Mon p'tit chemin à  moi :)

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out_of
Nouveau Psycho
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55 messages
Salut à  vous tous,

Comme beaucoup d'entre-vous ici, la came a ravagé ma vie pendant des années et la rue achevait son travail de sape.
Je m'en suis sortie maintenant, mais pendant longtemps, 8 ans, le prix a payé a été très cher car je me sentais morte à  l'intérieur.
J'ai pourtant petit à  petit retrouvé un appart, arrêté l'héro, repris des études et même trouvé un travail mais tout ça a longtemps était seulement pour donner le change, pour donner l'illusion que j'allais bien...

J'ai passé 4 ans à  la rue, dans divers squatts et c'est là  que j'ai vraiment plongé.
De toute façon à  la rue, tu ne vis que dans le présent, que pour la défonce du soir, celle qui va t'amener enfin un peu de chaleur et de repis. Si tu te mets à  penser à  l'avenir, autant te tirer une balle tout de suite.

Je ne sais pas par quel miracle on s'en est tiré, mon copain et moi.
On voyait tout doucement tout partir en morceaux, à  commencer par le squatt qui prenait l'eau de toute part. Impossible de trouver un coin sans retrouver le lit trempé le lendemain.
Puis après c'est le seul pôte qu'on avait qui a commencé à  pêter un boulon. Il est devenu fou. Il s'est mis à  ne plus manger puis il est vraiment parti et s'est retouvé à  l'HP...
Toute le journée, c'était la course au fric, de n'importe quel moyen: manche, vols, trouver qui veut pour acheter à  plusieurs et payer sa conso dessus...
Et le soir, c'était donc la zone dans le squatt tous à  attendre leur képa, scéances de shoot pour ceux qui ne pouvaient pas plus attendre, du sang partout parfois, quand les veines se faisaient difficiles à  atteindre...

Puis après, enfin seuls tous les deux, de la came plein jusqu'aux yeux, 1h de répit au milieu de l'enfer, sans ça je crois que j'aurais pas tenu. Enfin, ça c'est quand y avait, sinon c'était la course à  la croix verte et ses pilules: tussi, netux, néo bien sûr, ou mieux tem, mos, skénan mais ça c'était plus rare...

Plus de veine, plus de fric, plus pôtes, la jaunisse tous les deux, plus de matelas, trempés, en manque, c'est comme ça qu'on a pris nos sacs, on est monté dans un train au hasard et là  où il nous a enmenés, on s'est battu pour tâcher de s'en tirer mieux.

C'est grâce à  une asso qu'on s'en est tiré, des cathos, alors qu'on ne l'était pas. Y ont été attendris par le couple qu'ils avaient sous les yeux. Une asso qui venait de se créer, ils était pleins d'ambition et tout naïfs et ils ont voulu croire en nous, deux tox venus de centaines de kms de là , de la came encore plein les veines et qui cherchaient de quoi dormir.
Je crois que sans eux, je serais plus là ...

Voilà , on avait un toit, et on a déccro, comme ça, avec un max de codéine...
mais lui a plongé dans l'alcool. Puis le sub, le sub et l'alcool. Il est devenu violent...
J'ai repris les cours, l'a trouvé du boulot mais à  cause de trop de violence, je l'ai quitté...
J'ai continué seule mon chemin, sans savoir où aller, j'ai troqué mes néos contre la métha quand j'ai su que j'avais une hépatite C, mais tout ça avec le sentiment d'être morte à  l'intérieur...

Mais un jour, alors que je me m'y attendais plus, le gouffre, l'immense vide de l'après-came s'est petit à  petit dissipé, et avec lui l'envie de sentir la chaude sécurité des opiacés a disparu. C'est une véritable délivrance, une renaissance et ça fait bientôt deux ans que ça dure...
Alors oui, c'est possible de s'en sortir, de ne plus y penser, mais le chemin est long!

Out_of

Dernière modification par out_of (21 novembre 2009 à  16:06)

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ketamineuse
Psycho sénior
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A croire que quand tu passes dans pleins d'enfer , c'est encore à  toi de vraiment choisir si tu veux t'en sortir ou pas et ton histoire le dit bien  sans volonté de s'en sortir , sans petits coups de pouces non plus ben c'est pas possible.

Je suis contente pr toi parce que cette envie de droguer a disparu et que t'as l'air drolement courageuse als tu mérites bien de t'en être sorti

Quels sont tes projets maintenant ?

"Et ce désir qui fait courir ... Sur une chimère. Sur un souvenir ...
C'était si bon la première fois."

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ketamineuse
Psycho sénior
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Oui sûrement.

"Et ce désir qui fait courir ... Sur une chimère. Sur un souvenir ...
C'était si bon la première fois."

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out_of
Nouveau Psycho
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55 messages
Il m'a fallu beaucoup de temps avant que l'envie de came passe... 8 ans... mais elle a finit par passer alors que je pensais que j'allais devoir vivre avec ça toute ma vie. Mais je n'ai pas dit que j'oubliais! Juste que je n'en ai plus envie...

Moi aussi j'aimais beaucoup l'effet des opiacés, spécialement de l'héroïne qui était mon produit de prédilection. J'ai tourné pendant 4 ans tous les jours à  l'héro. Les excitants, speed, coke avaient tendance à  me laisser frustrée.
Ensuite après ces 4 ans de défonce jour après jours, j'ai passé 8 ans en m'autosubstituant aux néo puis à  la métha. Pendant ces huit ans l'envie d'un shoot d'héro était quasiment obsessionnelle au début puis après, sans être aussi obsessionnelle, cette envie est restée terriblement présente et me foutait le cafard.
J'ai retourné pendant ces huit ans mais par périodes de plus en plus espacées, de deux à  trois fois par semaine au début à  un ou deux week-ends par an à  la fin! Mais que je tourne ou pas, l'envie était toujours là .

C'est tout un chemin qui a fait que cette envie a pu s'effacer lentement. Je n'oublie pas combien c'est bon mais ça ne me tente plus malgré ça. J'ai même passé il y a un an plusieurs week-ends avec des potes encore dedans et même là , cela ne m'a pas frustrée de rester avec eux qui étaient complément def! Je n'aurais jamais cru ça possible quelques années avant! C'est là  que je me suis vraiment rendue compte qu'un cap était passé.
Et puis j'ai eu de nouveau envie de faire quelque chose avec ma vie. ça ne m'étais par arrivé depuis plus de dix ans! ça aussi je croyais que ça ne reviendrai jamais plus.

Je dois beaucoup à  la métha (je suis à  8 mg de métha par jour, cela fait un an que je baisse les doses. J'en prenais 130mg au début, il y a 4 ans de ça)... Avec les néos, j'en étais à  4 boites par jour! Une horreur, une simple odeur de vanille pouvait me faire vomir!

Cette reconstruction s'est vraiment faite très lentement, sans que j'y crois, mais un jour ça s'est fait... Si ça s'est passé pour moi, c'est que ça peut se passer pour d'autres aussi!
J'ai longtemps cru que ce n'était pas possible de vivre sans la came tout en étant bien dans sa tête et je n'aurais jamais cru que je le vivrais un jour!

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ketamineuse
Psycho sénior
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alors tant mieux je crois

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musyne
Nouveau membre
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Bonsoir à  tous !
Me revoici bien que je n'aie jamais déserté ce site depuis mon inscription, simplement, je vous lisais avec beaucoup d'intérêt (un petit bémol pour la rubrique : des mots pour le dire, les pb techniques de PC et logiciels devraient peut-être figurer ailleurs car ces petits messages font perdre de la lisibilité à  la rubrique. Non ?), sans avoir spécialement quelque chose à  dire qui puisse vous intéresser. Pour être tout à  fait honnête, et d'un point de vue purement égocentrique (mais y a pas que ça dans ma démarche : si je peux aider quelqu'un qui est en demande de témoignage, de soutien, d'un peu de chaleur même virtuelle, je le ferai volontiers) je ne trouve pas tout à  fait mon compte sur ce site, à  savoir qu'il me semble que la plupart d'entre vous êtes toujours des consommateurs dépendants physiquement aux opiacés ou médicaments, ce qui n'est pas mon cas bien que présentant une dépendance psychologique très forte au cannabis. Or, depuis le temps que j'ai décroché de l'héro, plus de 10 ans même si j'ai retouché au truc épisodiquement (car je sais que je suis incapable de résister à  la tentation : je ne galère pas pour en chercher mais si l'occasion se présente... je craque instantanément, car l'héro, il faut le rappeler avant tout, quand c'est de la bonne poudre, c'est tout simplement vachement bon. C'est un peu ce que je reproche aux "spécialistes" quand ils en parlent, ils évoquent toujours les ravages et l'enfer du manque mais personnellement, mes potes et moi avons toujours su à  quoi nous en tenir, j'ai vu mon premier mort d'OD à  19 ans, et ça n'a jamais été un frein à  ma conso... au contraire, je jouais un peu à  la roulette russe avec ce produit et comme j'en sortais toujours vivante (malgré deux vraies OD qui, sans l'intervention de potes, m'auraient laissée sur le carreau, ça me renforçait dans mon sentiment d'invulnérabilité. J'aimerais donc que ces spécialistes mettent d'abord en avant le plaisir immense que l'héro procure, non pas dans une démarche prosélytique mais pour faire comprendre aux jeunes comment la dépendance s'installe avant de parler de tout le reste, le tableau sombre et mortifère, pour faire réfléchir sur la question "le jeu en vaut-il la chandelle ?"). Je m'égare et suis sûre qu'il n'y a plus grand monde à  ce stade de la lecture qui s'accroche encore : il faut m'excuser, cela fait une semaine que je n'ai pas "fumé" et je ne dors plus, la fatigue commence à  se faire sentir, suis très excitée et mes pensées m'amènent à  des tas de digressions sans doute inutiles... sorry. Je disais donc que si la recherche de la poudre na plus été obsessionnelle assez rapidement après mon dernier sevrage, je suis incapable de concevoir une fin de journée sans désir d'échapper à  l'ordinaire, à  la grisaille du quotidien, après un passage par l'alcool (mais j'ai une hépatite C et ça craignait trop), j'ai donc opté pour un produit que je pensais inoffensif, le cannabis. Comme je refuse de passer par les petits dealers de ma cité (pour moi, ancienne éduc, ce serait les enfoncer encore plus), je m'adressais toujours à  des bons pères de famille marocains qui partaient régulièrement au bled et rapportaient des produits qu'ils te revendaient tels que (non archi-coupé et recoupé) mais au prix fort. Ce qui fait qu'aujourd'hui, je suis constamment ramenée, malgré moi à  mon ancien parcours de tox., c'est que je n'arrive toujours pas à  47 ans à  décrocher un job qui dure et donc me retrouve sans cesse au chômdu, limite Rmiste, ce qui me fait dire que je paierai toute ma vie mes "erreurs" de jeunesse. Ma venue sur ce site avait donc comme premier objectif de rencontrer des ex qui avaient réussi à  se réinsérer dans la société (je voulais leur extorquer des "trucs" !)... mais je suppose que ceux-là  ont tourné la page définitivement et ne fréquentent pas ce site, pour ne pas tenter le diable sans doute. Bref, j'en suis toujours au même point : comment, en France, quand on a été marginalisé (un choix à  18 ans, révoltée à  mort, j'avais déchiré mes papiers et voulait mourir jeune comme mes idoles musiciennes d'alors. Peur de rien)  de 18 à  29 ans (fin années 70, années 80), qu'on a fréquenté les foyers d'hébergement d'urgence, l'HP, etc., qu'on a pour ainsi dire aucun bagage (Bac + 2 pour ma part, autant dire rien), des pb de santé liés aux conso diverses, très coûteux en fric et pour la recherche d'emploi, jamais eu de soutien familial, fait-on pour retrouver une vie normale ? Moi, ça fait plus de 20 ans que je suis sur le mode "survie", (actuellement au chôm du avec 750 euros/mois pour vivre et un loyer de 420... mais j'ai connu bien pire), que j'ai exercé des boulots dans des assoc où j'avais pleins de casquettes différentes mais qui n'apportent aucune expérience à  monnayer sur le marché du travail, et que de moins en moins de ces assoc ont du fric pour t'embaucher. Le constat est amer, tout ce chemin parcouru en acceptant tout, l'humiliation des stages bidons, les contrats dégradés genre TUC et CES, etc., parfois je me dis que j'aurais mieux fait de mourir à  25 ans comme la plupart de mes potes (ni d'OD, ni du sida, c'était avant les ravages des années 80 mais de suicide ! par incapacité à  supporter la vie normale... en plus c'était une époque particulière, fin des années 70, on croyait vraiment à  une nouvelle société émergente... on a déchanté dès le début des années 80). Je vomis actuellement les valeurs de cette société et avec Sarko à  la tête du navire, c'est encore pire. Un cauchemar presque pire que du temps des galères sous héro. J'arrêtelà  mon discours fleuve... et je crois bien qu'il n'y a plus personne, vous ai semé en route... désolée, c'est vraiment de l'aide que je cherche à  travers cette prose confuse, pas du bla-bla pour blablater (en plus, je déteste ce que je suis devenue : une nana trouillarde, qui s'excuse de tout, même d'exister. Comme j'étais fière avec la dope !)

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out_of
Nouveau Psycho
Inscrit le 04 Nov 2007
55 messages
Malgré toutes les années de souffrances qu'elle m'apportée, je dois beaucoup à  la came c'est sûr, peut-être ma vie même...
Sans elle, j'aurais pas pu supporter ces 4 ans à  la rue, dans un bled où il pleut tout le temps, dans ce squatt, une sorte d'ancienne fabrique, sans électricité, mais heureusement avec une cheminée et de l'eau. La violence de la vie dans la rue ne fait pas de cadeau, même s'il y a aussi des moments extra.
C'est pas l'héro qui m'a menée à  la rue, je l'ai découverte là -bas et c'est elle qui m'a permis de vivre cet enfer un peu plus... humainement!
Le plaisir que la came procure est tellement évident pour moi, que ça m'est pas venu à  l'idée d'appuyer sur ce côté-là . Je crois qu'ici on sait tous du fond de nos tripes combien la came c'est un plaisir indiscible tellement il engloutit tout. Avec la came, j'avais plus froid, plus faim ok mais surtout tout devenait doux et chaud. ça me donnait un sentiment de complétude, j'avais besoin de rien d'autre, le pur bonheur, même si autour c'était la misère et la déchéance complète...
Mais on sait aussi tous que tout ça se paie cher. Pas question de renier ce plaisir, il n'empêche quil y a aussi un revers la médaille...

Dernière modification par out_of (24 novembre 2009 à  11:49)

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sativa67 homme
PsychoAddict
Inscrit le 13 Apr 2007
2474 messages

musyne a écrit

je ne trouve pas tout à  fait mon compte sur ce site, à  savoir qu'il me semble que la plupart d'entre vous êtes toujours des consommateurs dépendants physiquement aux opiacés ou médicaments  ce qui n'est pas mon cas bien que présentant une dépendance psychologique très forte au cannabis. Or, depuis le temps que j'ai décroché de l'héro, plus de 10 ans même si j'ai retouché au truc épisodiquement (car je sais que je suis incapable de résister à  la tentation : je ne galère pas pour en chercher mais si l'occasion se présente... je craque instantanément

Bonjour musyne .

Les usagers de drogues , ça va du fumeur de cannabis (qui soit dit en passant est une drogue très addictive lorsqu'elle est consommée quotidiennement) au cocaïnomane en passant par le gobeur l'héroïnomane  ect etc ... J'emploierai même un terme qui englobe tout ...LA DEFONCE ou le fait d'aimer se retourner les neurones (les speeder ou les calmer ..) avec n'importe quel produit que ce soit ... et de toute façon , ici bon nombre d'entre nous sommes des polytoxicomanes , je ne connais quasiment personne qui n'a jamais pris qu'une seule drogue (café , tabac , alcool mis à  part !!)

Tu dit ne pas être à  ta place ici car tu n'prends plus d'opiacés ... mais tu avoues avoir un probleme avec le cannabis ...et tapper épisodiquement ...

Et bien ta voix , ton experience pourraient être particulierement interessantes pour certains ...
.

Sinon, bienvenue à  toi sur le forum

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reskaper
en route pour le soleil
Inscrit le 27 Apr 2007
3346 messages
après 15 ans de conso d hèro
passé trois ans sans consommation ni de dope et ni de coke je ne consomme que ma metha qu il faut bien évidemment descendre doucement
le schit j en fume juste le soir
quelqeu somnifère pour pallier au sevrage me metha en train d etre effuctué

le seul truc qui me manque encore c est en peu  plus de sex et de dèrende physique et normal à  tous les individus ...oui cela entraine aussi une dèpendance..:)
mais si tu cherche des ex Ud qui ne mangent plus ,,ne dorme plus .. bref qui  sont abstinent à  tous tu n en trouvera pas beaucoup car ça n existe pas sur cette terre
pour les passage sur les pannes informatique ils me parraisse vitaux quand des tryol nous hanvaissent nos PC et j encourage ceux qui on des problème de Pc suit a des passages sur Psychoactif de nous en faire part ...c est vital on ne saurais tolérer ce gente pa pratique clodienne
amitié et courage
amitié muycine arrète de fumer c est cela qui ne te convient pas
del suisse

Dernière modification par reskaper (25 novembre 2009 à  03:23)


une goutte d eau dans un océan..

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
16690 messages
Salut Musyne,

ce n'est pas parce qu'on est dépendant, contrairement aux idées reçus, qu'on ne peut pas avoir de plaisir avec les opiacés. Combien de personnes substituées, se font un petit plaisir le week end ?
De plus personnelement, bien qu'étant dépendant aux opiacés, l'héroine ni aucun autre opiacés n'ont jamais détruit ma vie. Bien au contraire, ils ont  très souvent joué un role de révélateur et de catalyseur !

Enfin, le forum est ce que vous en faite ! il ne tiens qu'a toi de parler du plaisir ou autre qui ne sont pas abordé ici. Comme Sativa, je pense que tu as des choses à  apporter !

Pierre

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musyne
Nouveau membre
Inscrit le 22 Oct 2007
6 messages
A lire vos réactions, je réalise que je me suis sans doute très mal exprimée. Merci en tout cas de vos réponses. Je voulais surtout exprimer ici ma détresse, moi qui ai enfin accepté de vivre, qui ose même aujourd'hui clamer mon amour de la vie. Je ne regrette rien de mon passé et pense même que la drogue m'a sauvé la vie au sortir d'une adolescence difficile. J'ai moi aussi été poly-toxicomane avec une prédilection pour le LSD et surtout l'héro. Je suis tout à  fait d'accord pour penser qu'il est possible pour certains de prendre des opiacés et de mener une vie normale, j'ai même eu un pote parisien qui s'est exilé en Provence et qui s'offrait régulièrement une petite douceur en prenant de l'héro tout en continuant à  bosser dans l'informatique... mais il y a bien longtemps que je n'aie eu de ses nouvelles. Pour ma part, ma consommation quotidienne de shit ne me poserait pas tant de problème s'il n'y avait tout ce trafic douteux autour, si le produit n'était pas tant l'objet d'un bizness qui autorise n'importe quoi, l'ajout de substances vraiment dangereuses pour l'organisme, tout ça pour faire du fric toujours plus de fric et si ma conso. solitaire ne me marginalisait pas un peu trop. Cela fait plus d'une semaine que j'ai arrêté de consommer mais je n'ai aucun mérite : plus de thune pour financer ma conso. Par contre, il m'a fallu beaucoup de courage pour décider d'arrêter enfin l'héro, après de nombreuses tentatives infructueuses, le passage par l'HP (à  mon époque, le sevrage ne se faisait qu'en  secteur psychiatrique et les tox. faisaient l'objet de beaucoup de mépris de la part du personnel soignant) et la postcure. Il existe, certes, de nombreux professionnels qui font tout leur possible pour accompagner vers l'abstinence mais cet accompagnement n'est pas assez long et surtout ne  peut rien pour la réinsertion professionnelle (j'ai le malheur d'avoir arrêté mes études juste après un Bac général et toutes les formations bidons que j'ai faites ne m'ont pas menée vers l'emploi. De plus, je suis handicapée et ne peux exercer de boulot genre vendeuse ou femme de ménage) J'ai l'impression d'avoir fait beaucoup d'efforts pour revenir à  une vie normale mais force m'est de constater que je suis toujours marginalisée du fait de mon passé. Je n'arrive toujours pas à  décrocher un vrai job, car j'ai aussi de vrais pb de santé liés à  la came, à  gagner 3 sous pour essayer de vivre dignement dans la légalité. Car, je ne sais pas pour vous, mais moi, si j'ai pu si longtemps consommer de l'héro, c'est surtout parce que j'étais entrée dans la vraie délinquance, allant jusqu'à  dealer de la poudre en arnaquant de pauvres néophytes (jamais coupé la came par contre !) et ça, je pouvais pas être longtemps bien avec, car malgré tout, j'avais une éthique. Cela fait 17 ns que j'habite une cité populaire où il y a de tout (la tentation de replonger est donc omniprésente), la seule façon pour moi de m'autoriser à  vivre, c'est de faire du soutien scolaire et amener ces jeunes de cité au Bac, car je reste convaincue que l'école est leur seule chance de survie (même si avec Bac + 5, beaucoup ne trouvent pas de boulot) mais le bénévolat ne me fait pas vivre et j'ai une trouille pas possible de me retrouver SDF (ça a failli m'arriver en 2000). Donc, j'espérais profiter de vos expériences pour reprendre espoir dans l'avenir. Pour finir, ce que je voulais dire en parlant des spécialistes (j'ai lu tout ce qui me tombait sous la main à  ce sujet), rencontré des gens dans le cadre d'une formation d'éduc que je n'aie pu mener à  terme (pb de remplacement de prothèse totale de hanche pendant mon stage long qui s'est mal passé), c'est que leur discours vis-à -vis des jeunes, et actuellement, le cannabis fait l'objet d'une véritable diabolisation, est pour moi contre-productif, s'ils ne mettent pas en avant le plaisir qu'il y a à  consommer car les jeunes, ils s'en tapent des dangers éventuels (c'est comme pour l'alcool), or, ils ne parlent que de ça, des effets dévastateurs sur l'organisme. Enfin, je pense qu'il n'y a aucun produit qui pose problème, c'est la relation qu'on entretient avec qui peut être problématique et c'est là -dessus qu'il faudrait surtout se focaliser. Pour conclure, je pense donc que l'accompagnement professionnel d'un usager de drogue qui souhaite s'en sortir devrait durer jusqu'à  ce que la personne soit réellement réinsérée dans la vie sociale et professionnelle et ait retrouvé une totale autonomie.

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
16690 messages
Bonjour musyne,
merci de ton message sur le cannabis.

Juste pour te dire qu'il existe quelques structures (pas assez) qui accompagne les UD jusqu'a leur réinsertion. Il y a des CTR (centre d'hébergement thérapeutoiques) qui prennet les UD jusqu'a 1 ans et ensuite, il peuvent passer en appartement thérapeutique pour 1 à  deux ans. A Mon avis, le gros problème, c'est que ces structures ne te prennent que si tu es abstinent et te jette si tu craques... Hors, ce que je vois de la moitié des personnes qui fréquentent ces structures, c'est que leur problème n'est pas la conso, c'est la désocialisation. Alors, ils font leur chemin dans la structure, en consommant de manière caché... Et quand il se font prendre, c'est fini pour eux, retour à  la case départ...
Aucune structure de réinsertion en France n'est adaptée pour les usagers de drogues actifs, qui ne souhaite pas arrêter leur conso, mais qui souhaite se réinsérer !

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out_of
Nouveau Psycho
Inscrit le 04 Nov 2007
55 messages
Salut Pierre,

Je suis tout à  fait d'accord avec toi sur l'importance de l'aide à  la réinsertion et sur le fait qu'il est absurde de demander aux UD de déccro avant de les aider!
Pour moi, c'est vraiment la resocialisation qui a été la période la plus dure et il m'aurait été impossible d'arrêter de consommer avant d'être un minimum réinsérée, et puis j'en aurais peut-être pas eu envie non plus!

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