Avant toute chose, je tiens à préciser que je n'ai
jamais eu l'occasion d'expérimenter la
cocaïne sous sa forme extraite (chlorhydrate de
cocaïne), telle qu'on la vend dans la rue coupée à toutes sortes de substances plus ou moins douteuses. J'ai par contre une expérience assez élargie avec les
research chemicals, et notamment avec le dichloropane (RTI-111) qui est une des molécules qui se rapprochent le plus, chimiquement parlant, de la
cocaïne (phényltropane).
Je me suis pas mal renseigné sur la fameuse plante (
Erythroxylum coca) et les usages qui en étaient faits depuis la nuit des temps par les populations des montagnes andines. Après avoir fouillé un peu partout sur le Net, je suis tombé sur un site basé aux États-Unis qui vend la
feuille de coca sous de nombreuses formes : feuille entière, sachet de thé, préparation énergisante, liquide, pulvérisée en poudre, etc. J'ai opté pour cette dernière forme, qualifiée d'
extra-forte et possédant un
contenu élevé en alcaloïdes par le vendeur. Moins de deux semaines après mon achat, je reçois 100 grammes de poudre de
feuille de coca par la poste, soigneusement emballés avec toutes les précautions qui s'imposent pour éviter de trop attirer l'attention des douaniers de la plate-forme de courrier de Roissy, précautions que je m'abstiendrai de dévoiler ici pour des raisons évidentes. Pour le coup, chapeau au vendeur pour sa discrétion et sa technique de "dissimulation".
La poudre a une couleur vert clair, une texture ultra-fine et une odeur végétale typique des plantes. Je décide de tester deux méthodes pour extraire les alcaloïdes le plus efficacement possible.
Absorption par la voie digestive : Je commence par mélanger une demi-cuillère à café de poudre de coca avec de l'eau chaude et un peu de sucralose pour préparer un thé. Je bois doucement ma préparation, mais ne remarque pas spécialement grand-chose sur le plan physiologique/psychologique une heure après l'ingestion, sauf peut-être une légère sensation d'éveil, mais qui peut tout autant relever d'un effet placebo. La dose utilisée n'était pas forcément très élevée non plus. Une heure après, je décide d'expérimenter une autre méthode.
Absorption par la muqueuse buccale : Je mélange cette fois-ci une bonne cuillère à café de poudre de coca avec une petite quantité de bicarbonate de soude dans un petit contenant en verre. Je place la solution
sous ma langue et laisse "mijoter" le tout dans ma bouche, qui se met naturellement à secréter de la salive, tout en mélangeant l'ensemble de manière à ce que la mixture entre en contact avec toutes les parties. Le goût, comme on s'en doute, n'est pas particulièrement bon, mais je fais avec. Au bout d'une dizaine de minutes, ma bouche (langue, gencives, rebord des lèvres) devient
complètement engourdie sous l'effet anesthésiant de la plante : le processus d'extraction des alcaloïdes a commencé. Je continue à faire macérer le mélange. Sur le plan physiologique, une sensation d'énergie commence à se manifester. De l'énergie assurément "propre", qui n'a rien de comparable avec ce qu'on pourrait ressentir avec certains stimulants synthétiques comme les pyrovalérones (a-PHP,
MD-PHP) ou encore certaines
cathinones (NEH,
NEP). Il y a manifestement une action cardiovasculaire (augmentation du rythme cardiaque à 90/100 battements par minutes) ainsi qu'une action vasoconstrictrice (sensation de "mains froides" et pression artérielle systolique à 138, pas d'augmentation substantielle pour la diastolique), mais AUCUNE sensation de gêne, d'oppression, d'anxiété ou d'inconfort comme on peut le ressentir avec les autres produits évoqués précédemment. Je constate également une très légère mydriase. Sur le plan psychologique, l'énergie s'accompagne d'une amélioration marquée de l'humeur, de la motivation, bref l'envie de "faire" quelque chose. Il y a aussi une hausse notoire de la concentration et un effet anorexigène (coupe-faim). L'effet va durer une petite heure et s'estomper progressivement, en douceur, sans
descente particulière. Je le répète, la sensation est très
naturelle, pas forcée, éventuellement comparable à 300/400 milligrammes de
caféine (en fonction de la tolérance de chacun) avec un côté plus euphorique. L'effet anesthésiant disparaît lui aussi progressivement, et au bout de quelques heures on revient à la normale.
Pour conclure, je suis globalement satisfait de l'expérience, mais vu la technique requise pour extraire les alcaloïdes (faire macérer un liquide vert visqueux dans la bouche, sans pouvoir parler, pendant au mois 15 à 2 minutes), il est évident que c'est pas forcément un truc à utiliser en public, en soirée ou avec des amis, mais plutôt dans un cadre personnel (maison ou éventuellement boulot), histoire de se donner un petit coup de fouet. Quand je pense que cette plante - sous sa forme végétale - est interdite partout dans le monde (à l'exception des pays producteurs), considérée comme un produit stupéfiant passible de prison, mais que le vin est en vente libre dans notre pays, distribué à tous les coins de rue, voire parfois glorifié, je me dis qu'il y a vraiment quelque chose qui tourne pas rond ! Parce qu'autoriser l'ingestion
délibérée d'un liquide qui contient entre 5 % - pour la bière - et jusqu'à 50 % - pour le rhum - d'
alcool éthylique ou ÉTHANOL, un agent industriel utilisé comme carburant (!), solvant (!), décapant (!) et antiseptique (!), responsable de 49 000 morts par an, associé à 200 maladies, considéré comme cancérigène pour l'être humain, impliqué dans une grande partie des accidents, violences et agressions, et à côté de ça interdire d'autres substances réputées moins nocives par les spécialistes en la matière, c'est quand même sacrément gonflé, tordu et contraire aux impératifs de santé publique ! Mais bon, vu l'importance de la production viticole dans notre pays, c'est se tirer une balle dans le pied que de s'attaquer à ce secteur.
En espérant que ce petit retour d'expérience pourra apporter des réponses à ceux qui se posent des questions sur la
feuille de coca...