La révolution

La révolution.
                                                                                      -------------------
         




          Qui parle dans mon dos?
     ..."Il" parle une langue que je ne connais pas, porte des écouteurs, hurle dans un micro, mange un sandwich dont les odeurs vous dégouteraient à  tout jamais de manger un sandwich...; "il" est en communication "internet-webcam" avec un compatriote et, rien que d'entendre la langue qu"il" parle et sentir le sandwich qu"il" mange et bien, croyez-moi, je n'ai pas la moindre envie d'aller visiter "son" -leur- pays, non, vraiment: pas la moindre! Ou alors, avec des boules "quiès". Et en compagnie de trois énormes camions frigorifiques, des camions qui seraient remplis de fromages, de viandes, de vin, de ....
          Cette nuit, j'ai mal dormi. Je me suis réveillé plusieurs fois. Et rendormi plusieurs fois -aussi, et heureusement! Une nuit chaotique. Une nuit à  l'image d'un film de David lynch. Sans queue ni tête. Une nuit qui s'est soldée par un réveil matinal: 7 heures. Du moins, matinal pour moi. Je ne saurais dire pourquoi j'ai mal dormi cette nuit (il n'a toujours pas fini son sandwich et je vous jure que la langue qu'il parle et bien, "sans le sandwich" c'est déjà  pas bien agréable, mais alors, quand il la parle en mastiquant son satané bout de pain ça en devient tout simplement abominable!). La pleine lune? ...Etait-ce la pleine lune!? Ou les grandes marées? Quoi d'autre??? Toujours est-il que j'ai mal dormi. Et, ce matin, j'étais d'une humeur plus que maussade. Pas d'une humeur massacrante, non, mais tout de même: j'étais susceptible, mal luné, bougon; les nerfs à  vifs! D'ailleurs, tout à  l'heure, j'ai déjà  fais une incursion au cybercafé, le même que celui dans lequel je me trouve à  l'heure qu'il est. Et je m'y suis énervé...
     J'étais tranquillement installé devant mon écran. Quand un septuagénaire est venu s'installer à  coté de moi et s'est mis à  dévorer un casse croute tout en tapant sur les touches du clavier de l'ordinateur qui lui faisait face et qu'il venait prestement d'allumer. J'avais l'ordinateur numéro 17, il avait le numéro 18. Peut-on être plus voisin?! Il tapait et mangeait en même temps, mangeait-tapait, tapait-mangeait; il mangeait avec un appétit non dissimulé, à  vrai dire: un appétit "d'ogre". Et le pain de son casse croute avait l'air plutôt bon, d'une consistance parfaite: il craquait "sous la dent". Il tapait d'une main et de l'autre tenait son casse croute, à  intervalles réguliers il l'enfournait dans sa bouche et: "cccccraccccccccccccccc!". Malheureusement, je n'étais pas d'humeur à  entendre ce bruit si caractéristique: le bruit du pain qui craque sous la dent. J'ai malgré tout supporté un moment cet homme. Et son appétit "d'ogre". Stoiquement. Avant qu'il ne m'assène le coup de grâce. Il me l'a donné de la pire des manières. Quand il s'est mis en quête de rattraper la sauce qui dégoulinait, que dis-je: qui NE CESSAIT de dégouliner!, le long de ses babines. C'en fut trop! C'était tout simplement aussi "agréable" que chez "ces gens là ", quand "ces gens là " mangent leur soupe et que Jacques Brel chante la façon si particulière qu'ils ont de la manger:
"Et ça fait des grands SSSSSSSssscchhhhffffpppppppPPPPPPPPpppplllllfffffffffffffffffffffffppppppppPPPPccchhhPPPPPPllllllllllllllllllllllllllffffffssssssssssPPPPPPPPPppppppppppppppppfff......; et ça fait des GRANDS ..........................................."!
      C'en fut trop!
      Je me suis donc énérvé, et, illico presto, après quelques minutes de ce régime "craquant et dégoulinant", je quittais mon ordinateur. Le cybercafé.
      Je me retrouvais dans les rues de Paris. "Leur air frais". Après un tel "concert", la surcharge de C.O.2 qui caractérise les rues de la capitale en était presqu'agréble!
     
     Les casseurs à  Lyon, les pompes à  essence en mal d'essence, et des emmèrdeurs qui viennent manger leur sandwich à  coté de vous ou dans votre dos -et parfois même "il" hurle une langue que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam: la France va mal. Et, dans ces menus critiques, ne voyez pas quelconques propos racistes: c'est juste que les gens qui parlent une langue étrangère la parle souvent trop fort.
       Oui, la France va mal. Allumez votre récepteur télé, votre radio, écoutez "les gens"! Une nouvelle révolution? ...Non! Non, ce ne doit pas être cela. La France va mal, cela se voit, cela s'entend, cela est entendu, c'est l'évidence même. Mais il ne doit pas s'agir d'une révolution. Des têtes seraient déjà  tombées. Pendant les révolutions il y a toujours des têtes qui tombent. C'est d'ailleurs à  cela que l'on reconnait les révolutions. Les vrais! En tout cas, si je pouvais faire tomber la tête de cet ostrogoth qui est dans mon dos et qui parle plus fort qu'il ne mange et mange plus fort qu'il ne parle, et bien, croyez moi, je n'hésiterai pas un seul instant. Et tenez, par la même occasion, et dans mon élan révolutionnaire, je m'en irai également couper celle de "l'ogre".
      ...Moi aussi j'ai le droit de faire la révolution!