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Dernière modification par prescripteur (26 mai 2015 à 06:26)
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Amarnath a écrit
Je recherche un explicatif très clair pour le présenter à ma femme ou la famille, les amis si besoin, pour qu'ils puissent bien comprendre la situation.
salut Amarnath
tout ce que je peux te répondre pour ma part, c'est une tirade d'Edward WELLES :
"entre ce que je pense,
ce que je veux dire,
ce que je crois dire,
ce que je dis,
ce que vous avez envie d'entendre,
ce que vous croyez entendre,
ce que vous entendez,
ce que vous avez envie de comprendre,
ce que vous croyez comprendre,
ce que vous comprenez,
il y a 10 possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même"
ça s'applique bien à nos chères addictions je trouve
à plus
psychodi
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Amarnath a écrit
Bonjour tout le monde,
Je ne sais pas si je suis bien clair sur ma demande, mais c'est un peu dans l'esprit d'expliquer pourquoi un diabétique à t-il besoin impérativement de prendre de l'insuline.
A l'avance merci beaucoup.
Tres bonne question Amar, et pas des moindres... moi j'ai eu le soucis il y a quelques années. J'avais réussi tant bien que mal à dissimuler mes années de fracture à mon entourage et puis de toute façon j'avais décroché grace à une diminution metha. Donc je n'avais pas eu besoin d'en passer par là , à mon grand soulagement, devoir faire comprendre à l'entourage car effectivement extrêmement complexe de faire comprendre la dépendance surtout à un proche.
Mais quand plusieurs long mois après, j'ai remis les couverts - ce coup là , en IV - ca n'a pas été la meme - et c'est clair qu'une fois, j'ai déconné à plein tubes. Bien croché au sken, j'avais du passé le weekend chez ma mere. Je me souviens être resté dans son salon pour squatter la telé le soir et avoir enchaîné pas mal de shoot et j'ai piqué du blaire en m'endormant dans le fauteuil, mal assis évidemment limite torticolis... puis sans m'en rendre compte je suis parti me coucher dans un pieu dans la chambre toujours en piquage... laissant sur la table basse, un gros garrot, un steribox usagere, des pompes ensanglantées, des cups et coton etc...
le lendemain, en me levant, vers 11h, je comprends que j'ai laissé tout le bordel dans le salon - et évidemment ma daronne avait déjà fait le ménage... et jetté le tout.
Sérieux ca a été un sacré choc pour elle, et elle a décidé de m'en parler.... elle y comprenait rien, elle avait beaucoup de clichés en tete : évidemment la vue des aiguilles, du sang, des pompes usageres n'est pas un spectacle à offrir à sa mere... je sais qu'elle l'a grave mal vécu.
De ce jour la, son regard à changer elle ne m'a jamais regardé pareil (enfin si) mais il aura fallu pas mal de temps pour revenir à la norme : entre inquiétude, vision caricaturale de la défonce, peur d'un danger, etc etc... elle m'aura saoulé longtemps à suspecter constemment à chaque fois que je la croise "mais la tu en as pris.."
Elle a fini par carrément rejoindre un espece d'asso de parents mais je dois avouer que le mec a bien son taff. De ce jour la, elle m'en a plus reparlé et son regard est revenu "normal".
Moi j'ai pas cherché à expliquer grand chose mais j'ai parlé de la méthadone comme d'une nécessité biologique - que la consommation induit une "adaptation du corps" et qu'ensuite il y a des regles qui sont médicales pour que cela marche.
Le fait d'etre suivi par un centre etc... a pas mal aidé.
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Dernière modification par Syam (09 juillet 2015 à 08:17)
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Dernière modification par nokkloom (09 juillet 2015 à 18:38)
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Leaf a écrit
Pour ma part je dirais que les opiacés ont amené une "envie de vivre" qui manquait à l'appel à une certaine période, un élan que je ne trouvais pas, un boost pour m'amener à faire des trucs normaux, taffer, sortir, etc, sans les opiacés je n'en avais aucune envie. J'en ai déjà parlé à pas mal d'autres personnes dépendantes aux opiacés et un certain nombre d'entre elles disaient comme je le dis, que les opiacés les faisaient se sentir comme des gens "normaux" après avoir passé des années à se sentir étrange comparé aux autres ou comme un intrus partout, ce soulagement de ne plus se sentir comme hors-normes ou comme un pariah. Qu'en pensez vous?
tu voudrais dire que tu as utilisé la came comme produit de normalisation sociale ? c'est intéressant...
pour moi perso, c'était assez différent mais un peu dans la meme veine que toi (mais pas par rapport aux autres) à savoir que l'hero me donnait beaucoup la peche, de motivations, d'envies sur l'instant de l'endophornisation (mais hélas ca ne s'est pas souvent traduit par des passages à l'acte en terme d'action) et me donnait l'impression de mettre fin au poids du fardeau corporel, si je peux l'exprimer ainsi..
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Caïn a écrit
Mais je parlerais pour ma part de "normalité augmentée", avec les opis on se sent à la fois normal et bien. C'est à dire plus ouvert, plus déterminé, plus actif, plus proche des autres. Et les autres le sentent, si bien que, souvent sans s'en rendre compte, ils t'apprécient d'avantage quand tu es sous opis.
C'est plus un cercle vertueux que vicieux en fait, en gros je suis bien, j'apprécie les autres et donc ils m'apprécient. J'avais déjà remarqué ça quand je tournais à l'héro, j'avais tendance à en prendre plus quand je me trouvais au contact des autres, parce que quand tu es de nature plutôt introvertie, les opis t'aident à casser certaines barrières, l'alcool aussi mais l'alcool rend plus lourd à mon avis.
Du coup les bons moments passés avec les autres, tu les associes à l'héro, et ça devient problématique quand tu n'en as plus ou quand tu as décidé d'arrêter.
Tres bonne analyse. Oui c'est pertinent, et ce fut le cas pour moi aussi. Avec les opiacés, une désinhibition plus subtile et moins grillée que l'alcool... mais effectivement une question problématique apres des années d'usage dans ce sens là , l'heroine socialisante..
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Caïn a écrit
Mais je parlerais pour ma part de "normalité augmentée", avec les opis on se sent à la fois normal et bien. C'est à dire plus ouvert, plus déterminé, plus actif, plus proche des autres. Et les autres le sentent, si bien que, souvent sans s'en rendre compte, ils t'apprécient d'avantage quand tu es sous opis.
C'est plus un cercle vertueux que vicieux en fait, en gros je suis bien, j'apprécie les autres et donc ils m'apprécient. J'avais déjà remarqué ça quand je tournais à l'héro, j'avais tendance à en prendre plus quand je me trouvais au contact des autres, parce que quand tu es de nature plutôt introvertie, les opis t'aident à casser certaines barrières, l'alcool aussi mais l'alcool rend plus lourd à mon avis.
Du coup les bons moments passés avec les autres, tu les associes à l'héro, et ça devient problématique quand tu n'en as plus ou quand tu as décidé d'arrêter.
Putain c'est exactement ça, j'ai l'impression que tu racontes mon histoire! Sauf que tu l'exprimes mieux que je ne l'ai fait! Pareil ces moments où tu assures grave en termes de sociabilité quand tu es sous opi, et où donc tu te fais plus d'amis, plus de bons plans, etc, tu te fais cette image du "moi idéal" et évidemment ton "moi idéal" devient indissociable de la prise d'opiacés. C'est ça qui est chaud. J'ai tout de même ce souvenir de la seule fois où j'ai passé longtemps sans opiacé depuis le début de ma dépendance: j'avais arrêté le traitement sub, et je ne sais plus trop comment mais j'arrivais à retrouver ce "peps" et cette sociabilité que j'avais sous opiacé, en fait j'étais encore plus "performant". Du coup je suis convaincu qu'on a pas forcément à dire adieu à cette partie de soi le jour où on arrête les opiacés.
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ziggy a écrit
me donnait l'impression de mettre fin au poids du fardeau corporel, si je peux l'exprimer ainsi..
Spot on. C'est carrément ça, t'as trouvé l'expression parfaite "le fardeau corporel" dont on a l'impression de se débarrasser lorsqu'on se met à la came, cette sensation de légèreté, que tout est possible et qu'il y a des milliers d'opportunités possibles, tellement de possibilités et tellement de choses à voir & à faire que tu en es limite ému... Ca m'est arrivé souvent... Et pas qu'au début; même à des stades avancés d'addiction où je ne comptais plus les taquets quotidiens cette sensation continuait à revenir de temps en temps. D'ailleurs depuis que j'ai arrêté la came, le sub me donne parfois ce même sentiment. C'est beau et c'est probablement ce qui me manquera le plus si/quand j'arrête un jour les opiacés définitivement, encore plus que la foncedé qui a quelque peu perdu de son attrait à mes yeux au fil du temps.
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Leaf a écrit
C'est beau et c'est probablement ce qui me manquera le plus si/quand j'arrête un jour les opiacés définitivement, encore plus que la foncedé qui a quelque peu perdu de son attrait à mes yeux au fil du temps.
clairement... la fonfon est de plus en plus secondaire... autant avec les années qui passent, l'idée de me passer de shoots fait son bout de chemin, ou je peux plus facilement faire plusieurs semaines sans rien taper (alors qu'il y a encore quelques temps apres 4 ou 5 jours sans rien c'était la crevardise à courrrir sur une boule en grillant tous les feux) ... par contre la stabilité du traitement me parait de plus en plus nécessaire et j'imagine de moins en moins m'en priver... et j'ai souvenir qu'en post-sevrage, j'avais l'impression de revenir en plein moyen age sans opis et hop en un trait de subu ca me renvoyait dans le confort du monde moderne... et ça c'est le plus important, ce calme musculaire...
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Dernière modification par nokkloom (15 juillet 2015 à 18:26)
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tu te fais cette image du "moi idéal" et évidemment ton "moi idéal" devient indissociable de la prise d'opiacés. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/viewt … 69#p189669
Oui, et j'ajouterais que en plus ce "moi idéal" est parfaitement naturel, les opis agissant comme révélateur de ce qui est en toi profondément. Alors que les non-usagers associent à la came un comportement artificiel. C'est encore un élément qui creuse l'impossibilité de se comprendre.
J'ai parfois l'impression que seuls les toubibs en contact avec les usagers, les addictologues sont capables, à force de les fréquenter, de comprendre les usagers sans les condamner moralement (mais peut-être est-ce parce que je suis bien tombé).
Je l'ai malheureusement éprouvé encore ce week-end, j'ai eu une terrible discussion avec ma femme qui me reproche de continuer mon traitement (pour elle c'est de la came légale, ça ne vaut pas mieux que l'héro). Je ne parviens pas à lui expliquer quoi que ce soit et ça ne crée que de la tension. Pourtant elle est venue une fois avec moi chez le toubib qui lui avait bien expliqué que c'était une démarche positive. Comme le dit Nokklom, il vaut mieux constater l'impasse du dialogue que le maintenir à tout prix.
Tu vois Armanath, je sais pas si ça te consolera, mais tu n'es pas tout seul à connaître ce problème...
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