins easy à rattraper...
Je t'envoie plein d'ondes positives, du courage, et si tu le peux, tiens nous au courant!

Myna
Dernière modification par Mynight (25 octobre 2025 à 11:16)