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Psychiatre et addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), également président de la fédération française d’addictologie, le professeur Amine Benyamina estime que ces nouveaux produits aux noms et goûts de cocktails favorisent le passage à la consommation de « vrai » alcool à l’âge adulte.
Que pensez-vous de l’arrivée de ces nouveaux bonbons ?
AMINE BENYAMINA. C’est une campagne exécrable. Ces sucreries mélangent les genres, en surfant sur les boissons à la mode et sur le côté enfantin, la madeleine de Proust. Il ne s’agit pas de fabricants d’alcool et, pourtant, les références sont constantes sur les emballages. Cela donne un côté bon enfant à des produits qui sont régis par la loi. Les industriels jouent sur l’ambiguïté en s’adressant à des adultes, mais il s’agit tout de même de bonbons. Ces méthodes ne sont ni anodines, ni naïves, elles me font penser aux cigarettes au chocolat qui avaient été interdites dans les années 2000. On offre de l’alcool sans alcool à des jeunes.
Au-delà des bonbons, il s’agit aujourd’hui d’un phénomène marketing. Faut-il s’en inquiéter ?
Oui, il donne une image positive et permissive. Les enfants et les ados peuvent se dire, plus tard, je consommerai ces cocktails. Il s’agit d’une éducation au goût. Ce marketing les prépare à en boire, on est dans la banalisation complète de l’alcool. C’est la même chose avec le virgin mojito, sans rhum, qui est un piège. Les enfants en consomment, en attendant d’avoir le droit de boire, un jour, le vrai mojito. Je trouve ces inventions malsaines. Finalement, cette nouvelle tendance montre que l’alcool est un phénomène de société à travers des spots et des publicités efficaces.
La prévention est-elle suffisante en France ?
Il est indiscutable que l’État est en dessous de tout. Totalement tétanisé par le lobby de l’alcool qui est très puissant dans l’Hexagone et fait vivre 550 000 personnes. Les élus sont sous leur joug. En France, il n’y a pas de plan stratégique. Certains en sont encore à se demander si la bière et le vin sont de l’alcool. Il n’y a pas de prise de position du président. On a toujours des mesurettes, comme cette histoire de grossir les pictogrammes des femmes enceintes sur les bouteilles, la belle affaire ! Ça ne va pas changer grand-chose. Il faut des mesures sur les taxes, la publicité, mais on ne les a toujours pas.
Sources : http://www.leparisien.fr/societe/sante/ … 825974.php
https://www.lci.fr/sante/faut-il-interd … 93744.html
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janis a écrit
Il est de bon ton de boire en France... combien de jeunes ado (12-13 ans) goûtent en famille leur premiers alcools : champagne, vins.
Il y a un encouragement a la prise de boissons alcoolisées qui dépassent les questions de marketing.
Sans compter que les enfants voient leurs familles boire aux fêtes (Noël, nouvel an) et associent ambiance de fêtes et alcool des leur plus jeune âge.
C est toute une culture de l alcool au quotidien, de l alcool plaisir, mondain ou familial qui doit être remise en question.
Par extension cela plaide en défaveur de la légalisation d'un tas d'autres produits psychoactifs. Parce que finalement la plus grande force d'incitation à la consommation est sociale. Déjà, combien de jeunes se sont mis à consommer du cannabis trop tôt et de façon excessive parce que c'était les moeurs de leurs parents?
Arriver à conjuguer liberté, banalisation et libre arbitre, ce n'est vraiment pas simple du tout.
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janis a écrit
Oui mais d un autre côté la pénalisation encourage la transgression des plus jeunes.
Non ce n est vraiment pas simple comme questions.
Mais ce n est pas parce qu un produit est dépénalise qu il sera consomme en famille.
Il faut le remettre dans son contexte socioculturel et historique. Jusque dans les années 50-60 on donnait un petit verre de vin aux enfants pour la bonne santé !
C est l usage qui provoque les problèmes et rarement la substance. C est l éducation donnée aux enfants.
Mon ex compagnon a été biberonné aux sirops pour dormir puis aux benzo par exemple.... bonjour les dégâts arrive à l âge adulte.
Toutes nos conso, même les plus anodines, je pense au café, devraient être rationalisees et réfléchies.
Ce n est pas évident a appliquer.
Que manger ? Que faire absorber a son corps ? Que boire ?
Sans caricaturer le débats, sur le long terme ces questions rejoignent le où vais je et qui suis je.
Le contexte socio-culturel évolue vite...
Peut-on imaginer un monde sans frites, sans tomates mozarella, sans chocolat, sans tabac, sans café... Le café turc, l'expresso italien, le chocolat suisse, le chocolat belge, les frites FR ou BE, les pizzas ITA ou US...
On peut aller faire un tour en Afrique du nord, consommer les plats traditionnels locaux, arriver à échapper à tout ce que la découverte de l'Amérique nous a apporté, et tenter d'imaginer l'épicurisme au Moyen-Age, mais enfin je pense que si le cannabis venait à s'acculturer durablement chez nous il ne serait question que de quelques générations avant qu'il ne devienne spécialité locale...
Alors oui, les bouleversements des modes de vie sur les 2 derniers siècles, surtout le dernier, ont fait perdre pas mal de repères, notamment culinaires, qui étaient des garde-fous, et la disponibilité subite d'un tas de produits introduits à bas prix sans mode d'emploi tels le sucre n'ont pas permis de développer un savoir-consommer raisonnable, mais même en supposant la possibilité d'un ancrage culturel RdR, on peut imaginer les innombrables dérapages qui auraient lieu...
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L'Apoticaire a écrit
Mais ils parlent de quoi précisément quand ils parlent de "friandises au goût d'alcool" ?
J'ai beau essayer de voir de quoi ils parlent j'arrive vraiment pas à voir... Ils parlent des bonbons avec de la liqueur et donc un petit peu d'alcool dedans ? Ils parlent des boissons sans alcool genre la bière sans alcool ? Ou les trucs sans alcool mais avec une "aura de boisson alcolisée" comme par exemple les boissons mister cocktail, ou les sodas "goût mojito" à simplement mélanger avec du rhum pour avoir un mojito, ou les boissons imitant le goût de certains alcools comme le champomy, ou les boissons "pina colada", ou la tourtel, ou le panaché ? Bien que le panaché soit un peu alcoolisé
Quelqu'un peut me dire de quoi ils parlent dans cet article ?
Il parle plus précisément de ce que tu décris dans la fin de ton poste oui, les bonbons au goût pina colada ou autre boisson au goût alcoolisé sans alcool qui donne le goût aux enfants trop jeune de boire ou autre et de se mettre dans un conditionnement ou quand tu aimes les bonbons pina-colada par exemple et ben tu auras plus de facilité à franchir le pas malgré que pour moi le problème viennent de bien plus loin il faudrait une prévention de la jeunesse comme tout le monde dit car quand on voit papa et maman boire on fait souvent pareil donc de toute façon mettre la faute sur des bonbons ou des arguments de commerce c'est juste se voiler la face.
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Dernière modification par janis (13 août 2018 à 22:05)
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