Deuxième prise de taz, montée toujours bizarre

Coucou !

Suite à  mon premier post sur le forum, pour raconter ma première prise de drogues dures, en l'occurence un demi taz ( voir ici, message #35 : https://www.psychoactif.org/forum/viewt … 19#p276219 ), je reviens pour vous raconter le round 2 ! :p

J'ai été en free avec un ami qui est monté de Montpellier. Je pensais pas vraiment prendre de prod, mais on a marché presque 3h et arrivé sur le lieu ( à  1h du mat ... ) j'étais K.O et j'avais clairement envie de dormir, j'aurais pas pu tenir sans rien prendre.

Mon pote me propose de me payer un taz, que j'accepte. Par chance on retombe exactement sur les mêmes pilules que ma première prise ; des petits dominos violets tout mignons, sécables en 2.

Je gobe une moitié, dans un état d'esprit serein, mais je peux jamais m'empêcher d'avoir cette appréhension, ce petit "et si il m'arrivait quelque chose ?" qui me traverse l'esprit. Mais bon, je vais devant le mur de son, je me détends en me disant que j'ai été plus mal sous alcool ou sous beuh que sous taz, que c'est utilisé au Canada, que ça l'a été longuement par le passé, qu'il y a très peu d'accidents recensés par an en France comparé aux autres drogues et que 9 fois sur 10 c'est soit parce que la personne a été dans l'abus, soit parce qu'elle avait des problèmes de santé de base, que j'ai déjà  vomis sous alcool mais pas sous taz etc ... Enfin bref, je cogite vraiment 5 minutes puis je finis par me lâcher et m'amuser avec mon pote devant le mur sans trop y penser.

Au bout de 30 à  40 minutes, je sens que ça monte petit à  petit. Mon corps se met à  devenir vaseux, mes jambes sont molles, j'ai une chaleur douce qui m'envahit le corps, rien d'alarmant me direz vous, mais ça a suffit pour me faire bader et m'imaginer que j'allais mourir, oui, je suis dans l'excès je sais ( c'est toujours dans ma tête que ça se passe, physiquement c'est rien du tout, mais je flippe pour un rien ).

Je ne panique pas pour autant même si dans ma tête j'essaye de me calmer et de lutter contre les mauvaises pensées. Je me dis "tranquille, tu vas passer un trip en toute sécurité, y a pas de raison qu'il t'arrive un truc, tu vas t'amuser et demain tu rentreras chez toi pour faire des gros câlins à  ton chat" ( aussi fou que cela puisse paraitre, quand je me sens angoissée je pense à  mon chat et tout va mieux, c'est un peu ma technique maintenant ). Je me calme doucement, ne cédant pas à  la panique de la dernière fois, mais je décide quand même d'aller m'asseoir pour reprendre mes esprits et laisser à  mes jambes le temps de s'adapter au prod.

Et la, la montée se passe exactement comme la dernière fois. Je suis assise, je fixe le vide, je réagis a l'environnement extérieur puisque certaines personnes passent me demander si ça va, notamment mon ami. Je réponds mais de manière brève, et les inconnus ont tendance à  m'angoisser quand je suis dans ma montée donc je leur dis "ouai, je suis en pleine montée et j'angoisse un peu des gens autour de moi, désolée", je suis lucide et consciente mais j'ai un peu peur. Certains comprennent que j'ai besoin de rester tranquille et me laissent, d'autres, sous prod aussi, pensent bien faire en restant à  côté de moi et en me parlant. Sur le coup je raisonne de manière toujours très lucide et compréhensive, je me dis qu'ils sont aussi défoncés que moi et que ça part d'un bon sentiment. C'est pas grave.

Mais intérieurement j'ai aucune envie de parler, je veux rester tranquille dans mon coin, assise, ne pas bouger, même pas cligner des yeux. Rester à  l'écart pour gérer calmement la chose. Mon esprit est vide, je ne pense à  rien, j'entends les gens autour de moi discuter, la musique, mais je n'analyse rien, je suis toujours très connectée à  la réalité mais mon cerveau est un peu en mode "404 ERROR". Le moindre mouvement de mon corps m'est lourd et désagréable. Je suis juste assise la, j'attends, avec cette angoisse légère mais désagréable qui plane dans mon corps. J'ai un peu froid donc je prends mon courage à  demain pour me lever et marcher un peu jusqu'au feu, je fais le chemin sans soucis mais j'ai l'impression de rebondir sur le sol à  chaque pas et ça me fait marrer ; je me tape une barre toute seule, je me met à  sauter pieds joints en faisant des bonds de lapin et en riant bruyamment comme si y avait personne autour de moi, j'm'en foutais totalement. Un type, bien perché lui aussi, me grille, se marre et commence à  m'imiter. Je rigole, il rigole. On saute comme des cons, à  en rire aux larmes pour un truc aussi débile que ça. Sans se décrocher un mot on s'avance vers le feu, on reste silencieux, cote à  cote, de manière très naturelle comme si on se connaissait bien.

Je me sentais déjà  bien mieux avec le fou rire que je venais de me taper, et d'un seul coup, au bout de dix minutes, je le sens ; le PIC, comme j'aime l'appeler. Ce moment ou je ressens PHYSIQUEMENT tout le stress de mon corps s'évacuer, s'évanouir, en une fraction de seconde, qui descend de la tête, traverse mon corps et s'évacue par mes pieds. Sensation de calme, de sérénité absolue, voir presque de clairvoyance. Tout est magnifique. J'inspire un grand bol d'air que je sens traverser mes poumons, la sensation est délicieuse. Je commence à  décrocher quelques mots à  l'inconnu. Je me tourne vers lui en levant la tête, et les premiers mots qui me viennent sont "C'est tellement magnifique les teufs, j'suis tellement heureuse d'être ici ce soir, t'as l'air trop gentil en plus". Il me regarde en se marrant et me dit "toi vu tes yeux et ton amour t'es à  balle de MD, fais moi un câlin".

Ce câlin fait ( seigneur, la sensation de la peau d'une autre personne contre la tienne quand t'es sous taz, quel genre de sorcellerie est-ce ? C'est bien trop incroyable ), je commence a avoir chaud, je retire ma veste et pense à  boire un coup d'eau. Il me propose un peu d'alcool mais je suis assez lucide pour être responsable et même si je suis sacrément perchée, je refuse ; pas d'alcool avec la MD, c'est la règle.

Il me dit qu'il m'a vu bader, assise par terre, figée, qu'il s'en est rendu compte et qu'il me surveillait du coin de l'oeil. Je me marre en trouvant toujours cette réaction louche de la montée trop ridicule parce que j'ai pourtant jamais aucune raison de psychoter à  ce point, pas envie de vomir, rien. Bon c'est vrai que la sensation de corps mou, de jambes raides, c'est pas agréable, j'aime me sentir présente, défoncée mais présente, et avoir mon corps assez fonctionnel pour ne pas avoir l'impression que je vais tomber d'un instant à  l'autre. J'ai bien aussi cette sensation de flottement, d'être dans les vapes, comme une sorte de fatigue très étrange, comme si je me laissais aller. Vous savez, je sais pas si ça vous est déjà  arrivé, mais comme si vous étiez sur le point de vous endormir mais que vous reprenez conscience d'un seul coup. Alors oui ce genre de sensations c'est désagréable, mais de la à  me foutre dans un état ou je suis assise par terre à  ne pas bouger d'un mm, à  fixer le vide la bouche ouverte pour pas serrer la machoire, à  être lucide mais ne vouloir parler à  personne et juste rester tranquille ... C'est étrange. Je trouve que je bad de façon trop disproportionnée face à  la situation, le moindre pet de travers et j'angoisse comme une folle.

Mais bon, la montée est passée, je suis en vie, et en entendant la musique au loin, je me mets a doucement danser ( bien défoncée quand même, je venais de passer le pic, j'étais encore assez dans les vapes ) au coin du feu. Quand je dis danser, c'est les mains dans les poches, et je plie/déplie les genoux de façon à  rebondir sans vraiment sauter. C'est tout un concept, croyez moi, c'est ma danse de la défonce en somme. Mon nouvel ami me regarde en se marrant et m'imite comme avant, on se tape une barre, on s'fait un petit smack sur la bouche, on rigole et on se dirige devant le mur de son. J'avais aucune attirance pour lui, et lui non plus, c'était de l'amour très innocent dans le fond, un smack comme si c'était une simple bise ou un câlin. On a pas la notion de ce qu'un baiser signifie réellement, sur le coup.

Je danse 4h d'affiler sans m'arrêter. Sans faire une seule pause. J'y pense même pas. 4h que je ne vois pas passer. Alors oui c'est pas de la danse de gabber, c'est beaucoup plus psyché, avec des mouvements amples, souples, légers et lents. Sur de la frenchcore et de la terrorcore. Je vous laisse imaginer le délire, je sais même pas comment c'est possible de fusionner ce genre de danse avec ce genre de musique. Mais ça n'empêche que moi, qui est d'ordinaire une vraie mamie qui à  besoin de s'asseoir toutes les 20mn parce que j'ai mal au dos ou dans les hanches, 4h debout, c'est I-NI-MA-GI-NABLE.

J'oublie pas de m'hydrater.

Je sens même pas la descente, et quand je m'rends compte que je suis plus sous l'effet du produit j'ai bien ce sentiment de "ah merde, c'est déjà  finit, c'est passé bien vite !" mais aussi ce sentiment de joie, je réalise que tout s'est une fois de plus très bien passé, que j'ai stressé pour rien, encore, au lieu de mettre ma monté à  profit. J'adore mes descentes, je vois tout le monde dire qu'une descente de taz c'est la merde, mais moi non. J'ai envie de dire que je préfère ma descente à  ma montée, même.

DU COUP, vous imaginez que j'ai bien quelques questions et demandes ; POURQUOI est-ce que je deviens si associable pendant la montée ? Pourquoi je ne profite pas, que je préfère rester à  l'écart a bloquer le regard dans le vague ? Et comment faire pour mettre cette montée à  profit, ne pas angoisser ? Pensez vous que la méditation peut être utile quand la montée est trop forte ? Avez vous des petites astuces pour gérer une montée puissante ?

Merci d'avoir lu ! Grosses bises et prenez soin de vous les amis, faites attention à  vous :)