Bonsoir,
Se sevrer des
opiacés à sec (= d'un coup), c'est s'infliger beaucoup de souffrances et je ne vois à cela aucun bénéfice. Au contraire, le risque de rechute est beaucoup plus grand à arrêter brutalement.
C'est donc la double peine, on en chie à mort (et la souffrance n'est pas rédemptrice à mon avis*, bien que ce soit une croyance fortement ancrée dans nos esprits en lien avec notre culture judéo-chrétienne) puis on échoue.
Je ne pense donc pas qu'un addicto te recommandera ce genre de méthode, il est documenté que cela a moins de chances de réussite qu'un
sevrage progressif.
La recommandation est donc plutôt de baisser par pallier (par exemple 10% toutes les 2 semaines pour déshabituer le corps sans souffrance) ou d'utiliser une
substitution comme le
Subutex déjà évoqué (mais ça peut être un autre opiacé, certains utilisent par exemple le
Kratom qui se trouve facilement sur internet).
C'est sûr qu'on raisonne souvent de manière binaire (moi le 1er) en se disant soit je consomme soit j'arrête et donc on se dit que si on le décide, on ne consomme plus rien, mais ce n'est pas forcément la stratégie qui a le plus de résultats, au contraire...
Attention, le
Tramadol agit aussi sur la
sérotonine ce que ne fait pas le
Subutex qui permet de soulager uniquement le manque d'opiacé donc à voir s'il suffit.
Le pic du
sevrage, lorsqu'il est brutal, est le jour 3 et les symptômes diminuent franchement au jour 5. Mais sans substitut, en arrêt net, sur une forte dépendance, cela peut vraiment être insupportable.
Je te souhaite plein de courage dans ta démarche.
*Elle peut même être dommageable pour le corps et l'esprit car elle peut constituer un traumatisme avec d'éventuels impacts. Il me semble avoir lu que le syndrome prolongé de
sevrage des
opiacés (PAWS) pouvait plus facilement apparaître en cas de servage sec d'ailleurs (++ si répété), est-ce que cela est vrai (ou plausible) ?
Dernière modification par silae (Hier à 22:19)