[TR] Trip chelou

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aube homme
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Je tiens à préciser qu'actuellement, à 20h (et petit edit pour repréciser que c'est un tr que j'ai mis à la base sur Psychonaut le lundi 15, à part les trucs en gras entre parenthèse comme ici il y aucun ajout, je reposte ici afin d'avoir d'autres avis, au passage j'ai entendu parler du dispositif de psychoactif SINTES pour faire tester les produits, j'ai envoyé un mail mais pour l'instant pas de réponse ), ça fait depuis dimanche, 8h du matin, que j'ai pas dormis (ou quasiment pas, même pas trois heures en tout). Et qu'après près de 30 h depuis que j'ai drop (à midi et demi hier) je ressens toujours la demi vie du supposé DXM. Donc tout est imprégné de mon état d'esprit actuel. Je préfère poster tel quel le TR quitte à laisser les erreurs et les lourdeurs. Désolé pour la longueur du post.



D'abord je pose le contexte du week end un peu avant d'entamer le vif du sujet.

Vendredi j'ai rendez vous à 10h30 chez mon médecin, j'y sors vers 11h30 je pense. En revenant je traverse le marché de ma petite ville qui se tient tous les vendredi, j'ai pas l'habitude de m'y arrêter et c'est même la première fois que je le fais, je regarde les bouquins à vendre, j'en prends deux, puis je prends un truc à manger en passant et je rentre enfin chez moi. En rentrant je croise pas mal de jeunes, j'ai pas l'habitude d'être sorti un vendredi midi donc ça m'étonne, je pensais pas que ma ville pouvait être aussi vivante. Ça me met d'assez bonne humeur. Et j'arrive chez moi un peu excité parce que j'attendais depuis un mois de consommer ma weed. Je me tire une douille, je mange, les effets montent et la journée se passe bien.

Le lendemain il se passe rien de particulier mais le soir je décide de prendre du GHB, je prends 8ml (mon produit est concentré à 0.2g/ml), 3 heures après je reprends la même dose. Tout se passe bien, le redrop m'a un peu sédaté, j'ai eu du mal à m'en rappeler tout de même mais je me suis couché à 21h assez fatigué.

Je me suis réveillé le lendemain matin à 7h30. J'ai fumé un blunt à 8h de la même weed que vendredi. Ça a mis du temps avant de faire effet et c'était pas très puissant. Vers 10h je commence à me dire que je me ferais bien un trip de kétamine, j'y réfléchis, et je décide de me faire une journée sous dxm plutôt.


Toujours quelques précisions, qui sont extrêmement importantes. J'avais du dxm sous deux formes : en pastilles à sucer et en poudre. Les pastilles venaient d'une boite achetée en Belgique, mais la poudre était issue du DW.

Point très important sur cette poudre : je l'ai achetée auprès d'un vendeur qui arrivait sur le site et qui avait pas encore de review sur ses produits. En temps normal ça aurait été un non catégorique, mais je lui ai parlé et il s'est montré très sympa, communicant. Je lui demande si c'est possible d'avoir 0.5g de son DXM puisque la quantité minimum proposée était de 2g. Il accepte très naturellement. Le vendeur a la gentillesse de me donner un échantillon cadeau de Mémantine (à retenir), un dissociatif très longue durée (demi-vie pouvant s'élever à 24h voire plus) très peu documenté d'un point de vue récréatif. Je reçois ça 3 jours après, le contenant est impeccable, super discret, rien à dire. J'ai les deux sachets comme convenu, avec respectivement  marqué "DX" et "ME" dessus.

Voilà.

Donc, pour en revenir à ce dimanche, j'ai décidé de programmer le drop à midi. J'ai pas eu envie de prendre les pastilles parce que c'est compliqué, il faut les avaler une par une, c'est gros, et les nausée sont plus fortes. Alors je me dis que ça sera l'occasion de prendre le dxm que je viens de recevoir. Je prends le boitier d'un cd j'y mets la poudre, je fais 4 traces avec ce qui est annoncé comme étant 500mg de DXM, j'isole deux de ces traces, je garde une des deux entière et je sépare la seconde en deux, garde une moitié. Ce qui me faisait idéalement 186mg. Pour moi qui ai un poids assez léger de 48kg ça me fait normalement un petit plateau 2 de 4mg/kg (j'ai pas précisé mais j'avais déjà pris du dxm le dimanche d'avant, j'ai dû prendre 140mg, je sais pas précisément parce que j'avais pas tout bu et que avec la dilution que j'avais faite de mon dxm il est probable que le fond du verre était plus concentré que le reste. Le trip était génial, il a duré de 17h à 6h environ, même si je me sentais encore très légèrement dans le coton avant de me coucher vers 10h du matin).
Bref, je mets mes 180mg et quelques dans un verre, je remplis d'eau, je mets du sirop de menthe pour faire passer le goût.

Maintenant je vais noter les heures.


Le drop et les prémices

12h40 : Je prends une première gorgée, j'en bois la moitié, à la base je compte attendre une heure avant de boire le reste afin d'attendre de voir comment se manifestent les effets, et redroper si je reconnais le DXM. En me fiant au goût du truc je remarque un goût anisé (d'ailleurs j'aurais besoin d'avis, pour vous aussi le dxm a ce goût ?) qui me semblait très caractéristique du goût que j'avais sentis la dernière fois. Parallèlement je note que le blunt de ce matin fait légèrement effet, je me sens légèrement sédaté, mais c'est assez physique et pas du tout mental (je pense que ça a pas eu beaucoup d'influence sur ce qu'il s'est passé).

Je me fais la réflexion que je vais sûrement me retrouver sans effet. Je doute un peu de l'importance que va avoir le trip, j'ai pas envie d'être frustré parce que j'ai rien ressenti de spécial.

13h00 : Il a l'air de se passer des choses, mais très subtiles. Je suis un peu impatient je décide d'entamer la deuxième moitié du verre. Je note que le fond du verre est plus concentré que le reste d'après le goût.

13h15 : Je regarde une vidéo musicale qui s'appelle "Esoteric Retina" de Osamu Sato. En la regardant je sens des choses, je suis pas sûr que ça soit réellement la molécule mais peut être plus la vidéo qui me met dans un certain état. Voire les deux conjointement. En tout cas je commence à me plonger dans une bonne atmosphère, je sens que mes perceptions sont un peu altérées, je perçois des mouvement très subtils et singuliers en voyant la vidéo, c'est hypnotique.

13h30 : Je me sens assez euphorique.

13h37 : je finis le verre, j'ai finalement tout bu.


La première montée, début du plateau

13h45 : J'ai un souvenir flou là donc les éléments viennent de manière plus déconstruites dans ma tête (je précise que pendant tout le plateau je suis assis sur ma chaise devant le pc, les volet fermé, et un lampe de chevet allumée, légèrement tamisée par un tissu rouge qui donne une lueur particulière à ma chambre). En tout cas je sens la première véritable montée. Je regarde toujours la vidéo Esoteric Retina, en la voyant je me concentre beaucoup sur mon rapport aux couleurs, je me questionne beaucoup sur les couleurs en tant qu'élément constructif des choses. Je m'étonne beaucoup de tout ça. Je perçois des dominantes rouge, vert, jaune et bleue, mais pas de manière mélangée, les couleurs qui ne se fondent pas entre elles à la manière de la pochette New Takamagahara de Merzbow, j'ai justement l'image de cet album qui me revient en tête. En revoyant à posteriori je me rends compte que ça me revenait sous une forme plus granuleuse, plus nette et vive que l'effet que la pochette donne réellement en la voyant (c'est à dire une vue d'ensemble assez floue, quelque chose d'un peu dédoublé). Quelques minutes sont sûrement passées, je me souviens plus exactement ce qu'il y a après, et comment cet épisode à propos des couleurs a évolué ensuite.
Je repense au surréalisme et je sens que ce qu'il se passe y est profondément lié.
Pour l'instant j'ai des pensées et impressions très intenses et positives.
Je me rends compte cela dit que la montée, et tout le processus, n'étaient pas exactement comme ma première fois au DXM. J'avais pas cet état de très grande attention vis à vis du processus dissociatif que j'arrivais à relier parfaitement à mon trip de Kétamine. La première fois sous DXM je percevais distinctement ce qu'était les effets, leurs variétés, leurs nuances, comparé à la Kétamine. J'ai pas non plus cette impression de largeur et d'amplitude qui me donnait l'impression presque littérale d'être sur un "plateau" ou une espèce de plaine étendue (c'est plus une image que j'utilise, ce sont des sentiments disons, je voyais pas visuellement une plaine ou un plateau).
Je commence à partir très haut, les effets sont infiniment plus puissant que la première fois.


Ascencion dans le plateau

14h15 : à ce moment là le trip commence à prendre une tournure inattendue. J'ai une vague de montée nouvelle. Avant ça la montée semblait stable, mais là d'un seul coup j'ai senti quelque chose d'extrêmement intense, beaucoup trop même.
Ça m'a laissé une sueur froide brève, je suis dans un état où je sais pas ce qu'il faut en penser, ça m'a fait peur mais en même temps je prends pas la chose trop au sérieux. En tout cas des doutes ont commencé à prendre place, alors que jusqu'alors c'était quelque chose d'assez joyeux.
Cette petite fausse noter va changer totalement le caractère du trip.

14h19 : J'étais toujours devant Esoteric Retina, je commence à me sentir bizarre devant, je vois des statuts de Bouddha qui se morphent l'une dans l'autre, les 4 ou 5 formes qui se succèdent donne une impression d'unité, d'une forme nouvelle née d'elles par le mouvement des images. Je trouve ces mouvements assez inconfortables. Je commence à me demander si c'est la vidéo elle même qui a une atmosphère étrange où si c'est pas les effets de mon produit qui sont trop importants.
J'arrête la vidéo.
Je suis sur discord en train de discuter (c'est d'ailleurs ce qui m'a permis d'avoir des notes temporelles de toutes les différentes étapes du trip, c'est pour ça que les indications temporelles seront parfois à la minute près), une personne post du Cabrel au moment où je stoppe ma vidéo. C'est marrant j'entends à peine la musique, j'ai l'impression d'être sourd alors que derrière moi il y a mon volet qui fait beaucoup de bruit à cause du vent dehors. Je suis un peu confus du coup. Mais j'écoute ce que j'en entends.
Je me souviens maintenant qu'en écoutant la musique, comme j'entendais de manière assez étouffée j'avais l'impression d'entendre un chanteur folk chinois. Je sais pas pourquoi ça me fait me remémorer certains trucs que j'ai écouté, de trucs chinois, coréens et japonais, tout ça dans une impression un peu confuse.

14h30 : j'ai la vision qui se dédouble, ça me laisse un sentiment déplaisant. J'ai peu de souvenir de cet épisode.

14h36 : j'ai le sentiment que mes actions ont une ampleur très grande, qu'elles sont d'une diversité incroyable. Toutes mes actions me semblent importantes, le temps me donne l'impression d'agir beaucoup. Je sais pas, c'est bizarre à dire comme ça, mais j'avais un sentiment de multiplicité dans mes actions (pas plusieurs actions à la fois, mais énormément de faits et de choses qui se passent l'une après l'autre).
Cet épisode tend à rendre mon trip plus positif à ce moment. Je suis plus enthousiaste et je doute moins.

14H39 : J'ai des sentiments opposés que je tente de maquiller en prenant les choses à la rigolade. Je me sens empathique, j'ai de l'affection pour les gens, et c'est accompagné d'une espèce de crainte.

14h40 : J'écoute un morceau que j'ai l'habitude d'écouter en ce moment, j'écoute en boucle.

14h41 : Je me questionne sur le rôle qu'a pu avoir ma weed dans mon trip. Si son intensité lui est pas due.
En écrivant un truc à ce propos je note "quand j'ai pris j'avais quand même" après le quand même plus rien me vient en tête, je sais que je parlais de la weed que j'ai prise mais j'ai aucune idée de ce que je voulais en dire, je reste bloqué comme ça peut être une demi minute, temps qui me paraît long.

14h46 : je sens que le plateau est peu stable et j'ai besoin d'un certain appui, je regarde le clip de la musique que j'écoute.
J'ai des sentiments de plus en plus partagés, la musique n'est plus tout à fait suffisante pour me calmer et j'ai plein de doutes, je me sens très peu stable, j'ai besoin de plus en plus de m'accrocher à quelque chose. Dans ce sens écrire sur le discord m'aide beaucoup, et les musiques sont autant de bouées auxquelles je me raccroche, pour ne pas trop me perdre.
J'ai pas envie de lâcher prise et de me laisser aller car je sens que ça ne joue pas en ma faveur. L'intensité est trop grande, et les abysses qui me sont suggérées m'effraient plus qu'autre chose.

14h50 : En écoutant toujours la même chanson, qui est la même que j'écoutais vendredi matin en allant chez le médecin et en revenant chez moi, je me sens replongé dans l'atmosphère de ce jour. J'ai une empathie très grande pour les gens que j'y ai vu.

14h51-52 (je situe pas la minute exacte) : J'ai d'un coup un montée immense, qui n'est même plus une montée mais une espèce d'aspiration de la réalité. Je sens que toute mon emprise sur le réel vole en éclat, que le monde et la matière me tombe des mains. J'ai une impulsion très profonde d'accrochage au réel, dans mon esprit il faut que je tienne de mes mains la réalité, il me faut une main, il faut que je m'agrippe, que je cris ou peu importe. Cette perte du réel se manifeste par un besoin matériel de m'accrocher, et aussi mental et affectif, je veux pas être seul, je veux pas m'éloigner des gens, je veux leur parler, être avec. Ce sentiment d'aspiration, qui est un mouvement assez indescriptible concrètement, ça n'est pas tant que quelque chose extérieurement était aspiré (et je ne me sentais pas aspiré), c'est une nuance très difficile à clarifier mais qui fait toute la différence. C'était plus que les images, que mes perceptions disparaissaient en moi, comme si le monde était aspiré en moi même. Ca a duré le temps d'un cri (que j'ai pas poussé, mais j'ai mis en oeuvre d'autre moyens en postant sur discord). C'était instinctif et tellement immédiat comme acte, si une personne était à mes côté je lui aurais attrapé le bras ou je me serais accroché à elle.
Même si ce contact virtuel n'était pas assez concret et que je me sentais pas réellement en sécurité et que très relativement entouré (mais je lisais chaque message avec une attention et une considération entière pour ce que la personne pouvait me dire).

14h53 : J'écoute une chanson différente qui m'apaise pour l'instant.

14h59 : Par le fruit du hasard je pense à Matrix, je sais pas exactement ce que ça signifie pour moi. Mais c'est un film que j'avais en cassette étant enfant. J'ai grandi avec ce film que je regardais beaucoup. Je devais avoir 5 ans quand je l'ai vu pour la première fois. Maintenant c'est un film que je considère uniquement d'un point de vue nostalgique, quand je le vois c'est juste une manière de me remémorer de cette période de mon enfance. Je commence à délirer sur l'univers du film, je pense au truc des pilules et j'ai l'impression d'être face à ce dilemme, j'en suis déconcerté et confus, la symbolique des deux pilules prend un sens extrêmement intime sur ce qu'est actuellement la réalité pour moi. C'est pas quelque chose de tout à fait clair mais d'extrêmement confus comme sentiment.
Je ferme les yeux, et je revois un souvenir de moi et mon frère lié à un dvd gravé de Matrix 2. Ça me déboussole et je suis énormément touché par ce souvenir revécu avec beaucoup de précision. J'ouvre les yeux assez rapidement car j'ai peur de me perdre et me plonger dans des abysses que je contrôle pas. Il me faut le plus de maîtrise possible, le plus d'appui. Tout l'univers se doit d'être présent à ce moment là, il y a une immense urgence du réel et du concret.
J'ai des pensées extrêmement tristes et affectées liées à la perte du réelle, le monde conventionnel prend tout de suite une beauté incroyable, il devient tout ce qu'il y a de plus désirable et bon. Je me rends compte qu'il n'y a qu'au travers de lui qu'on accède au réel. C'est une accroche analogue à celle d'un bébé à sa mère, et c'est évident, et c'était vécu comme tel, qu'une telle expérience de déréalisation concerne la naissance et le flou qui entoure à la fois cette naissance et la mort. Une peur du vide absolu.

15h05 : Je positive un peu, j'écoute l'album Objectless de Osamu Sato et ça me berce, j'ai un sentiment d'attachement profond pour mes parents et mes frères. Je pense à eux.

15h11 : Je me fais la réflexion que la vie est un rêve très étrange (c'est pas une simple pensée, c'était vécu), je sens une frontière entre réel et rêve assez floue. La réalité semble avoir perdu toute vraisemblance, je suis comme dans un espace temporel totalement ailleurs et irréel.

15h18 : Je commence à m'imprégner d'une sentimentalité très particulière, liée au Japon, je me figure tout mon rapport culturel à ce pays au fil de ma vie, je sens un attachement particulier lié à l'enfance et à mes divers doutes concernant la réalité. L'atmosphère me fait penser à l'image que je me fais du Tokyo moderne, très irréelle, très "dissociative".

15h21 : Vague de montée très brutale (je précise qu'il y a eu plusieurs vagues de ce type, au moins 6 ou 7, mais j'arrive pas à toutes les situer, en tout cas le plateau s'est déroulé par vague c'est tout ce qu'il y a à retenir, j'avais un moment de stabilité qui durait quelques minutes et d'un coup ça montait, puis ça se stabilisait et remontait, et ainsi de suite) je suis totalement dépassé par la molécule. Je délire de plus en plus mon ordinateur, l'écran, l'interface de discord, je regarde les avatars, le champ de discussion, les gens qui sont sur le serveur me semble irréesl, les pseudos ne renvoient plus à des personnalités réelles. Je me rends compte du rapport délirant que j'ai avec les gens sur internet, le faussé terrible qu'il se joue entre moi et ces personnes, auquel je n'ai de lien que par médiation abstraite.
Les messages ne sont plus que des actions indirectes de ces gens et je n'associe plus naturellement la personne à son message.
Je visualise la plateforme discord, mon avatar, celui d'un autre, je ne sais plus si je suis lui ou moi, si je suis les deux pseudos. Je lui parle par message et la dissociation entre les avatars et les personnes réelles fait que je ne m'adresse plus réellement à son avatar mais à sa personne floue et obscure que je ne peux pas percevoir concrètement, et par lequel je n'ai contact que par ses traces que constituent l'envoie de ses messages sur discord, et tout le processus d'intermédiation du chat, d'internet.
Au milieu de tout ça j'ai des images incontrôlée (en y repensant ça peut sembler un peu absurde mais sur le moment ça prend un sens tellement sérieux) du personnage de Lain issu de l'animé Serial Experiment Lain. C'est étrange, et ça coïncide avec l'impression irréelle que son image a dans l'animé, ses dédoublements, l'image animée dans Serial Experiment Lain y est réduite au pur semblant de l'image. De fait, je prends conscience de ce que l'animé parle, j'en fais même l'expérience. Je saisis ce qu'il se cache derrière le concept du "Wired", qui n'est ni plus moins que les rapports d'intermédiations entre les choses, un univers mental régit par une discontinuité entre tout, plus de contact direct, uniquement des reflets, des images vagues. Plus d'emprise sur rien, de contact avec quoi que ce soit. Ce qui se joue à divers échelles dans notre société, ce qui se joue dans ces fils électriques, ces réseaux énergétiques inhumains.
J'ai eu le sentiment d'être réellement dans ce réseau internet.

15h27 : J'ai une nouvelle vague de montée qui est différentes des autres parce que je sens que mon corps ne suit plus. Mon coeur bat extrêmement vite, je n'ai plus d'emprise sur ce qu'il se passe. Je me sens mal physiquement en plus d'être dans un état mental à la frontière du réel. J'ai peur de mourir, peur que mon coeur s'arrête de battre. Je m'identifie à mon coeur et j'ai un sentiment de affection très haut pour lui (c'était pas une personnalisation de mon coeur je précise, c'est une affection pour mon coeur en tant qu'organe vital).
Je perds pied et je ne peux plus tenir, je veux appeler mes parents (je vis chez eux, je pense qu'à ce moment là ils étaient dans le salon, moi dans ma chambre) mais impossible de me déplacer. J'avais pas grand chose à faire qu'ils me trouvent dans un état pareil (ils ont aucune idée que je consomme des prods) ça me semble juste urgent qu'ils m'accompagnent. J'ai finalement pas pu le faire même si à plusieurs reprises ça revenait. Mais finalement c'était peut être pas plus mal (mais qui sait si le trip aurait pris une tournure plus grave ?), j'aurais peut être pas assumé une fois redescendu tout ce que ça pouvait impliqué comme changement dans nos relations.

15h43 : Ça va pas en s'améliorant, je pense sincèrement à Dieu, je me raccroche à ma foi musulmane qui est en dent de scie depuis plusieurs années. C'est un moment que je préfère passer sous silence car ça me paraît limite trop personnel. Mais en gros j'ai écouté une sourate, et ça m'a aidé à me stabilisé. Mes rapports au réel s'encadraient au rythme de la sourate, des versets, que je comprenais que de manière elliptique car j'étais en proie à tellement de doute qu'il m'était difficile de me concentrer entièrement sur une même chose.
Les effets commencent à se stabiliser, j'ai plus de vague de montée.

Fin du plateau, première descente

16h08 : Je sens que ça va beaucoup même si je trip toujours pas mal. J'ai pas beaucoup d'emprise sur mon corps. Je veux ouvrir le volet parce que j'ai un grand besoin de soleil. J'ai l'espèce de manivelle à portée de bras, j'ouvre en grand même si c'est compliqué. Je m'allonge sur mon lit après deux heures de trip infernal.
Alors je suis totalement apaisé, je passe environ 3 heures entre ce moment là et le coucher du soleil à fixer le bleu du ciel par ma fenêtre. Je me perds totalement dans les nuages, je me pose des questions sur l'art et le ciel, je me dis que le ciel constitue le premier acte pictural qu'au travers de l'esprit humain on a pu peindre et expérimenter, en associant par la psyché des nuages à des formes de notre esprit. Je vois une myriade de figures sur tous les nuages, des visages, des corps, des choses indéterminées. Le caractère très archaïque de ce processus mental me fascine, c'est quelque chose que toute personne au court de sa vie a déjà expérimenté, un nuage qui semble se métamorphoser sous nos yeux en une personne. J'ai dû y réfléchir un bon bout de temps, peut être une heure. Un moment j'ai commencé à avoir ce qui me semble être une boucle de pensées, je revenais tout le temps sur la même chose comme dans une impasse, puis comme j'y suis resté un peu de temps, peut être une minute ou deux (le notion du temps est tellement confuse), je suis passé à autre chose voyant que ça menait à rien (j'ai sais même plus sur quoi ça portait).
Difficile de me remémorer tout ce qui a pu me traverser à ce moment là, comme je suis resté plusieurs heures sans bouger et en ayant le regard fixé que sur le ciel il y a moins de repères mémoriels.
Enfin j'ai un truc qui me revient, y'a une sorte d'objet brun carré qui semblait être jeté du balcon voisin à droite. Je trouvais ça bizarre que des trucs soient jetés et j'arrivais pas à déterminer ce que c'était, et à l'endroit où ça tombait ça me paraissait d'autant plus que ça ait été cause par une personne. En y repensant quelques secondes après je me suis posé là question si c'était une hallucination ou non. Rien de déplaisant, mais c'était une curiosité disons. Je voyais pas mal d'hirondelles aussi passer devant le balcon. Elle paraissait très petite, comme des papillons.
Il y avait aussi eu des motifs visuels incolores qui traversaient de manière continue et très quadrillée ma vision, comme des poissons mircroscopiques qui s'entrecroisaient.

Deuxième descente.

19h environ (j'ai plus trop de repère temporels à partir de là) : Le temps se couvre, les nuages sont de plus en plus sombres et le soleil se couche peu à peu. Après une descente extrêmement douce je suis moins apaisé. C'est plus solaire, ça devient de plus en plus gris, autant mentalement que météorologiquement. J'ai régulièrement des petites remontées à ce moment là, qui n'ont rien à voir avec l'intensité du plateau mais qui sont pas plaisantes et ça participe à créer un climat terne et instable.
Je reste allongé quand même, je commence à changer de positions pour le première fois, je me redresse (surtout au moment des remontées, comme pour me protéger).
Un fait étrange, quand je bâille, j'ai une remontée très courte juste après, je sais pas si mes bâillements étaient un moyen que mon corps avait trouvé pour libérer ces vagues d'effets. Mais ça me donnait l'impression d'inhaler un gaz ou un truc comme ça, sauf qu'au lieu d'inhaler c'était une exhalation. C'est vaguement marrant mais ça devient vite relou.

20h30 environ : Comme j'ai pas bu une gorgée d'eau depuis le drop (j'ai oublié de prendre de l'eau) je décide de me bouger. J'étais revenu sur ma chaise avant ça et je crois que j'avais essayé de marcher pour voir. En ouvrant la porte je croise mon père dans le couloir, je prends un peu appui sur le mur, j'ai la tête qui tourne dans tous les sens. J'ai aucune idée de comment j'ai pu être perçu, je faisais tout mon possible pour paraître normal.
Je reviens. Je marine dans cet inconfort pas mal de temps dans la soirée jusqu'à 6h du mat. Je suis anxieux, j'ai quelques spasmes, des frayeurs pour des trucs anodins comme un simple papillon de nuit. Je sens comme un flot électrique dans mon corps. Il y avait aussi cette appréhension d'avoir une nouvelle montée imprévisible aussi intense que lors de mon plateau. J'étais tellement dans un climat instable que tout pouvait arriver.
à plusieurs reprise je me disais que je voulais parler de tout ça à ma mère, que je voulais être hospitalisé parce que ça me semblait interminable. Plus ça allait plus j'étais fatigué, j'ai mis du temps avant d'aller dormir, le sommeil me faisait peur. Donc à 6h je suis parti dans mon lit. J'ai dû dormir 2 heures, puis je me suis recouché encore une heure et après plus moyen de dormir, trop agité.

Et maintenant

Jusqu'à 14h (24h après avoir drop) je pouvais ressentir l'action de la molécule dans mon corps à 18h je note toujours des choses subtiles. Bref en clair, plus de 24h après, la molécule ne s'est pas dissipée. Comment c'est possible de ressentir après tout ce temps les effets du DXM ? (à noter que du dimanche 14 à 8h du mat' jusqu'au lundi minuit je ne me suis pas couché en dehors des quelques trois heures de sommeil et que je sentais des effets résiduels encore le mardi, mais assez légers. Je pense qu'aujourd'hui, le 18 donc, j'ai quasiment évacué la molécule mais d'un point de vue mental j'ai été marqué, en bien et en mal, puis j'ai l'impression d'être assez loin du trip et c'est difficile de me replonger dans ce que j'ai vécu, il est difficile de se projeter dans un état aussi irréel et extraordinaire (au sens le plus strict, j'étais au bord de frontières vraiment vertigineuses))
Beaucoup de choses sont incompréhensibles dans ce trip : le fait d'avoir pris que 40mg de plus que mon premier trip et le caractère divergeant des deux trips (peu de point de comparaison entre les deux), la durée, l'intensité des effets (pour 4mg/kg, franchement ?). Je dois avouer que je doute de ce que j'ai ingurgité. Peut être que  le vendeur s'est trompé en mettant la Mémantine à la place du DXM dans le sachet ? Pour rappel, la Mémantine à une demi-vie qui varie entre 24h et 80h.

Dernière modification par aube (18 octobre 2018 à  22:41)

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