Méthadone gélule et chirurgie bariatrique

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melange.instable femme
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Bonsoir à  tou(te)s!

Etant en obésité morbide, j'ai entrprit toutes les démarches pour accéder à  une chirurgie de l'obésité, en l'occurrence une "sleeve" (une réduction de l'estomac).

D'après le toubib qui me suit et qui me prescrit ma Métha (en gélules), je ne devrais pas rencontrer de souci : mon traitement sera assimilé pareil après l'intervention, peut être faudra t-il faire un léger réajustement, mais rien de méchant.

Le problème, c'est l'intervention en elle même. Et alors là , j'aime autant vous dire que c'est l'hallu complète : PERSONNE, je dis bien PERSONNE, ne sait me dire comment ça va se passer pour le suivi de mon traitement dans les jours qui vont suivre l'intervention.
J'ai demandé à  mon chirurgien, à  mon anesthésiste, au toubib qui suit mon traitement Métha, à  des infirmières, etc... et... rien.
Apparemment, je serai dans les premières, voire la première personne à  pouvoir accéder à  une intervention de ce type tout en étant sous Métha (c'est une contre indication à  la base, j'ai du passer devant une commission) donc ils sont tous paumés...

Le principal souci réside dans le fait que dans les 3-4jours qui vont suivre l'interv', je risque de ne pas pouvoir boire, donc de ne pas pouvoir avaler ni de gélules, ni de sirop...

Ma question est de savoir : parmi vous, y a t-il des personnes qui ont été hospitalisé et qui ont subit une intervention chir tout en étant sous Méthadone? Et plus particulièrement, y'a t-il des personnes qui ont connu cette situation relativement à  une chirurgie digestive? Comment ça s'est passé? Existe t-il un moyen de passer de la Métha via perfusion?

Vous allez me dire "demande ça à  ton médecin/chirurgien/etc" mais je vous assure, personne ne sait me répondre, ou alors on me dit de pas m'inquiéter... Haha, c'est sympa mais heu, si, je m'inquiète un peu en fait!

Du coup je me disais que peut être vous sauriez quelques trucs...

Pareil, est ce qu'à  votre avis je dois apporter ma Métha à  l'hôpital, ou bien ils pourront m'en donner directement avec ce qu'ils ont potentiellement en stock?
Si c'est à moi de m'occuper de ce problème, très concrètement, je dois m'adresser à  qui?

Si vous avez des infos, des témoignages d'intervention chir en étant sous Métha, etc etc... Je suis preneuse! :)

D'avance merci! :)


Salomée

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maybe femme
Psycho junior
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Bonjour Salomée
Je ne peux pas répondre à  ta question mais je peux te dire que j'ai déjà  eu une intervention au niveau du dos alors que j'étais sous métha (40mg). Le jour de l'intervention ils m'ont dis de ne pas la prendre mais dès le lendemain c'était bon.
Par contre emmène absolument ton traitement avec toi à  l'hosto car ils ne te donnerons rien.
Amicalement Maybe big_smile

La pire drogue, c'est l'amertume, elle empoisonne la vie, mais conserve son homme.   
                              [Pierre Baillargeon]

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Mister No homme
Pussy time
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8406 messages
Il faut absolument qu'ils tiennent compte de ton traitement dans la prise en charge de la douleur post op. Si pas de méthadone les premiers jours, il te faudra un dosage adapté de l'équivalent qui passera par la perf, j'imagine. Ensuite, après ton opération, vu que les aliments seront moins assimilés, probable que la métha le sera moins aussi, mais là , normalement pas de soucis à  part éventuellement un ajustement de ta dose quotidienne.
Perso, je retournerais voir l'anesthésiste et ou le chir, voire je leur transmettrais un mot pour leur demander de veiller à  ce que le traitement pour la douleur soit ajusté en raison de ton traitement de substitution. Normalement, ça devrait être le cas, mais mieux vaut que tu sois rassurée avant de passer sur eul billard.
Bon courage en tout cas.

Dernière modification par Mister No (12 novembre 2014 à  10:58)


Just say no prohibition !

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melange.instable femme
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Inscrit le 30 Aug 2012
27 messages
Salut à  tout-te-s!

Je viens juste donner des nouvelles, si ça peut servir à  d'autres par la suite :)

Donc, ben... Déjà , mon opération s'est bien passée.
Franchement, je n'ai pas subit beaucoup de toxicophobie, sauf deux fois (voir suite), j'ai même eu la chance de tomber sur un anesthésiste qui m'a énormément rassurée, en me disant carrément avoir l'habitude gérer des situations comme la mienne etc.
Bon en même temps, à  peine arrivée dans le service, je me suis montrée ultra au taquet pour bien faire savoir que je connaissais mes droits, que je DEVAIS voir ma douleur être prise en charge etc.
L'anesthésiste semblait vraiment connaître les peurs classiques (et fondées) des tox-e-s, il a donc su me rassurer, et en plus, sans condescendance : il m'a même donné le nom des médicaments que j'aurai en post op, voyant que je connaissais un peu l'affaire.
Bref.

Deux passages vilains quand même, dont un au très mauvais moment : salle de réveil, infirmière qui administre les anti douleurs. J'ai mal. L'anesthésiste gentil me dit "prenez bien garde à  bien respirer surtout". Super, sauf que justement, je souffre grave quand je respire. Puis il disparaît.
Donc là ,je me retrouve seule en salle de réveil avec cette infirmière. Elle me demande si j'ai mal, et de noter ma douleur sur 10. Je réponds "un bon 8". Et là  elle me dit "c'est pas la peine de la sur-évaluer en espérant avoir des médicaments plus forts ou une pompe à  morphine hein, vous n'en aurez pas".
Heu ouais ok. J'étais complètement à  l'ouest et paumée, j'avais hyper mal, et elle me fait le coup de "je sais que t'es toxe et que tu veux en profiter pour te payer un trip"
Elle m'a fait chier tout le long, à  me sortir des "vous dites que vous avez mal mais vous avez les yeux fermés, vous arrivez à  vous reposer quand même!". Sauf que j'avais les yeux fermés et le faciès tout crispé, plutôt genre "alerte, alerte, je souffre" voyez... M'enfin.
Autre épisode vilain : Visite d'un médecin post op. Il m'annonce que je participe à  une étude médicale et qu'il a "oublié de me faire signer les papiers avant l'opération". C'est ballot. Il veut que je signe. J'insiste pour tout lire avant. Première réflexion à  deux balles : "Vous savez, c'est pas la garde à  vue ici hein, faut pas vous inquiéter!". Et les traumatismes pov con, tu connais?
Mais surtout, j'ai eu le malheur de lui demander si il était sûr que Tramadol et Métha n'étaient pas contre indiqués entre eux, ainsi que de lui dire que j'avais un gros souci pour avaler mes trois gélules (en post op après ablation de l'estomac, sérieux c'était tendu).
Et bref, en sortant de ma chambre, il a croisé une infirmière et lui a lancé "Pfff, j'aurais du faire une spé en psy quand je vois des cas pareils!"
Heu...Ouais. J'ai été hyper courtoise, à  prendre sur moi, ok j'étais un peu en stress sur mon traitement, mais bon normal, j'ai bien vu que pour eux, c'était hors de question de trouver une autre soluce que : avale tes gélules.

Mais sinon, RAS le reste du séjour. Ha si, une dernière anecdote pour la route : l'infirmière du blog essaye de me poser une perf, n'y arrive pas. Elle commence à  s'énerver, me fait mal, tape sur mes mains, serre les garrots comme une malade, je finis par pousser un gémissement de douleurs, et elle me sort : "Ha bah oui mais quand on a fait des bétises avec ses veines hein!"
Sur le coup j'ai pas capté.
L'anesthésiste l'a prise à  part discrètement pour lui faire savoir que je n'étais pas une injecteuse...ahem.
Si c'est dur de me piquer, c'est juste parce que je suis obèse, comme tou-te-s les patient-e-s qui viennent faire de la chir de l'obésité, MAIS BON.

Donc voila, si un jour vous passez par une chir digestive, sachez qu'il n'y a que peu de chances que l'on vous titre en morphine le temps que vous puissiez prendre aisément votre traitement.
Ils sont un peu démunis face à  ça à  l'hôpital.
Le spectre du tox qui ment pour se défoncer reste bien présent, mais y'a du progrès par rapport à  ce que j'ai connu...

Voila voila :)
Reputation de ce post
 
j'ai vécu la meme chose....CLAIRETTE

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
16690 messages
Bonjour Salomée,
A lire ton expérience, Je trouve contrairement a toi que tu as eu ta dose d'antitoxe !

C'est incroyable, ils ne peuvent pas s'empêcher de juger !!! A part l'infirmier anesthésiste, ils ne font pas honneur à  la medecine....

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Mister No homme
Pussy time
Inscrit le 04 Aug 2014
8406 messages
Cette représentation du tox menteur et désireux de manipuler pour avoir sa dose nous suit jusque dans nos plus intimes moments de douleurs. C'est d'autant plus rageant que le ttt de la douleur semble de mieux en mieux pris en charge.
Après, pour en revenir à  ton intervention, je ne te l'ai pas dit avant pour ne pas te stresser... mais il fallait peut-être s'attendre qu'après le type de chirurgie que tu as eue... les toubibs ne se mettent pas en situation de te donner des hauts le cœur avec "trop" d'opis. mad Enfin, pas besoin de cette précaution pour être sous-dosé quand on souffre...

Dernière modification par Mister No (29 décembre 2014 à  10:26)


Just say no prohibition !

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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Franchement je suis compatissant. Vivre les jugements de l'obésité + les jugements sur la toxicomanie, ce doit être vraiment vraiment lourdingue. Ce sont des personnes qui ne méritent pas d'avoir le privilège de faire un métier d'aide à  la personne. Métier honorable et gratifiant.

Un jour, je suis allé, par un effort sur humain, jusque l'hôpital de la ville où j'habitais, car j'avais une douleur 8 sur 10 au niveau du ventre.
Je souffrais tellement, que je me surventilé, ce qui avait fini par provoquer une tétanie des membres supérieurs.

Le médecin de nuit, est arrivé pour me voir, il ne m'a même pas osculté, c'est de loin en voyant mon état, qu'il a lâché un :"Pffff, il est en état de manque, c'est un tox, je ne lui donnerai rien, qu'il aille autre part."

Je suis ressortie, j'ai vomi mes tripes comme jamais, ce qui est un des symptômes d'une occlusion sur bride, qui a fini par se transformer en péritonite aiguà«, suite à  la perforation de l'intestin. Je suis passé à  deux doigt de la mort, et pourtant à  l'époque, je ne fumais même pas de clope ni de joint, ni rien d'autre, d'ailleurs, même pas le sacro saint alcool. Je ne faisais que ressembler à  ses peurs.

Heureusement que normalement les docteurs s'engagent, à  soigner toutes personnes…. Je ne vous raconte pas le reste de l'histoire, qui m'a amené dans une clinique, qui embauchée des non infirmières des pays de l'Est et qui ont faillit me tuer, en me forçant à  manger et en m'inoculant le mauvais traitement. Le directeur un an plus tard, s'était retrouvé en prison, pour différente plaintes…

Depuis, je ne fais plus confiance, aux hôpitaux. C'est aussi ma médecin qui me répétait sans cesse que je ne pouvais pas devenir addict de l'oxycodone, tant que j'avais des douleurs et que je pouvais augmenter les doses………..

C'est comme le docteur addictologue, de l'hôpital d'une grande ville, qui rentre en plein milieu d'entretien, que je suivais avec une autre médecin et qui me voyant plein de vie, car je venais d'apprendre que mon état de santé s'améliorait, me rangea dans une case assez lourde.
Il m'a diagnostiqué bi-polaire et m'a prescrit du Deroxat au bout de cinq minutes, avant de repartir… Je n'ai jamais pris sa merde et me suis je juste sentis offusqué, par son diagnostique à  deux balles, basé sur une expansion naturelle d'une très bonne nouvelle, après trois ans de stress…

Donc voilà , je compatis et t'adresse ma sympathie.

Bien à  toi et bon courage.

Amarnath

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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melange.instable femme
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Inscrit le 30 Aug 2012
27 messages
Haha, j'me marre parce qu'en vous lisant je me rends compte qu'en fait, ouais, c'est déjà  pas mal la dose d'antitox que j'ai mangé...

Mais moi dans ma tête, c'était déjà  un don du ciel qu'on traite ma douleur, rapport à  d'autres épisodes vécus ou vus ou là , c'était carrément niet, rien, quedalle.

Parce qu'en plus du mythe du tox menteur (et quand bien même j'ai envie de dire, si un-e tox-e ment pour être soulagé-e de son manque, c'est pas plutôt ça le problème? C'est quand même un truc de fou d'avoir rien à  faire et nulle part où aller en pleine crise de manque en France putain!), t'as aussi tout le folklore genre "Ha mais ça, c'est des embrouilles de toxs" si tu te pointes aux urgences avec un bras cassé, une brûlure ou que sais-je... Et évidemment, les embrouilles de toxs, c'est la faute des toxs, donc qu'ils assument. Enfin c'est l'esprit quoi.

Et y'a qu'à  voir la partie "parole de femmes" du forum, savoureuse dans le genre...

Avant mon opé, j'ai du voir 36 spécialistes, dont un pneumologue qui ne cessait de répéter que j'avais une "chance incroyable" de ne pas avoir d'hépatites.
Mais j'ai pas eu de "chance" tombée d'on ne sait où. La seule que j'ai eu, c'est 1/être informée 2/avoir assez de moyens matériels (même si c'est carrément pas la fête, j'ai presque toujours eu accès à  la possibilité de me laver, d'avoir des supports propres, des lingettes, des pailles neuves etc) pour que ça n'arrive pas.
Y'a pas de secret ni de "chance" métaphysique.

Bon après là  je digresse TOTAL, mais y'a un étudiant en socio, Stravos Kannas, qui a étudié l'effet de nos habitus de classe sur nos façons de consommer. Et il a mis en perspective le fait qu'un individu avec un habitus de classe pop avait tendance à  réutiliser ses seringues jusqu'à  ce qu'elles soient pétées, parce que c'était son habitus vis à  vis des objets en général : les utiliser jusqu'à  ce qu'ils soient totalement irréparables, et ce peu importe leur valeur initiale.

C'est discutable et ça demande à  être approfondit, mais cela démontrait bien que plus que les consommations de drogues en elles mêmes, ce sont les dimensions sociales dans lesquelles elles se contextualisent qui sont créatrices de risques.

En clair, avant de vouloir faire la guerre à  la drogue, faudrait déjà  faire celle à  la misère (entre autres) (et pas aux miséreux...ahem).

Bref, fin du HS... big_smile

PS : Amarnath, ton témoignage est juste... glaçant.

PPS : Y'avait quand même des soignant-e-s cool à  l'hôpital hein! big_smile J'veux dire, si ça va pas, allez y quoi. Et si vous avez besoin d'une interv', allez y! Mieux vaut ça que laisser traîner, même si je sais qu'on développe une trouille bleue des toubibs avec les mauvaises expériences...hmm

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