S'occuper d'un pote sous MD

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BlueKashmir femme
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Yo salut à tous,

Je viens vous demander votre avis et vos conseils face à une situation dans laquelle je me suis retrouvée il n'y a pas longtemps. En soirée un pote (qu'on va appeler Julien par exemple) et un autre de ses amis ont pris de la MD. On était un groupe de 8 en tout, moi et mes amis on connaissait pas forcément le pote de Julien. Sur un coup de tête, les deux ont pris un taz.

Du coup la montée s'est faite en 30min/1h comme prévu, sauf que le pote de Julien a fait un sale bad trip et personne n'a réellement su le rassurer donc il a du partir, c'était assez violent pour lui et angoissant, et ses amis se sont occupés de lui. Il s'est retrouvé le "seul survivant" de la prise, personne pour l'accompagner dans son trip car personne d'autre n'avait pris de la drogue. Du coup il a commencé à stresser aussi, et avec mes amis on est restés avec lui et on l'a rassuré. Pour ça, on a tout fait pour lui faire oublier sa pote et pour lui rappeler a quel point il allait kiffer sa soirée etc. Ca a bien marché parce qu'il a repris ses esprits et on a commencé à rire, à danser sur de la bonne tech enfin bref : il a passé une merveilleuse soirée.

J'ai déjà pris de l'ecsta une fois et je connais à peu près les effets puis j'ai essayé de m'informer davantage par la suite. Donc là je voyais que tout ce qui arrivait à Julien (soit bouche sèche, flot de paroles, parfois des trucs complètements idiots qu'il disait) était normal. Mais tous mes autres potes, c'était la première fois qu'ils voyaient quelqu'un sous ecsta. Franchement ils avaient pas l'air choqués, ou alors si mais ils le cachaient assez bien pour certains. Mais je sentais quand même que pour eux, voir Julien dans cet état c'était pas quelque chose d'anodin. Du coup quand ils lui demandaient "ça va mec?" Je trouvais pas ça super (vous me direz si j'ai raison ou pas) parce que ça équivalait à rappeler a mon pote qu'il était pas dans son état normal, et donc il était plus susceptible de culpabiliser suite à la prise.

Bref, du coup, Julien après avoir vu son pote en bad trip monumenale et en crise d'angoisse assez violente n'avait pas envie de rentrer seul chez lui et de dormir seul, donc on lui a proposé de dormir avec lui. D'abord il était censé dormir chez un ami à moi qui n'y connaissait rien en conso d'Xta, donc finalement j'ai préféré l'emmener chez moi.

Du coup j'ai passé la nuit avec lui, les effets étaient à leur max quand il est arrivé chez moi et donc je suis restée à ses côtés pendant ses hallucinations, ses délires etc. Je l'écoutais parler on rigolait bien on se remémirait la soirée et je lui disais à quel point c'était cool. J'essayais réellement de le rassurer et de rire avec lui pour qu'il passe un bon moment. Pendant quatre heures il faisait le con mais on rigolait bien donc j'étais contente. Au bout d'un moment je me suis effondrée de fatigue et donc il a essayé de dormir. J'étais à moitié consciente et je l'entendais gémir à coté et avoir des mini-convulsions parfois même il parlait tout seul, mais j'ai considéré ça normal étant donné que ses effets étaient loin d'être partis.

On a très peu dormi et il est parti le matin même. J'étais contente de moi au moins il avait passé une très bonne soirée et j'ai su m'occuper de lui pour que rien ne se passe mal.

Maintenant, voilà la question : j'ai parlé de ce que j'ai fait (càd rammener chez moi mon pote pour rester ac lui et éviter qu'il reste seul et rester la soirée à ses côtés pour qu'il s'amuse) à ma mère et celle-ci m'a fait part de son inquiétude vis-à-vis de cette décision. En effet, elle a souligné ma naïveté car pour elle ce que j'ai fait était très dangereux. Elle m'a demandé pourquoi c'est moi qui ait du m'occuper de lui (sous pretexte que je connais les effets et donc je sais distinguer ce qui est normal de ce qui est anormal dans ses réactions, notamment au niveau des hallucinations et des effets que la drogue a sur le corps). Pour elle, j'aurais du juste le raccompagner chez lui et le laisser seul. après lui avoir expliqué que c'était Julien lui-même qui m'avait demande de rester avec lui pour dormir (chose que moi aussi j'avais demandé a ma pote quand j'en avais pris donc que je comprends parfaitement), elle m'a dit que j'aurais du le laisser chez quelqu'un d'autre pour que toutes les responsabilités ne tombent pas sur moi.

Pour moi, ça a été une expérience enrichissante car j'ai su m'occuper d'un ami et de bien le faire, c'est à dire que malgré mes incertitudes et mon appréhension, j'entrais dans son jeu et je faisais tout pour qu'il ne considère pas les effets comme anormaux, quand il me faisait part de ses hallucinations je riais en disant "mais non regarde c'est blablabla" pour qu'il revienne sur terre et quand il me disait qu'il avait mal à la tête ou comme ça je lui disais que c'était normal blabla. Enfin bref, je faisais tout mon possible pour ne pas l'angoisser et pour qu'il ne stresse pas, ne culpabilise pas. J'entrais dans son monde malgré le fossé énorme qui nous séparait mais je le cachais parce que je voulais pas qu'il voie que j'étais pas 100% sereine. On a passé un bon moment ensemble c'était cool.

Bref, le conflit avec ma mère a été vif. Pour elle, j'ai été totalement inconsciente et mon audace finira par me jouer de mauvais tours. Sauf que ce n'était pas, pour ma part, un acte de bravoure. Au contraire, j'ai simplement essayé d'éviter le pire, càd qu'il fasse une mauvaise descente ou expérience et que cela lui arrive en étant seul. Ou alors, qu'il aille dormir chez une autre personne et que cette autre personne, méconnaissant les effets, angoisse face aux délires de Julien (ses hallucinations, les phrases qu'il ne finissait pas, les pertes soudaines de memoire, la bouche pateuse, les yeux dilatés, les petites contractions musculaires lorsqu'il dormait, enfin bref tous les effets secondaires de l'Xta). J'ai supposé que l'angoisse que mes amis pourraient avoir face à tout ça, eux qui n'ont jamais pris de drogue et donc qui ne savent pas forcément que ce sont des effets disons normaux, pourrait nuire à Julien. En fait, j'avais peur pour lui (et pour mes potes aussi) donc j'ai décidé de prendre en main la situation toute seule et de m'occuper de lui seule. J'étais totalement consciente des risques que cela pouvait endosser notamment qu'il fasse une mauvaise redescente ou comme ça. Mais même si j'ai de très légères connaissances sur les effets de Molly, j'me suis dit que j'étais la meilleure personne à qui l'on pouvait confier la tâche de s'occuper de lui.
Pour ma mère, outre le fait que Julien a pu faire un bad trip, et donc qu'il faille apeller le SAMU ou quelque chose du genre, elle prétend que les drogues avaient pu le rendre violent, dangereux et aggressif et donc que cela aie des conséquences dangereuses pour moi qui était seule avec lui (ce que je comprends tout à fait). En fait, ma mère avait peur de la responsabilité que j'ai endossé, seule, ce soir là, refusant l'aide d'autres personnes notamment lorsque j'ai dormi seule avec lui. Elle se moque de ma prétention de "tout savoir sur les drogues", et me reproche d'être inconsciente des dangers qui auraient pu arriver. Bref, si pour moi cette soirée à été une facon d'apprendre à m'occuper d'un ami sous MD, (et je vous assure que ça m'a encore plus dissuadé d'en reprendre) pour ma mère c'était plutôt une mise en danger que j'aurais du éviter, mais que j'ai assumé pour la simple et bonne raison que je me crois plus intelligente que tous les autres à savoir à peu près comment le faire. Ma vision positive de la soirée a été totalement remise en question. Bref, maintenant, je culpabilise.

Donc; tout ce pavé pour la question suivante : ais-je eu raison? Mes actes étaient-ils justifiés et surtout, étais-ce les bons? Est-ce que j'ai bien fait de réagir de cette manière?

J'avais simplement peur que mes autres potes ne sachent pas s'occuper de lui et j'ai donc endossé toutes les responsabilités car je prétends m'y connaître un petit peu plus qu'eux dans ce genre de choses.  Lors de ma prise d'Xta, le moment décisif s'est joué sur la présence des autres et le fait qu'ils ont su me rassurer. J'avais fait un sale bad trip de plusieurs semaines voir mois après ma prise parce que j'avais culpabilisé, je faisais des crises d'angoisse et justement, c'est parce que la nuit de la prise quand j'essayais de dormir et en parlant avec les autres je me suis rendue compte à quel point ce qui m'arrivait était bizarre, à quel point c'était malsain et donc j'ai commencé à angoisser. J'ai refusé que mon ami après avoir vu son pote dans l'etat d'angoisse totale puisse avoir la même chose, et c'est pour ça aussi que je faisais genre que tout était normal qu'il n'y avait aucune différence entre lui et moi (alors que bordel, c'était assez flippant).



Désolé pour ce gros pavé mais en tout cas, je veux savoir si j'ai eu raison ou pas et surtout comment je dois réellement réagir dans ce cas. Sachant qu'à présent, et ça c'est moi qui le dit et personne ne m'a influencé, je refuse de prendre de telles responsabilités avec des amis sous drogues dures.

Merci bien et bonne soirée.

BlueKashmir.

Dernière modification par BlueKashmir (07 avril 2018 à  18:34)

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Zarathoustra homme
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Hello,

Je pense que tu as agis exactement comme il le fallait. Avec beaucoup d'empathie, la MD aidant. Quant à appeler le samu, s'il n'y avait pas de signes critiques (quoique les convulsions...), aucune raison.

Soit même fière d'avoir passé cette soirée avec lui, tu aurais pu agir égoïstement et laisser "Julien" avec ses problèmes.

J'ai eu une situation un peu similaire. Un groupe de potes, de connaissances diverses, on se fait un club et la moitié d'entre eux n'avaient jamais pris de taz. Nous étions sûr du produit, cependant les excta étaient fortement dosés, donc il fallait les "éduquer".

En toute discrétion je passe deux taz à un l'un d'entre eux (Nommons le Alex), novice, et je lui glisse à l’oreille (dans le chahut de la techno) "commence par prendre la moitié d'un cacheton et donne l'autre à Fred"

Bref 15 minutes après je vois Fred qui n'a pas eu son dû,  Alex n'avait rien compris, il a gobé les deux... j'étais embarrassé vraiment. Mais le premier réflexe aura été de ne pas être en colère (pour ne pas provoquer de bad trip), ou de lui demander d'aller vomir : en club pas simple, puis ça faisait déjà 15 à 20 minutes que ça baignait dans son estomac.

Il venait gentiment toutes les 2 minutes ma "saouler" :) pour savoir quand le produit allait agir... et forcément il a vu venir, au format bombe H atomique. Il a tripé sur la montée (c'était le nirvana pour lui) mais passé 30 minutes ce fut des crises de larmes ininterrompues, il nous a à tous avoué ces trauma (mère alcoolique, qui s'était suicidée, père violent et absent et j'en passe).

Et bien j'ai passé facile 3 à 4 heures avec lui, parfois on se relayait avec des ami(e)s. Étonnamment la MD aide - je pense - à gérer ce type de situation. Tant pis pour le super son, la soirée, je n'allais pas laisser quelqu'un se déliter tout seul et je me sentais hyper responsable à la fois. Mais j'étais inquiet (et bien grâce à la md) car vraiment la personne à pleuré pendant 4 heures minimum

Je ne peux pas/plus prendre de drogue avec des personnes qui n'auraient pas ce réflexe-là. Je crois vraiment à la notion de groupe, de soutient les uns des autres. Seule exception : la coke qui est une drogue hyper égoïste et renvoi chacun à sa propre merde, souffrance. Moi personnellement j'ai souffert de cette drogue du fait de devoir gérer seul mais angoisses. Choses jamais vécue avec les champi, la mdma, le lsd.

Ensuite tu doutes car ta maman, elle, a eu peur, donc forcément entre ton sentiment d'avoir bien fait une maman qui angoisse sur ce récit, c'est le doute et la confusion qui s'installent.

Dernière modification par Zarathoustra (07 avril 2018 à  21:26)


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Anonyme1756
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Bonsoir,

Je pense également que tu as bien agi, de façon très appropriée même.

En ce qui concerne ta mère il semble qu'elle soit plus rassurée à l'idée que tu ne sois pas du tout mêlée à ce genre de choses, il n'y aurait alors effectivement aucun risque! C'est une réaction de mère et d'une certaine façon c'est égoïste de sa part, et cela ne correspond en rien à la vraie vie où l'on rencontre parfois des situations que l'on souhaiterait éviter mais auxquelles il faut bien faire face, et on ne peut pas toujours opter pour la défausse si l'on veut accepter de se regarder en face dans une glace par la suite...

Sans connaître ta proximité avec le Julien en question ni ton âge, étant données les circonstances dans lesquelles tu te trouvais, tu as pris tes responsabilités en adulte et c'est bien : assistance à personne en danger ou qui pouvait le devenir.

Bonne soirée,

ILE
 

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BlueKashmir femme
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Merci beaucoup à vous deux pour vos réponses.

@Donzathoustra je suis tout à fait d'accord avec toi sur cette idée de soutient mutuel. C'est essentiel.
Je suis curieuse toutefois de savoir pourquoi avec la cocaïne, c'est "chacun pour sa poire"...Par pure curiosité ahah!
Et merci d'avoir relaté ton experience! La seule différence c'est que je n'avais aucun effet vu que je n'avais absolument rien pris a part de l'alcool mais c'était descendu depuis un petit moment;  donc toute cette empathie et cette bonne humeur étaient "fausses" dans le sens ou je me forcais pour paraître le plus détendue que possible, en essayant de remplacer sa pote tazée et l'accompagner dans son trip!

@ILE Merci beaucoup à toi aussi. Au sujet de ma mère je comprends tout à fait sa réaction (sauf l'idée selon laquelle Julien aurait pu devenir agressif avec moi qui me paraît assez inconcevable après une prise de MD m'enfin bon). Et je voulais savoir si tout ce que je lui ai expliqué avait quelque fondement, et si j'ai bien compris, c'est le cas. Donc merci!


J'ai juste pensé avoir fait une erreur en m'occupant seule de lui mais j'avais vraiment peur que mes amis angoissent aussi en le voyant. Surtout lorsque je me suis retrouvée seule avec lui : je n'imagine pas comment une personne qui n'y connaît rien en conso de MD peut être sereine et rassurante face à des délires d'hallucinations (qui parfois partaient très loin). C'est impressionnant comment voir quelqu'un dans cet état lorsqu'on est sobre peut très vite devenir malsain.
D'ailleurs j'ai tout juste 19 ans, et ca fait vraiment plaisir que tu me dises que j'ai agis comme quelqu'un de responsable, merci!

Dernière modification par BlueKashmir (08 avril 2018 à  10:12)

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Zarathoustra homme
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Pour la cocaïne, je tire cela de mon experience (et c'est un jugement un peu moral aussi), mais ça n'est pas une drogue empathogène, il n'y a pas un désir de contact, de regard vers l'autre (ou juste après les 5 à 25 minutes de high), mais un désir de d'exprimer sa logorrhée, d'exciter son mentale pour soi et ou par l'autre (t'as besoin de nourriture intellectuelle pour sentir la toute puissance de ton cérébral), du coup en cas de soucis, ou même en descente, tu n'as besoin de que de toi et ta culpabilité, alors que même avec la mdma, une descente peut être partagée.

Sous mdma, ça m'est arrivé quelque fois (donc l'expérience si dessus), des amis qui te balancent leurs désespoirs (dont un dernièrement sur sa grande fille qui  venait de refaire une TS,), et bien t'es là, tu soutiens, tu l'aides. Sous coke j'aurai été niais et sans ressources. Et sans rien, je l'aurai soutenu !

Sous coke, même type de situation (drame familial)... je ne savais pas quoi faire (ça rend parano la coke), quoi dire, la sensation du désespoir de l'autre m'a fait bizzare, avec la mdma, j'ai toujours été hyper disponible.

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