VIH/VHC : Levée de l'interdiction des soins funéraires pour 2016 ?

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mikykeupon homme
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Le 6 mai dernier en séance publique au Sénat, la sénatrice (EELV) Aline Archimbaud a posé une question orale à  la ministre des Affaires sociales sur la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes décédées séropositives pour le VIH et les hépatites virales. On connaît la date sur laquelle s’est engagé le gouvernement : le 1er janvier 2016. Jean-Luc Romero trouve ce délai beaucoup trop long.

La sénatrice écologiste a d’abord rappelé que "L'article 2 de l'arrêté du 20 juillet 1998 interdit de pratiquer des soins funéraires sur des personnes séropositives, alors qu'il n'y a aucun risque si ces soins s'exercent en respectant les précautions universelles préconisées par l'Organisation mondiale de la santé. Pourtant, la pratique des autopsies à  visée scientifique est autorisée sur ces personnes à  condition de respecter ces précautions afin d'éviter toute contamination du personnel ou de l'environnement". Pour la sénatrice, s’il est possible de pratiquer "une autopsie sur un séropositif en toute sécurité, pourquoi cela ne serait-il pas le cas pour des soins funéraires ?". Aline Archimbaud a également rappelé qu’une pétition lancée par les Elus locaux contre le sida demandant la levée de cette interdiction a recueilli plus de 95 000 signatures.

Le gouvernement s’engage pour janvier 2016

C’est Laurence Rossignol, la secrétaire d’Etat à  la Famille qui assurait le remplacement de Marisol Touraine. Laurence Rossignol, pour le gouvernement, a répondu ceci : "Cette réforme est dépendante de nombreuses concertations et nécessite des dispositions législatives. Les ministères impliqués se sont engagés – c'est la réponse à  votre demande de calendrier – à  faire aboutir cette réforme pour le 1er janvier 2016 (…) Etant, comme l'ensemble du Gouvernement, déterminée à  lutter contre toutes les discriminations, en particulier contre celles qui frappent les personnes atteintes du VIH ou de l'hépatite virale, la ministre des affaires sociales et de la santé, par sa décision, a souhaité ainsi répondre à  la douleur des familles concernées et permettre aux proches des défunts de disposer enfin d'obsèques dans la dignité".

2016… c’est bien loin

Contrairement aux usages de l’Assemblée Nationale, au Sénat, on peut répondre aux ministres. C’est donc ce qu’a fait la sénatrice Aline Archimbaud : "J'ai noté la date du 1er janvier 2016 comme un engagement à  partir duquel les dispositions en question entreraient dans les faits. Mais j'entends aussi avec une certaine inquiétude que des mesures législatives seront nécessaires, ce qui implique un examen par le Parlement dans des délais assez brefs". Et la sénatrice d’ajouter : "Par cette question, je veux aussi me faire le relais d'un grand nombre de citoyens qui s'émeuvent des rumeurs, des peurs, des fantasmes qui sont propagés de façon récurrente à  propos des malades séropositifs et qui contribuent à  leur stigmatisation. Seuls les pouvoirs publics ont le pouvoir et aussi la responsabilité de prendre, sur ce sujet, des décisions claires par rapport aux propos démagogiques et discriminants qu'on entend parfois. Je comprends parfaitement qu'il faille mettre en place un certain nombre de dispositions. Les personnels doivent sans doute être rassurés et formés, mais mettre un terme à  cette discrimination m'apparaît comme une mesure de justice importante, vous l'avez rappelé, vis-à -vis des familles qui sont déjà  douloureusement et lourdement affectées. Je retiens la date du 1er janvier 2016, mais aussi pour nous, parlementaires, l'exigence législative. Donc, il faut maintenant aller vite".


[small]Source : Seronet[/small]

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mikykeupon homme
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Bonne nouvelle concernant la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives

Question écrite n° 09732 de Mme Laurence Cohen (Val-de-Marne – CRC), publiée dans le JO Sénat du 12/12/2013 – page 3547

Mme Laurence Cohen interroge Mme la ministre des affaires sociales et de la santé, quelques jours après la journée mondiale de lutte contre le Sida.
Depuis l’arrêté du 20 juillet 1998, les défunts porteurs du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou d’une hépatite virale n’ont plus droit aux mêmes soins de conservation que les autres.
Cet arrêté a été pris en pleines années « Sida », dans un contexte de peur et de méconnaissance. En janvier 2013, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) s’est prononcé favorablement à  la levée de cette mesure, tout en publiant des recommandations pour rappeler aux thanatopracteurs les principes de sécurité nécessaires.
Cette discrimination, basée sur des arguments scientifiques faux, n’a donc aucune justification. En effet, il faut rappeler que si le VIH est une infection transmissible dans des circonstances précises, elle n’est en aucun cas contagieuse.
Cette discrimination ajoute de la douleur aux familles des défunts mais aussi, au quotidien, à  celle des personnes séropositives.
Elle lui demande donc quelles mesures elle entend prendre pour autoriser les soins funéraires pour les personnes séropositives au VIH/sida et aux hépatites et, ainsi, mettre fin à  cette interdiction injuste et indigne.

Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé

    Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé, publiée dans le JO Sénat du 26/06/2014 – page 1526

La question de l’interdiction des soins de conservation chez les personnes atteintes d’infection par le VIH ou d’hépatites virales retient toute l’attention de la ministre des affaires sociales et de la santé. Ce sujet est débattu depuis de nombreuses années sans qu’aucune décision n’ait été prise par les autorités publiques : après avoir été alerté sur les difficultés rencontrées par les familles lors du décès de personnes infectées par le VIH, le conseil national du sida a publié, en 2009, un avis sur les opérations funéraires et demandé l’annulation de l’interdiction de réaliser des soins de conservations sur le corps de personnes atteintes par le VIH et les hépatites. En 2011, le conseil national du sida a confirmé sa position et le défenseur des droits a demandé à  son tour la levée de l’interdiction. Le Haut conseil de la santé publique, saisi en 2012, a conclu que la levée ne pouvait se faire sans une réorganisation profonde de la thanatopraxie afin de garantir la sécurité des professionnels face aux risques infectieux et chimiques. À la différence de leurs prédécesseurs, les ministres des affaires sociales et de la santé, de l’intérieur, ainsi que du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social ont décidé de donner suite à  ces avis convergents. Ils ont, à  cette fin, missionné les inspections générales des affaires sociales et de l’administration pour examiner les conditions pratiques de réorganisation de cette activité. Le rapport de la mission, intitulé « Pistes d’évolution de la réglementation des soins de conservation », a été rendu public le 5 février 2014 (IGAS). Il souligne les risques inhérents à  la pratique de la thanatopraxie et la nécessité de l’encadrer en la limitant à  des lieux dédiés, préalable à  la levée de l’interdiction de pratiquer les soins funéraires sur les défunts atteints d’infection par le VIH et ou d’hépatites virales. Très attendue, notamment par le milieu associatif, la décision de mettre un terme à  l’interdiction des soins de conservation effectués sur le corps des personnes décédées porteuses du VIH ou d’hépatites virales a ainsi été confirmée par le Gouvernement et annoncée publiquement par la ministre des affaires sociales et de la santé, soucieuse de mettre un terme à  une discrimination ancienne et de répondre à  la douleur des familles concernées en permettant aux proches des défunts d’organiser enfin des obsèques dans la dignité. Conformément aux recommandations des inspections générales, les soins de conservation seront à  l’avenir réalisés dans des lieux réservés et le certificat de décès sera adapté en conséquence. Cette réforme, dépendante de nombreuses concertations et nécessitant des dispositions législatives, implique nécessairement des délais de mise en œuvre. Les ministères impliqués se sont engagés à  la faire aboutir pour le 1er janvier 2016. Ils ont à  cœur d’assurer à  toutes les familles frappées par un deuil et aux professionnels concernés une organisation fonctionnelle permettant de travailler sur l’ensemble du territoire dans de bonnes conditions d’accessibilité, de qualité des prestations et de sécurité.


[small]Source : funéraire.info[/small]

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noibé homme
Psycho sénior
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Salut
Le mot: Pestiféré n'a jamais trouvé si bien sa place depuis son invention, pour l'épidémie de peste brune au 17 et 18 eme siècle
Dan le courant des années 80 lorsque l'on a cerné cette maladie et que l'on lui a donné un nom elle terrifiait autant que la peste,en plus on ne connaissait pas encore le mode de contamination.
Je me souviens d'un fait divers très représentatif de l'état d'esprit à  l'époque:
Lors du tournage d'un film ou d'une pub un acteur atteint par le SIDA devait embrasser une femme, archive connue elle aussi et au moment ou devait avoir lieu le baisser elle s'était violemment détournée pour éviter le french kiss que certains croyaient potentiellement mortel car " ça peut ptet se transmettre par la salive, donc par un baiser ce truc. L'acteur:Rock Hudson faisait partie de la communauté gay, fait important car a cette époque les gays mais aussi les toxicomanes étaient mis à  l'index et on leur mettait tous les maux possibles et imaginables sur le dos, a cette époque cette ordure de Le Pen ne s'était d'ailleurs pas gêne pour affirmer que  le SIDA se transmettait par la salive( c'est vrai qu'il est réputé pour ses connaissances médicales ce brave homme ! )
Bref l'inconnu surtout lorsqu'il est associé à  la mort suscite toujours autant de peurs qui parfois font disparaître toute rationalité et nous font revivre de sombres épisodes que l'on croyait disparus à  jamais mais qui sont en fait tout près de nous,
Il n'y a que le vernis a gratter et on y arrive,malheureusement
Amicalement

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