Bonjour,
Techniquement ce n'est pas une analyse de cohorte mais une analyse cas témoin.
L'analyse de cohorte prend des personnes au temps t et les suit jusqu'à la fin de l'étude. On mesure la consommation de BZD au début et éventuellement en cours et à la fin on voit qui a un pb d'Alzheimer.
Ici c'est une analyse cas témoin. On prend quelques centaines de personnes atteintes de démence (ici environ 1700) et autant voire plus de personnes non atteintes de démence (ici approximativement 5 normales pour une démente). Et on remonte dans le passé pour voir quelles étaient leur consommation de BZD quelques années avant. C'est évidemment moins fiable que l'analyse de cohortes, car en remontant dans le passé on n'est pas sûr de l'exactitude de tous les renseignements.
Toutefois ici les éléments sont assez simples et peuvent être donnés par des systèmes informatiques.
Par contre, une autre "faille" serait que la sur-consommation de BZD soit liée en fait à des symptomes précoces de la maladie, non reconnus comme tels à l'époque (insomnie, anxiété). Ce biais est discuté dans l'article, ainsi que d'autres et les auteurs ne concluent pas de façon formelle.
Pour les autres produits je suppose qu'ils n'ont pas été testés et le type d'étude ne permettant pas de remonter de façon fiable au dela de quelques années, il n'est pas possible de tester l'effet de la consommation aux âges habituels des forumers (comme je le signale).
Donc les auteurs sont d'accord avec le fait que les conclusions doivent être prudentes. Mais il me semble utile au minimum d'informer les usagers.
En général, je suis d'accord avec tes reserves mais ici l'étude, sa présentation et ses conclusions me paraissent particulièrement scientifiques et prudentes.
Amicalement
Leur conclusion
L'usage de BZD est associée à un risque accru de maladie d'Alzheimer. L'augmentation de la force de l'association avec la prolongation de l'usage des BZD renforce la suspiçion d'un effet direct, bien que l'usage de BZD puisse aussi être un marqueur précoce de démence.(nb= anxiété et insomnie comme symptome précoce de démence). L'usage prolongé, non justifié, des BZD devrait être considéré comme un problème de santé publique.
Conclusion Benzodiazepine use is associated with an increased risk of Alzheimer’s disease. The stronger association observed for long term exposures reinforces the suspicion of a possible direct association, even if benzodiazepine use might also be an early marker of a condition associated with an increased risk of dementia. Unwarranted long term use of these drugs should be considered as a public health concern.
Dernière modification par prescripteur (10 septembre 2014 à 16:14)