Puisque j'y étais, je vous en raconte un peu. J'en suis ressorti regonflé pour 6 mois, seul
pud entouré de personnes médiatisées : Amine Benyamina, Nicolas Authier, Xavier Aknine, Bertrand Lebeau (avec qui je partage le même amour de certains végétaux), William Lowenstein et celui qui s'est déclaré pote avec moi depuis quelque temps, le professeur Georges Brousse. Je suis arrivé 1h30 avant le début et tous étaient déjà là. Ils m'ont accueilli chaleureusement. Leurs discussions d'avant étaient très intéressantes. Tous sont 100% Ok pour dire que la
méthadone est un traitement qui a changé pas mal de choses et qu'il est à vie ou pas du tout, le
sevrage leur paraissant absurde ainsi que la notion d'abstinence.
Tout cela m'a mis dans un état de confiance et de décontraction tel que j'ai pu dire qu'une toute petite partie de ce que je voulais dire par manque de temps de parole, discuté avec eux en regardant mes notes et tous étaient OK. Du coup, je me suis lâché comme il faut, expliquant au passage le pied que c'est de voire le nuage de sang remonter dans la seringue, vision qui précède tout juste l'arrivé d'un plaisir orgasmique et que vivre cela ainsi que les douleurs qui accompagnent les excès m'avaient offert les outils de ma propre construction. Ça l'a fait grave quand j'ai parlé de plaisir qui se doit d'accompagner un
TSO/maintenance si l'on veut éviter de tomber dans la fosse commune de l'
ad hédonisme. Aucun n'a parlé à part moi de ses propres consommations, mais je connais celles de plusieurs d'entre eux qui se sont confiés à moi.
J'ai pu parler du travail réalisé par l'équipe de Psychoactif, Pierre Chappard en tête et annoncé le processus génial qu'est ATP, leur ai fait remarquer que sans trouver une
substitution qui plaise vraiment à tous, je serai en dépression sans mon usage de
cannabis et parfois d'
amphétamines.
Cannabis que je fais pousser dans ma cave, of course.
L'évènement à pris fin sur le parking de la gare de Clermont-Ferrand vers 19h30 par une grosse embrassade de potes entre le professeur Georges Brousse qui était au départ mon addictologue référent et qui s'est mis à me tutoyer en me disant qu'on était copains avant d'être addicto/patient et qui a exigé à ce que je participe en tant que
pud à cette table ronde.
Merci Georges ! On est sur la même longueur d'ondes et ça compte beaucoup.
Et puis plein de gens sont venus me voir à la fin avec le commentaire suivant : "de tous les intervenants, vous avez été différent car on a senti chez vous une grande sincérité, de l'authenticité et de la passion.
Je ne sais pas quand ce Webinaire sera monté et mis en réseau sur You Tube ou autre.
Lors d'une séance plénière le dimanche matin au Prado pour le congrès de la Fédération Addiction, j'avais fumé mon
joint du matin avant la séance qui commençait, je crois à 9h30. Sur la scène, dans de magnifiques fauteuils en cuir, il y avait quelques Addictologues dont Amine Benyamina à côté de moi et deux autres usagers de
Cannabis, un pote de Principes Actifs et Bertrand Rambault. D'un seul coup, peu de temps avant que l'on m'appelle au pupitre équipé du micro, grosse crise d'angoisse avec de grosses gouttes de sueur qui tombaient de mon menton et de mon nez. Amine Benyamina, mon voisin de droite voit le truc et me parle dans l'oreille me disant : "t'es con, il ne faut pas fumer un pétard avant ce genre de choses, moi aussi j'ai le trac mais je prends un peu de
Valium avant et tout se passe bien.
Ce généreux conseil m'est revenu. Du coup, la veille, je n'ai pratiquement pas consommé de
weed et hier matin, je n'ai pris que ma
méthadone 80 mg vers 6 heures du mat et + 40 mg vers 10h30. Rien d'autre. Merci Amine, c'est la première fois depuis des années que je ne m'enfile pas de
weed en me levant, ni dans la journée, juste un vrai
joint roulé en arrivant chez moi vers 22 heures. Grosse baffe dans la tronche et une rupture d'avec le train train quotidien m'amenant une nouvelle sensation, juste comblé en
opioïde, j'ai vécu une journée dense sans fatiguer du tout et avec un moral en acier forgé.
Vive les expériences, on y apprend systématiquement quelque chose. Pierre qui a suivi le webinaire m'a complimenté sur la radicalité de mes propos.
À suivre
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