TUTO (version beta) Cultiver des psilos en vrac à partir d’empreintes de spore

Salut à toutes et à tous,

j’ai mis la main sur différentes empreintes de spores de psilo (esmerald gate, thai elephant, wollogong, B+, bluey, lucid gate) que j’aimerai bien faire pousser en vrac dans des monotubs. J’ai déjà testé la PF Tek + casing il y a quelques années et je me sens prête à passer au niveau supérieur.

Comme pour l’azurescens, je me suis préparé un tuto récapitulatif avec toutes les infos glanées sur ce forum et ailleurs sur le web (en vrai, il se base pas mal sur le wiki de psychoactif). Je le poste ici pour que tout le monde en profite et pour qu’il s’enrichisse des contributions des cultivateurs expérimentés. Vous verrez que tout n'est pas encore totalement clair pour moi, j'ai mis en rouge les questions que je me pose. Merci d’avance à ceux qui voudront bien y répondre ! Je ferai en sorte d'intégrer les contributions au post principal pour qu’il soit mieux exploitable par le plus grand nombre.




Une des toutes première question que je me pose c’est : est ce que je peux suivre la même recette pour tous les psilos ou il me faut adapter les substrats et les paramètres de culture (température, humidité, échanges gazeux, lumière...) à chaque variété? (j’imagine que je trouverai les réponses sur des forums anglophone mais j’ai un peu la flemme de chercher j’avoue...)

Allez c’est parti :

SOMMAIRE

    1. préparation de l’espace de travail
    2. faire une seringue de spore
    3. faire une culture sur grains et récupérer de la culture liquide au passage
    4. préparation du monotub et du substrat
    5. récolte
       



1. Préparation de l’espace de travail

    • Nettoyer la pièce
    • limiter les courants d’air
    • Se doucher, pas de bijoux, vêtements propres
    • Mettre masque
    • Utiliser de l'alcool à 70 degrés (plus efficace que celui à 90)
    • Désinfecter l’air
    • Désinfecter le plan de travail
    • Se laver les mains
    • Nettoyer/Désinfecter gants avant de les enfiler
    • Désinfecter les feuilles le matériel (Flamme puis alcool pour le scalpel)

2. Faire une Seringue de spores

Matériel nécessaire

    • Scalpel ou couteau
    • Seringue stérile
    • Empreinte de spores
    • Eau stérile (stérile mais pas déminéralisée) eau robinet bouillie 10 mn.
    • Petit récipient type shooter pour recevoir le mélange eau stérile/spores
étapes pour réaliser la seringue
    • Verser l’eau stérile dans le shooter
    • Sortir l’empreinte du zip et décoller les spores avec le scalpel en versant dans le shooter.
    • A l’aide de la seringue, pomper et videz le contenu du verre plusieurs pour mélanger les spores dans le liquide.
    • Une fois la seringue remplie, la placer dans un sachet zip
    • Attendre 24h 48h ou 72h selon votre patience température ambiante, noir et au sec pour que les spores se réhydratent. Une spore hydratée a beaucoup plus de chances de germer que des spores sèches.

Après l’attente, placer le sachet zip au frigo. Conservation : 1 an max

3. Faire une culture sur grains et récupérer de la culture liquide au passage

Matériel nécessaire

    • Seringue de spores ou de Culture liquide
    • Grains de seigle bio
    • Bocaux verre
    • Passoire
    • Faitout, dans l’idéal grosse autoclave
    • cocotte minute
    • Gypse, platre ou sulfate de calcium déshydraté
    • ruban micropore
    • filtre polyfil
    • Café

Préparation des Grains

    • Mesurer le volume nécessaire de grains
Pour un bocal d’un litre remplit trois quart = 750g/2.5 (gonflement du grain sec) = 300 g de grains secs par bocal. Donc 1,8 kg pour 6 bocaux d’un litre ou 1,2 kg pour 4 bocaux d’un litre. En prévision des prochains cycles et pour raccourcir les étapes, il est fortement recommandé de prévoir 5 ou 6 petits pots de 100 g. Ils serviront à récupérer de la culture liquide. Donc 75g/2,5 = 30 g de grains sec par bocal donc 180 g de grain en plus pour six pots.
    • Rincer plusieurs fois les grains de seigle à la passoire (jusqu’à 6-7 fois)
    • Placer les Grains dans le fait tout
    • Recouvrir les grains avec le mélange liquide (eau + café) 3 volumes de mélange liquide (eau chaude/café) pour un volume de grains Exemple : si 2 litre de grain, prévoir 2x3 = 6 litre de mélange liquide
    • Ajouter cuillères de gypse (plâtre, - CaSO4 2H2O.) Environ 1 cuillère à soupe pour 2kg de grains
    • Porter à ébullition et couper le feu.
    • Laisser tremper 4 a 12h
    • Idéalement, changer l'eau pour la cuisson finale de 10 min afin de virer l'amidon (les grains colleront beaucoup moins et seront plus faciles à sécher juste après la cuisson).
    • Porter à ébullition 10 min (pour bien buter les endospores) pas plus afin de ne pas faire éclater les grains
    • Verser le grain bouillant dans les passoires
    • Passer de l'eau très chaude dessus pour enlever l'excès de gypse et de café afin que les grains ne collent pas une fois secs en surface
    • Faire sécher sur une serviette jusqu'à ce qu'ils ne collent plus aux mains quand on en prend une poignée
    • Rajouter une bonne grosse cuillère de gypse aux grains et bien mélanger

Préparation des bocaux :

comment doit on préparer les couvercles ? Un gros trou qu’on remplis de polyfil ou recouvert par du filtre 3M micropore et un trou plus petit couvert de ruban micropore ? Ça passe à la cocotte ?

Remplissage des bocaux :

Avant de remplir les bocaux, le seigle doit être froid et "sec" en surface, au toucher.

    • Remplir les bocaux aux 3/4 pour pouvoir plus tard "casser" le mycélium pour accélérer la colonisation et vérifier qu'il n'y a pas de contaminations internes. Faire attention à ne pas laisser de substrat sur le bord supérieur du bocal.
    • Recouvrir le couvercle avec 2 feuilles d'aluminium. (faut il serrer les couvercles ou pas ? )
    • Porter à ébullition pendant 90 min à la cocotte minute ou bien 2h si ce sont des bocaux de 1,5L (sans compter le temps de mise en pression) ou 3h30 au faitout.
    • Attendre le refroidissement des bocaux.

Si possible pratiquer l’étape suivante devant un flux laminaire ou devant la flamme d’un bec bunsen

    • Retirer l’alu
    • Appliquer de l’alcool sur l’aiguille de la seringue, puis chauffer à la flamme (A pratiquer entre chaque inoculation de pot !).
    • soulever le scotch multipore et inoculer la seringue de spore ou culture liquide environ 2 ml dans chaque bocal d’un litre et quelques gouttes seulement pour les pots de 100 g (pour éviter d'avoir une trop grande humidité et donc des contas.)
    • Replacer le scotch multipore et l’alu

Incubation :

Placer en incubateur à 28 degrés (28 degrés vraiment? C’est pas trop ? On les place dans un bac avec tapis chauffant et thermostat ?)

Au bout de quelques jours on voit apparaître le mycélium.

Suivi des pots de 100 g (pour la récupération de culture liquide)

Les petits pots de 100 g vont être colonisés assez vite (en général moins d’une semaine). Quand ils sont 100 % colonisés :

    • bien secouer le pot pour séparer les grains et vérifier qu'il n'y a pas de contaminations. éviter que les grains touchent le filtre ?
    • Remplir une seringue d'eau stérile (eau du robinet bouillie 10 min), l'injecter dans le pot, bien mélanger, et re-sucer l'eau du pot.

Et voilà on a notre culture liquide, en plus, vu que le mycélium vient avec un peu de nutriments issus du grain, pas besoin d’ajouter du miel/sirop de glucose/etc. dans l'eau !

On peut alors remettre le pot dans l'incubateur pendant quelques jours pour que le mycélium récupère. Puis on reprendra une nouvelle salve de CL. Absolument génial. Pour dupliquer en masse cette CL, il suffit de stériliser un plus gros pot d'eau avec 4% de glucose et d'injecter quelques millilitres de la seringue dedans. Et pour booster le tout, un petit mélangeur fait des merveilles, sinon billes ou bout de verres stérilisés.

C'est une technique qui permet de gagner beaucoup de temps et d’écarter les CL qui seraient éventuellement contaminées.

Suivi des bocaux de 1L

Lorsque le bocal est colonisé à 30% (normalement après 10j), le secouer. Une fois 100% colonisé, entreposer les bocaux à une température normale (à peu près à 21°C). Ne pas exposer les bocaux à la lumière directe du soleil. Combien de temps les bocaux peuvent être conservés à ce stade sans être mis en monotub ?

Agiter aussi souvent que possible, mais sans toucher le filtre avec la CL sous peine d'inviter les contams. En l’absence d'agitateur, on peut rajouter des billes ou des morceaux de verre (stérilisés) pour aider à casser les amas de mycélium et accélérer sa croissance.

4. Préparation du monotube et du substrat

Matériel nécessaire

    • Une boite en plastique transparente
    • une perceuse
    • Un sac poubelle ou autre plastique opaque
    • du scotch de peintre
    • sac résistant à la chaleur
    • du scotch micropore - curafil
    • de l’alcool
    • gant médicaux
    • 2 part de substrat humidifié pasteurisé ou stérilisé
    • 1 part de mycélium sur grains (ce qui fait que 1/3 de votre substrat sera composé de mycélium sur grains)
    • coco
    • vermiculite

Fabrication du Monotub

Prévoir une ligne de petit trous (2,5cm) sur le pourtour de la boite, 2 cm (ou 4 à 5cm comme je l'ai vu ailleurs?) au dessus de la surface du substrat. Les grands trous (5cm) se situeront en haut de la boite. Si votre boite est grande, faites des trous à chaque coin supérieur de chaque face, donc 8 au total. Si vous avez une petite boite, faites des trous sur seulement les deux faces les plus éloignées,donc 4 au total.

Percer avec une perceuse ou avec un bout de métal ou une boite de conserve chauffé

tamas nous montre très bien tout ça en vidéo : https://tamaschampignons.com/monotub/

Préparation du substrat

Selon les champis que l’on veut faire pousser, il existe différents mélanges de substrat :

Mélange 1 - mélange qui convient à la plupart des variétés
1 partie de grain colonisé
1 partie de vermiculite humidifiée
1 part de fibre de coco humidifiée

Mélange 2
1 partie de grain colonisé
1 partie de vermiculite humidifiée
1/2 part de fibre de coco et 1/2 part de crottin de cheval ou fumier de vache (compostés) humidifiés

vous recommandez quel mélange vous ?

Quel que soit le mélange choisi, il faut humidifier votre substrat avec la bonne quantité d’eau et ensuite le stériliser, ou les deux en même temps.

Si vous avez 1kg de mélange fibre coco vermiculite (50/50) que vous souhaitez humidifier à 75%. Il faut rajouter 3kg d'eau, pour un total de 4kg de substrat humidifié.

Vous pouvez ensuite stériliser ce mélange a l’autoclave minute dans un sac résistant à la chaleur. L'autre solution est de verser tout simplement de l'eau bouillante sur le substrat placé dans un récipient préalablement nettoyé à l'alcool pour le pasteurisé.

C’est mieux de stériliser ou de pasteuriser ? Pasteuriser a l'air plus pratique

Préparation du monotube

    • Nettoyez le monotub. L'intérieur et l'extérieur, deux fois d'affilé, sans oublier le moindre recoin, ainsi que le couvercle.
    • Munissez vous du scotch de peintre et couvrez par l'extérieur tout les trous du monotub (les grands et les petits). 
    • Découpez le sacs poubelle afin de recouvrir le fond du monotub avec une seule couche de plastique. Il doit remontez au dessus des trous que vos avez fait. Désinfectez le plastique à l’alcool minutieusement. Et placez le plastique noir dans le fond du monotub. OU ALORS coup de bombe noire dans le fond du bac (à l’extérieur de préférence). Tout ça pour éviter que les champignons ne poussent sous le substrat
     
Incubation

Munissez vous de votre substrat et de votre mycélium.
Lavez vous les mains à nouveau ou désinfectez vos gants.

    • mettre une couche de substrat dans le fond de la boite sur le plastique noir.
    • mettre une couche de mycélium sur grain.

Continuez à alterner jusqu'à épuisement des deux ou jusqu'à ce que vous arriviez au niveau des trous.

    • Mélangez le tout avec vos mains pour répartir au maximum les grains dans le substrat.
    • Égalisez la surface puis refermez la boite.

Placez la en incubation 20° minimum mais pour certaines espèces, une température de 22 à 26°C fonctionne mieux.

N'ouvrez pas la boite pendant au moins 2 semaines et jusqu'à colonisation complète du substrat. C'est à dire jusqu'à ce que vous voyiez une couche de mycélium blanc recouvrir la surface.

Pas besoin d’humidifier car le substrat est déjà humide?
Comment maintenir la température ? On met dans une boite plus grande encore avec un fond d’eau et un cable chauffant par exemple ?

FACULTATIF (fortement recommandé) : couche de casing

Lorsque vous voyez que le substrat a été presque complètement colonisé, et une fois que le mycélium commence à former des nœuds ou des "pins" sur le substrat, il est temps d’ajouter une couche de casing. Cette couche imite les feuilles de la forêt, créant un environnement optimal pour la fructification des champignons.

Ajouter une couche de vermiculite stérilisée et humide d’environ 0,5 cm recouvrant toute la couche supérieure du mycélium, (Cela peut éviter la contamination, en plus de fournir une humidité supplémentaire et de stimuler la croissance des champignons sur toute la surface

À quel point cette étape est elle importante ?

Fructification

Une fois que c’est bien blanc en surface :
    • Placez la boite à la lumière indirecte du soleil.
    • Une température d'au moins 20°C est préférable. Si elle est trop faible vous pouvez utiliser un tapis chauffant (comme en incubation d'ailleurs).
    • Retirez le scotch de peintre et le Remplacer par le bandage microporeux.
    • Humidité : Pulvérisez régulièrement de l’eau à l’intérieur du monotub pour maintenir l’humidité. Les gouttelettes sur le substrat sont un bon indicateur ou une condensation légère sur les parois du bac est normale et indique une hydratation adéquate.
    • Ventilation : Laissez le couvercle légèrement ouvert ou percez des trous supplémentaires pour améliorer l’échange d’air et éviter l’accumulation de CO2.

Cependant, surveillez les signes de contamination, comme des moisissures vertes ou noires.

Vous verrez apparaître les premiers primordia après 7 à 14 jours. Les champignons mature quelques jours plus tard.

5. Récolte

Récolter les plus gros champis avant qu’ils ne commencent à sporuler. Laisser les plus petits qui seront récoltés plus tard. À la fin de chaque flush (cycle de fructification), soit le plus souvent après 3 récoltes, il faudra faire le dunk (réhydrater le pain et le refroidir). Pour cela enlever tous les champignons restants, c’est à dire les petites têtes et les avortés (qui sont apparemment les plus forts). Réhydrater ensuite le pain en le faisant tremper pendant une nuit et le refroidir en le mettant au frigo ou bien (si trop gros) en laissant le bac tremper dans une baignoire dans laquelle on aura mis un fond d’eau et plongé des bacs de congélation. Une autre solution pour combiner les deux est de réhydrater le pain avec de l’eau froide. Vider ensuite le surplus.

vous faites comment vous ? J’ai lu qu’on pouvait injecter ou ajouter du café à l’eau de réhydratation. Cela boosterait le mycélium. Vous avez un avis la dessus ?

À ce stade, en environnement stérile et avec un scalpel passé à la flamme, on peut récupérer un morceau mesurant (environ 2mm x 2mm x 2mm) du plus gros champi et le mettre dans une culture liquide. On utilisera cette culture liquide là pour la culture suivante, assurant une meilleure production plus rapide.





Sources

https://www.psychoactif.org/psychowiki/ … psilocybes
https://www.edabea.com/fr/blog/qu-est-c … riquer-n30
https://lamycosphere.com/fr-int/blogs/t … hampignons
https://www.psychoactif.org/forum/2023/ … .html#divx
https://www.psychoactif.org/forum/viewt … p?id=35726