LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE MONDIALE DU CANNABIS - CP du CIRC

LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE MONDIALE DU CANNABIS

MM. Éric Poulliat (LREM) et Robin Reda (LR), co-rapporteurs de la mission d’information relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit illicite de stupéfiants, présentaient les résultats de leurs auditions devant le parlement le 3 avril dernier. S’ensuivaient des échanges avec des député(e)s de diverses formations acquis(es) à leurs conclusions suggérant la mise en place d’une contraventionnalisation de l’usage des stupéfiants – du cannabis en particulier – démontrant par ailleurs la méconnaissance voire l’incompétence de la plupart des élu(e)s à ce sujet.

Car le discours est toujours le même avec la même réthorique anxiogène où la consommation de stupéfiants est systématiquement qualifiée de fléau sans qu’à aucun moment ne soit suggérée que leur illégalité puisse en être la cause. Et de prétendre « protéger la jeunesse » tout en instituant le harcèlement policier, le racket fiscal et en maintenant la présomption de délinquant sur celle-ci.

Et Mme Nicole Belloubet, ministre de la justice, d’oser prétendre qu’il s’agirait là aussi d’engager un débat sur la politique des drogues. Nous en sommes là de la notion de débat démocratique avec un gouvernement avançant à coup d’ordonnances et de projets de loi qu’il impose sans qu’il soit possible d’en discuter véritablement.

C’est pourtant bien d’un débat national – d’états généraux – dont nous aurions besoin tant la question de la politique des drogues est complexe. Ainsi monopolisée par une « addictocratie médicale » dont le discours souvent opportuniste se voit désormais repris dans les médias, elle échappe aux argument rationnels et réalistes des principaux concernés que sont les usagers. Et les associations les représentant de peiner à se faire entendre dès lors qu’ils refusent de passer pour des victimes ou des malades.

L’usage de drogues dans quelque pays que ce soit, est avant tout une question culturelle. Il est le plus souvent festif, relevant de la recherche de plaisir. Si l’on en vient à ne le considérer que sous l’angle sécuritaire et sanitaire on oublie, comme nous l’écrivions plus haut, qu’il est hélas pratiqué dans un cadre criminogène et pathogène, celui imposé par la prohibition.

Nous ne sortirons pas de cette impasse sans une remise en cause radicale du dispositif légal actuel. Les diverses manifestations à venir seront l’occasion, pour les cannabinophiles tout au moins, de dénoncer la stigmatisation dont ils sont victimes depuis toujours. De rappeler aussi qu’ils sont vos proches, vos parents, vos enfants, vos voisins, vos collègues bref, qu’ils ne sont pas une communauté marginale mais bien des citoyens et citoyennes à part entière aspirant aux mêmes droits que chacun(e), à savoir disposer de leur corps et de leur conscience.

Rendez-vous le 5 mai à Nantes et Poitiers pour la Marche Mondiale du Cannabis et le 12 mai à Lyon. À Paris pour la Cannaparade, le 12 mai.

#ContraventionnalisationNonMerci #StopLaProhibition


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