Journal de sevrage

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Martin Mystère
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640 mg de dihydrocodéine / jour pendant plusieurs mois (traitement de substitution). Arrêt du jour au lendemain.

J'avais dit à  Alain Will que je reviendrai en parler. Vous m'excuserez si ça vous semble exagéré, plaintif ou déplacé. Mea Culpa.

[...]
J'ai franchi le cap, ce dont je parlais à  ma psychologue-addictologue depuis deux, trois, séances "faire une pause, un sevrage" même si celle-ci m'exhortait à  ne rien précipiter parce que le travail n'est pas fait .
Vendredi dernier donc, je ne prends pas mes gélules. Bon les premières heures ça va, je révise, pas vraiment le choix : j'ai un exam dans l'aprem. Je stresse, je vais à  l'ifsi : j'entre dans l'amphi : j'ai chaud, j'étouffe un peu, je me mets devant ma copie, ça va encore, j'ai l'impression d'arriver à  raisonner, au bout d'une heure j'ai choppé froid et une grosse migraine, ça m'élance, ça tape, douleurs sourdes, j'ai la main toute crispée, mes doigts craquent. Comme de l'arthrose, je termine l'exam. Après avoir rendu ma copie je me rends compte que j'étais bien plus abruti par ce début de sevrage que je ne le pensais, à  tel point que je n'ai pas lu les consignes et que j'ai traité les deux sujets au lieu d'un seul : le flop donc. Aïe.
Je rentre chez moi, le soir ça va, je suis juste...euh...vide, démotivé, les films m'ennuient, les autres m'emmerdent, d'ailleurs je n'ai pas envie de m'exprimer, pas de confiance en moi. Des maux de tête toujours, la tête dans un étau. Je glande jusqu'à  deux heures du matin sans vraiment trouver de quoi m'occuper. J'ai pris un tercian sorti de je ne sais où, sans effet. C'est la merde j'essaye désespérément de dormir et je commence à  ressentir une sensation vraiment désagréable dans les bras, un fourmillement, un truc vague, insaisissable & insidieux qui m'énerve pourtant au plus haut point, voilà  que ça me vrille le cerveau, comme une craie stridente sur un tableau noir : des impatiences puissance 10, voilà  le mot. C'est moche, ça me ferait presque mal, je me tape sur les bras pour me détourner de la sensation. Finalement je n'en peux plus de me retourner en tout sens, je me lève, réveille mon voisin de chambrée par la même occasion et je me fais à  manger, ça m'occupe. Je lis n'importe quoi. Vers 3h30, 4h je parviens à  me rendormir. Samedi ça va, je tourne en rond, je suis crevé puis dans l'après je prends un peu de codéine, un sursis, pour soulager de toute façon c'est de courte durée, pas le temps de ré-imprégner que je me dis, le soir je vois L. elle me trouvera bien plus inquiet que d'habitude. La présence de L. me fait du bien je crois mais ce que je sais au fond c'est que ce qui me soulage vraiment porte le nom d'ethylmorphine que je me suis envoyé par bouteille d'antitussif en fin d'après-midi. Je mens & je me m'achète du sursis, mais qu'importe je passe une bonne soirée et je ne m'endors pas mal, le lendemain je suis content et surpris de me réveiller sans avoir le cortex comprimé, enfin pas encore mais j'ai triché, je sais, ce n'est qu'un sursis. Dimanche donc ça va toujours, grâce à  la présence de L., toujours, puis de mes récepteurs opiacés pas encore totalement dessaturés, je prends quand même quelques gélules du stresam N. m'avait filé, j'ai l'impression que ça me soulage niveau céphalées. Lundi, ça revient, j'ai mal au crâne et les yeux qui piquent, la mydriase a remplacé la malice, l'euphorie s'est faite bouffé par le désespoir : tout n'est que contrecoups. Mon intestin n'a cesse de se vider, des liquides & fuites, comme ce qui reste du moral & des joies. En fin d'après midi je vois ma psy qui s'avère comme prévu très dubitatif quand au but de l'aventure ("pour retrouver un usage occasionnel & contrôlé" "c'est bien ce que je craignais" un air de déjà -vu ?). Là  j'ai pris une petite dose de dxm, l'équivalent d'un premier plateau en espérant soulager les symptômes. ça fonctionne pas trop mal, j'espère ne pas avoir fait de connerie en relançant mes récepteurs opiacés/opioides. Je suis quelque part dans la piètre euphorie artificielle d'un premier plateau, et ça ne fera pas écran contre ces maux qui tambourinent de l'intérieur.
Le manque physique est une torture : ça remet des idées en place : je peux me tromper mais j'ai l'impression de mieux cerner ce qu'est vraiment l'envers du décor & cette relation masochiste qu'on peut entretenir avec un produit. J'ai honte de parler de mes petits malheurs comme je le fais, j'ai même l'impression de faire ma chochotte avec mon manque d'opiacé "léger", putain qu'est ce qu'on doit prendre cher avec l'héro, ou la métha. Je suis misérable, décidément je ne me supporte pas. L'horreur d'être disait N.
[...]
Je ne dors plus, je sais pas ce que je donnerai pour une boite de zolpidem ou une dose conséquente de GHB, la beuh soulage toujours pour les maux de tête, d'ordinaire je n'en fume jamais,  mais la nuit c'est trop insupportable, en train de se tordre sur l'oreiller à  espérer vainement la délivrance du sommeil. Aspirine & ibuprophène n'y peuvent rien. J'ai mal, j'ai un trou dans la tête. Et des récepteurs affamés qui n'en finissent pas de hurler.
L'herbe devient une bonne copine, celle là  même que d'ordinaire m'agresse, m'angoisse & que j'évite en conséquent voilà  qu'elle m'apporte un soulagement inespéré. Peut-être à  cause de propriété vasoconstrictrices atténuant les céphalés ? Peut-être aussi est-ce aussi parce que je ne peux pas être plus bas que je ne sois déjà  : enfumé, je pense probablement plus triste mais ça travaille profondément en moi et en positif je crois et c'est pourquoi à  plusieurs reprises vers 2h, 3h , 5h du matin je me lève et entrouvre la fenêtre pour exhaler dans le froid de l'hiver, vers l'immeuble en chantier, une épaisse fumée bleuté et c'est là  allongé sur mon lit dans la torpeur cannabinacée que je trouve quelques raisons intimes d'espérer, de chialer un coup aussi. Je suis comme un bébé nu qui saigne & tout défoncé à  la beuh.
[...]
128 heures que j'essaye de m'éloigner de l'œil du cyclone opiacé et de son égocentrique vacuité. Tourner le dos à  des expérimentations d'état limites pour finir de plus en plus limité, replié sur soi, à  jongler toujours plus avec les perceptions & les émotions, à  composer le cadre cotonneux d'une existence statique. Dans ces moments de quasi-dégoût, je crois que je vais tenir. Je suis dans des postures guerrières de rejet de l'égocentrisme d'une consommation quotidienne, habité d'une sorte de tension, "endurci", d'autres fois au contraire je suis cynique et même plutôt défaitiste je m'en fous un peu de tout, la seule certitude étant qu'il faut que je continue mon sevrage encore un temps (et peut-être pour toujours comme un chemin initiatique dont je ne mesure pas encore totalement l'ampleur ou la durée),.
En fait le pire c'est d'être dans cette incertitude, je n'ai pas la réponse, je voudrais pouvoir dire qu'elle n'est pas dans la plaquette de dhc retrouvé dans mon portefeuille et qui m'a fait de l'œil hier soir encore jusqu'à  3,4 heures du matin. Ou dans ces multi-usages que je voulais hédonistes. Mais c'est encore trop fragile & trop ambiguà« (ou au contraire outrancier) émotionnellement parlant pour devenir une certitude. Je me méfie de ces réactions adverses et extrêmes qui ne révéleront probablement être ni plus ni moins que de petites tempêtes dans un verre d'eau.
Enfin même amputé de mes prothèses chimiques,  j'essaye de garder mon optimisme. Pour le bonheur on repassera;
Je l'ai dit : il me reste une plaquette avec deux cachetons. Et encore c'est surtout parce que je l'avais oublié dans mon portefeuille, à  la base c'était pas prévu dans l'opération sevrage commando, en tout cas ça suffit à  me faire de l'œil chaque nuit. C'est le poison & l'antidote puis moi je joue à  la mouche & l'araignée. On rigole bien même si pour l'heure j'ai arrêté de tisser ma toile.
[...]
Langue de vipère, à  une connaissance virtuelle qui sort exubérant & euphorique, born again style, et des envies de femmes enceintes, d'un sevrage au ghb et au pain sec, je finis par balancer :
"On ne court pas un marathon, comme un golmon, en courant à  fond et en sautant sur tout ce qu'on croise. Tu retrouves une fibre & un élan vital, pas la peine d'en faire un pataquès monstre, de crier à  la NDE, et à  tout ces états limites communs de l'expérimentateur chronique adepte de la chute libre. Prends ton temps, va souffler de ton côté, cerne tes vrais désirs, établis un peu les prémisses et les fondations de ton avenir & reviens nous plus fort ou complètement blasé. Et je parle pour moi aussi.
(Mr. Connard)
Je me demande de quel droit, la vérité c'est peut-être que je suis celui qui court avec 1/2 poumon & qui s'essouffle déjà . Allez, t'occupe pas de mes aigreurs et cours donc petit bonhomme, c'est ta première cartouche, alors que moi j'ai déjà  vidé mon chargeur.
[...]
La plaie : mon doc-addictologue m'a annoncé une deuxième semaine de manque de sommeil. L'arrêt de la substitution c'est moins brutal qu'un sevrage d'héro mais c'est plus long. Je me demande si à  sec, je gagne réellement au change.
En tout cas je suis (presque) content...non pas content en fait mais soulagé qu'il ne m'ait pas fait d'ordonnance à  l'insu de mon plein gré. A la place un arrêt de travail de 2 semaines. Fait vraiment chier ce sommeil devenu insaisissable, habité d'une tension qui vous durcit (renforce) toute la journée, mais vous accable la nuit, enfin bref JE me fais vraiment chier, sans compter la perte de temps.
Entendus :
"vous n'êtes pas bien, vous êtes même au plus mal"
"quoique...non vous êtes à  l'heure, vous étiez même là  avec une demie-heure d'avance, vous êtes un tout petit peu mieux qu'au plus mal"
Que ce rencard soit devenu l'unique oasis dans mon désert me sidère...Quand il me serre la main, il marmonne un truc sur ma pulsion de mort au delà  des histoires de drogues : j'aime bien ce type.
[...]
Dans mon cas, je suis un peu perplexe sur la substitution puisque la durée et l'imprégnation permanente font que tu accroches bcp plus que l'usage dont tu souhaites te débarrasser. Puis la stabilité apportée est tout de même fragile, aveuglante, handicapante. Elle n'est pas parvenu à  apaiser une force d'auto-destruction qui finalement trouve plus à  s'exprimer dans l'arrêt brutal que dans le confort tiédasse. Ou bien peut-être que si, soigner le mal par le mal. En cet instant je suis quasi-persuadé que j'ai tout fait pour vivre & me retrouver dans cette expérience limite du sevrage. Pour un peu je suis le petit con qui gueule, c'est bon j'ai compris, par pitié, laissez moi sortir. On sous-estimera toujours le masochisme des drogués.
[...]
A peine deux heures écoulés depuis tout à  l'heure & je suis encore en pleurs. Enfin j'étais, un moment de désespoir qui me fera honte dans quelques instants, mais voilà  déjà  8 jours tout ça n'en finit pas, n'en finit pas. J'ai vraiment "pensé" à  en prendre, et à  force d'y penser, j'ai presque senti la chaleur envahir mon corps et le voile se déchirer. Oh, putain.

Dernière modification par Martin Mystère (26 janvier 2011 à  14:55)

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Mad Professor
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Salut. Pourquoi tu arrêtes d'un coup 640mg de DHC? C'est énorme comme dose.

Tu devrais baisser les doses progressivement, le sevrage est beaucoup plus facile... Enfin, tu fais comme tu veux. Bon courage en tout cas wink

La marge, c'est ce qui tient la page (Jean-Luc Godard)

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Martin Mystère
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Oui, en ce moment je crois que c'était une erreur. Je ne cerne pas bien les motivations qui conduisent à  s'infliger des souffrances de la sorte, si ce n'est peut-être de rêver de liberté et de tenter l'évasion. Quasi-nuit blanche & des maux de crâne démultipliés par rapport à  la veille. J'ai bien peur de toucher à  mes limites.
[...]
Et puis non, je vais soulever des poids, écouter de la musique furieuse, puis essayer de bosser mes cours. Se sortir de l'apathie, même si la plaie est à  vif. 9 jours d'abstinence [...]
[...]
Et je retombe apathique & vide. Un type tout troué, un dégonflé. Les gens qui me semblent aller bien, ou mieux, m'emmerdent & me dépriment..mais me dépriment, j'aimerai n'être plus qu'entourés de paumés désespérés et on ferait toutes nos pleureuses avant de jouer à  la roulette russe. Toujours plus hermétique & isolé. Là , je peux presque rigoler parce que j'ai parlé d'optimisme plus haut. J'ai rdv à  17h30 avec la psy. J'attends ça avec l'abattement de circonstance , pour un peu je me vois en profiter pour me précipiter à  l'étage et supplier le prescripteur de me réapprovisionner. On m'avait mis en garde contre la déprime en deuxième semaine, ajouté au manque de sommeil et aux douleurs chroniques on obtient un taux d'usure optimal, le sentiment implacable de rouiller & s'effriter chaque jour un peu plus.
[...]
La parallèle avec le premier vrai chagrin amoureux est troublant. Il y a un tout un travail de deuil à  fournir & qui semblerait presque de nature inhumaine puisqu'on a du mal à  y associer un visage ou même un nom. Un rite de passage dans la douleur & de nouvelles règles à  la clef (?). Puis peut-être que je suis réellement comme ces femmes qui décident d'accoucher dans la souffrance. Les images de l'animal qui se ronge de lui-même la patte prise au piège reviennent plus insistantes, ou celui qui se coupe le bras coincé, cassant un os puis l'autre par la poussée, trouant la peau, grattant, cisaillant les muscles, étirant les tendons jusqu'à  ce qu'ils cèdent, un par un. Qu'est ce qui se vient après ? Amputé ou libre, ou peut-être les deux ?

Dernière modification par Martin Mystère (18 janvier 2011 à  20:08)

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juan57
Psycho junior
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salut
courage Martin Mystère,le bout du tunnel n est pas loin.
encore quelques nuits a pas trop dormir et tu devrais retrouver un sommeil casi normal.
tu aurais pu t aider par quelques somniferes,ca t aurais permis de dormir quelques heures.
le plus dur sera de reprendre ta vie comme avant la codeine,tu es encore jeune et tu sembles disposer des ressources.
bon courage.

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Martin Mystère
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21 messages
[...]
Samedi j'ai senti cette force vitale en moi, plus habité par le feu qu'hanté par les flammes, à  avancer les pupilles dilatées, s'ouvrir aux autres plutôt que fermer ses sens. Le sevrage n'est pas plus, pas moins qu'une monstrueuse bataille d'ego, un ego mutant, une chimère dopé à  coups d'affutage dopaminergique, serotoninergique et tout ces circuits de la récompense chimique ou même existentiel dont on mesurent rarement toute l'étendue des ramifications. Samedi soir donc, à  parler avec les autres, sobre (lucide ?) j'ai cru cerner et retrouver la différence fragile mais si précieuse à  réellement exprimer une émotion vécue et partagée, plutôt qu'à  vouloir l'exprimer unilatéralement pour se faire désirer ou même plaisir. Comme si la vitre opaque, l'écran protecteur entre intérieur/extérieur s'était brisé. Mais c'était samedi, aujourd'hui, je ne sais plus et tout ça me semble vraiment culcul la praline. Ainsi il y a parfois une tendance quasi-innée à  se rattacher à  des choses simples, presque innocentes. A l'inverse le plus souvent ma conscience déverse son torrent d'insanités comme si elle voulait se venger d'avoir été si longtemps tue. On vit bcp moins "ralenti" sans opis et d'abord pour le pire.

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
Inscrit le 14 Oct 2008
9618 messages
Sans vouloir interrompre le récit, Martin, je présume que ceci est le récit d'un journal vécu par le passé ?

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Martin Mystère
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Non, en revanche aujourd'hui ça me fait vraiment rigoler cette catharsis. Comme tu sous-entends que quelque chose cloche. J'ai regardé les dates de la fois où on s'est parlé par mail et sans compter la période d'abus précédant mon entrée au CASAT ça ne fait effectivement que 2 mois & demi de substitution avant cet arrêt (depuis 10 jours). Ou j'exagère ou alors j'accroche beaucoup plus que je n'aurai du. Je suis incapable d'être objectif en ce moment. Putain et ça m'avait paru faire au moins 5,6 mois. C'est peut-être pour ça que j'y arrive (ou pas).
Mince à  me relire, c'est ridicule (et sincère en plus), je suis pas bien & ça n'a aucun intérêt...J'ai dormi cette nuit et ça c'est une délivrance..

Dernière modification par Martin Mystère (19 janvier 2011 à  10:45)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages
Je ne sous-entendais rien du tout ; c'était juste pour savoir. Merci de nous faire partager, si je puis m'exprimer ainsi, ce sevrage. Bon courage...

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Martin Mystère
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21 messages
Non dsl c'est moi qui surinterprète par manque de confiance en moi comme d'habitude. Ca m'a fait bizarre d'être plutôt stable ce matin au réveil & tellement bas hier...
C'est complètement débile ou pas, mais j'ai des idées fixes autres que reprendre la dihydrocodéine. ou n'importe quelle drogue. Il y a un truc névrotique qui m'habite par intermittence. Là  il faut que je lise des ouvrages sur le boudhisme.

Dernière modification par Martin Mystère (19 janvier 2011 à  11:23)

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
Inscrit le 07 Sep 2007
5574 messages
Sérieux depuis le temps qu'on "modère" ( snort ) ensemble dans la pharma lucidienne (enfin qu'on zone dans le "bar du coin"), t'aurais pu prévoir un petit stock de benzos (du zolpidem au moins), lopéramide (surtout) et des relaxants musculaires >_< c'était précipité je suis d'accord...
En plus à  l'IFSI  hein, entre nous ... tongue

mais tiens le coup, chaque jour de plus c'est déjà  une bonne victoire psychologique.
Bisous
Le chef

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Martin Mystère
Nouveau membre
Inscrit le 08 Nov 2010
21 messages
Je ne sais pas Mammon, il y a une part de moi dans le choix d'un sevrage abrupt, je parle de masochisme car je voulais vivre ça de manière presque expiatoire. Tout ça a été comme désiré, un état-limite supplémentaire pour essayer de "voir". ça n'est pas si contradictoire avec mes multiples expérimentations de molécules diverses.
Et tout au fond, avec la collusion de la fatigue, de la douleur, de la déprime, de cet état, de vide, de vacuité presque-complète, j'ai le sentiment d'avoir brisé quelque chose d'indicible, ouvert une porte peut-être. Libérer un manque incommensurable, de nature existentiel, spirituel probablement qu'il me faudrait dans l'idéal apprivoiser & assouvir ailleurs pour un temps. Soit je le fais taire en reprenant des opis, m'endors les sens, retrouve un confort mou et une conscience faible. Soit je saisis cette pulsion presque sacrificielle, ce premier vrai éveil "mystique" & tellement terre à  terre .
J'ai parfois l'impression de devenir dingue. Peut-être que c'est un gros contrecoup dépressif avec des pensées un chouilla délirante et obsessionnel. En tout cas, ça me bouffe bien, je suis vraiment déprimé devant l'effort et ai vraiment pensé à  craquer tout à  l'heure. Merci pour les encouragements.
Je lis freud "deuil & mélancolie" et le "Bardo Thödol".

Dernière modification par Martin Mystère (20 janvier 2011 à  03:03)

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Mad Professor
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832 messages
C'est devenu un forum privé, Lucid State? (Je ne parle pas de votre discussion ici, ce n'est pas de la raillerie, je n'arrive pas à  lire les messages de votre forum sans être connecté - je ne suis pas un membre, d'ailleurs).

Dernière modification par Mad Professor (19 janvier 2011 à  18:19)


La marge, c'est ce qui tient la page (Jean-Luc Godard)

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Martin Mystère
Nouveau membre
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21 messages
Effectivement, pour éviter la surcharge de connections au niveau du serveur (on avait un nb inquiètant de lurker), il faut désormais se créer un compte pour accéder au forum, le wiki quand lui reste en accès libre. Et se créer un compte prend 5 min. Bon faut parfois attendre un jour ou deux pour voir son compte valider.

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HELL
Nouveau Psycho
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146 messages
oui,a chacun son chemin ..bon courage ...salut

"pour ne pas etre les esclaves maitrisés du temps"Baudelaire

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
tant que tu parviendras à  lire que ce soit freud ou le livre des morts tibéthains, tu peux être rassuré sur ton degré de sortie du trou noir!!! tu es au bout de ton manque physique et pas trop mal psychiquement! crois moi!
sinon ton journal est interessant à  lire

l angoisse est le vertige de la liberté

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Martin Mystère
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Inscrit le 08 Nov 2010
21 messages
[...]
Merci c'est vrai qu'il n'y a eu qu'un passage à  vide de 3,4h aujourd'hui. Sinon je n'y suis pas vraiment arrivé sur les textes suscités : trop obscures et peut-être que je suis encore trop fatigué.
En revanche j'ai trouvé un forum très complet sur l'explication du boudhisme et ça me parle déjà  bcp plus. Je sais pas trop quoi dire à  part que c'est vraiment une chose étrange (et belle ?) de se trouver une fibre spirituelle, un truc en forme d'espoir comme si là  bas au fond, j'avais forcé avec violence une porte fermé à  quadruple serrure, débouchant peut être plus sur l'ultime que l'intime et laisser échapper une semence d'un genre un peu alien que je m'efforce depuis de cultiver. Dans le doute, avec scepticisme et ironie mais en y croyant "vraiment" quand même. Et dire qu'il y a à  peine quelques jours je me serais probablement foutu des baffes en hurlant à  l'obscure connerie ésotérico-prosélyte...Ces histoires d'esprit libre & d'ego macrophage, de dharma, de prise de refuge puis d'éveil travaillent vraiment pas mal en moi. Je risque halluciner si je me relis dans quelques heures. Mais là  je suis vraiment apaisé, et je prend peu à  peu conscience de la somme de travail qu'il me reste à  faire. Pourvu que ça dure. Ai aussi fait quelques exercices d'étirement méditatifs on va dire en forme de n'importe quoi, c'est chiant mais il y avait quand même certains "noeuds" à  tenter de démêler je crois. M'enfin bref il est temps de refermer ce journal pour un moment. On ne sait pas de quoi demain sera fait mais je reviens un jour si je rechute.
Bisous les asudien(e)s.

Dernière modification par Martin Mystère (20 janvier 2011 à  00:59)

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
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5574 messages

Mad Professor a écrit

C'est devenu un forum privé, Lucid State? (Je ne parle pas de votre discussion ici, ce n'est pas de la raillerie, je n'arrive pas à  lire les messages de votre forum sans être connecté - je ne suis pas un membre, d'ailleurs).

Oui Martin "Tetsuo" Mystère a résumé le truc...
Beaucoup trop de monde (rançon du succès tongue), serveur coutant de plus en plus cher (malgèrs toutes les généreuses donations, c'était  pas gérable), donc on a mis ça en place...
Enfin de toute façon c'est mieux d'avoir un compte, t'as accès à  plus de section qu'en simple visiteur, donc hésite pas à  passer dire bonjour au lieu de faire ton nolife sur bluelight fume_une_joint
(sérieux jme suis inscrit 5 ans avant toi et t'as 10 fois plus de post XD

"Martin" ( martinmalin wanabee va demon1 ) repasse bientôt, il faut plus de temps pour que les gens répondent ici  (surtout en ce moment c'est calme) mais je suis sûr que tu auras des retours intéressant prochainement.

Allez, dégage nous cette codéine de ton sang wink

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Mad Professor
Tableau B
Inscrit le 19 Apr 2010
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C'est que je m'y plais, sur Bluelight big_smile

Est-ce que Lucid State est moins lent du coup? Parce que si c'est le cas, pourquoi pas, mais les autres fois où j'y suis allé c'était trop lent et trop lourd à  gérer pour ma machine wink

La marge, c'est ce qui tient la page (Jean-Luc Godard)

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mikykeupon homme
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Mad Professor a écrit

Est-ce que Lucid State est moins lent du coup? Parce que si c'est le cas, pourquoi pas, mais les autres fois où j'y suis allé c'était trop lent et trop lourd à  gérer pour ma machine wink

Oui, mais tu es au courant que nous sommes en 2011, aujourd'hui on ne se sert plus des machine a ecrire pour aller sur internet, il faudrai que tu te mette a la page demon1

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Mad Professor
Tableau B
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832 messages
...lol... oui mais mon PC date de 2003, et il tient encore bien la route, à  part des légères pannes intempestives mais jamais très longues.

La marge, c'est ce qui tient la page (Jean-Luc Godard)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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Mes petits camarades s'éclatent...

Martin Mystère a écrit

M'enfin bref il est temps de refermer ce journal pour un moment. On ne sait pas de quoi demain sera fait mais je reviens un jour si je rechute.

Je retiens ceci : ton récit est particulièrement intense et évidemment intéressant. Je comprends tout à  fait que tu souhaites faire un pause (il n'est pas forcément bon de se focaliser sur un ressenti lorsqu'on essaye de faire un pas en avant) ; tu sera toujours le bienvenu ici ; pour témoigner ou autre...

Bon courage wink


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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bighorsse femme
Banni
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8506 messages
martin
non ce passage vers le bouddhisme n'est pas si étonnant que ça, et tu serais peut être surpris du nombre de personnes qui comme toi, en déccro, se tourne momentanément vers le spirituel; ce qui est surement plus productif que de se torturer l'esprit sur...du rien! ce "détour" par le spirituel est une forme de retour sur soi en réalité, puisque sont abordés les grands thèmes existentiels qui nous préoccupent tous: la mort, la vie, l'après;le sens de l'ici et maintenant...
reviens quand tu veux (peux) !

l angoisse est le vertige de la liberté

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Martin Mystère
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C'est ce que je me dis aussi dans des moments de lucidité (moins drôle)
En tout cas merci, même si j'essaye de garder un minimum de distance c'est relativement difficile. En ce moment il est probable que je dois être une proie facile pour sectes & religions et de manière générale tout ce qui promet soulagement de la souffrance, apaisement des sens et un but dans la vie.
Sinon je n'arrive toujours pas à  bien dormir et tjrs des maux de tête par intermittence même si bcp moins qu'il y a 2,3 jours. Puis je ne suis jamais vraiment parti.

Dernière modification par Martin Mystère (21 janvier 2011 à  07:14)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages

Martin Mystère a écrit

... peut-être que je devrais faire jouer cet arrêt de travail...

Je ne saurais prendre de décision (ou même formuler un conseil) à  ta place. Je sais que personnellement, lorsque j'ai fait un sevrage de méthadone, le plus dur fut de continuer à  "parlementer" (sans présomption, mauvaise fierté mal placée, et quoique ce soit d'autre... etc) ici...

Il est sans doute possible qu'une pause te fasse du "bien". Peut-être pas. Si cela te sert de "bouclier", profites-en... Nous ne sommes pas loin...

Bon courage...


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Martin Mystère
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Ok, je vais vraiment essayer lâcher prise tout ce qui touche de près ou de loin à  la toxicomanie (à  part les rdv au casat)
Le temps de me stabiliser. En tout cas merci pour vos retours.

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filousky homme
Modérateur
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11530 messages
J'ai trouvé tes propos des plus intéressants, m'étant arraché de me dépendances les plus cuisantes par la voie spirituelle. Que ce soit par le boudhisme ou par une autre approche spirituelle, il est nécessaire d'aller ouvrir cette porte débouchant (je te cite) plus sur l'ultime que sur l'intime.
Lire les propos de quelqu'un qui tente, qui cherche, qui expérimente, ça met la patate. A mon humble avis (A.W.), tu es sur le seul chemin qui mène à  la liberté. Une fois que ton corps ne te tiraillera plus, le pouvoir de la méditation devrait t'aider beaucoup. 
Et l'idée de lâcher prise de ce qui touche à  la toxicomanie ne peut que te laisser de l'espace disponible pour autre chose.
Bon courage à  toi

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Si tu pisses contre le vent, tu vas mouiller tes sandales !

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Martin Mystère
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Merci.

J'ai (re)chuté.



THE END.










(Prochain épisode plausible dans quelques temps, en méthode & douceur cette fois puis avec un peu plus de ce bagage spirituel qui commence tout juste à  me travailler.)

Dernière modification par Martin Mystère (21 janvier 2011 à  21:07)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages
Tu as peut-être "rechuté" mais ce n'est pas forcément le point le plus important et AMHA il ne faut pas se focaliser dessus même si c'est éprouvant moralement.

Tu as fait de nombreux pas, en vivant cette expérience et en tentant ce sevrage. Je suis admiratif de la qualité (sans parler du style littéraire) de ton témoignage "au quotidien". Ce n'est qu'apprentissage et c'est surtout un témoignage très enrichissant. Et loin s'en faut à  tes dépends. Nous avons tous, toi y compris à  y apprendre...

J'ignore si tu as au final réussi à  diminuer ta consommation quotidienne, ce qui est souvent le résultat d'une tentative avortée, mais quoiqu'il en soit, tu as certainement appris des choses sur toi. Prends soin de toi et n'hésites pas à  revenir... si l'envie t'en dit. Essaies peut-être de prendre ton temps pour tenter à  nouveau la chose, y compris en mettant toutes les ressources et chances de ton côté (cf. le message de Mammon).

ps : Fil t'avait sacrément bien répondu...

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

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Martin Mystère
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21 messages

Alain Will a écrit

ps : Fil t'avait sacrément bien répondu...

Oui smileJ'ai trouvé aussi. D'ailleurs sans vouloir vous passer de la pommade, de manière générale vos réponses, vos encouragements et votre intérêt m'ont beaucoup touché.

2 pas en avant pour 1 pas en arrière, on avance toujours un peu quand même. Ma tolérance a diminué à  peu près de moitié je crois, ce qui n'est pas mal. Je vais tenter les 1 jour sur 2 voire sur 3 mais j'ai quelques doutes vu que physiquement je n'ai jamais réussi à  me libérer définitivement du truc. Enfin qu'importe comme tu le dis alain will, je ne perds pas espoir et je réessayerai avec plus d'expérience, de préparation, et de la patience cette fois, puis la piste qui est celle de la spiritualité reste encore vivace et à  creuser.
Je ne sais pas si j'ai mal compris mais n'as-tu pas toi-même réalisé un sevrage de manière très stratégique ? On peut lire ça sur le forum ?

Pour le contexte de la rechute (sans vouloir me trouver des excuses !); une journée éprouvante : aller en cours (jusqu'ici j'étais assez peu sorti si ce n'est dans des environnements amicaux) une prise de tête avec une secrétaire (perte de sang-froid et surtout de ma part), un repas sauté par manque de temps, du stress & une vilaine crise angoisse, pas de lecture méditative, ni de sport pour lutter contre les manifestations du manque et la faiblesse du mental, et hop une heure avant mon RDV au CAST : j'avais déjà  rechuté mentalement.
Mon médecin s'y attendait un peu beaucoup je crois : je suis donc ressorti avec une ordonnance et une culpabilité moindre, en fait le pire a été quand j'ai été humilié par une pharmacienne méprisante & ultra-soupçonneuse qui s'est rendue compte que la dose prescrite était bien supérieure à  celle indiqué dans le vidal. J'ai du lui expliquer pour la substitution avec la honte de circonstance, s'ensuit discussion avec les collègues, bcp moins de manière qu'avec le client lambda, un ton agacé et le plein de réprobation (surtout quand elle m'a demandé si je désirais "réellement" me faire rembourser par la sécu comme si j'étais un parasite fini) puis refus de me délivrer plus d'une boite parce que son éthique le lui interdit et voilà  qu'elle griffonne son avis lapidaire sur l'ordonnance que je vais donc devoir aller refaire lundi pour obtenir ce dont j'ai besoin pour tenir la semaine (si je parviens à  obtenir un rdv ce qui n'est pas gagné). Bref j'étais mortifié, je sais que c'est du à  l'ignorance des gens plus qu'à  une vraie méchanceté mais n'empêche c'est la première fois que ça m'arrive et ça fait un peu mal...J'espère ne jamais la recroiser.

Dernière modification par Martin Mystère (21 janvier 2011 à  22:48)

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
tiens!! tiens! voilà  donc deux exemples de pharmaciens se mettant en travers d'une prescription médicale!! on dirait donc que cela va devenir de plus en plus fréquent..? mais est ce vraiment..légal? qui a la préséance? le médecin ou le pharmacien????

l angoisse est le vertige de la liberté

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